Retour a la maison après un moment difficile

Elsa-Mina restait silencieuse. Se trouver en présence de Mohn était douloureux. Elle se souvenait des moments où elle avait essayé de réveiller sa mémoire. L'homme ne la croyait pas. Ainsi, elle était venue avec des photos, des certificats de mariage, de naissance afin de lui exposer la vérité au nez. Ils avaient essayé de renouer, mais cela était voué à l'échec. La mère de Gladio recherchait dans cet homme celui qu'il n'était plus, et lui le savait. Elle avait frôlé l'harcèlement, au point que Lilie même avait dû intervenir. Suite à cela, il y eut la dépression, et Mohn avait continué sa propre vie. Cela, Gladio l'ignorait. Sa mère ne s'était pas épanchée sur les détails.

"Je suis passé à autre chose."

Fit calmement Mohn d'un ton qui voilait toutes les noires pensées qui accompagnaient ces mots. Il avait tourné la page et avancé. Délaissant ce passé perdu pour se concentrer sur l'avenir et la vie qui lui était offerte. Gladio exposa calmement les deux choix qui s'offraient à Mohn. Accepter de revenir en arrière et retrouver sa mémoire perdue, au risque de s'exposer à la douleur. Ou continuer tel qu'il était. La manière dont celui qui se prétendait son fils l'entendait, il était libre de son choix, et il comprendrait. Mohn ferma les yeux et réfléchit un instant. Il les rouvrit et dévisagea Gladio et Elsa-Mina. Calmement, il reprit :

"Comme je vous l'ai dit. Je suis passé à autre chose."

Une réponse franche, qui heurta profondément Gladio. Il avait beau se préparer et se persuader de comprendre, les mots de Mohn lui firent mal, trop mal. Le fils sortit. Elsa-Mina tenta un instant de l'arrêter, l'appelant par son prénom. Mais elle sut qu'à cet instant, son fils avait besoin d'être seul, d'encaisser. Le garçon ne sut ce que sa mère raconta à Mohn durant son absence. Il avait besoin de réfléchir, de laisser passer ce violent bouleversement. Elsa-Mina l'avait prévenu. Il pouvait être pire que la mort. Retrouver un être aimé qui ne nous reconnaissait plus.

La mère rejoignit son fils à peine quelques minutes après qu'il ne se soit posé. L'archipel était minuscule et la femme était déjà sortie afin de voir son fils. Elle descendit de son Milobellus et marcha lentement sur le sable. Une fois à coté de Gladio, elle vint s'asseoir à coté de lui. Ensuite, elle posa sa main contre son épaule et déposa sa tête contre elle. Elle lui offrait ce moment de tendresse dont il avait avoir éperdument besoin. Elle prendrait le temps qu'il faudrait pour l'écouter, ou le laisser pleurer s'il en avait la nécessité. Elle savait ce qu'il traversait. Elle le rassurerait, lui assurant qu'elle était là, elle, qu'elle savait, qu'elle comprenait.

Enfin, une fois la peine absorbée au mieux, elle laissa le temps à son fils de souffler. Elle garda le silence. Parfois, cela valait mieux que des mots. Puis, elle vit le dessin déjà à moitié effacée dans le sable.

"Qu'est-ce que c'est ?"

Demanda-elle calmement, entraînant son fils à parler de nouveau.

Elsa-Mina écouta attentivement son fils. Il raconta l'histoire tel qu'il l'avait vécu. Du moins, comme il s'en souvenait grâce au rêve qu'il avait traversé. Une méduse dévorant la cervelle de son père et de lui. Une histoire effroyable qui glaça le sang de la mère. Imaginer son fils dans une telle position la secoua. Elle n'avait pas été là pour lui, et son propre père avait assisté à cette scène tout en subissant le même assaut. Elle retint ses larmes malgré la violente émotion qui s'empara d'elle. Néanmoins, elle prit son fils dans ses bras, le serrant prêt d'elle.

"Je suis désolée ... de ne pas avoir été là."

Protéger ses enfants étaient le devoir des parents. Et Elsa-Mina avait le sentiment d'avoir failli à ce devoir. La punition était telle qu'aujourd'hui, son mari ne reconnaissait plus sa famille, Lilie était partie et Gladio avait souffert d'un lourd traumatisme. Il s'était frotté à la Team Rocket avant de revenir dans le droit chemin. Qui sait le parcours qu'il aurait eu si tout cela n'était jamais arrivé. Que de regrets.

Elsa-Mina était dans le même état d'esprit que son fils. Elle ignorait ce qu'étaient ces choses, errant dans une autre dimension. Des créatures sauvages ou douées d'intelligence ? Peu importe. Si elle les voyait, elle n'hésiterait pas à exercer une juste vengeance sur ces monstres.

"Si nous pouvions avoir une image claire de ces créatures ... nous pourrions peut-être essayer de les détecter ..."

Suggéra, presque en chuchotant, Elsa-Mina. Elle garda le silence un instant puis révéla quelques informations à son fils :

"Nous gardons tout cela secret mais à plusieurs reprises, nous avons détecté différents pics d'activités à travers les failles. Depuis ta révélation, tu as approuvé ce que nous étions déjà presque certains, que des créatures vivent de l'autre coté. Les signatures énergétiques sont différentes à chaque fois mais parfois, nous détectons des similarités. Certains de nos ingénieurs développent en ce moment un scanner suffisamment puissant pour réussir à percevoir l'énergie et l'aura de ces êtres afin d'en dessiner une forme précise. Mais nous avançons à tâtons. Les ouvertures de brèches sont trop aléatoires et souvent trop brèves pour en avoir des enregistrements précis."

