Le fond du problème (Feat Eirin)

Le fond du problème

Début janvier 2021

- C’est la première fois que vous venez depuis votre mutation à Johto. Pourquoi ne pas être venue avant Agent Mayers ?

Eva avait les bras croisés, en mode défensif. Elle n’avait pas vraiment envie d’être là, mais la direction ne lui laissait pas le choix. C’était ça ou la suspension. Stress post traumatique qu’ils disaient, mais Eva ne comprenait pas ce qu’elle faisait là. Tout ça n’était pas nécessaire, ce n’était qu’une perte de temps.

- C’était inutile, je vais bien.

La psychiatre, une femme d’une cinquantaine d’année aux cheveux courts et gris remonta ses lunettes et éplucha un dossier : le sien. Ca agaçait Eva et elle le savait. Tout était là, dans ce dossier, toute son histoire dans la police et les éléments marquants dans sa vie personnelle.

- Il est écrit pourtant que vous avez subit plusieurs traumatismes dont plusieurs intrusions mentales. Mr Lannyser par exemple, nous pouvons en parler ?

Eva fronça les sourcils.

- Non, il n’y a rien à dire.

La psychiatre ne faisait que son travail, elle voulait savoir si oui ou non Eva était apte à reprendre le travail après sa semaine de congé imposée. Tous les agents concernés par la crise temporelle devaient passer par cette case. Mais Eva ne comptait pas en dire plus que nécessaire. L’affaire avec Archibald remontait à plusieurs années, ça n’avait aucun lien avec ce qui s’était passé quelques jours avant. Si thérapie il devait y avoir, ça ne devait concerner que la crise avec Arceus, rien d’autre. Eva s’était refermée comme un Kokiyas.

- Très bien … et en ce qui concerne l’affaire de l’académie ? Mr .. Mastermind c’est ça ? Il s’est introduit dans votre esprit, vous a manipulé et vous avez été accusé et jugé pour un acte dont vous n’étiez pas responsable …

Eva soupira. Tout cela la fatiguait.

- Ecoutez professeur Nobia. Je sais que vous voulez faire votre travail mais pour la énième fois JE, VAIS , BIEN. Compris ? Si vous voulez parler ok, mais laissez mon passé où il est. Je suis là uniquement parce que l’agent Grinwald a exigé un bilan psy suite à la crise temporelle et c’est tout.

La psychiatre referma le dossier et le posa sur la table basse à côté d’elle. Le duo se trouvait dans un vaste salon, chacun dans un fauteuil, face à face. La psychiatre Sophie Nobia était psychiatre et professeur à l’académie de la région. Depuis quelques années, la police l’avait engagé pour recevoir ses agents. Elle était professionnelle et savait garder le secret sur ce qu’elle apprenait.

- Dans ce cas parlons-en. Comment vivez-vous votre vieillissement prématuré ?

Décidément, cette séance allait être interminable. Mais Eva n’avait pas le choix si elle voulait réintégrer son poste au plus vite.

- Bien. Contrairement à d’autres agents je m’en sors plutôt bien, je n’ai perdu que quelques années. J’ai eut beaucoup de chance. Ce sont les autres qu’il faut plaindre, pas moi. Ce sont les risques du métier et je les connais. Je n’ai pas peur de retourner au travail si là est votre question.

La psychiatre l’observa un instant au dessus de ses lunettes avant de griffonner sur son carnet. Ca aussi c’était agaçant. Mais qu’est-ce qu’elle pouvait bien écrire ?
Nox lui restait allongé sur le tapis, faisant mine de somnoler.

- Je vois ça en effet. Je sens en vous comme un esprit de revanche. Vous avez énormément de responsabilités Agent Mayers, cela rendrait nerveux n’importe qui. Vous êtes sur tous les fronts, l’Alliance, les organisations criminels, les spectres … et vous dans tout ça ?

- Comment ça moi ?

- Oui vous, vos projets pour vous ? Que faites vous en dehors du travail ? Vous avez quelqu’un dans votre vie ? Un projet d’enfant pour plus tard ?

- Je ne vois pas le rapport.

- Agent Mayers. Cessez d’éviter mes questions je vous pris. Le rapport que je rendrais dépendra de vos réponses alors faites un effort s’il vous plait.