La directrice avait besoin d'échanger à ce sujet avec son fils. Au fil des ans, les études de ces mystérieux brèches avaient évolué. Néanmoins, il était toujours compliqué d'étudier sérieusement avec le facteur hasard.

"Nous avons reçu l'aide d'un scientifique, il y a de ça quelques années ... mais nous avons coupé tout contact avec lui. Apparemment, il avait offert ses services à la Team Rocket lui aussi."

Gladio n'en voulait pas à sa mère. Même si elle culpabilisait, il était vrai qu'elle ne pouvait revenir en arrière et changer ce qui avait été fait. Personne n'avait pu prévoir ce qui arriverait. C'était souvent là où les accidents faisaient le plus mal. Parfois, les gens vivaient de façon inconscientes jusqu'à un jour où la chance leur fit défaut. Généralement, ils remettaient en question toutes les fois où le même scénario catastrophe pouvait arriver. Ces failles avaient été approchées des dizaines de fois. Mais il ne fallut qu'une seule fois pour que la famille d'Elsa-Mina ne tombe en ruines.

Pour ce qui était des missions du gouvernement, Elsa-Mina détestait l'idée que son fils soit mis en danger. Mais que pouvaient-ils y faire ? Gladio avait accepté le marché du gouvernement. Dans l'autre cas, il aurait dû payer ses années Rockets par l'emprisonnement. Les deux alternatives étaient bien noires et Elsa-Mina les détestait toutes les deux. Malheureusement, la dernière était d'être un fugitif. Et cela ne résoudrait en rien la situation de son fils. L'affaire était compliquée et s'en plaindre continuellement ne résoudrait rien.

Changeant de sujet, Gladio exprima l'idée que fournir l'image mentale à l'aide d'un Pokemon psychique pouvait être utile. Elsa-Mina n'était pas à l'aise avec l'idée :

"J'y ai pensé quand tu as évoqué ce moment ... mais il y a des risques ... toucher à la mémoire de quelqu'un peut-être dangereux, voir traumatisant. Tu serais obligé de revivre le traumatisme de ce jour ... sans oublier la déontologie."

Si Gladio l'avait proposé de bon coeur, Elsa-Mina n'était pas à l'aise avec la question de fouiller ainsi dans la mémoire d'une personne. Cela restait une atteinte sévère à l'intimité de quelqu'un, une réelle violation. Habituellement, le commun des mortels ne considérait pas un tel acte. Gladio avait passé beaucoup trop de temps avec les Rockets ou les agents du gouvernement, ainsi qu'avec un être psychique de grand talent pour s'être fait totalement à cette idée. Le quotidien des uns pouvait parfois choquer les autres.

Tout pouvait être imaginé à propos de la nature de ces méduses.

"Il est trop tôt pour arriver à des conclusions ... peut-être ces créatures ne peuvent-elles pas traversées les brèches ... peut-être que notre atmosphère leur est toxique ? Ou comme tu dis, peut-être est-ce parce qu'elles ne parviennent pas à s'organiser non plus ... Peut-être attendent-elles leurs heures, ou peut-être n'ont-elles que faire de notre dimension ... malheureusement, nous manquons d'informations."

En abordant le scientifique, Gladio fit un portrait peu reluisant des Rockets. Elsa-Mina l'écouta attentivement. Il était rare que son fils s'épanche sur le sujet.

"Comme une armée ... je suis heureuse que tu t'en sois enfui."

Elsa-Mina remerciait parfois le ciel de la tournure des évènements. Son fils lui était revenu, et ce fut l'un des plus beaux cadeaux qui lui fut fait. Elle prit le temps de se confier :

"Tu sais, j'espère que tu ne penses pas que je suis indifférente à ton retour. Je sais que je me donne énormément dans mon travail, et que notre temps ensemble est toujours limité. Mais ne doute jamais du bonheur qui s'empare de moi quand je te retrouve."

Elsa-Mina adorait son travail et se donnait cœur et âme pour celui-ci. Pas au point de s'épuiser à la tâche comme Eva, mais suffisamment pour délaisser sa vie familiale et privée. Cela n'avait eu aucune incidence depuis la perte de son mari et le départ de Lilie. Mais les choses avaient changé. Elle savait que cela pouvait être frustrant pour son entourage. Malheureusement, elle faisait ses choix d'adultes, espérant que son fils, maintenant présent, la comprendrait, ou du moins respecterait celui-ci.

"Bien sur que c'est une question de point de vue ... cela dépend des métiers. Les scientifiques font des choses qui mettraient mal à l'aise les citoyens ordinaires, tout comme la police se doit parfois de faire des choix cruciaux, voir drastiques. L'important mon fils est de conserver une forme de moralité, et surtout d'éviter de franchir certaines limites."

Elsa-Mina était consciente que même dans ses laboratoires, certains trouveraient des choses à redire. La branche qui avait développé Type-0 avait après tout utilisé de la chair morte de Pokemon pour développer ce nouvel être. Les scientifiques voyaient l'avenir et le bien pouvant être opéré, considérant qu'une chair morte était acceptable. Tous ne le verraient pas de cet œil. Un compromis devait être trouvé.
Dans son cas, la directrice était mal à l'aise à l'idée de mettre en danger l'esprit de son fils, ou de l'exposer à nouveau à son traumatisme. Une manière de le protéger en quelque sorte, et ce, même s'il était volontaire.

"Nous en reparlerons, d'accord ? ... Après tout, ce n'est pas une question de vie ou de mort. Peut-être pouvons-nous nous passer d'une intrusion dans ton esprit ... même si elle est si gentiment proposée."

Elle esquissa un sourire alors qu'elle se relevait. Cet épisode de la vie de Gladio était important, certes. Mais comme ils étaient d'accord tous les deux, aujourd'hui, les méduses étaient bien où elles étaient. Pourquoi se presser à les retrouver ? Mais la question de Gladio était perspicace, oui. Comment étaient-ils rentrés ? Peut-être n'auraient-ils jamais la réponse. Elsa-Mina ne l'avait pas à cet instant en tout cas.

Gladio raconta son histoire, la manière dont le Jugement avait fini par changé son regard sur les Rockets. Giovanni en personne lui avait laissé un petit cadeau suite à son intervention. Gladio avait vu cela comme une menace, c'était son interprétation. En vérité, qui sait quelles étaient les intentions du boss de l'organisation à son propos. Un avertissement, une reconnaissance personnelle du boss ? Il l'ignorait. Ainsi, tout ce qu'il possédait, c'était l'interprétation.

"Je n'oublie pas ce qui est important, crois-moi. Je tiens à toi, et à ta sœur, et encore à Mohn, ton père aussi. Mais ce que je fais est important également, c'est aussi ça, ma vie."

Gladio fit référence à Eva. Il était vrai que la comparaison était possible. Mais Elsa-Mina dormait tous les soirs, même si elle finissait tard. Elle se nourrissait convenablement, et s'octroyait même parfois un ou deux jours de repos. Et surtout, elle ne risquait pas sa vie comme la policière. Elle était un bourreau de travail, mais elle aimait ce qu'elle faisait. Gérer la Fondation avait été le défi d'une vie et ne le regrettait pas. Bien que la réalité l'amenait parfois à se confronter à ses choix. La profession avant la famille. Malheureusement, tout ce qu'elle pouvait faire, c'était prier pour que son fils accepte et respecte cela. C'était plus simple avant, quand Mohn était là. Ils travaillaient ensemble. Mais aujourd'hui, elle semblait seule. Voilà peut-être pourquoi cela lui avait semblé si important de guider son fils sur un chemin formateur. Pour peut-être l'occuper, mais aussi pour un jour, lui ouvrir les portes de la Fondation et l'avoir à ses cotés.

Elsa-Mina invita Gladio à la suivre. Ils feraient un petit arrêt au bureau des résidents, puis s'en iraient. La directrice devait encore prévenir les autorités à propos des Grotadmorv.

"Pour Lilie ... la douleur était trop forte, pour elle comme pour moi. Elle ne voulait pas se résoudre à abandonner, surtout après avoir retrouvé ton père. J'avais fini par accepter que je ne te reverrais plus, et que Mohn, du moins sa mémoire, avait disparu. Rester à la Fondation, me voir au plus bas, puis tenter de passer à autre chose, c'était de trop. Et surtout, tout ce temps, je ne pouvais lui donner ce dont elle avait besoin. La présence d'une mère."

Elle retint ses larmes, mais c'était difficile. Elsa-Mina, dans sa douleur, avait fait beaucoup d'erreurs. Notamment avec sa fille qui pourtant, était présente. Aujourd'hui, elle avait disparu à son tour, volontairement.

"J'espère qu'un jour je la reverrais, je m'excuserai aujourd'hui."

Il ne fallut que quelques minutes pour retrouver le bureau des résidents. Sur le bateau, quelques Pokemon oiseaux se tenaient là, profondément de l'embarcation pour en faire un point d'accroche éphémère. Elsa-Mina se tourna vers Gladio avant d'ouvrir la porte :

"Tu veux entrer ?"

Pas sur qu'après le dernier échange, son fils ne soit tant ouvert à l'idée de revoir Mohn.

Ne pas faire de mal aux autres, ne pas tuer, c'étaient deux règles importantes. De base même. En vérité, beaucoup de civils la respectaient. Par moralité mais aussi parce que c'était la loi. C'était là où les organisations tel que les Rockets incarnaient le chaos. Elles n'hésitaient pas à contourner cette règle, considérant que la fin expliquait les moyens. Voilà pourquoi les autorités se différenciaient d'elles. Elles ne tuaient pas gratuitement. S'ils en arrivaient là, c'était pour légitime défense, uniquement. Si Gladio respectait ces deux principes, alors il serait sur le bon chemin. Il lui suffisait d'un peu de patience et il serait à nouveau libre de profiter sa vie d'honnête citoyen.