Une menace ? Eva le prenait comme tel et ça avait le don de l’agacer. Cela se sentit dans le ton de sa voix.

- Pas de conjoint non et pas de projet d’enfants non plus. Mon travail n’est pas vraiment compatible avec une histoire d’amour, mon ex compagnon me l’a bien fait comprendre.

- Ronan c’est ça ?

Eva acquiesça.

- Mais je ne m’en plains pas. Cette vie je l’ai choisi, c’est moi. J’aime ce que je fais et je me sens utile. Contrairement à ce que vous pensez je ne suis pas seule, j’ai des amis et je sais prendre du recul en dehors du travail. Mais au cas où vous l’auriez oublié, nous sommes en guerre. La distraction n’est pas vraiment au programme, n’importe quel agent vous le dira.

Nouveaux griffonnements sur le papier.

- Les Rocket ? Les spectres ? Vous êtes impliquée dans les deux, personnellement. Etes-vous sure que ça soit saint de continuer ?

Eva la défia du regard.

- Je ne dis pas être indispensable, mais je travail sur l’affaire Shitai depuis le premier jour. J’ai rencontré leurs sbires et plus hauts dirigeants à plusieurs reprises, y comprit chez moi. J’ai même due m’allier à eux durant un temps. Evidemment que ça devient personnel et ça n’a rien d’anormal. Cela n’alterne pas mon jugement. Je sais à qui j’ai affaire et ce que j’ai à faire.

- Tuer Giovani ? C’est ça votre plan ?

Bien tenté, mais Eva ne tomberait pas dans le piège. Bien sure que c’était l’objectif final, plus de la moitié des flics étaient d’accord pour dire que c’était la seule option sure. Giovani s’en sortirait sinon.

- Ce n’est pas une Vendetta. Giovani est un criminel et il doit être arrêté. C’est un homme très intelligent, riche et avec de gros moyens. Sa force de persuasion est immense. Je ferais tout mon possible pour l’arrêter dans de bonnes conditions, mais vous devez savoir qu’avec ce genre d’individu ça se termine rarement bien. Il ne se rendra pas de son plein gré.

Ce n’était pas contestable et la psy en avait confiance. Eva disait vouloir suivre les règles, même si c’était difficile. Elle ne pouvait donc rien dire contre cela.

- Ca sera tout ?

Eva avait scruté l’heure. Ca faisait déjà 45 minutes de séances. La jeune femme espérait s’en être sortie et pouvoir reprendre son travail dans trois jours. La vieille femme posa son crayon et l’observa dans les yeux.

- Je ne doute pas que vous êtes un bon Agent Mademoiselle Mayers. Mais, j’aimerai vous revoir une dernière fois avant votre reprise de service. Demain 15h ?

- Si je refuse, je ne suis pas réintégrée ?

- J’aimerai ne pas en arriver là. Je vous le répète, vous êtes un bon élément. Mais vous ne vous laissez pas facilement abordée et il reste encore un ou deux points que j’aimerai aborder avec vous. Demain 15h Agent Mayers.

Eva se leva en soupirant. Ca ne finirait donc jamais. Elle eut une pensée pour son ami Wallace qui avait du subir cela durant des semaines durant sa dépression. Elle le comprenait un peu mieux maintenant.

Modération, merci:
Eirin je te laisse poster quand tu es prête. Possible que je finisse ma thérapie le temps que tu me rejoigne.

Codage par Libella sur Graphiorum

Le fond du problème

Début janvier 2021

Eva était à l’heure pour son second rendez-vous. Un rendez-vous qu’elle aurait préférée esquiver. A la base, elle ne devait en avoir qu’un seul. Elle devrait être plus coopérative cet après-midi, elle le savait, sinon elle pourrait dire adieu à sa réintégration.
Depuis quinze ans, elle avait été à plusieurs reprises suspendue le temps d’une enquête ou d’une guérison, si bien qu’elle en avait perdue le fil. Elle se souvenait néanmoins des plus importants : son transfert après l’affaire Lannyser à Jadielle, son procès après l’académie, son arrêt après sa séance de torture par Hyle. Puis aujourd’hui, après la crise temporelle. C’était agaçant, mais c’était le protocole et elle le respectait. Elle était la première à dire qu’un Agent ne se sentant pas bien dans sa tête ne pouvait pas exercer sur le terrain. Elle devait accepter de faire face à ses problèmes.

Un peu plus détendue que la veille, elle avait donc frappée à la porte  de Madame Nobia à l’heure pile, quasiment la seconde prêt. Mieux valait faire bon impression cet après-midi. La psychiatre avait toujours son demi-sourire comme la veille, se voulant accueillante. Elle fit signe à Eva de prendre place dans le même canapé. La séance de torture allait commencer. Eva avait croisé les mains sur ses jambes. Elle était un peu plus stressée maintenant qu’elle était ici, mais elle s’était juré de parler.

La vieille femme lui faisait face, gardant le silence, peut-être pour la mettre mal à l’aise. Eva ne cilla pas. Ce genre de comportement elle le connaissait pour l’appliquer à ses suspects, pour les forcer à parler. Voyant qu’Eva n’entamerait pas le discours d’elle-même, Sophie Nobia décida de se lancer à l’eau.

- Merci d’être revenue Agent Mayers.

Eva ne parlant toujours pas, elle continua.

- Bien, reprenons où nous nous étions arrêtées hier. J’aimerai que vous parliez un peu de vous. Votre métier semble très important pour vous, qu’est ce qui vous a poussé à faire carrière ?

Elle y allait doucement, pour ne pas brusquer la brune et ça semblait fonctionner. Eva de son côté avait décidé d’être plus coopérative.

- Je suis fille unique. Mon père était un brillant archéologue, je l’admirais beaucoup étant enfant. Je voulais que mes parents soient fiers de moi, que je fasse quelque chose d’important de ma vie. Argenta, la ville où j’ai grandis était petite. Au delà du primaire il fallait gagner la capitale pour trouer une école supérieure. J’ai fais mes études à Safrania, jusqu’au jour où j’ai vu un rapportage sur un rafle de Pokémon à télévision.

Sophie semblât réfléchir et son visage s’illumina.

- Ah oui je me souviens. Ca remonte à plus de 15 ans je crois. Les Rocket étaient dans le coup il me semble ? Une famille entière avait été assassinée et la pension vidée de ses Pokémon. Ca avait fait la une des infos pendant des jours. Pourquoi cet évènement vous a-t-il tant marqué ?

- J’étais jeune, tout juste 16 ans, mais je me souviens très bien des visages en larme des gens qui avaient-étés interviewer. Le malheur, la peur et la colère. La police n’avait pas vraiment de pistes, ces gens étaient morts à l’élevage. Je ressentais l’injustice. Je crois que c’est la première fois de ma vie où je me suis sentie impuissante et j’ai détesté ça.

La psychiatre acquiesça. Aujourd’hui elle ne notait pas dans son carnet.

- Et vous avez donc décidé de vous engager ?

- C’est ça. Je suis entrée à l’académie de Céladopole pour devenir Ranger. J’ai alterné théorie et pratique en suivant des cours de droit et une formation de Ranger avec entrainements au combat et compagnie. Puis j’ai été affectée au centre de police d’Azuria où je suis restée plusieurs années.

- Jusqu’à l’affaire Lannyser ?

Eva acquiesça en silence. Elle décida de réponde uniquement dans le but d’en finir avec tout ça.

- C’était un ami et il avait des problèmes. Il risquait gros très gros et je savais qu’il n’était pas responsable de ses actes. On m’a accusé à l’époque de le couvrir car je le connaissais, mais j’étais certaine qu’il était innocent. Et j’avais raison. C’est la première fois que j’ai été confronté au « paranormal » si je puis dire. J’ai toujours eut du mal avec ça, je suis quelque de cartésien en général. Nox était un Mentali à l’époque et ses pouvoirs m’ont-étés d’une grande aide pour libérer l’esprit tourmenté de Mr Lannyser.

Elle soupira.

- Malheureusement pour le sauver, j’ai du enfreindre plusieurs règles, d’où ma mutation forcée à Johto. Quant-à mon ami, il a réussit à prendre la fuite, sans mon aide je tiens à le préciser. J’ignore ce qu’il est devenu.

- Vous ne l’avez jamais revu ?

- Non, j’ignore même s’il est encore en vie.