Il était normal d'être touché par ce qui était une forme d'abandon de la part de Gladio. Elsa-Mina ne se l'était jamais réellement pardonnée elle-même. Mais le garçon n'avait pas été absent quelques mois durant, ni un ou deux ans. Il avait été porté disparu pendant presque une décennie. A un moment, sa mère avait fait le choix de s'accrocher à ce qui était réel. Errer dans le monde à la recherche d'un fantôme n'était pas une solution. Habituellement, la raison entendait qu'il fallait faire son deuil. Elsa-Mina avait tenté de le faire, là où Lilie n'en avait pas été capable. A sa question, Elsa-Mina ignorait quoi répondre. Lilie était partie sans un mot, peu après une énième dispute presque unilatérale. Elle reprochait énormément de choses à sa mère. En premier lieu d'avoir abandonné. Un matin, la jeune fille avait disparu.

"Au début, j'ai gardé l’œil sur ta soeur. Elle était à Alola et tentait de trouver des indices dans l'archipel. Suivre sa trace était facile. Mais je l'a laissé tranquille. J'estimais qu'elle avait besoin de respirer, de son espace et de faire son propre point.

Puis elle a pris un bateau en partance pour une autre région. Et après, plus aucune trace ... j'ai hésité à la faire suivre par un détective ... mais cela ne me paraissait pas correct. Ta soeur n'aurait pas apprécié que je la fasse suivre. Je pensais qu'elle finirait par revenir. Mais je me suis trompée. Qui sait où elle est à présent. Peut-être te cherche t'elle toujours ? Mon seul souhait est qu'elle aille bien."

Elsa-Mina avait tenté de respecter au mieux le souhait de Lilie. Malheureusement, ce respect lui avait valu de la perdre totalement de vue. La demoiselle pouvait être n'importe où, dans n'importe quelle région. Et si elle n'avait pas été retrouvé, c'est probablement parce qu'elle ne le souhaitait pas.

Gladio confia finalement le Rhinastoc de Giovanni à sa mère, à destination de Mohn. La jeune femme le regarda d'un air peu confiant.

"J'ignore s'il acceptera, mais je vais essayer."

Après tout, cela était vrai. Mohn considérait ne rien devoir à ceux qui furent sa famille. Il pouvait accepter de rendre ce service comme tout bonnement refuser. Couper les ponts pouvait parfois être le meilleur choix. Elsa-Mina laissa son fils le temps de finir ce qu'elle avait à faire au bureau des résidents. Elle lui dirait au revoir, mais s'occuperait également de prévenir les autorités à propos des Grotadmorv.
Une minute passa, puis une seconde. Ce fut après sept minutes que Gladio put entendre des pas vifs se rapprochant. Sa mère sortit du bureau comme une furie, passant à coté de son fils. Elle semblait alerte et se dirigeait droit vers le bateau. Sur l'instant, elle semblait avoir oublié son entourage. Elle s'arrêta au niveau du ponton et se retourna en direction de son fils :

"Gladio, viens vite !"

Fit-elle alors qu'elle se plaçait dans le navire. Les Pokemon oiseaux s'envolèrent tous aussitôt et formèrent un début de cercle dans le ciel. Certains rejoignirent les ilots les plus proches, se mettant à l'abri de la furie qui avait débarqué.

"Il y a eu une intrusion à la Fondation !"

Elle allumait déjà les moteurs, prêt à démarrer le navire. Gladio devrait limite s'élancer pour ne pas être laissé en arrière.

Le bateau s'était déjà éloigné de l'archipel, fonçant en direction d'Alola. Elsa-Mina épuiserait les moteurs, mais il était à présent de son devoir de retourner à son poste immédiatement. Elle était la directrice après tout, et donc directement concernée en cas d'intrusion. Une fois remis de ce départ précipité, Gladio commença à poser des questions sur l'identité des intrus. Elsa-Mina ne lâcha pas la barre, le conducteur automatique n'autorisant pas le dépassement d'une vitesse par mesure de sécurité. Elle répondit ainsi à son fils sans se retourner, concentré sur sa route :

"J'ai eu les autorités et ils m'ont prévenu que la Fondation avait fait appel à eux il y a une heure de cela."

Elle serra les dents, furieuse. Ses collègues n'avaient pas pu la contacter, faute à un manque de réseau. Et dire qu'il fallait que cela arrive le jour où elle s'absentait. A croire que le coup était prémédité.

"Les policiers n'ont pas tous les détails ... certains supérieurs ont refusé de laisser filtrer quoi que ce soit. Mais je suis inquiète ... ils disent avoir retrouvé le corps de l'un des membres du corps scientifique. Nous en saurons plus une fois sur place."

Aucun autre détail. Elsa-Mina ignorait l'identité de la victime. Il n'y avait rien d'autre à faire que de patienter et de savoir qui était le malchanceux. A cette vitesse, une heure et demie serait suffisante.

La téléportation pouvait résoudre bien des soucis, tel que se déplacer d'un endroit à l'autre sans perdre une seconde. Mais cette solution de facilité comprenait toujours des risques, ainsi que des soucis logistiques. Sans détourner le regard de sa route, Elsa-Mina expliqua :

"Je te remercie, mais je ne tiens pas à expliquer aux gardes-côtes à propos d'un bateau abandonné en pleine mer."

Aussi urgent était la situation, elle n'était pas à cet instant raison de vie ou de mort. Abandonner un paquebot de la sorte équivalait à une forme de pollution en pleine mer. Elsa-Mina ne souhaitait surtout pas salir la réputation de la Fondation en étant accusée de dégradation.

Pour la directrice de la Fondation, la téléportation n'était pas un transport utilisable au quotidien. En vérité, si les agents en abusaient parfois, cet atout restait un mode de déplacement à user avec parcimonie et précaution. Raison étant qu'à chaque tentative, il y avait toujours un risque. Il suffisait qu'un Pokemon fasse la moindre erreur pour que lui ou son dresseur ne finisse dans un mur ... ou pire, un être vivant. La difficulté augmentait avec la distance, et le nombre de personnes transportées. Les autorités planchaient actuellement sur une proposition de loi. Plutôt que d'interdire la téléportation pour éviter les accidents, ils souhaitaient mettre en place une zone prévue à cet effet, près de tous les Centre Pokemon de chaque ville. Un moyen de réduire les accidents provoqués par des téléportations effectuées par des Pokemon trop inexpérimentés.

Bien entendu, Mewtwo avait vivement la capacité de transporter tout ce petit monde, et peut-être même le petit bateau, vu sa puissance. Mais à cet instant, la Fondation était visitée par des rangers et policiers d'Alola. Faire apparaitre un aussi gros objet était un risque trop important pour être pris. Non, aussi pressée était Elsa-Mina, elle gardait les pieds sur terre et usait des moyens des mortels : la puissance de moteur de son bateau.

"Peut-être ... juste un coup de pouce ?"

Demanda finalement la mère du garçon. Si la téléportation était risquée ou malvenue à cet instant, la directrice n'était pas contre l'usage de Pokemon pour accélérer la vitesse de son navire. Du moins le temps où ils seraient en haute mer. La puissance psychique de Mewtwo pouvait faire gagner de précieuses minutes.

Gladio pensait comme Elsa-Mina. Ce ne pouvait être une coïncidence que l'intrusion ait eu lieu le jour où elle s'était éloignée de la Fondation.

"Toute mon équipe, Vicky, et plusieurs collègues, ainsi que tous ceux qui auraient voulu faire appel à moi aujourd'hui. Ça fait pas mal de monde."

Fit Elsa-Mina, tracassée. Elle voulait savoir qui était la victime, mais également les dégâts opérés suite à cette intrusion.

"Mais tout de même, cela signifierait que nous étions observés depuis pas mal de temps ... je crains le pire."

Elsa-Mina ne voulait soupçonner personne. Elle faisait confiance en ses équipes, un peu moins à certains de ses collègues, mais elle n'en était pas à les croire capable d'un tel coup. L'un des profonds points communs des employés de la Fondation était qu'ils prenaient tous à cœur sa cause. Aider les Pokemon et la société à travers la science. Un but admirable, quelque peu naïf, mais réalisable une fois qu'une telle organisation se mettait en place pour y parvenir. Là où les Rockets prouvaient que l'alliance pouvait être une force maléfique, la Fondation prouvait que l'inverse était également vrai. Un grand nombre d'idéalistes pouvait changer le monde.

L'accélération fut si brusque qu'Elsa-Mina faillit tomber en avant, emportée par l'élan. Elle s'accrocha à la barre et fit mine de ne pas avoir trébuché. Les pouvoirs de Mewtwo étaient prodigieux. Déplacer tout ce poids à cette vitesse, il fallait posséder une véritable puissance télékinésique. A ce rythme, une heure, peut-être moins, serait suffisante pour rentrer à la Fondation.

Gladio suspectait un traitre, et plus précisément, l'existence d'un agent dormant parmi les membres de la Fondation. Il avait la preuve de l'existence de ces agents suite à ses retrouvailles avec Paul. Le garçon avait totalement oublié l'existence de son ami et était persuadé de vivre une autre vie que celle d'agent Rocket. Depuis, Gladio était certain que nombre d'agents dormants pouvaient exister, infiltrés sans le savoir parmi plusieurs organisations. Peut-être. Ou peut-être pas. Il n'avait jamais su si Mastermind avait procédé à cette "expérience" avec d'autres agents que Paul. Peut-être était-ce là le moyen qu'avaient les Rockets pour voler de précieuses informations. Ou peut-être disposaient-ils d'autres atouts, encore cachés aux yeux de tous. Le temps le dirait. Car si l'époque était calme, quelque chose se tramait, dans les ombres.

"Nous ignorons encore qui est mort, et dans quelles circonstances ... Attendons d'y être."

Elsa-Mina ne voulait pas sauter aux conclusions. L'idée d'avoir un traitre était toujours une pensée effrayante. Travailler dans de bonnes conditions exigeait de ne pas soupçonner son voisin. Le témoignage de Gladio était effrayant. A croire que même un proche ami pouvait en réalité être un agent dormant. Elle préférait ne pas y penser. Car à ce moment, où était la limite. Elle expliqua le fond de sa pensée à son fils :

"J'espère que tu as tort Gladio. Je te conseille de ne pas trop parler de cela aux autres membres de la Fondation. S'ils commencent à se soupçonner les uns des autres, tu pourrais vite en devenir la cible."

Si Elsa-Mina avait chassé l'idée au plus vite, elle savait que d'autres pouvaient soupçonner la même chose. Le retour providentiel de Gladio pourrait être lié à cette infiltration. Un agent Rocket repenti, pas si repenti que cela. Les doutes et la suspicion pouvaient très vite dégénérés. Il valait mieux taire le moindre levier qui pourrait déclencher une hystérie de masse.

"Peut-être aurons-nous besoin que tu contactes ton supérieur ... nous verrons comment cela se présente, d'accord ?"