Peu de gens étaient au courant qu’Archibald et elle avaient eut une liaison, ainsi Eva n’en dit rien. Elle mentait en disant qu’elle ne l’avait pas revu. C’était faux, elle l’avait revu à Rosalia quelques années plus tôt. Mais Eva étant flic, elle savait cacher ses sentiments. Sophie ne pouvait avoir que des doutes sur ses paroles. Aucune preuve de mensonge.

- Très bien. J’aimerai que nous revenions un peu sur le lien qui vous uni aux Rocket, notamment à MR Mastermind à qui vous avez eut affaire à plusieurs reprises. Que pouvez-vous me dire sur lui ?

Eva réfléchit avant de répondre.

- C’est un enfoiré de première, mais aussi bizarre que ça puisse paraitre je le respecte. Nous sommes certes opposés lui et moi. Il sert Giovani après tout. Mais malgré cela, il a ce côté droit d’esprit que je reconnais. Il est très intelligent, réfléchit. Avec lui j’ai l’impression de livrer une partie d’échec améliorée. Il m’oblige à me dépasse pour arriver à le contrer. Je n’ai pas honte de dire que je m’améliore à l’affronter. Il a aussi ce don de me pousser dans mes retranchements, m’obligeant à me remettre en question. C’est un criminel, mais c’est aussi un adversaire honorable. Je n’en tirerait que plus de satisfaction le jour où j’arriverai enfin à l’attraper.

- Vous avez l’air sure de vous. Il semble pourtant impossible à arrêter

Le regard d’Eva se fut plus déterminé.

- J’ai eut Hyle, je l’aurai lui.

Eva avait dit « je » et non « on ». Elle venait de s’en rendre compte et le regretta aussitôt. Elle s’était fait prendre au piège comme une débutante. Pas de doute, Sophie savait y faire. Elle avait d’ailleurs reprit son cahier. Eva avait bien fait une affaire personnelle de toute cette histoire, à plus forte raison après les intrusions mentales de Mastermind et Hyle.

*Fait chier*

Eva garda le silence, ne voulant pas s’enfoncer d’avantage. Etrangement, la psy changea de sujet.

- Bien. Avant de finir j’aimerai évoquer une dernière chose avec vous. Vous me disiez tout à l’heure que vous vouliez faire la fierté de vos parents … quel est leur avis aujourd’hui ?

Eva prit sur elle, c’était difficile de parler de ça. Son visage se ferma.

- Mon père est mort il y a plusieurs années, cancer. Je n’étais pas encore policière à l’époque, juste Ranger. Il était peu bavard, trop occupé avec son travail. Comme moi maintenant, et je le respecte.
Quant-à ma mère, je l’ai perdu avant noël, même maladie. Je sais qu’elle était fière de moi, elle me l’a souvent dit. Je regrette parfois de ne pas avoir été assez à ses côtés, mais comme moi elle savait que mon travail compte beaucoup pour moi et que je suis douée dans ce que je fais. Je me suis promise de luter contre le crime quand j’étais jeune et je compte bien tenir cette promesse jusqu’au bout. Je serais en paix le jour où les Rocket auront disparus.

- Vous avez déjà fait votre deuil ?

Eva lui lança un regard emplit de tristesse mais aussi de colère.

- Non. Je ne comprends pas, je ne l’admets pas. Lors de sa rechute ma mère ne s’est pas battue. Elle a arrêté tout traitement. Peut-être serait-elle encore là si elle l’avait fait. On ne renonce pas sans se battre ! Alors oui je suis en colère et ça prendra du temps. Mais je ne mélange pas personnel et professionnel.

- Vous êtes sure ?

Eva se renfrogna. A quoi faisait-elle allusion ? Eva se rendit compte qu’elle se contredisait quelque peu. La veille elle avait dit que sa lutte contre les Rocket et les spectres était devenue personnelle. Même ses amis étaient liés au conflit. Et puis il y avait Charly, à qui elle tenait énormément. Eva décida de corriger sa réponse.

- Ce que je veux dire c’est que je sais faire en sorte que l’un n’affecte pas l’autre. Je sais mettre mes sentiments de côté dans le cadre du travail.

La psychiatre semblât satisfaite de cette réponse et referma son carnet, gardant le silence un moment. Eva se sentait stressée. Elle avait commis quelques erreurs et elle le savait. Cela lui coûterait-il sa place ? En même temps le but de ce bilan était de piquer là où ça fait mal, pour savoir si oui ou non elle était capable de travailler. Elle allait être fixée.