Fit Elsa-Mina. La côte de la première île d'Alola se rapprochait déjà. Il allait être temps pour Mewtwo d'interrompre sa poussée. A présent, il ne restait qu'une bonne vingtaine de minutes avant que l'île de la Fondation ne se révèle. Arrivés à bon port, Gladio et Elsa-Mina verraient que celui-ci était occupé par deux bateaux des rangers provenant des îles voisines.

"Oui moi aussi ..."

Fit Elsa-Mina, restant tout de même soucieuse. A partir du moment où son fils avait abordé les agents dormants, il était impossible de ne pas y penser. Voilà pourquoi elle voulait s'assurer que personne d'autre ne soit au courant. Il valait mieux limiter le vent de suspicion. Mais son fils avait raison, une enquête était nécessaire. Subtilement, il serait avisé d'interroger les membres un à un, en accord avec la police. En les faisant témoigner par exemple. Bien vite, la directrice apprendrait que ce ne serait pas nécessaire.

Gladio n'était pas très à l'aise à l'idée de faire appel à la police internationale. Mais Elsa-Mina le rassura bien vite :

"Tu n'as pas à t'en faire pour cela. Vicky a dû te le dire, la Fondation est clean sur ce terrain. Je sais que le développement biologique à partir de tissus de Pokemon morts peut mettre mal à l'aise, ou être douteux pour certains sur le plan déontologique. Mais nous ne tuons aucun Pokemon pour nos recherches. Nous n'avons rien à cacher, et ce même si la police souhaitait nous interroger."

Elsa-Mina était consciente que leur projet Type-0 était sujet à débat. Utiliser des cadavres pour créer un être vivant, cela ne semblait pas si loin du développement du virus shitaï ou du vaccin Neo-Plasma. La différence primordiale était que la Fondation ne causait aucun mal à des êtres vivants au préalable. Ils recevaient les cadavres du Kantô dans des caissons réfrigérés. Mais ils n'avaient pas voix à comment ces Pokemon étaient morts. Probablement de façon naturelle.
Les Type-0 décédés lors des essais car incomplets n'étaient, aux yeux de la loi, pas considérés comme de véritables êtres vivants. La Fondation avait été claire sur ce point. Leur processus développement visait à régénérer les tissus morts mais pas à ressusciter un être. La différence était fine, douteuse presque comme l'admettait la directrice, mais ils avaient là toutes les autorisations. Le secret était d'avantage maintenu pour se protéger de l'opinion publique et ne pas attirer les convoitises. Type-0 existait pour la science. Mais d'autres organisations seraient désireuses de mettre la main dessus.

"L'avantage d'être aux ordres de la police internationale, c'est que tu as des contacts. Pour une fois, ce pourrait être toi qui les utilise, et non pas le contraire."

Ils arrivèrent donc sur place. Quelques rangers étaient là, mais ils ne savaient pas grand chose. Leur rôle était simplement de contrôler les entrées et les sorties. Bien entendu, ils laissèrent passer Elsa-Mina et son fils sans souci. L'ambiance était inquiétante. Il suffisait d'observer les regards des employés pour comprendre le malaise. L'intrusion avait fait le tour de la Fondation. Elsa-Mina et Gladio traversaient les grands couloirs blancs. Leur arrivée, notamment celle de la directrice, sembla détendre certains. Elle paraissait être le messie qui allait pouvoir les rassurer. Allumant son téléphone, profitant du retour du réseau, Elsa-Mina demanda où se trouvait les policiers. Elle marcha jusqu'à la zone sud de la Fondation et enfin, croisa des agents en uniforme.

"Elsa-Mina, directrice de la Fondation. Expliquez-moi ce qu'il s'est passé."

Son ton était un peu pressant, bien qu'elle gardait de la contenance. Le tout était de rester professionnelle. Vicky se trouvait parmi les quelques employés présents, ainsi qu'un homme d'âge mur à l'air douteux. Celle que Gladio considérait comme sa seconde maman se rapprocha de son protégé.

"Gladio, enfin vous êtes là. C'est terrible cette affaire !"

Cela se voyait que Vicky était touchée. Elle était plus sensible, ou le montrait plus, qu'Elsa-Mina. La femme parvenait néanmoins à garder son calme. Mais comme beaucoup, cette affaire chamboulait pas mal de monde. Elsa-Mina s'était écartée et discutait avec les agents de police. Gladio dût rester en retrait. S'il était un agent international à certaines heures, à ce moment, il était considéré comme un civil. Son statut au sein des autorités n'était pas clair. Il ne possédait pas même de plaque, comme Eva. Et au sein de la Fondation, il n'avait comme seule autorité d'être le fils de la directrice. A ce moment, ce n'était guère reconnu. Néanmoins, Vicky, qui avait probablement besoin de parler, et de partager ce qu'il se passait, expliqua la situation à son protégé.


"Je n'étais pas là quand ça s'est passé. Enfin, si, j'étais là, mais dans les laboratoires de développement. Une alerte a été donné il y a quelques heures ... peut-être une heure après que vous soyez parti. Sur le moment, aussi idiot fut-ce, nous avons cru à un stupide exercice. C'est limite si nous avons marché pour sortir des bureaux. On était furieux à vrai dire.

C'est après que nous avons appris qu'il y avait eu une intrusion. Dans les laboratoires d'études des failles. Apparemment, un employé a utilisé un lecteur de données pour voler nos recherches et les envoyer à l'extérieur. C'était un scientifique qui travaillait chez nous depuis trois ans ! Tout le monde le connaissait !"

Elle se tut un instant. Vicky n'en revenait pas que ce garçon, stagiaire à ses premières heures et qui avait grimpé les échelons, ait pu agir ainsi. C'était un choc pour beaucoup, un réel traumatisme dans une Fondation où tout le monde se faisait plus ou moins confiance.

"Il a été repéré, mais le mal était fait. Il a détruit son appareil et a tenté de s'enfuir ... puis ... il est mort ... sans explications."

Sa voix fut prise d'un sursaut de tristesse. Elle ne pleura pas, mais il était clair que cette histoire avait ébranlé Vicky. Malgré ce qu'il avait fait, elle connaissait ce garçon. Sa mort était un déchirement.

"Il semblait fatigué depuis quelques temps ... mais mourir ainsi ... ça n'a pas de sens. Le médecin légiste attend le feu vert de la Fondation pour pouvoir procéder à son autopsie. Mais ce n'est pas clair ... c'est comme s'il était mort d'une crise cardiaque. Peut-être le stress vis-à-vis de son acte ... impossible de le savoir."

Trop de questions. Comment un employé avait-il pu agir de la sorte ?

La question déontologique était fine. La question du virus Neo-Shitaï avait posé débat dès le début, du fait que le virus shitaï avait été étudié sans autorisation et que des expériences, même involontaires, avaient été faites sur des sujets vivants, puis sur un cadavre dérobé à la famille. S'en était suivi l'affaire Darkrai qui avait énormément ralenti les recherches sur ce virus. Néanmoins, et ce avec l'accord du gouvernement, ce virus avait été encadré par les autorités. De cette manière, il était assuré que toutes les règles en vigueur étaient respectées. Le projet n'avait pas été abandonné, loin de là. Il avait simplement été repris sur de meilleures bases.

Le fait que ce virus n'ait eu aucun effet secondaire tenait d'un véritable miracle et semblait presque irréel. Même sa création semblait avoir été un fabuleux coup du hasard. Ressusciter ou guérir sans aucun effet secondaire semblait beaucoup trop beau pour être vrai. Cela avait causé le trouble tant cela semblait être venu de nul part et semblait pouvoir répondre à beaucoup trop de problèmes de la vie réelle. Devant un tel coup du destin, il était certain que beaucoup se méfiaient. Tant de puissance apparue soudainement paraissait trop beau pour être vrai.

La personne qui avait retrouvé la santé avait eu beaucoup de chance. Dans beaucoup de cas, peut-être aurait-il pu y avoir des complications. Rien ne disait que cela fonctionnerait pour tout le monde. Cela serait une erreur de faire preuve d'arrogance parce qu'un ou deux individus avaient profité d'un miracle. Cela ne se reproduirait peut-être pas. Et qui sait, le sérum avait peut-être une date de péremption. Les bienfaits disparaitraient-ils peut-être avec le temps ? Trop de questions sans réponse qui ne permettait pas une opinion réelle.

"Qui ne tente rien n'a rien, tu le sais bien."

Avait fait Elsa-Mina peu avant d'accoster. Gladio était persuadé qu'il ne recevrait aucune aide de la part des agents internationaux. Mais il sous-estimait le pouvoir d'avoir un contact direct vers ces agents. Ce n'était pas donné à tout le monde. S'il devait recevoir de l'aide, cela dépendait bien entendu du jugement de ses supérieurs. Après tout, l'intervention d'un agent international dépendait du fait si le problème était tel qu'un simple policier ne pouvait s'en occuper. Cela attendait donc de voir ce qu'il s'était réellement passé.

Une fois sur place, Gladio fut mis de coté, simplement parce qu'il n'avait rien pour prouver sa position en tant qu'agent. Les policiers ne le connaissaient pas. Ils ignoraient qui il était, ainsi que le fait qu'il fut un ancien Rocket ou même un agent spécial. Le monde était grand, et tous les agents ne se connaissaient pas. Même à Alola, les rangers ne connaissaient pas toutes les têtes de leur corps de métier. Gladio était à leurs yeux un simple civil. Ainsi, il n'avait rien à faire dans l'enquête, à moins qu'un policier ne décide de l'interroger.

Les moyens servant à l'enquête seraient mis en place. Comme Gladio l'entendait, le fait d'analyser et de pister le signal était un point important. Peut-être les agents parviendraient à en connaitre la source. Pour ce qui était des experts, ces derniers seraient soit piochés parmi la Fondation AEther ou la police d'Alola. Cela dépendait de la co-opération souhaitée avec les forces de l'ordre. Mais apparemment, Elsa-Mina semblait être en accord avec le fait de faire appel à eux. Après tout, la Fondation était avant tout scientifique. Les policiers étaient là pour gérer ce genre d'affaires.

Gladio reprit son idée d'agent infiltré. C'était une piste intéressante, qu'il garda à demi-mot pour lui auprès de Vicky. Il chercha à en savoir plus, notamment sur le comportement du scientifique.

"Ta mère en saura plus ... elle travaillait avec lui, pas moi. Après tout, la branche où ta mère travaille est séparée de la mienne. Nous nous croisons dans les couloirs et durant certaines réunions, mais c'est tout. Et à vrai dire, ce garçon était loin d'être à la tête d'une équipe."