- Ca sera bon pour moi Agent Mayers. Mon avis sera favorable. Mais prenez soin de vous et n’oubliez pas où sont vos valeurs et vos amis. Cela évitera de vous égarer.

Eva sentit ses épaules se dénouer. C’était fini ? Elle avait réussit le bilan ? Le poids du monde semblait s’envoler d’un coup. Elle serra la main de la psy et sortit du bâtiment. L’air frais lui fit le plus grand bien en cette fin d’après-midi. Elle resta de longues secondes devant la porte du cabinet jusqu’à entendre une voix familière. Elle se tourna pour voir Eirin, l’adjointe Néo Plasma. Drôle de coïncidence. Eirin était-elle au courant que le procès de Damian aurait lieu bientôt ?
Eirin était reconnaissable facile de part sa chevelure mais aussi sa clique d’evoli. Elle était également membre de l’Alliance avec Damian. Hélas, en éjectant Damian de l’Alliance il y avait de forte chance qu’il en soit de même avec Eirin … quoi que. L’un n’était pas l’autre et chaque individu était libre de faire ce qu’il lui plaisait. Eva savait que la jeune fille était plus stable que son chef. A voir.

- Eirin ! Quelle surprise ! Que fais-tu dans les parages ?

C’était un mélange de : ça va ? Quoi de nouveau ? Eva était réellement surprise de la voir ici.


Modération, merci:
5 bonbon à Zacian (60 - 65)

Codage par Libella sur Graphiorum

Le fond du problème

Fin Février 2021

Une fois l’effet de surprise passé, Eva devait avouer qu’elle était plutôt contente de voir Eirin. Certes elle n’avait jamais été aussi proche d’elle que des autres, mais ça faisait du bien de voir une tête amicale, surtout aujourd’hui, avec le procès approchant.
C’était rare de voir la jeune femme à Johto et ses propos ne tardèrent pas à intriguer Eva au plus haut point. Eva savait, de part les communiqués de ses collègues, qu’Eirin avait Mew et Suicune en sa possession mais l’entendre parler des autres était surprenant. Un instant, Eva se demanda si Eirin suivait le chemin de son Leader en voulant elle aussi capturer de nombreux légendaires.

Mais elle chassa bien vite cette idée de sa pensée. Inutile de devenir parano et c’était Malhika qui avait ordonné à tout le monde de se rapprocher des légendaires de toutes les régions. Eva avait elle-même noué des liens avec Zacian et devait interroger les oiseaux du Kantô. Enfin, encore fallait-il les trouver.

- Whaou. Tu as réussis à les voir ?

Les félins de Johto étaient connus pour êtres rapides, très rapides. Peu de gens pouvaient se venter de les voir, encore moins de leur parler. Eirin avait réussit à capturer Suicune, probablement au nom d l’alliance. Arriverait-elle à voir les autres ? Il était important pour le groupe et le gouvernement de connaître l’avancée de ce projet.

A la question d’Eirin, Eva se voulu rassurante. Cette question reviendrait souvent, il faudrait s’y attendre.

- Ce n’est pas une impression. Effet secondaire de la crise temporelle, j’imagine que Damian a du t’en parler… J’ai 39 ans maintenant, mais ça va je te rassure. Je gère.

La psy l’avait confirmé non ? Mais Eva préférait toujours éviter le sujet et continuer son travail sans trop y penser. Peut-être plus tard réaliserait-elle vraiment toute l’ampleur du phénomène et de ses années volées.

- Viens je t’invite.

Eva connaissait bien Rosalia, grâce à son amie Malhika. Il y avait un bon café au coin de la rue, non loin de la salle de danse des sœurs Kimono. Le bar était connu pour être plein de félins en tout genre, pour se détendre en les entendant ronronner. C’était aussi l’un des rares bars à servir du jus de fraise pur, un truc qu’Eva dorait et qu’on ne trouvait pas partout.

Bien qu’Eirin soit une Néo Plasma, Eva était bien décidée à rester en bon terme avec elle.

Codage par Libella sur Graphiorum

Le fond du problème

Fin Février 2021

Eva était littéralement sciée. Eirin venait bien de dire qu’elle avait capturé Raikou la veille ? D’ordinaire, la policière ne montrait pas ses émotions, mais là elle n’était pas en service et Eirin était une amie. Ainsi, elle ne cacha pas sa surprise. C’était aussi incroyable qu’effrayant en un sens.
Incroyable car Eirin parvenait à accomplir le projet de Malhika en entrant en contact avec les légendaires. Et effrayant, car tout comme Damian Eirin se lança dans l’ambitieux projet de tous les capturer. Damian était le chef d’Eirin et il avait mal tourné, sous jugement pour le moment. Eirin était en train de marcher dans ses pas et Eva culpabilisait un peu. C’était l’Alliance qui l’avait poussée à entrer en contact avec les légendaires. Accumuler autant de puissance pouvait conduire à perdre la raison hélas. Eirin avait l’air d’avoir la tête sur les épaules, mais tout comme son Leader, elle était jeune.  

- Et beh, on ne s’attendait pas à de tels résultats. Excuse moi si ma question te parait étrange mais … les deux légendaires ont acceptés de venir avec toi le temps qu’on règle la guerre spectre/rocket ou définitivement ?

Zacian serait rendu à la nature une fois la guerre terminée, en échange de la participation d’Eva à la future guerre du loup contre le dragon mythique. C’était un accord mutuel.
Concernant Damian ça restait plus flou. Les dragons d’Unys l’avaient rejoins car il les sortait de leur prison. Ils lui étaient redevables mais restaient dangereux. Sans compté le clone de Lugia, extirpé des pâtes des dissidents Rocket.
Que comptait faire Eirin du trio légendaire de Johto ? Eva devait s’assurer que la jeune femme ne représenterait pas un danger pour l’avenir elle aussi.

Au restaurant, Eva commanda je jus de fraise qu’elle était venue chercher. Sachant qu’Eirin jouait franc jeu avec elle, Eva décida d’en faire autant. Il était important de garder de bons liens avec la jeune femme, surtout après ce qui s’était passé avec Damian.

- Tu me connais, le boulot prend la majorité de ma vie et de mon temps libre … mais effectivement il s’est passé quelque chose dernièrement.

D’ordinaire, elle ne se confiait qu’à Charly. Mais Eirin avait ce petit truc qui faisait qu’on pouvait lui parler facilement. Un visage d’ange en quelque sorte, une âme pure et charitable. C’était facile de se confier à elle finalement. Elle ne jugeait pas. Du moins c’était l’impression que cela donnait.

- J’ai perdu ma mère avant Noël, rechute de son cancer. Et l’un de mes meilleurs amis, que je considère comme un frère, est à l’hôpital. Je m’inquiète pour lui.

Eirin savait faire preuve de compassion et c’était réconfortant en un sens. Eva n’avait pas l’habitude se confier. A part Charly personne ne savait pour sa mère, pas même Wallace. Mais le rouquin la repoussait tellement depuis noël que c’était difficile. Sans compté les choses qu’elle devait lui cacher, son propre bien. Cela devenait pesant.

- Et toi du nouveau ? J’ai appris pour ton intervention à Doublonville l’an dernier, je n’ai pas eu l’occasion de te remercier alors je le fais maintenant.

Codage par Libella sur Graphiorum

Le fond du problème

Fin Février 2021

La policière observait Eirin avec attention. La jeune fille aux cheveux roses avait l’air sincère et elle était aussi beaucoup plus calme et posée que son chef. Eirin avait plus les pieds sur terre que lui, elle avait des racines, notamment avec sa compagne. Tout cela devait l’aider à relativiser, à être beaucoup plus calme et réfléchit. On dit souvent que les filles sont plus matures que les garçons, du moins plus jeune. Eva n’avait jamais cru à ce genre de théorie, mais c’était courant d’entendre ce genre de discours.

- Désolé d’avoir du te poser la question. C’est mon côté parano. Les légendaires sont des êtres très puissants, comme tu dis, alors on doit être prudents, savoir qui en détiens et pourquoi.

Les deux femmes étaient assises à table, consommant chacune leur boisson. Il y avait du monde à présent dans le bar mais Eva n’y prêtait pas attention, tout comme on ne faisait pas attention à elle. C’était sa région, son visage était connu et rassurant. De plus, elle n’était pas en uniforme et donc pas en service. Bien qu’officieusement, un policier est toujours en service.

D’ordinaire la brune n’était pas du genre à se confier, mais la thérapie lui avait fait beaucoup de bien, lui permettant de relativiser. Si elle devait durcir le ton avec certains, elle ne devait pas pour autant se cloisonner. Eirin ne lui avait rien fait et ne ferait peut-être jamais rien contre elle. Il ne fallait pas céder à la paranoïa. Esquivant le sujet encore sensible de sa mère, Eva répondit sur l’autre.

- C’est Wallace Triogm. C’est mon petit protégé depuis son agression à l’académie, par moi d’ailleurs. Mais bon, t’as sans doute vu le procès et Damian a du te le raconter cent fois … Wallace était dans l’arène lors de l’attaque de Giratina. S’il s’en sortira physiquement, je suis moins optimiste sur sa volonté de s’en remettre psychologiquement. Il a l’air de baisser les bras et c’est quelque chose que je ne comprendrais jamais.

Après la psychiatre, peut-être Eva avait-elle besoin d’un autre avis extérieur pour y voir plus clair. Elle savait qu’elle était trop proche du rouquin et donc non objective.

Cela faisait en tout cas plaisir de voir qu’Eirin avait du continuer sa vie malgré tous les soucis du monde. Elle était comme un symbole de pureté dans ce monde de brutes.

- Formidable, félicitations ! Et tu continus les concours ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Le fond du problème

Fin Février 2021

Finalement se confier pouvait avoir du bien. Sans doute Eva ne le faisait-elle pas assez. La psychiatre avait pointé le doigt là-dessus. Eirin eut des paroles très juste, qu’Eva prit le temps d’écouter, de comprendre. Elle ne savait réfléchir qu’avec sa vision de flic, de femme sévère, presque asociale. Eirin était tout le contraire, elle était une jeune femme avenante, ayant la parole facile, elle était sympathique.

La policière continuait de réfléchir. Eirin avait raison. Wallace n’était pas elle, elle avait sans doute trop exigé de lui. Etais-ce à cause de cela qu’il était fâché contre elle ? Ou juste parce qu’elle faisait son travail sans prendre en compte son opinion ? A moins qu’il en ait juste marre d’être couvé ? Eva s’était longtemps penchée sur la question, sans pour autant trouver de réponses.

- C’est vrai, je suis très exigeante, que ce soit envers moi ou vers les autres. J’ai peut-être trop tiré sur la corde… J’ai souvent tendance à croire que les autres sont capables d’encaisser si j’arrive à le faire. Mais je veux tellement qu’il arrive à prendre confiance en lui, à se croire capable de faire de grandes choses. Il en a les capacités. Je m’en veux si j’ai poussé le bouchon trop loin.

Une fois qu’il irait mieux, elle tenterait de reprendre le contact avec lui et de s’excuser par la même occasion. Elle devait le laisser respirer le pauvre. Eva se voulu pragmatique.

- Je suis si souvent confronté à des défis impossibles que j’en oublie ce qu’est la « normalité ».

Les choses se calmeraient-elle un jour ? Elle l’espérait. Eva serait ravie de retrouver une vie plus tranquille, avec des horaires de bureau et de temps à autre une mission à l’étranger, sans que cela n’engendre la fin du monde. Mais ça semblait difficile entre les Rocket, les spectres et ce combat futur et incertain contre le monstre de Galar.

Si Eirin avait reprit le cours normal de sa vie, Eva se sentit bête face à la question de son amie. Des hobbies ? Elle ? Pas vraiment. Souvent on lui reprochait de ne pas en avoir, notamment Damian. Mais Eva ne voyait pas le mal à vivre sans. Des petits plaisirs elle en avait et c’était suffisant pour elle.

- Je passe un bon moment avec toi, ça compte.

Eva sourit, elle était sincère.

- Pas vraiment le temps pour une activité à l’extérieur et honnêtement ça me va comme ça. Je n’en ressens pas le besoin, même si on me le reproche souvent. Ca me donne parfois le sentiment de ne pas être normale …

Codage par Libella sur Graphiorum

Le fond du problème

Fin Février 2021

Rien de plus dur que de se remettre en question. Pourtant parfois cela était nécessaire, comme aujourd’hui. Durant ces dernières 48h, Eva avait l’impression d’avoir refait le tour de sa vie, même si elle avait esquivé pas mal de sujet au cours des deux séances.
Presque affalée sur sa chaise, Eva répondit à Eirin.

- C’est possible. De mon point de vu j’ai l’impression qu’il ne se croit pas capable de faire les choses, d’y arriver. Il se voit comme une victime qui en restera une toute sa vie. C’est comme si il était fataliste. Je comprends, c’est vrai que le sort s’écharne, mais ça fait mal de l’entendre le dire. Enfin bref … merci de m’avoir écouté, ça fait du bien.

Eva ne se confiait jamais, sauf avec son supérieur, et encore. Il n’avait apprit la mort de Mya que plusieurs semaines après l’enterrement.

Continuant sur des sujets plus positifs, Eva sortit tout à coup une Pokeball qui était attachée à sa ceinture et la déposa sur la table devant son amie. Elle avait longtemps, très longtemps réfléchit à la question et maintenant elle était sure d’elle. Le fait d’avoir croisé l’éleveuse aujourd’hui était un signe, une évidence. C’était la bonne décision.

- J’espère avoir ce temps, car ce n’est pas l’envie qui manque. Mais en attendant, j’aimerai que tu me rendes un service si tu veux bien.

Elle fit rouler la Pokeball sur la table en direction de la jeune femme.

- C’est un Evoli. Ce n’est plus un bébé mais il est encore très jeune. Il m’a été offert, enfin plutôt « rendu » par Arceus. Il s’agit de mon ancien Givrali, je pense que tu te souviens de lui, tu étais à l’enterrement à Rosalia. J’aimerai que tu le prennes avec toi s’il te plait. J’en ai parlé avec lui et c’est mieux pour lui. Il a donné sa vie autrefois pour la bonne cause, il mérite d’avoir une vie normale. Je sais que tu trouveras un bon dresseur pour lui, pour sa nouvelle vie sur terre. Je t’en serais reconnaissante et redevable.

Continuant sur sa lancée après la réponse d’Eirin, elle reprit.

- Je vais bientôt reformer ce qui reste de l’Alliance, j’espère qu’on pourra toujours te compter parmi nous.

Eirin devait surement savoir pour la mort de Malhika. Peut-être pas pour sa résurrection, ça, ça dépendait de Damian.

Modération:
Don d'un Evoli de niveau 1 ♂

Codage par Libella sur Graphiorum

Le fond du problème

Fin Février 2021

Eva se sentait soulagée pour son Pokémon. Ils en avaient longuement parlés tous les deux. La mémoire d’Evoli avait peut-être disparu, mais pas celle de sa dresseuse. Elle se souvenait encore très bien de la mort de son Pokémon de glace, dévoré vivants par une centaine de spectres. Il avait à peine eut le temps de crier.

Eva en était certaine, son Pokémon méritait d’avoir une vie calme et heureuse désormais. Loin de du danger serait mentir, de nos jours le danger est partout. Mais au moins il ne serait plus en première ligne.

- Tu n’a pas besoin de me le promettre Eirin, je te fais confiance. Ton amour envers les Pokémon est grand.

Croiser Eirin à Rosalia était un don du ciel. Si la jeune femme n’était pas venue, Evoli serait peut-être resté avec elle encore longtemps, en danger.
Eva en profitait également pour solidifier ses amitiés et ses contacts. La guerre approchait et les renforts seraient utiles.

- Je savais que tu répondrais présente et j’en suis ravie. Quand je serais prête je te le ferais savoir. Encore merci.

Ayant terminé sa boisson, elle se leva.

- J’ai été très contente de te recroiser ici. Tiens moins informée quand tu auras trouvé le dernier chien légendaire. Je te souhaite bonne chance, ce n’est pas une quête facile que nous t’avons confiée. Mais tu en es digne.

Eirin avait su prouver, dans l’ombre, qu’elle était redoutable. Déjà deux chiens trouvés sur trois. C’était incroyable, mais vrai. De son côté Eva devait faire savoir à Charly qu’elle avait réussit son examen psy et pouvait reprendre le travail. Elle avait hâte.


Modération:
...

Codage par Libella sur Graphiorum