Peu d'informations pour ainsi dire si ce n'est que le "traitre" était un employé lambda, quelqu'un de totalement insoupçonnable.

"Et j'imagine, jeune homme ... que vous n'avez rien à dire à ce propos ?"

Le type à la mine louche s'était rapproché. Les mains derrière le dos, la posture un peu voutée. Il s'était introduit dans la conversation. Il avait un sourire en demi-pointe et parlait d'une voix plus charmante que son apparence le supposait.

"C'est une malheureuse coïncidence que cette affaire ait lieu le jour où vous et votre mère décidiez de quitter la Fondation ... Certains prétendraient que vous avez quelque chose à voir avec cette histoire."

Vicky ne laissa pas Gladio répondre, prenant sa défense immédiatement. Elle semblait vexée pour lui, et choquée de ces mots.

"Monsieur Saubohne, je n'apprécie pas ce que vous supposez."

Le jeune homme garda son sourire et continua, d'un ton qui se voulait rassurant.

"Mais je ne suppose rien voyons. Je dis juste que dans ces circonstances, certains de nos confrères pourraient se montrer soupçonneux. Après tout, une telle affaire ne peut qu'avoir été préparé bien à l'avance. N'est-ce pas jeune homme ?"

Il s'adressa au garçon, le prenant à parti. L'homme se défendait d'accuser Gladio mais de simplement parler à voix haute ce que beaucoup risquaient probablement de penser tout bas.


Modération SVP :

Retour sur le virus neo-shitai:

"Faisant parti de son équipe, il a dû être au courant. Tu sais, ta mère est une scientifique de renom en plus d'être la directrice. Elle prend de nombreuses décisions, assiste à de nombreuses expériences lorsqu'elle est dans les bureaux. Son absence se fait toujours ressentir. Donc oui ... j'imagine que lorsqu'elle prend un congé, toute son équipe s'organise en conséquence."

A travers les mots de Vicky, Gladio pouvait comprendre l'ampleur du travail d'Elsa-Mina et les raisons qui faisaient qu'elle s'y donnait cœur et âme. Elle n'était pas que la directrice de la Fondation, elle était l'un de ses poumons. Sans elle, la machine avait bien plus de mal à fonctionner.

L'intervention de Saubohne créa vite une ambiance pesante et suspicieuse. Mais Gladio ne se fit pas avoir. Il savait qu'il n'avait rien à se reprocher. Et si l'homme le sous-entendait fortement, il n'avait pas encore reproché clairement à Gladio son lien avec cette affaire. Lui demandant ce qu'il pensait au fond de lui, Saubohne prit une expression désengagée, comme s'il parlait pour les autres, mais non pour lui :

"Et bien ... le fils prodige qui a tourné le dos aux Rockets, sans réelle conséquence, retrouve la mémoire et revient à la Fondation, auprès d'une mère éplorée. Quelques mois après, sa position est de plus en plus avantageuse. Ses quartiers, l'autorisation de pénétrer dans des laboratoires interdits au civil, recevoir un prototype ... puis convaincre notre chère et respectueuse directrice de s'en aller, le jour même où une intrusion a lieu ... Je ne dis rien, vous savez ... j'ai tendance à analyser les preuves et à ne pas jeter l’opprobre sur de simples racontars. Mais vous vous doutez que dans un lieu clos ... les rumeurs vont vite, et sont vite déformées."

Saubohne avait donné à Gladio la vision qui risquait de se former au sein de la Fondation. Il en parlait comme un phénomène naturel, sociologique dont il serait difficile d'aller à l'encontre. La question était, pourquoi Elsa-Mina devait forcément être absente. A ce moment, ce fut Vicky qui informa Gladio :

"Notre directrice reste une dresseuse redoutable et vigilante. J'imagine qu'en son absence, la réussite de l'intrusion avait plus de chances de réussir. Cela va de soit, c'était un coup préparé depuis longtemps."

"Ne vous l'avais-je pas dit ? Traiter chaque employé avec une analyse approfondie avant d'engager qui que ce soit ? Cela aurait évité une telle catastrophe, je vous le dis !"

"Monsieur Saubohne, nous n'allons pas traité chaque nouvel employé avec une lecture de son esprit et en les gardant à chaque instant sous surveillance. Nous avons nos caméras de sécurité et ..."

"Et nous voyons le résultat d'une telle sécurité. J'imagine que le conseil sera à même de tirer opinion des choix qui ont été fait jusqu'à présent. Sur ce, je m'en vais vérifier que ces soit disant agents de la sécurité ne mettent pas leur nez partout.

Monsieur Hishima."

Il salua Gladio avec une petite révérence, comme s'il s'adressait à un prince. Il fit ensuite demi-tour et s'en alla se méler de l'enquête comme il venait si bien de le dire. Vicky dévisagea Gladio. Elle semblait génée que son protégé ait eu affaire à cet individu.

Modération SVP :
(Mon dieu, je me suis rendu compte que j'avais un horrible tic d'écriture. Mes personnages commencent toujours leur phrase par "et bien", "et bien", "et bien" ... ça me rend dingue maintenant.

Spoiler:

Modération:
T'en fait pas, je me rend compte que j'en ai aussi pas mal des tics d'écritures XD

Spoiler: