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Vagues de doute - Feat Archibald

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Message  Invité Mar 15 Mar - 16:26



PV Archibald


Vagues de doute.

Depuis combien de temps était-elle là ? Difficile à dire. Au fil des heures, on perd la notion du temps. Assise sur le mur de pierre séparant ville et vide, Eva observait au loin le défoulement de la mer. Sous ses pieds, les vagues se fracassaient contre les rochers plusieurs mètres plus bas. Si elle venait à tomber, ça serait sans doute la fin.

Il faisait encore un peu froid en cette saison, environ 10 degrés, mais c’était surtout le vent qui gênait, aussi faible était-il. Le soleil avait de nouveau pointé le bout de son nez après une grosse saison de pluie. Emmitouflée dans son manteau sombre et écharpe blanche, elle observait.

Après plusieurs semaines et une mission particulièrement difficile, la jeune femme était enfin parvenue à quitter Parmanie. Autant dire qu’elle n’espérait pas y remettre les pieds de si tôt. Cette ville, aussi charmante soit-elle, était désormais associée à la peur, un sentiment profond et redoutable qui peut aisément prendre le contrôle de votre vie. Eva pensait qu’en quittant ce lieu toutes ses craintes s’envoleraient, mais il n’en était rien. Peu importe où elle se trouvait désormais, elle ne se sentait plus en sécurité. Elle craignait non seulement pour sa vie, mais également pour celle de ses Pokémons. Les Shitai lui faisaient peur, elle devait l’avouer. Mais pire encore, elle ne voulait pas perdre ses compagnons, surtout pas de cette façon là. La police était incapable de faire face à la situation, tout comme elle. Chaque dresseur était désormais livré à lui-même et Eva ne s’en sentait pas, ou plutôt plus capable.

Pourtant, elle faisait bel et bien partie de l’élite des 4, ce n’était pas rien. Hélas, plus vous avez et plus vous avez à perdre. Les Pokémons d’Eva faisaient la convoitise de beaucoup par ce fait. Son heure de gloire se retournait contre elle. A vouloir devenir la meilleure, elle était devenue une cible prioritaire et son métier ne l’aidait en rien à s’écarter du danger, bien au contraire. Mais que faire ? Là était la question que la brune se posait depuis un moment, sans pour autant parvenir à trouver la réponse.

Mentali, son fidèle compagnon à quatre pattes, était resté à ses côtés tout ce temps, comme au premier jour. Le félin n’était pas idiot et sentait bien que quelque chose chiffonnait sa dresseuse d’ordinaire si sure d’elle. Il avait été là lui aussi au parc Safari, il avait vu ce qui s’était passé, il avait failli y passer tout comme elle et comprenait ses craintes. Mais il avait reprit confiance, il avait gagné après tout, tout comme Eva par conséquent. Le félin avait reprit du poil de la bête, mais pas sa maîtresse. Ainsi, le chat mauve était couché près d’elle, sur le muret, n’observant pas l’horizon, mais la rue piétonne située à quelques mètres d’eux seulement.

Le duo avait accosté le matin même au port de Poivressel et depuis il se trouvait là, ne bougeant pas d’un pousse. Eva avait cru un instant que quitter Kantô pendant un temps lui ferait du bien. Maintenant elle était là et n’avait aucune idée de l’heure qu’il était, sauf que le soleil avait quelque peu monté dans le ciel depuis sa prise de position. Elle savait que bouger serait une bonne option, mais là tout de suite le courage et la force lui manquait. Elle était bien là, ou presque, à réfléchir sur sa vie. Après tout, c’était aussi pour ça qu’elle avait fait le voyage.


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Message  Invité Mar 15 Mar - 18:28




Vagues de doute


Flashback - Hoenn - Midi - Poivresel





Faim.

Étonnant comme les besoins les plus primaires peuvent oblitérer toutes vos pensées dès lors qu'ils ne sont pas satisfaits. L'estomac est une chose particulièrement fatigante s'il en est, surtout pour un quidam n'ayant pas un sou en poche.

Nous avions finalement accosté à Poivresel, ce port immense de la région de Hoenn, après de longues semaines de voyage en haute-mer. Deux pauvres hères dont les maigres économies avaient servi à payer le billet : un aller simple pour une nouvelle vie, loin des terres qui avaient vu l'ancienne. Là, nous avions quitté les quais aux parfums iodés pour faire le tour de ce qui ressemblait à une immense place de marché, où s'étalaient une opulente marchandise, presque indécente à nos yeux avides. Des odeurs prometteuses s'élevaient de quelques cahutes où des files de jeunes bardés de gadgets derniers cris attendaient sagement d'être servis. Que mon ventre se serre en pensant à tout ce sucre à portée de main.Il me paraît si simple, parfois, de n'être plus qu'un vulgaire larron, en embuscade pour se gagner un en-cas au nez et à la barbe du pâtissier. Mais hélas pour moi, je ne suis pas ainsi. Trop porté sur la chose morale, un sur-moi aux airs de juge terrible qui me moleste rudement à la simple idée de chaparder.  Alors j'attendais, Seth silencieux à mon côté, comme une ombre en peine dans un coin. Qui de ces clients en goguette aurait eu la bonté de céder une part de gâteau à un gentilhomme désargenté ? Aucun. Devais-je leur en vouloir pour cela ? Certes non : j'étais sans doute bien misérable à voir malgré tout mes efforts pour garder mon vieux costume intact et mon air avenant. J'étais maigre, blême, les yeux caves et la mine fatiguée de celui qui dort mal - ou ne dort pas, c'est selon. J'avais à mes côtés ce que certains capitaines de navires ou vieux montagnards nomment avec effroi "le messager de la fin du monde". Le porte malheur, un Pokémon dont la bonté pourtant dépasse de loin le simple intérêt personnel tant prisé par les hommes. Mais c'est ainsi. Il y a longtemps que nous nous y sommes faits, à être traités de diables ou de sorciers, à être chassés, promis au bûcher ou simplement ignorés. A Poivresel, nous sommes de parfaits inconnus, et la population y semble suffisamment brassée et ouverte d'esprit pour ne pas nous stigmatiser. Peut Hoenn sera-t-elle un havre pour nous ? Qui sait.

L'un des stands venait de se vider, et la cuisinière, une femme d'âge mûr au sourire prometteur, annonçait sa fermeture pour la pause de midi. Tentant ma chance sans trop y croire, je clopine jusqu'à elle

"Pardonnez-moi gente dame... "

J'ôtai mon couvre-chef et m'inclinai avec humilité, Seth m'aidant de son mieux en prenant ses airs de pauvre félin affamé.

"Auriez-vous par hasard quelque marchandise invendues, ou périmées ? Mon ami et moi n'avons pas de quoi nous offrir... "

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que la réaction s'enclenchait, toujours identique : il n'y avait pas de place pour les pauvres - surtout les pauvres de mon âge, pas même adorable ou mignon - dans ce genre de quartier.

"Ah non ! Pas de mendiants par ici ! me fit-elle en prenant immédiatement ses distances, si vous voulez grappiller quelque chose, allez donc au Centre Pokémon ! J'fais pas la charité par ici. J'ai un commerce à faire tourner !"

Et le rideau descendit, sans plus de cérémonie. Je fermai les yeux, une chape de plomb sur les épaules. C'était prévisible. Si prévisible. La mort dans l'âme, je me résolus plus ou moins à suivre son conseil. Je quittai la place du marché, serpentant au hasard dans les rues adjacentes. Je ne savais pas où se trouvait le Centre par ici, mais j'allais bien finir par le trouver. On finit toujours par le trouver, car tous les chemins y mènent. Seth me donna un léger coup de museau, ses yeux érubescents riant pour moi. Je partis d'un petit rire sans joie :

"Tu as raison mon vieux, c'était stupide de ma part. Mais bon... qui ne tente rien n'a rien, comme on dit ! Allons, la vie est ce qu'elle est. Prenons là comme elle vient ! "

Au hasard de nos pérégrinations, nous parvînmes sur une grande jetée au bout de laquelle trônait un gigantesque phare. Le chemin piéton était longé par deux petits murets de pierre blanche, simples et élégants. Enchanté par l'atmosphère pleine de calme et de mélancolie qui s'en dégageait, je pris la décision de m'y rendre. Le Centre Pokémon pourrait encore attendre, nous n'étions plus à ça près. L'air était frais, humide, de ces courants aériens qui transpercent les vêtements et vous livrent à la morsure du froid avec cruauté quoi que vous preniez comme vesture. Je me laissais porter par ce froid, je sentais mes membres s'engourdir chaque seconde et y trouvait une forme d'apaisement bienvenu.

Seulement, nous nous pensions seuls : nous ne l'étions pas. Plus loin, un magnifique Mentali somnolait sur le muret. Seth, le premier, m'avertit de sa présence en un faible grondement. De sa prescience, le félin psy devait nous avoir repéré lui aussi. Psy et Ténèbres se sentent et se ressentent tel le jour et la nuit. Une jeune femme en manteau sombre, dos au mur, semblait presque figée, endormie si près de la mer tumultueuse. Sans que je ne le désiras véritablement, mes pas stoppèrent net et mon regard fut happé par cette petite silhouette rehaussée de blanc. Une crinière battue par le vent lui couvrait les épaules et seul son visage de porcelaine se dessinait dans toute cette ombre. Mélange subtil de douceur et de violence, de tristesse et d'espoir, de beauté et d'étrange.

Cette image. Une poésie désuète, une mélodie envoûtante, un tableau de maître au charme nostalgique qui ne me laissait pas indifférent. Ma voix porta mes mots dans le souffle du vent.

" Fluctuat nec mergitur. "

Battue par les flots, mais jamais ne sombre
. Un sourire énigmatique se dessina, discret, sur mes lèvres, tandis que le sel du vent marin m'embrassait le visage. Elle me rappelait tant de chose, cette image. Cette jeune femme seule au bout de la jetée. Trop de choses, peut-être.







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Message  Invité Mar 15 Mar - 21:41



PV Archibald


Vagues de doute.

Le son du fracas des vagues résonnait dans l'esprit d'Eva. C'était un son apaisant pour elle, naturel, puissant et libre à la fois. La mer était à son image, agitée et troublée. Regarder le mouvement de l’eau avait quelque chose d’hypnotisant, donnant l’illusion de se relaxer. C’était comme si son cerveau avait enfin trouvé le bouton « pause ». Une vague, du bruit, de l’écume et enfin le retrait de l’eau. Cette scène se répétait inlassablement sous les yeux de la brune, qui ne se lassait pourtant pas de ce spectacle. Eva était désormais comme en transe, plongée dans une profonde méditation qu’elle ne contrôlait plus.

Derrière elle, une ombre s’était approchée mais Eva ne l’avait ni aperçu, ni entendu. De toute façon, elle lui tournait le dos et n’était plus là, à part physiquement évidemment. Mentali en revanche avait bien remarqué le duo qui s’approchait d’eux. Ses poils s’était hérissés et le chat s’était redressé sur ses pattes. C’était la première fois que Mentali voyait un Absol. Ce Pokémon avait quelque chose d’effrayant et d’imposant à la fois. Le chat ne voulait pas quitter ce blanc ténébreux mais il n’était pas le seul à s’approcher. Mentali jeta un coup d’œil à sa dresseuse mais elle semblait toujours absente. Le Pokémon à queue de diable ne savait plus quoi faire pour elle. Il avait et éprouvait une réelle peine pour sa maîtresse. Elle était comme un zombi depuis plusieurs semaines et c’était vraiment désolant à voir et à vivre. Mentali la surveillait depuis tout ce temps et avait bien remarqué qu’elle dormait aussi peu qu’elle mangeait. Le chat était inquiet et une fois encore il se retrouvait seul face à cette potentielle menace qui s’approchait encore un peu plus d’eux. Mentali feulât, mais toujours rien. Peut-être ne l’entendait-elle pas. Elle était aussi loin que proche.

L’homme n’était plus très loin maintenant et les fixait. Mentali savait très bien se servir de ses pouvoirs psychiques pour connaitre les intentions de ses ennemis, mais étrangement ça ne marchait ni sur Absol, ni sur son propriétaire. Ces deux là avaient comme une carapace épaisse autour de leurs âmes. Etrange. Fallait-il avoir peur d’eux ? Dans le doute ….

Mentali sauta du muret pour se mettre dans le dos de la demoiselle. Sa position de combat était évidente, incitant l’inconnu à ne plus s’approcher. Si Eva n’était plus en état de se défendre, alors Mentali le ferait pour elle, jusqu’au bout, quoi qu’il advienne.

L’inconnu prit la parole. Mentali n’en comprit pas le sens, c’était un langage étranger. Le ton de sa voix était pourtant serein, ce qui eut le don d’apaiser Mentali l’espace d’un instant, avant que sa méfiance ne reprenne le dessus. Si le chat n’avait pas comprit un traitre mot de ce que l’homme venait de dire, ça ne semblait pas être le cas d’Eva, du moins c’est ce que pensa son Pokémon.

La belle avait fait un quart de tour, étant désormais assise à califourchon sur le muret, observant le nouveau venu. Elle ne semblait pas avoir peur, même si elle-même faisait un peu peur en fait. Eva était pâle, plus que d’habitude, le regard vide et froid, sans aucune émotion. Elle regardait dans la direction de l’homme, mais c’était comme si elle regardait à travers lui et non l’homme lui-même. Après quelques secondes, elle se décida à prendre la parole.

- Que voulez-vous ?


Question toute aussi glaciale que son comportement. Au fond d’elle, Eva sentait quelque chose d’étrange. Difficile de décrire exactement de quoi il s’agissait. On pourrait parler peut-être d’instinct ou d’intuition. Quelque chose en elle lui disait que ce qui allait suivre était important, qu’elle devait rester et parler avec cet homme, aussi étrange et pauvrement vêtu soit-il.



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Message  Invité Mar 15 Mar - 22:28




Vagues de doute


Flashback - Hoenn - Midi - Poivresel





Deux yeux intenses et perçants. Deux billes étincelantes qui auraient pu nous transpercer si nous n'avions grande connaissance de ce pouvoir-là, familier, allié parfois. Le félin réagit, bondit avec grâce sur le petit chemin pavé offert à la houle et nous barra symboliquement le chemin. Mais sa tentative muette échoua à l'instant ou je sentis la chair de mes paumes me piquer. Seth s'était arqué, son aura, pourtant invisible, presque palpable en réaction à l'agression préventive du Mentali. Je lus la surprise dans ces deux grands yeux bleus, puis, comme toujours, la méfiance. La défiance même. Approchez si vous l'osez. Je ne fis pas un pas de plus, mais je ne reculai point. Je me contentai de fixer d'une intensité égale ce regard qui tentait vainement de me sonder. En retour, il n'eut qu'un sourire triste et le regard, froid et hautain, de mon compagnon au pelage blanc.

" Que voulez-vous ? "

Autant de glace et de rejet en une si jeune voix. L'éclat malicieux de mes prunelles se ternit un instant, mon enthousiasme légendaire ébréché par tant de dédain spontané. Qu'avais-je fait pour mériter que l'on me jeta ainsi cette méchanceté à la figure ?

" Rien que vous ne puissiez me donner, je le crains, noble inconnue aux embruns. Mais... paix entre nous, je ne souhaite pas vous importuner. "

Le vent se rabattit sur nous en une rafale soudaine. Je m'accrochais une seconde à mon chapeau, ce pauvre galurin n'ayant pas plus envie que moi de le voir finir à l'eau. Il m'était bien trop utile... et il fallait l'avouer, porteur de trop d'histoires pour que je m'en séparasse si stupidement. En un geste vif, je le calais contre ma poitrine et m'inclinais humblement devant la reine des glaces tout de go, dont la réaction ne réussit pourtant pas à me décourager. Je n'étais certes pas un vieux loup de mer, mais j'avais vu sans doute bien plus de printemps qu'elle. Le souffle balaya mes mèches mordorées, en rabattant une sur mon visage, que j'écartais pour lui faire face, toujours à la même place, une dizaine de pas me séparant de ce duo énigmatique. Mon geste révéla mes traits tirés et mes yeux d'un doré plus terne que d'ordinaire. Je n'avais cure de ma mise pitoyable en cet instant : je me présentais tel que j'étais et rien en moi ne me donnais envie du contraire. J'étais venu sans malice, le hasard s'en chargeait très bien à ma place.

" J'ignore quelle blessure vous fait montrer les crocs avec tant de véhémence, dis-je alors d'une voix douce et triste, mais il n'y a qu'une âme qui saigne pour parler de la sorte à un inconnu n'ayant aucune intension belliqueuse. De cela, j'en suis certain. "

Pour appuyer mon propos j'écartais ma main libre et en ouvrit la paume, pour la révéler vide et innocente. Mon gant immaculé cachant totalement la gravure noire qui s'y trouvait en réalité, et qui inquiétait tant Mentali sans qu'il ne le sache. Seth, toujours campé sur ses quatre jambes, griffes sorties, était désormais plus immobile qu'une statue de marbre. Sauf que je ne m'y fiais pas. Autant l'améthyste panthère était prête à bondir pour la jolie brune, autant le sombre guépard n'hésiterait pas à en faire de même pour moi. Figés en une scène improbable, de ces calmes trop plats pour ne pas dissimuler une mêlée des âmes d'une violence inouïe, nous attendions une réaction. Qui pourrait conduire au dialogue... ou à l'étripage pur et simple.

En désespoir de cause, je souris. C'était, au fond, parmi les choses que je savais faire le mieux.

" Nous n'étions venus qu'en simple balade. "

Tout comme vous, j'imagine ?






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Message  Invité Mer 16 Mar - 8:59



PV Archibald


Vagues de doute.

Maintenant qu'elle n'avait plus le soleil dans les yeux, Eva avait l'impression d'y voir plus clair. Malgré tout cette longue exposition printanière lui avait valu d'avoir les yeux rouges, comme si elle avait pleuré. Peut-être étais-ce le cas au fond, elle même ne saurait le dire. De toute sa jeune vie, la jeune femme n’avait jamais eut une telle mine et à vrai dire, elle s’en fichait complètement. Le monde extérieur ne l’intéressait plus, ce qu’elle voulait s’était se retrouvée seule, au calme et surtout en sécurité.

Face à elle, se tenait toujours cet étrange individu. Il aurait pu partir au vu de l’accueil glacial qu’Eva lui avait réservé, mais il n’en fut rien. Il restait là, stoïque, posant sur elle un regard bienveillant. Du moins, c’est ainsi qu’elle le perçu. Lorsqu’il prit la parole, la demoiselle ne pu s’empêcher de froncer les sourcils. Ce gars là parlait d’une bien étrange façon, comme le faisait les nobles dans l’ancien temps, sauf que vu comme ça il n’avait rien d’un descendant de la noblesse. Elle mit quelques secondes à comprendre le sens de sa phrase et à retrouver des traits normaux. Il parlait d’une manière assez énigmatique, attisant la curiosité de la dresseuse malgré sa fatigue. Ses paroles se voulaient apaisantes et rassurantes. Il ne pouvait pas être de la Team Rocket, c’était impossible, pas le genre de la maison de prendre un homme comme lui dans ses rangs. Certaines personnes aurait jugé l’inconnu en disant de lui qu’il était loufoque, pour Eva il était intriguant.

La simple présence de cet étranger avait suffit à calmer les craintes de la jeune femme, qui baissa quelque peu sa garde. Il n’en fut rien pour les deux Pokémons, prêts à se bondir dessus au moindre mouvement suspect. Baissant enfin le regard sur son chat, Eva eut un léger sourire, sincère. Depuis toujours elle connaissait l’attachement réciproque qui l’unissait à son Mentali. En cet instant c’était plus qu’évident. Son chat mauve ferait n’importe quoi pour elle et elle lui en était reconnaissante, même si elle ne le montrait pas toujours.

Quoi qu’il en soit, cette situation, il fallait la désamorcer.

- Merci mon ami, ça ira.

C’était bien à Mentali qu’elle s’adressait. Le félin fit alterner son regard entre les étrangers et sa dresseuse, afin de se décider à regagner la droite de cette dernière. Eva fit passer lentement sa jambe au dessus du muret pour faire totalement face à son aîné. Il était en effet plus vieux qu’elle, mais pas tant que ça selon elle. Son physique en disait plus sur lui qu’il ne le voulait surement. Il n’avait pas eut une vie facile visiblement et cela avait laissé des traces. Soupirant, elle reprit la parole.

- Pardonnez-moi, je vous ai pris pour quelqu’un d’autre.

Eva fit l’effort de se lever pour saluer plus dignement le nouveau venu. Grossière erreur.

- Je suis Eva …

Un vertige s’empara d’elle aussitôt qu’elle fut sur ses deux pieds, la faisant retomber sur son assise. Par chance, elle ne bascula pas de l’autre côté, sans quoi la fin aurait été fatale. Son teint fut encore plus pâle, si cela fut possible. Depuis quand n’avait-elle rien avalé ni bu ? La question se posait maintenant à elle comme une évidence. Des mouches invisibles continuaient de tournoyer devant ses yeux comme dans une course folle. Un instant, elle en oublia qu’elle avait de la compagnie. A ses pieds, Mentali était mort d’inquiétude et ne savait pas quoi faire. Il miaula alors simplement, non pas dans la direction d’Eva, mais dans celle de l’homme au chapeau.


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Message  Invité Mer 16 Mar - 13:13




Vagues de doute


Flashback - Hoenn - Midi - Poivresel





Le changement fut d'abord fugace. Enfin, je la sentis se détendre, plus dans son attitude que sur son visage, dont la pâleur contrastait plutôt avec le doré de ses mains.

" Merci mon ami, ça ira. "

Mon sourire s'étira un peu plus. Mentali hésitait encore, mais la voix de la jeune femme avait pour lui les accents rassurants de la confiance. Une belle paire que celle-ci, ma foi. Vivacité, mystère et élégance, voilà le duo qui devrait faire se tourner bien des têtes ! Je fus tiré de ma rêverie éveillée par une phrase qui cette fois m'était destinée.

" Pardonnez-moi, je vous ai pris pour quelqu’un d’autre. "

Mon expression vira définitivement à l'optimisme, et je retrouvai tout mon entrain. Seth, à son tour, sentit immédiatement mon revirement et abandonna sa position menaçante pour s'asseoir, impassible. Seuls ses yeux continuaient d'épier silencieusement notre échange, tel un gardien vigilant.

" Mais vous êtes toute pardonnée ! m'exclamais-je avec une petite note d'amusement jovial. "

Je la vis se relever prestement, comme pour venir à notre rencontre... sauf que, pour une raison que je ne saisis pas de prime abord, quelque chose n'allait pas. Un pressentiment, léger, puis pressant, tandis que Seth se redressait, inquiet. Le problème me parut évident la seconde suivante.

"Eh !! "

La voilà qui tombait, aussi pâle que la mort. Je fus pris de court et une exclamation de surprise m'échappa. Malheur, j'étais bien trop lent pour espérer pouvoir la retenir, à moins de tomber à mon tour ! Cependant, en me portant en avant d'un pas, ma main vint enserrer le manteau, autour du poignet fragile. Elle se retint de justesse, mais ne semblait plus consciente qu'à demi. Tanguant dangereusement sous le poids pourtant faible de la dresseuse, je me calais contre le mur, qui me fit office d'appui temporaire, et la rasseyait en lui maintenant le haut du dos. Un malaise, elle faisait un malaise ! Bon sang, elle n'était vraiment pas tombée sur la bonne personne. Incapable de courir et sans rien qui puisse ressembler à des compétences médicales.

" ...Est-ce que ça va ? "

Mentali gémit vers moi, son regard plus bavard à lui seul que tous les grands discours du monde. Toujours tenant la jeune femme dans le dos pour qu'elle ne chute pas de son perchoir, c'est au Pokémon Psy que je m'adressai :

" Mon cher, je crois qu'il serait plus prudent de la conduire au Centre Pokémon. Vos pouvoirs peuvent vous aider à nous y diriger ? Nous sommes étrangers et cette ville nous est inconnue. "

J'espérais que ce Mentali avait son pouvoir de Prescience, et que l'orientation n'était pas son point faible. Je me retournai alors vers "Eva", et tentai d'en savoir plus sur sa situation. La jeune femme brune battait des paupières, en proie aux vertiges. Je me penchai vers elle en espérant  qu'elle comprendrait mes dires :

" Vous ne pouvez pas rester ici dans cet état. Vous sentez vous de pouvoir marcher en vous tenant à moi ? Le parcours risque d'être rude jusque là-bas... "

Là-bas, je ne savais pas où exactement, mais à plusieurs rues d'ici, c'était certain.







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Message  Invité Mer 16 Mar - 15:15



PV Archibald


Vagues de doute.

Pour le coup, Eva se rendait compte qu’elle avait sérieusement déconné et qu’elle avait un réel problème. Jamais elle ne s’était sentie aussi faible, au point de se faire une telle frayeur. Son mal être l’avait poussé dans ses derniers retranchements. Elle se rendait compte maintenant qu’elle était allée trop loin, sa déprime devenait dangereuse, non seulement pour elle mais aussi pour ses compagnons qui se retrouveraient abandonnés sans elle. Se laisser aller pouvait avoir de graves conséquences au final. Sans vraiment s’en rendre compte, en l’espace de quelques semaines, Eva avait touché le fond.

Son souffle se faisait rapide et court à cause de la montée d’une angoisse. Quant-à ses mains, elles tremblaient plus que les feuilles en automne. Ce ne fut qu’après coup qu’elle se rendit compte que son sauveur n’était plus en face, mais à côté d’elle. Il avait contribué à la garder sur la terre ferme. Elle aurait voulu le remercier mais elle était incapable de parler sur le moment. Elle tenait juste sa main pour tenter de calmer les siennes. Il lui fallu se concentrer sur un point fixe au sol pour permettre à sa tension de remonter à un chiffre plus convenable. Le fait d’avoir cet homme mystérieux près d’elle la rassurait. Il ne pouvait pas être un bandit. Non, un mécréant l’aurait regardé basculer, il ne serait pas venu la soutenir. La mine basse, Eva s’aperçu enfin (il vaut mieux tard que jamais), que l’homme au chapeau avait également une canne. Ça n’avait pas du être simple pour lui que de lui porter secours. Et pourtant, il l’avait fait. Elle se retint de tout commentaire à ce sujet, faisant mine de simplement se remettre de ses émotions, ce qui était aussi la réalité. Eva parvint à esquisser un sourire pour répondre.

- Mieux merci, je crois avoir sous estimé les effets secondaires du fait d’avoir le ventre vide.

Evidemment, la dresseuse ne lui avoua pas qu’elle avait volontairement rien avalé depuis la veille au matin. Seuls ses Pokémons avaient mangés. Son appétit à elle était parti en vacance, quelque part, loin d’ici.
Mentali était toujours très excité, prêt à bondir pour faire n’importe quoi pour aider. Lorsque l’homme lui demanda son aide, le chat mauve fit de grands yeux ronds. S’il avait été humain, il aurait surement répondu « euuuuh …. ». Mentali se sentait un peu bête pour le coup. Il savait prédire la météo, parfois, ainsi que lire les pensées des gens, mais jamais il n’avait essayé de trouver un endroit qu’il ne connaissait pas. Le chat, connaissant mon manque d’expérience en ce domaine, décida de tout autre chose. Le plan Z quoi. Sous les yeux de tous, il se mit à fouiller dans le sac de randonnée d’Eva qui traînait au sol et y délogea une Pokeball. Il laissa ainsi sortir Dracaufeu.

- Qu’est ce que tu fais ?

Eva essayait de savoir où voulait en venir son starter, mais au final elle n’avait ni la force ni le courage de s’en soucier d’avantage. Elle observa son chat et son grand lézard échanger quelques paroles dans leur langage commun, avant de regarder Dracaufeu s’envoler. Le gros Pokémon volant attira quelques regards sur son passage, mais les habitants de Poivressel en avait vu d’autres. Dracaufeu ne mit pas longtemps à survoler la ville pour revenir se poser au port, quelques minutes à peine après son départ. Eva pendant ce temps, avait réussit à se remettre debout, sans que le monde tourne. Un peu plus stable sur ses pieds que précédemment, elle restait accrochée au bras de son sauveur d’un jour, même si elle avait conscience que sa chute les entraînerait probablement tous deux au sol.

Dracaufeu échangea les informations de son repérage avec le chat qui l’avait laissé sortir, puis retourna dans son espace virtuel. Mentali, toujours aussi concentré, rangea la Pokeball et miaula dans la direction d’Absol pour lui réclamer de l’aide. Le sac n’allait pas se porter tout seul jusqu’au centre Pokémon. Empoignant une bretelle entre ses dents, il lança un regard à son congénère blanc pour qu’il se décide à prendre l’autre. A situation d’urgence … bref vous connaissez la suite. Mentali commença à tirer sur le sac, le traînant au sol à reculons, jetant de temps à autre un regard derrière lui pour s’assurer de la direction à prendre. Maintenant, il savait où aller, aux autres de le suivre.

Eva prit une profonde inspiration et fit un pas, puis un autre, doucement. Inutile de se presser pour risquer un nouvel étourdissement. La jeune femme se sentait très coupable à présent, elle mettait cette personne dans une situation inconfortable, sans compté le stress de Mentali. Ce n’était pas dans son genre d’agir ainsi.

- Je suis désolé de vous mettre dans pareille situation. Mais … merci d’être resté.

Elle ne connaissait toujours pas son nom, mais elle commençait à éprouver comme une certaine confiance envers lui. Ce gars là, peu importe ses origines, était quelqu’un de bien. Il émanait de lui une sorte de douce chaleur, un réconfort comme seul vos parents peuvent pour l’apporter. Bien agrippée au bras du héros des temps modernes, Eva entreprit de suivre ses bons conseils, direction le centre Pokémon.

(hors rp: tu peux avancer jusque bon te semble)

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Message  Invité Mer 16 Mar - 21:40




Vagues de doute


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Elle pouvait de nouveau parler. C'était plutôt bon signe. Même si son air était souffreteux, je gardais bon espoir qu'il ne s'agisse que d'une bête chute de tension, et non d'un mal plus grave. C'était peu dire que je n'étais pas à l'aise, malgré tout le flegme dont je pouvais faire preuve par ailleurs. Avoir la santé de cette pauvre fleur entre mes mains n'était pas une sensation agréable. Mon incompétence et ma faiblesse pouvaient nous coûter cher. J'espérais juste qu'elle n'en ait pas conscience, de ne pas ajouter à son mal une autre inquiétude.

" Mieux merci, je crois avoir sous estimé les effets secondaires du fait d’avoir le ventre vide. "

Ce n'était donc que cela... En un sens, c'était un soulagement pour moi. Elle n'était pas malade. Seulement, oui, Eva était bien mal tombée. Mon estomac était aussi vide que le sien, même si certainement depuis moins longtemps que le sien pour qu'il l'ait laissée dans un tel état.

" Je vois. Malheureusement je n'ai rien sur moi qui puisse remédier à cela. "

Hélas. Hélas... Voilà que ma panse recommençait à me traiter de sadique en secret.

"...Mais nous allons vite trouver une solution ! "

D'ailleurs, c'est Mentali qui la trouva, et avec une intelligence redoutable. Mon regard se fit admiratif, tandis que le Pokémon prenait tour à tour des initiatives surprenantes, brillantes. Un Dracaufeu jaillit de la Pokéball. Je les regardais tout deux se partager les tâches avec efficacité. Le Pokémon Feu prit son envol et disparut au-dessus des toits. Il revint tout aussi vite avec les renseignements dont nous avions besoin.

" Excellent travail. Vraiment, voilà une affaire rondement menée. Merci à vous ! "

Seth répondit à l'invite de Mentali, mais non pas sans l'avoir d'abord laissé batailler seul contre la bride du sac. Alors, seulement, il consentit royalement à l'aider. Il attendit que le félin mauve tende une ultime fois la bride, en laissant l'anse béante, pour y engouffrer vivement sa tête, puis son cou puissant. le poids du cabas l'aida à glisser sur le pelage soyeux, jusqu'à se caler contre les épaules anguleuses de l'Absol, qui tira alors son compagnon vers l'avant sans ménagement.

Son dragon aurait certainement pu nous y conduire en un temps record. Mais, vu son état... c'était assurément prendre de gros risques. Dommage. Cela m'aurait épargné un aussi fastidieux parcours. Je la laissais se stabiliser sur ses jambes cotonneuses, puis me plaçait à mon tour au mieux sur mes trois appuis. Je passais son bras autour de mes épaules pour lui offrir une prise. Ainsi, curieux attelage bicéphale aussi précaire qu'improbable, nous quittâmes les embruns marins pour regagner la ville, à une allure risible, mais prenant gare de bien poser nos cinq pieds à chaque nouveau pas. Elle était légère, la chaleur de son corps parvenait à se diffuser malgré l'épais manteau, contrastant davantage avec mon côté offert aux vents froids du port.

Chaque nouvelle foulée me tirait un peu plus la grimace, ma patte folle fatiguant à vive allure sous cette contrainte supplémentaire. Ma hanche me brûlait, mais je tenais bon, gardant pour moi douleur et considération mal venue. Je ne me posais à vrai dire aucune question : le fait qu'elle ait eu besoin d'aide n'était peut-être pas dû au hasard. Pas plus que ce n'était le hasard qui nous avait déposé sur cette jetée alors qu'elle s'y trouvait. Tout avait un sens, qui même s'il nous restait obscur et inaccessible, n'en était pas moins primordial pour nos vies.

" Je suis désolée de vous mettre dans pareille situation. Mais … merci d’être resté.

-Oh, ne vous en faites pas pour ça, rigolais-je doucement, j'ai vu pire. Et je ne pense pas que vous soyez de mauvaise compagnie. Vous m'avez l'air d'une personne tout à fait honorable. Et il est de mon devoir d'aider les personnes honorables. "

Comme cela l'avait toujours été depuis que j'avais embrassé cette vie. Mais aujourd'hui était différent. Devais-je lui avouer ? Lui avouer que mon arrêt n'était pas dû à la simple chance ? Que cette image qu'elle m'avait offert, d'une silhouette à la crinière sombre se découpant sur tout ce bleu, m'avait ramené des siècles en arrière ? Que ses seules prunelles d'un cyan éclatant avaient été tout à la fois un enchantement et un coup de poignard porté au cœur ?

...

Non, elle n'avait rien à en savoir. Pour seul témoin de ma pensée, un sourire triste puis une paire d'yeux qui se tournait vers l'ailleurs, troublée. Ce regard. Il lui appartenait en propre, et pourtant. Chaque fois qu'elle les tournait vers moi, ces deux cristaux céladons pleins de tourments, je me figeais en plein vol, stupéfait de leur ressemblance, puis je me résonnais, je reprenais le fil de ma pensée là où je l'avais laissé. Jusqu'à ce que nos regards se recroisent...

Je sentais toute la tension qu'il y avait dans sa prise sur mon bras, tout l'effort qu'elle devait fournir pour ne pas se laisser glisser mollement au sol. Chaque mètres était une épreuve pour nous deux, les passants nous jetaient de curieux regards. Nous avions ces airs de vétérans rentrés des sentiers de la guerre, couvert de boue et de sang, se tenant l'un l'autre pour ne pas tomber. Je brûlais d'envie de lui poser mille questions, de lui demander enfin quelle mouche l'avait piquer de rester ainsi prostrée contre un mur à mourir d’inanition en regardant la mer jusqu’à épuisement. Rien d'autre au fond qu'un silencieux chant du cygne... Curieusement, moi si bavard d'ordinaire, je ne trouvai pas mes mots. Ou plutôt aucun ne me convenait. J'en venais à penser que toute cette morosité, si elle ne m'appartenait pas, venait de me déteindre dessus, l'aura de la jeune femme si proche de moi, et Seth à mes côtés. Le regard baissé, je laissai l'ombre de mon chapeau couvrir mes yeux avant qu'ils ne me trahissent. Elle n'était pas la première âme en peine à croiser ma route. Ne serait certainement pas non plus la dernière. Seulement, ses yeux me glaçaient et m'embrasaient tout à la fois, m'interdisant de rester de marbre face à tant de souffrance refoulée.

" Eva... C'est un bien joli prénom, fis-je lorsque je parvins enfin à parler sans me départir de ma sérénité retrouvée, il ne sied pas à un visage triste... Pourquoi tant de souffrance dans l'esprit d'une si belle personne ? C'est un spectacle qui blesse. Qui ne peut pas laisser indifférent."

Je comprenais qu'elle m'envoie sur les roses pour m'être mêlé de ce qui ne me regardait nullement. Mais notre traversée jusqu'au Centre Pokémon était encore longue, et nous ne nous connaissions pas assez pour faire d'un silence notre seul messager.

" Je vous en prie. Vous n'avez pas à vous laisser aller à de telles extrémités. La vie vaut bien plus que cela, surtout pour une personne telle que vous ! "

Ma voix s'était faite plus sombre et plus ferme. Seth tourna la tête vers nous et fixa Eva, son expression indéchiffrable porteuse malgré tout d'une curiosité presque trop évidente.






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Message  Invité Jeu 17 Mar - 9:11



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Vagues de doute.

Ce n’était pas un mensonge qu’elle avait lâché, faute de mieux, mais une mince partie de la vérité, comme la zone émergée de l’iceberg. Elle ignorait si l’homme au chapeau se contenterait de cette simple explication, mais pour le moment c’était tout ce qu’elle pouvait lui donner, en plus de sa reconnaissance infinie. En tout cas, sa réponse alla en ce sens. Lui non plus n’avait pas grand-chose dans son sac à l’entendre. Tout ce qu’il y avait dans celui d’Eva, c’était de la nourriture pour ses compagnons, rien pour elle. Inutile d’acheter quoi que ce soit pour voyager lorsqu’on peut se faire servir sur un bateau ou en ville, encore faut-il accepter d’avaler ce qu’on vous prépare. Aurait-elle seulement mangé si son aîné lui avait tendu quelque chose ? Probablement oui, pour se sentir mieux physiquement, mais elle se serait forcée. Même si Eva avait conscience du problème qui s’imposait à elle, l’envie de manger n’était pas revenue pour autant. Lorsqu’il parla de « solution », la jeune femme l’entendit dans les deux sens du terme. Une solution pour son estomac vide, mais aussi peut-être pour son âme torturée. Il n’en avait probablement pas conscience, mais il redonnait de l’espoir à une Eva qui n’en avait plus beaucoup.

De son côté, Mentali se demandait si Absol faisait exprès d’être aussi borné ou si c’était juste pour le provoquer et savoir qui dominait ici. Il lui en voulait un peu de le laisser galérer comme ça tout seul avec ce gros sac, alors que lui jouait les ducs, juste à côté. Ce n’était pas le moment de faire le difficile bon sang. Mentali ne se laissa nullement intimidé par ce comportement hautain et mit le double d’efforts dans ses muscles pour faire bouger son chargement. Mentali ferma les yeux sous l’effort qu’il déployait et fut surprit lorsque la bretelle du sac de détendit soudainement, si bien qu’il perdit l’équilibre pour retomber sur son arrière train. Une grimace déchira ses doux traits. Absol se moquait vraiment de lui, mais Mentali avait trop de fierté pour lui répondre, d’autant plus qu’il y avait plus urgent. Le chat reprit donc son travail de mulet en silence.

La scène n’avait nullement échappée à sa dresseuse qui était réellement admirative devant son félin. Il avait un parfait contrôle de lui-même et savait où était ses priorités. D’ordinaire, Mentali s’entendait avec tous ses congénères, mais elle était persuadée qu’avec cet Absol ça ne serait pas aussi facile. Mentali ne le reconnaîtrait probablement jamais, mais il ressemblait beaucoup plus qu’il ne le croyait au blanc ténébreux.

Son attention fut très vite rapportée sur le propriétaire d’Absol qui venait de reprendre le fil de la conversation. Il parvint à faire rougir légèrement la demoiselle qui se sentait un peu gênée en plus d’être mal à l’aise. Elle, une personne honorable ? Avant probablement, maintenant ça restait à voir. Néanmoins ces douces paroles faisaient plaisir à entendre, laissant une nouvelle chaleur parcourir son corps. Ça faisait du bien. L’inconnu attisait de plus en plus la curiosité d’Eva, qui reprenait doucement des forces à ses côtés malgré l’absence de nourriture. Il avait vraiment une façon particulière de s’exprimer, un mélange séduisant imposant le respect.

Eva leva légèrement la tête pour mieux voir son visage, mais ses yeux étaient désormais cachés dan l’ombre de son chapeau. Un léger frisson parcouru son échine, sans qu’elle n’en trouve la raison. Elle aurait voulu dire quelque chose pour briser le malaise qui était en train de s’installer, mais rien ne lui venait à l’esprit. Pourtant Eva avait le mot facile, sauf aujourd’hui. Une fois encore, ce fut lui qui prit les devants, et en son fort intérieure, elle l’en remerciait… à un détail près… la question piquait au vif une blessure trop récente.
Que dire ? Qu’elle vivait, ou plutôt survivait avec une trouille monstre lui nouant l’estomac depuis des semaines ? Avouer qu’elle n’osait pas retourner au travail à cause de cela ? Dévoiler sa honte au grand jour à un  presque parfait inconnu?
Il se voulait rassurant, l’incitant à reprendre le dessus. Hélas, son esprit était trop troublé pour y parvenir en quelques minutes. Ce qui étonnait Eva, c’était le fait qu’il avait deviné qu’il se cachait autre chose derrière cette faiblesse physique. Elle ne s’était pas regardée dans une glace depuis un moment pour dire vrai, sans doute son visage la trahissait-elle depuis longtemps déjà. Sentant que la panique pouvait la gagner de nouveau à tout instant, elle resserra son emprise autour des épaules de son appui, avant de répondre.

- Une personne honorable, pour reprendre vos mots, je l’étais sans doute autrefois. Aujourd’hui je n’en suis plus sure. Si j’étais si bien que cela, je n’en serais sans doute pas là, à être un fardeau pour vous alors que vous avez surement mieux à faire.
Mais au fait, vous connaissez mon prénom mais j’ignore le votre. Les héros restent-ils toujours mystérieux ?


Autour d’eux, certains passants se retournaient sur leur passage, mais aucun d’entre eux n’avait l’initiative de venir en aide à un boiteux et une personne faible. Le monde d’aujourd’hui était vraiment triste à voir et cela agaçait Eva. Un monde d’égoïstes la rendait malade. Heureusement, tous n’étaient pas semblables à ces indifférents qui passaient leur chemin. Il y avait cet homme, qui n’avait pas hésité à aller vers elle alors qu’il n’était pas forcément le mieux placé pour le faire. Les bons existaient encore en ce monde et elle avait la chance de rencontrer l’un d’eux.

A quelques mètres de là, un panneau direction affichait "Centre Pokémon 300 m". Ils touchaient au but.

- Vous pourrez me laisser là bas, je ne veux pas vous importuner d'avantage.

Elle ne le pensait pas vraiment, à vrai dire elle espérait même qu'il répondrait négativement. C'était son orgueil qui parlait une fois encore à sa place. Eva ne supportait pas d'être fragile comme cela. Elle ferma un instant les yeux, imaginant ce qu'il allait répondre. Elle regrettait d'avoir prononcé ces mots. Si elle ne se retenait pas, elle pouvait se mettre à pleurer et ça c'était hors de question.

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Message  Invité Ven 18 Mar - 22:01




Vagues de doute


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Nous n'étions plus si loin à présent, mais je savais que les derniers mètres étaient toujours les plus longs. Et cela se confirmait... Ma jambe me lançait comme rarement auparavant. Je n'avais plus vraiment l'habitude de tirer non pas un mais deux corps sur ce faible appui, et mine de rien, cet exercice n'était pas évident. Heureusement en un sens, ma besace faisait contrepoids et m'évitait de pencher dangereusement du côté d'Eva. Les deux Pokémon nous devançaient avec le sac, accomplissant leur tâche dans un religieux silence.

" Une personne honorable, pour reprendre vos mots, je l’étais sans doute autrefois. Aujourd’hui je n’en suis plus sure. Si j’étais si bien que cela, je n’en serais sans doute pas là, à être un fardeau pour vous alors que vous avez surement mieux à faire.

-Un fardeau... Si tout les fardeaux pouvaient être de la sorte, il m'est d'avis que les gens en porteraient plus souvent !
plaisantai-je avec légèreté, et je n'avais à vrai dire rien de mieux à faire que de me promener sur une jetée pour y admirer l'océan. "

Le destin faisait les choses avec parfois plus de doux sadisme que les humains eux-mêmes. Elle parla de nouveau, comme pour jeter de côté mes paroles et me mettre en face d'une situation moins évidente encore.

" Mais au fait, vous connaissez mon prénom mais j’ignore le votre. Les héros restent-ils toujours mystérieux ? "

La remarque me tira une légère exclamation de surprise. Un héro, moi ? L'idée que voilà ! Le feu me monta aux joues : je ne me souvenais plus de la dernière fois que l'on m'avait qualifié de la sorte... Mes épaules se tendirent un peu sous le coup de l'embarras.

" Héro ?! Ahah... Je n'ai rien d'un héro, croyez-le bien... Je suis simplement heureux d'avoir pu être utile à mon niveau. Veuillez m'excuser de mon manque de savoir vivre, j'ai en effet oublié l’essentiel. Je me fais une joie de satisfaire votre curiosité : Archibald Lannysser, d'Almia. Charmé de vous connaître, mademoiselle Eva. "

Oui, vraiment charmé. Mais qu'est-ce que je raconte ?! Archibald, sors-toi donc cette paire d'yeux de la tête, tu en deviens proprement ridicule. Je réalisai à quel point j'étais à côté de mes chaussures à cause de mes idées saugrenues. Toute cette gène fut néanmoins habilement dissimulée par un franc sourire. En un sens, il me tardait d'être arrivé, de pouvoir enfin soulager mes pauvres jambes. Dans l'autre, je craignais qu'une fois séparés, la magie se rompe définitivement et ne me laisse un goût amer de déception. Je savais me leurrer totalement, mais c'était de ces baumes au cœur qui ne coûtaient rien, et faisaient autant de bien que de mal à ceux qui en devenaient dépendants. Comme moi. L'inconnue n'avait rien à voir dans tout cela, elle faisait simplement les frais d'une vieille histoire par un jeu de circonstances. Je ne devais pas la mêler à cela, mes tourments ne regardaient que moi. Je me trouvais une soudaine tendance masochiste qui me laissait perplexe.

J'avisais une fois de plus ce regard merveilleux de lac d'été, où se reflétait des pensées anonymes et fugaces. Le contour graciles des paupières dessinées par de longs cils courbes semblables aux ailes d'un Charmillion... Toutes mes bonnes résolutions de l'instant d'avant furent balayées. Je voulais pouvoir m'y plonger encore, comme dans une méditation éveillée, y lire le passé et l'avenir, et voyager dans d'autres dimensions aussi. Un seul regard m'avait jadis procuré cette sensation d'infini, et je l'avais quitté depuis bien longtemps.

" Vous pourrez me laisser là bas, je ne veux pas vous importuner d'avantage. "

Sa voix avait quelque chose de... brisé. Un petit accent rauque qui me mis mal à l'aise. Oh misère. Dans quoi avais-je mis les pieds ? Cette simple virait au mélodrame intérieur et cela ne me disait rien de bon. Je gardais le silence, le temps d'ailleurs de réaliser que nous étions arrivés à destination, puis je lui murmurai d'un ton égal :

" ...Si c'est là votre souhait, je le respecterai. N'ayez crainte. "

Ô, dieux, si vous existez, épargnez-moi cette souffrance. Faites que je n'y songe plus, que mon âme cesse de hurler et de gémir comme un animal à l'agonie. Je ne voulais rien attendre d'elle si ce n'était la reconnaissance qu'elle me donnait déjà. Et pourtant je l'épiais dans l'ombre comme un fan suit son idole. De l'admiration ? Autre chose ? Je n'en savais rien, si ce n'était qu'à l'instant où je l'avais vu seule sur cette jetée, je m'étais piégé moi-même, de telle sorte que je ne pouvais plus faire machine arrière. J'avais envie de la connaître. Non, j'en avais besoin, peut-être pour me persuader enfin que j'avais tort de la prendre pour une autre. Pour me persuader qu'elle était elle et elle seule, et que je devais me détacher définitivement de mes fantômes.

La porte du Centre Pokémon coulissa devant Seth et Mentali, et nous nous engouffrâmes à leur suite. L'infirmière Joëlle, discutant un peu plus loin, se précipita à notre rencontre en nous voyant.

" Un problème ? Que se passe-t-il ?

-Mon amie ici présente aurait bien besoin d'être remise sur pieds, dis-je en souriant à l'infirmière, elle n'a certainement plus un seul gramme de sucre dans le sang. "

La femme en blouse nous dévisagea une seconde avec étonnement, puis acquiesça.

" Bien sûr ! Venez, je vais m'occuper de vous. "

Ah, et si vous pouviez aussi me donner quelque chose, pensais-je avec un soupir mental, ce ne serait pas de refus... J'ai si faim.
Je portais Eva à sa suite, tirant parti du trajet jusqu'à la salle de repos pour profiter encore de ce regard magique, comme un drogué. Je devais avoir l'air particulièrement stupide et effrayant, à la dévisager ainsi avec un air mélancolique. Je la déposais enfin sur l'un des canapés-lits mis à disposition des dresseurs de passage, à l'écart de l'agitation du hall. Son poids quitta mon épaule et elle put enfin s'asseoir. Il ne restait plus qu'à attendre que notre infirmière revienne...






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Message  Invité Sam 19 Mar - 21:30



PV Archibald


Vagues de doute.

Il fallut beaucoup de concentration pour que les larmes ne coulent pas. Eva savait que sa voix l’avait quelque peu trahie, mais cela pouvait être mis sur le dos de la fatigue facilement. Pourquoi diable avait-elle dit qu’il pouvait s’en aller ? Ce n’était pas ce qu’elle voulait en plus ! Malédiction. Au vu de sa réponse, c’était ce qu’il allait faire. Peut-être Eva l’avait-elle blessé en parlant de la sorte, la question se posa en tout cas à elle. Le voir partir, non, ce n’était vraiment pas ce qu’elle voulait. Hélas, les mots étaient sortis de sa bouche sans qu’elle ne puisse rien faire.

Eva était retournée à son silence, se mordant intérieurement sa langue pour se punir d’avoir dis tant de sottises en si peu de temps. Elle avait l’impression de ne plus se reconnaître. Depuis quand s’attachait-elle ainsi à de parfaits inconnus, aussi gentils soient-ils ? Certes, la dresseuse avait le contact facile, mais jamais auparavant, dire au revoir à quelqu’un, ne lui avait fait autant de mal. Qu’est ce que cet Archibald avait de plus que les autres, en plus de son côté atypique ? Il devait forcément lui rappeler quelque chose, ou parler à son subconscient pour qu’il occupe tant ses pensés. Au moins, pendant ce temps là, elle ne pensait plus à la Team Rocket. Une obsession pour une autre me direz-vous, et vous aurez surement raison. Depuis qu’il était arrivé, Eva se sentait mieux, enfin en sécurité après des semaines d’inquiétudes. Sa simple présence lui apportait un apaisement qu’elle n’avait jamais ressenti auparavant. C’était peut-être son âge la raison, ou alors son apparence, sa façon de parler. Eva se posait mille questions à son sujet, cherchant à comprendre le pourquoi du comment de ce lien qui l’unissait à cet homme. On cherche toujours à expliquer l’inexplicable, c’est dans la nature humaine.

Ils arrivèrent ainsi silencieux devant les portes du centre Pokémon et l’infirmière vint rapidement à leur rencontre. Archibald se chargea d’expliquer la situation, ce qui arrangea franchement Eva. Elle détestait raconter sa vie et encore moins ses malheurs de Sophie. La situation était suffisamment humiliante comme cela pour elle.

Ils furent conduits à un canapé-lit à l’écart de la foule, bien que les dresseurs ne fussent pas très nombreux ce jour là à chercher de l’aide en ce lieu. Tant mieux. Maintenant que l’homme au chapeau avait accompli sa mission avec succès, Eva savait qu’il pouvait partir à tout moment. C’était hors de question de le laisser filer ainsi sans tenter au moins de le retenir. Elle devait faire vite, sinon elle prenait le risque de le voir disparaître à jamais. Eva avait peu d’amis, elle le savait, encore moins fidèles. Elle s’en fichait pas mal d’ailleurs. Mais avec Archibald ce n’était pas pareil, même si elle ne le connaissait pas. Elle voulait d’ailleurs sincèrement en savoir plus sur lui, connaître sa vie, ses pensées, ses projets. Il fallait agir. Prenant une profonde respiration, elle prit la main la plus proche de son sauveur entre les siennes et le regarda droit dans les yeux sans sourciller. Sa voix était déjà plus posée et déterminée.

- Je regrette ce que je vous ais dit tout à l’heure. S’il vous plait, restez.

Mode égoïste activé ! Probablement qu’il avait autre chose à faire,  que de rester là à tenir compagnie à la demoiselle, mais tant pis. Réussirait-elle à l’influencer ou retournerait-il à sa vie ? La réponse aurait pu arriver, mais l’infirmière Joëlle en décida autrement en arrivant pile au « mauvais » moment. Elle avait dans ses mains un brassard pour la tension et un stéthoscope. Eva du enlever son manteau et écharpe pour être sommairement examinée sur place. Elle resta donc bêtement en jupe noire et pull gris clair. Eva ne se sentait pas spécialement à l’aise, mais au moins le coin était éloigné de l’accueil.

- Le pouls est normal, la tension un peu basse, 10.8. Vous n’avez pas mangé depuis quand ?

Et voila, c’était parti pour l’interrogatoire. Super … Elle allait devoir en dire plus sur elle et pas forcément des éléments dont elle était fière.

- Hier matin.

L’infirmière leva vers elle un regard interrogatif mais n’insista pas à ce sujet. Dieu merci ! Eva détourna le regard, se sentant d’autant plus coupable maintenant.

- Âge, poids, taille, lieu de naissance ?

Et allez, ça continuait …

- 26 ans, 1m73, 65 kg. Argenta, Kantô.

L’infirmière nota les informations sur son bloc note et se redressa.

- Ok… bon pour moi rien de bien dramatique, une petite faiblesse. Vous pourrez aller à la cafétéria d’ici quelques minutes, un repas vous sera offert à vous ainsi qu’à votre ami. Passez tout à l’heure à l’accueil, j’aurais une boite de vitamines pour vous. Désolé je ne peux rien faire de plus, c’est un centre pour Pokémons ici, pas pour les humains.
Si jamais demain ça ne va pas mieux, n’hésitez pas à consulter un médecin.


C’était bien la peine de l’obliger à donner son âge et son poids, ce n’est jamais plaisant pour une fille. Mais bon, dans l’ensemble elle s’en sortait plutôt bien. Plus de peur que de mal.
L’infirmière s’éloigna, retournant à son travail auprès des Pokémons, laissant Archibald et Eva de nouveaux seuls. La demande qu’elle lui avait faite était restée sans réponse. Eva le regarda de nouveau, attendant de voir sa réaction, les yeux remplis d’un espoir fou, peut-être trop.


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Message  Invité Dim 20 Mar - 17:12




Vagues de doute


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Quand l'infirmière fut repartie, seul le bruit de fond des conversations du hall troublait encore le silence dans lequel nous nous trouvions. J'étais resté debout à côté de la jeune femme, espérant qu'assise, elle puisse aller mieux. Mais, avant que je ne puisse esquisser le moindre geste, je sentis sa main saisir la mienne.

" Je regrette ce que je vous ais dit tout à l’heure. S’il vous plait, restez. "

Je cillai, surpris. Figé, je l'étais tant par son regard de nouveau braqué sur moi que par le ton presque impérieux de sa demande. Mon trouble dura le temps d'un battement d'aile de papillon. Le temps pour mon esprit de saisir, de comprendre : ce que j'avais senti jusque-là venait réellement de ses sentiments à elles. Étaient-ils aussi ambigus et confus que les miens ? Si oui, que devais-je en penser ? J'avais tant besoin de savoir, de lever le voile sur cette inconnue qui me torturait avec tant d'innocence et de douceur, que j'en oubliais toute prudence, tout discernement. Cette fois, j'en venais à croire ce que me disaient jadis les miens : oui, en fin de compte, peut-être étais-je bel et bien fou... Fou à lier.

Mes lèvres s'entrouvrirent avec pour intention de laisser s'échapper une réponse hasardeuse. Mais au même instant, un autre évènement m'en empêcha. Revenue vers nous comme prévu, l'infirmière s'occupa d'Eva. Enfin, pas comme je l'avais imaginé... Je me doutais bien que les soins prodigués aux Pokémon n'étaient pas nécessairement identiques à ceux des humains, mais...

" Âge, poids, taille, lieu de naissance ? "

Hm, et pourquoi pas la couleur de ses sous-vêtements tant qu'on y était ! Oh, bon sang, quelle indiscrétion... Le manque de savoir-vivre des gens d'aujourd'hui me sidérait, parfois. Je détournai précipitamment le regard et fit mine de ressortir. J'étais terriblement gêné. Je retirais mon chapeau et le posais sur la table basse, remettant nerveusement mes cheveux en place, le regard lointain. Seth tira sur la manche de mon pardessus et je le remerciais de l'aide qu'il me donna pour le retirer. L'air était climatisé, loin des courants d'air glacés du dehors. Je pliais donc mon habit d'une main pour éviter de regarder la jeune inconnue en plein interrogatoire, réajustant machinalement chemise et veston. Plus parce que je n'avais rien d'autre à faire que par nécessité, d'ailleurs...

" 26 ans, 1m73, 65 kg. Argenta, Kantô. "

Argenta... Bien malgré moi, je n'avais pu m'empêcher d'écouter le son de la voix cristalline, guettant ses accents. Je connaissais Argenta. Kantô... je ne m'y étais jamais arrêté que quelques temps, pour rendre visite à quelques amis ou rendre service. Jamais pour un périple tel que celui que j'avais entrepris aujourd'hui. Argenta, ville des montagnes et de rudesse, perchée près du Mont Sélénite, endroit sacré des contreforts. J'étais parti loin dans ma rêverie lorsque la voix chantonnante de l'infirmière me ramena sur terre. Je me retournais alors vers les deux femmes, l'une debout avec son appareil, l'autre assise, ses jambes fuselées résolument croisées devant elle en une posture fermée.

" Ok… bon pour moi rien de bien dramatique, une petite faiblesse. Vous pourrez aller à la cafétéria d’ici quelques minutes, un repas vous sera offert à vous ainsi qu’à votre ami. Passez tout à l’heure à l’accueil, j’aurais une boite de vitamines pour vous. Désolé je ne peux rien faire de plus, c’est un centre pour Pokémons ici, pas pour les humains.
Si jamais demain ça ne va pas mieux, n’hésitez pas à consulter un médecin.
"

Instantanément, le sourire me revint : voilà une perspective alléchante ! Au pied du canapé-lit, Seth assoupi redressa la tête, les yeux brillants. Nos deux regards suivirent le dos de l'infirmière qui nous avait fait une si délicieuse offre... jusqu'à ce qu'un mouvement sur ma droite me rappelle que je n'étais pas seul. Eva de Kantô. Elle me fixait, de ses sublimes yeux opalins, immobile. Le souvenir de sa main agrippée désespérément à la mienne refit surface. La raison aurait voulu que je m'éloignasse, que je lui fasse mes adieux. Je n'avais en réalité plus rien à faire ici. Mais quel homme aurait-il laissé ainsi une telle demoiselle esseulée, brisée, seule au milieu de cette détresse muette ? Je ne pourrais plus me voir dans un miroir après cela.

Après une éternité silencieuse à nous observer l'un l'autre, je parvins enfin à trouver le courage nécessaire à ce que j'allais faire, à ce que j'allais dire. M'appuyant - m'arcboutant même - sur ma canne pour ne pas perdre l'équilibre dans la manœuvre, je pliai lentement un genoux, puis l'autre, pour venir auprès d'elle, à sa hauteur. Par le Temps et l'Espace... oui, elle était belle, j'aurais été bien hypocrite de ne pas l'avouer. Mais je savais aussi que cette beauté n'était pas pour moi. Que je me fourvoyais en pensant la connaître. J'en souffrais, hélas, mais il fallait m'y résigner : j'avais plus l'âge d'être son père ou son oncle que son compagnon. Etais-je donc demeuré seul si longtemps qu'il me fallait à tout prix voir le visage aimé sur la première femme qui lui ressemblait ? Je me sentais pitoyable, piteux même, et pourtant je mourrais d'envie d'y croire, de penser que le hasard n'existait pas. Peut-être sentait-elle mon trouble... C'était certain, elle le sentait. Même si mon visage restait le même, évasif et souriant, le vermeil de mes yeux trahissait trop la douleur et le dilemme qui m'habitaient pour que cela ne passât inaperçu.

" Tout ce que vous voudrez, Eva... "

Je repris cette main qu'elle avait laissée sur sa jambe, la levait devant moi et la portait brièvement à mes lèvres. Ce geste avait jadis une grande importance et une signification bien arrêtée dans la société. Je doutais qu'elle n'en sache quelque chose, mais il m'était revenu spontanément, comme une vieille réminiscence de cette adolescence passée dans un monde de manières et de protocoles. Un monde dont j'avais été chassé et qui ne me manquait pas. Lorsque je me redressais, mes yeux riaient pour moi, d'une joie teintée de douleur amère. C'était un moment si étrange. Si décalé. Je ne connaissais rien d'elle et pourtant... j'avais l'impression de la côtoyer depuis toujours. Mon lien avec Seth me donnait parfois cette impression, à ceci près que cette fois, chacune des émotions que je croyais voir ou lire me procurait une anxiété nouvelle. J'étais fébrile, mal à l'aise, alors que je n'avais aucune raison de l'être. Son avis m'importait. Chose rare, je lui accordais la dévotion et le respect dû à un rang supérieur, à une dame du monde. Pour moi, elle l'était plus que bien d'autres qui se targuaient de porter des titres.

Maintenant que nous étions là, simplement assis, main dans la main, si proches, je ne pouvais plus m'en défaire. Avais-je franchi la ligne rouge en répondant à son appel ? Allais-je le regretter ? Beaucoup de questions, aucune réponse. Ma main serra un peu la sienne pour donner plus de force aux mots que je lui destinais. Je voulais qu'elle sente que désormais, rien ne pourrait m'empêcher de la détourner de sa peine, de lui prouver que la vie avait beaucoup à offrir.

" Je vous aiderai. Demandez, et vous aurez, tant que je pourrais vous l'offrir. "

C'était autant une promesse qu'une résolution. Nous nous regardions encore, et je sentis autour de moi les auras de la pièce frémir. Seth me toisait avec irritation, mort de jalousie devant toute l'attention que je donnais soudain à cette humaine. Je l'ignorai. J'étais tout à elle, pris dans la tourmente de son regard. Je voulais l'aider. Je voulais voir la joie dans ce regard-là...






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Message  Invité Dim 20 Mar - 19:15



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Vagues de doute.

Ne pas le quitter des yeux était autant réjouissant que difficile. Etre la proie d’un sentiment aussi contradictoire était étrange et amenait Eva à se poser de nombreuses questions sur elle-même. Elle n’avait toujours pas trouvé la raison de cette obsession naissante vis-à-vis d’Archibald et les théories allaient plutôt bon train dans son esprit. La dernière version établie était celle du lien qui se créait entre un malade et son infirmier parfois. Mais, posez-lui la question d’ici quelques minutes, et la réponse aura probablement changée. Celui sur attisait son cœur et son âme avait fait preuve d’une délicatesse à toute épreuve. Gentleman jusqu’au bout, il avait pris le soin de s’éloigner de quelques pas pendant l’interrogatoire. Il avait surement tout entendu, mais il avait quand même fait cette démarche et cela touchait beaucoup la demoiselle. C’était un oiseau rare qui avait croisé son chemin près du port. Oui, très rare.

Le temps semblait s’être arrêté dans la pièce alors que le duo s’observait en silence. Eva tenait bon et ne baissait pas les yeux. Le regard brillant de son aîné, était à la fois serein et fatigué, cela en devenait hypnotisant. Pourquoi donc ne répondait-il pas ? Allait-il partir ? Un mélange de doute et d’impatience se mêlait. Il y avait surement un peu de peur aussi dans tout cela. Eva avait l’impression de retourner des années en arrière et s’en flagellait intérieurement. « Eva, t’as l’air d’une adolescente de 13 ans qui voit un mec pour la première fois de sa vie, t’es grave ». C’était pourtant bien là ce qu’elle ressentait. Elle était perdue, timide, intriguée et sous le charme de cet homme. Le monde à l’envers.

Pourtant, là non plus ce n’était pas le genre de la maison ! Eva avait 26 ans et n’avait jamais connu de relation sérieuse. Euh, non en fait elle n’avait jamais connu d’homme tout court, trop prise par ses études et sa vie familiale. Elle était bien partie pour finir vieille fille comme se plaisaient-à dire ses parents. Ils leur arrivaient parfois de taquiner Eva en la comparant aux bonnes sœurs dans les couvents. Merci les parents ! Eva n’avait jamais été amoureuse non plus et ne savait même pas ce que cela faisait d’être amoureux. Ca peut-être ? Allez savoir ! Les quelques garçons qui étaient parvenus à l’approcher s’étaient tous fait rembarrer au bout de quelques minutes. Eva n’aimaient pas le monde d’aujourd’hui et encore moins les hommes qui le peuplaient. Les garçons de son âge n’étaient que de sombres idiots à ses yeux, trop téméraires, trop dragueurs, trop fêtards … bref des gens ennuyeux. Pour cette raison, le brune était restée seule, dans sa bulle rien qu’à elle (et à Mentali).

Mais là, en cet instant, c’était différent. Il y avait lui, cet Archibald, sorti de nulle part pour lui retourner la tête. Après un temps qui paru interminable, il vint vers elle. Eva sentit son corps se raidir même si elle ne bougea pas d’un millimètre. Que faisait-il ? Les yeux de la demoiselle s’arrondirent de surprise, alors qu’il s’agenouillait devant elle. Allait-il la demander en mariage ? Tout portait à le croire au vu de sa position mais Eva savait très bien qu’il n’en était rien. Non, Archibald était lui-même, autrement dit classe et distingué. Il avait de bonnes manières et savait comment approcher Eva s’en se faire repousser. Non pas que Madame jouait sa duchesse, mais elle n’était pas facile à aborder.

Ses mots étaient toux et débordant d’attention à son égard. Comment ne pas craquer ?! Eva était comme un chamallow au dessus d’un feu de camp : en train de fondre. Il prit sa main dans la sienne et elle n’opposa aucune résistance. Elle était devenu son pantin l’espace d’un court instant. Lors que les lèvres de son « courtisan » la touchèrent, elle crue défaillir, mais tint bon. Elle savait qu’elle devait se montrer prudente, que ce geste ne voulait peut-être rien dire. Eva n’avait pas fait des études pour rien, elle savait que le baisemain n’était rien de plus qu’un signe de respect profond, de dévouement. Mais Eva voulait croire qu’il signifiait plus que cela. Lui aussi était-il troublé après cette rencontre ? Elle l’espérait autant qu'elle le redoutait.

Ses paroles se laissaient boire. Mais, hélas pour lui, elles étaient à double tranchant. Eva aurait pu lui demander n’importe quoi, comme la prendre dans ses bras. Autant dire que la tentation était grande. Mais sa raison la dominait toujours. Ne pas céder à la tentation d’un parfait inconnu, même aussi élégant que lui. Souriant, elle posa la main qui lui restait sur celle qui la retenait déjà.

- Je serais ravie de partager le prochain repas avec vous. Vous connaitre est tout ce que je désire.

Eva se voulait douce et était prête à aider Archibald à se relever pour gagner la cafétéria. Son handicap ne lui avait pas échappé. Cela ne la gênait ni ne la freinait. Ce détail faisait aussi parti du charme qu’il dégageait. Maintenant qu’elle se sentait un peu mieux, elle voulait aussi être là pour lui, comme il avait su l’être pour elle.

A quelques mètres de là, les yeux de Mentali lâchaient des éclairs.

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Message  Invité Dim 20 Mar - 21:27




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Je me noyais littéralement dans la mer de ces yeux. Beaucoup disaient que les yeux étaient le reflet de l'âme. Peut-être était-ce pour cela que je ne me lassais pas de les contempler, car à chaque fois que je captais leur attention, ils renvoyaient un reflet différent. Un prisme fantastique que je voulais croire sincère. Dans lequel j'espérais - vainement ? - voir apparaître le miroir de mes pensées les plus secrètes.

" Je serais ravie de partager le prochain repas avec vous. Vous connaitre est tout ce que je désire. "

Sa deuxième main se joignit à la première. Un poids s'envola de mes épaules. Mon regard gagna en intensité, puis s'effaça derrière mes paupières :

" Alors vous saurez ce que vous voulez savoir. Vous avez ma parole. "

Mes pommettes gagnèrent quelques couleurs lorsqu'elle se proposa pour m'aider. Nous liâmes nos deux bras pour nous ternir l'un à l'autre comme nous l'avions déjà fait. Sous les regards interdits de nos deux fauves toujours en froid, nous quittâmes la salle de repos pour nous diriger vers la pièce indiquée par l'infirmière. Seth attrapa mon chapeau et nous suivit, sans nous quitter des yeux. Je sentais son regard et celui de Mentali sur mes épaules. Les Pokémon, surtout les plus possessifs, ne supportaient pas de voir leurs maîtres avoir d'autres centre d'intérêt qu'eux. C'était d'autant plus vrai pour Seth, qui était mon plus vieux - et le seul de mes compagnons à ne jamais m'avoir lâché d'une semelle. Un lien unique nous liait, que nous n'avions pas fini d'explorer, mais qui ne souffrait pas d'être distendu. Et l'Absol voyait mes sentiments troubles comme un obstacle. Surtout avec la sensibilité qui était la sienne. Comment lui faire comprendre ? Que tout ce que cette jeune dame pouvait m'inspirer ne remettait en rien en cause tout ce que j'éprouvais pour lui ? Pour l'heure, je ne pouvais pas lui parler. Mais il le faudrait. Je ne voulais pas de quiproquo entre nous !

Je pris sa main dans la sienne en un geste lent et calculé : qu'elle puisse la retirer, si tel était son désir. Jamais je ne m'aviserais de lui imposer quoi que ce soit. Mon regard était pour le lui certifier, interrogateur et attentif. Elle était, en quelque sorte, mon invitée, bien que le clochard que je fusse n'ait strictement rien à offrir qui ne lui soit offert à lui aussi. J'escomptais que seule l'intention importait...

La salle de la cantine n'était pas bien remplie. Seules quelques tables se voyaient occupées par des badauds de tous genre, de la jeune dresseuse parée pour l'aventure au vieux montagnard venu poser son bagage un moment. Le niveau sonore était plutôt acceptable, avec les quelques Pokémon qui batifolaient en attendant que leurs propriétaires aient fini leurs assiettes. On nous attribua une petite table pour deux près de la fenêtre donnant sur le port. L'odeur de la nourriture était diablement attirante, mais pas autant que la présence d'Eva. Ce que je n'aurais d'ailleurs pas cru possible seulement quelques heures auparavant. L'infirmière, serviable, nous avait déjà amené notre pitance, ainsi que celle de nos compagnons à quatre pattes. Le repas n'était certes pas digne d'un véritable restaurant, mais devais-je m'en plaindre ? Moi qui n'avait que rarement de quoi manger à ma faim ? Bien sûr que non ! Simplement, il me fallut piocher dans mes affaires pour parfaire la table qui nous était offerte.

" Permettez. "

Je sortis de ma besace un vieux chandelier qui me servait à diverses occasions, puis un briquet rouillé pour allumer la mèche. J'espérais bien la faire sourire avec ce clin d’œil. Mais j'avais tout autant de chances de la mettre mal à l'aise. C'était quitte ou double...

"C'est tout de même mieux, non ? Il faut tout faire soi-même par ici ! "

Et je partis d'un bref éclat de rire. Seuls mes yeux restaient sérieux... et toujours aussi fascinés par les siens. La vieille bougie n'avait pas grand chose d'un luxe fastueux, elle détonnait même clairement dans ce décors moderne. Mais sa lueur chaude était appréciable. La faim me tenaillait... mais je me retenais : je ne voulais pas commencer sans elle, question d'étiquette. C'était elle, en quelque sorte, qui menait la danse.

" Ainsi donc... Que souhaitez-vous savoir ? Je vous répondrais sans détours... tant que je possède la réponse à votre question ! "

J'attendis sa réponse, droit sur ma chaise et main posée simplement devant moi, le sourire un peu niais et ma mèche rebelle revenue entre temps se coller sur mon front.






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Message  Invité Lun 21 Mar - 9:32



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Vagues de doute.

A l’entendre Archibald était prêt à accomplir le moindre de ses désirs ou caprice, c’était surement vrai d’ailleurs. Il était le savant mélange d’un roi et d’un serviteur. Sa parole était pure et sincère. Eva espérait juste de ne pas lui forcer la main. Peut-être n’avait-il pas envie de dévoiler son identité et encore moins son histoire. Si tel était le cas, la demoiselle ne le brusquerait pas.

Portée par une vague de bonheur, la jeune fille entreprit de se redresser, tenant son ami avec délicatesse. Ses jambes avaient retrouvées de la force. Elle se sentait mieux et son angoisse s’était envolée pour le moment. Les paroles de l’infirmière, mais surtout la présence d’Archibald y était pour beaucoup. Ils faisaient un beau tableau ces deux là. Deux âmes blessées qui se relevaient ensemble pour affronter la vie. Une fois qu’il fut debout, la brune relâcha son emprise, lentement, profitant inconsciemment de ce contact rapproché. Elle se baissa pour prendre son sac. Elle s’en sentait capable maintenant. Avec prudence, elle se baissa, guettant le moindre signe de faiblesse … mais rien à signaler. Son malaise s’était dissipé à présent, comme si il n’avait jamais existé. Mais Eva n’était pas dupe et savait qu’il pouvait revenir si elle ne prenait pas garde. Le sac sur une épaule, son manteau et écharpe plié sur un bras, elle se tourna vers Mentali.

- Viens, on va manger, tu l’as bien mérité.

Enfin, on s’intéressait à lui. Hélas, Mentali était plutôt du genre rancunier et borné. Elle suivit la direction du regard de son félin, qui menait droit à l’homme qui leur était venu en aide. Eva fronça les sourcils, pas très reconnaissant le chat. Elle savait pourquoi il se conduisait ainsi. Mentali était un mâle, vivant seul avec sa dresseuse depuis des années. Voir un homme être si proche d’elle et prendre sa place, en quelque sorte, ça devait l’énerver au plus au point. L’avantage avec Mentali, c’était le fait qu’elle pouvait communiquer avec lui sans avoir à s’exprimer. Il lisait parfaitement dans ses pensées, même s’il était pour le moment incapable de lui transmettre les siennes. La jeune femme se voulait rassurante envers son Pokémon. Hélas, ses pensées positives n’influençaient pas le chat du diable. Il avait une dent contre Archibald, et tôt ou tard il sortirait les crocs, les griffes, voire les deux. Pas besoin de parler la même langue pour savoir ce que Mentali pensait « merci de nous avoir aidé, maintenant CASSE-TOI ! ». Pour le moment, elle ne pouvait pas faire grand-chose pour calmer son Pokémon. Quand il était dans cet état, elle ne pouvait rien faire, il était plus fermé qu’un Coquiperle. Elle lui tourna donc le dos, pour rejoindre son homologue.

Ils marchaient au même rythme naturellement. Devant eux, la cafétéria leur tendait les bras. Étrangement, la jeune femme se demandait ce qu’il y avait au menu ce midi là. L’appétit lui serait-il soudainement revenu ? Son regard éveillé et curieux parcouru les tables. Il y avait peu de monde et ça l’arrangeait bien. Elle fut surprise de sentir alors une main se glisser dans la sienne. Pas besoin de chercher bien loin de deviner de qui il s’agissait. Son attention se porta alors sur lui. Comment ne pas sourire et se satisfaire d’être en sa compagnie ? C’est donc ce qu’elle fit, acceptant avec plaisir cette emprise charnelle.

On les guida jusqu’à une table accolée à la vitre. La vue qu’elle offrait sur le port laissait rêver. C’était la place parfaite pour un moment qu’elle voulait parfait lui aussi. Elle posa son sac à terre et s’aperçu à cet instant que Mentali la suivait de prêt et que ses traits étaient déformés par une grimace mêlée de jalousie et de retenue. Un peu surprise de voir son Pokémon se comporter ainsi (même si elle le connaissait bien), elle le fit monter sur banquette à ses côtés afin de tenter de l’apaiser. Ce n’était pas gagné ! Néanmoins, c’était la place du chat depuis des années. Changer ce rituel serait comme ouvrir la cage d’un lion affamé. Eva lui rapprocha sa gamelle mais Mentali n’accordait que la moitié de son attention à son repas, l’autre étant concentrée sur vous savez qui. La demoiselle l’observait , presque blasée par ce manque de savoir vivre.

- Miséricorde.

Son chat était irrécupérable et mal poli par-dessus le marché. Elle espérait que son ami ne s’en offusquerait pas. Mentali n’était guère habitué à avoir de la concurrence.

- « Permettez »

Elle releva la tête pour voir de quoi il parlait et fut surprise de le voir sortir un chandelier de son sac. Oui oui, un chandelier!! Eva regardait le sac en se demandait ce qu’il pouvait contenir encore. Il était la version masculine de Marie Poppins en plus d’être ce mystérieux noble. En tout cas, c’était drôle et elle se mit à rire le temps de quelques secondes.

- Vous êtes vraiment surprenant Monsieur Lannysser.

Elle le pensait sincèrement. Jamais elle n’avait connu un homme aussi étonnant que lui. Oh que oui elle voulait le connaitre et probablement que lui aussi avait des questions à lui poser. Souriante, elle aurait voulu poser sa main sur la sienne, mais se souvint au dernier moment qu’elle en avait besoin pour manger (l’autre étant posé sur Mentali … juste au cas où). Elle avait donc bloqué son mouvement et se sentant un peu idiote, fit diversion en faisant mine de caler ses cheveux derrière son oreille. Evidemment, ça c’était sans compter ses joues qui la trahissaient ouvertement.

- Ceci n’est pas un interrogatoire je vous rassure, bien que mon métier pourrait s’y prêter.
Je ne prendrais que ce que vous acceptez de partager avec moi, sans avoir réellement besoin de vous le demander.  Mais puisque il faut commencer, d’accord. D’où venez-vous et que faites vous dans la vie ?


Eva lui avait volontairement tendu une perche pour donner elle aussi quelques informations sur elle. Cela ne devait pas aller uniquement dans un sens.  Elle était prête elle aussi à se confier à lui. C’était la moindre des choses après ce qu’il avait fait pour elle.
Devant elle, l’odeur de son plat commençait à attiser son intérêt. Bon ok, elle devait avouer qu’elle avait faim. Le plat n’était pas digne d’un restaurant. La carte était unique dans les centres Pokémons et aujourd’hui ce n’était que purée et jambon. Elle n’allait pas s’en plaindre. Les centres Pokémons étant gratuits, de même que les soins et repas, on ne pouvait pas faire son difficile. Il s’agissait là d’un service public. C’était drôle d’ailleurs de voir comment le plat contrastait radicalement avec l’ambiance qu’ils essayaient d’instaurer. Prenant sa fourchette, Eva se dit qu’elle n’aurait pas grand mal à manger maintenant.

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Message  Invité Lun 21 Mar - 12:30




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Je jetai machinalement un œil à Mentali, venu défendre son territoire avec une agressivité à peine contenue. Nous échangeâmes un long regard silencieux. Je savais sa frustration grande de ne pouvoir mettre mes pensées à jour, comme il le faisait si naturellement avec tout son entourage. Ce qui est inconnu est toujours source de danger, dans l'inconscient des êtres. J'étais donc une inconnue pour lui, une chose potentiellement dangereuse, surtout maintenant que l'attention de sa précieuse propriétaire ne lui était plus entièrement et complètement dédié. D'un autre côté, je sentais les humeurs maussades de Seth qui me reprochait sans s'en cacher de me détourner de lui. Un court soupir m'échappa. La guerre des âmes rendait toujours tout si compliqué…

" Miséricorde."

Élégante, raffinée, attentionnée et absolument... Charmante, oui, au sens premier du terme avais-je envie de dire. Je me sentais ensorcelé, et j'aurais volontiers vendu mon âme à un démon aussi envoûtant. Je me faisais bien des idées, mais au fond, ma compagnie ne me paraissait pas lui déplaire, alors pourquoi me priver d'une innocente romance ? Je me défendais en pensant que nous en avions tous deux besoins. C'était un abri pour les jours de tempête, des moments volés que l'on pouvait aisément ressortir lors des périodes sombres. Au secret de mes chairs, je sentais mon cœur vibrer de nouveau après des décennies d'inertie. Ce sentiment de légèreté me faisait me sentir plus libre encore, délesté de tout sinon de l'essentiel à mes yeux.

« Vous êtes vraiment surprenant Monsieur Lannysser. »

Elle disait cela d’une manière si touchante que je ne pouvais prendre cela que pour un compliment. Je passais une main embarrassée dans ma tignasse.

« On le dit ! J’espère seulement ne pas trop vous surprendre. »

Mon regard alla à mon vieux chandelier. Si j’avais su qu’un jour je lui trouverai pareil usage… Peut-être aurais-je pris le temps de l’astiquer avec un peu de cendre, histoire de le rendre moins terne. Mais enfin, ce genre de détail n’importait pas vraiment.

« Ceci n’est pas un interrogatoire je vous rassure, bien que mon métier pourrait s’y prêter.
Je ne prendrais que ce que vous acceptez de partager avec moi, sans avoir réellement besoin de vous le demander.  Mais puisque il faut commencer, d’accord. D’où venez-vous et que faites-vous dans la vie ?
»

Ah… Une question s’il en était. En réalité, elle était on ne peut plus logique. Seulement, dans mon cas, ce n’était pas la chose la plus aisée à définir. La main qui me grattait la tête revint au niveau de mon menton, songeuse. Un petit silence plus tard, je la fixais de nouveau dans les yeux, ravi de les retrouver tous les deux, prêts à écouter ce que j’allais leur dire.

« Je viens d’Almia, une région lointaine, par-delà l’océan. C’est un endroit plutôt plaisant et peu fréquenté, bien loin de l’agitation des grandes villes… »

Voilà, le plus facile était fait. Et mes yeux disaient pour moi à quel point j’aurais aimé pouvoir lui montrer ces paysages sauvages que j’avais tant aimés… Mais je préférai stopper là ma digression, elle me blessait plus qu’elle ne m’aidait.

« Quant à ce que je fais dans la vie… eh bien… beaucoup de choses en vérité. Je voyage pour proposer mes services à qui en éprouve le besoin, principalement, et… »

Une silhouette passa à nos côtés et, contre toute attente, s’arrêta.

" Tout va bien pour vous ? "

L'infirmière venait aux nouvelles en amenant d’autres assiettes que les nôtres. Je lui répondis par l’affirmative avec un sourire. Son regard se posa alors sur mes mains réunies devant moi.

" Je ne voudrais pas être indiscrète mais... pourquoi ne retirez-vous pas vos gants pour manger ? Ce serait tout de même plus pratique. "

Mon sourire fondit une brève seconde en une grimace de surprise. Oh, non...

« Une vieille habitude ! répondis-je avec un peu de précipitation et un sourire trop appuyé pour être honnête, ne vous en faites pas. »

Surprise de ma réponse, elle eut néanmoins la politesse de ne pas insister. La ligne de mon regard descendit légèrement, trahissant mon embarras alors que je serais mes mains l’une avec l’autre. Je me souvins in extremis de ses paroles. Si ce n’était pas une demande implicite, j’en perdais mon latin.

« Ainsi, vous êtes du genre à mener des interrogatoires, lui glissais-je, malicieux, puis-je donc savoir de quoi il retourne ? Puisque vous souhaitez l’échange réciproque… »

J’en venais presque à oublier l’assiette sous mon nez, au complet désespoir de Seth. Un Archibald qui ne mange pas n'est effectivement pas dans son assiette ! C'en était presque inquiétant.






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Message  Invité Lun 21 Mar - 13:43



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Vagues de doute.

La réponse ne tarda pas à venir. Tout coulait de source avec lui. Il lui parla d’une région lointaine. Elle devait l’être, car le nom d’Almia ne lui disait absolument rien. Eva n’avait visité que peu de régions et restait le plus souvent dans le Kantô. A quoi ça pouvait bien ressembler là bas ? Montagneux, ou campagne ? Plages ? Difficile à dire vu d’ici. Quant-à son travail, il était itinérant et à son compte de toute évidence, prenant ce qui était disponible sur son chemin afin de subsister. Sacré courage que de mener ce train de vie, cela expliquait peut-être ses cernes. Ce mode de vie ne devait vraiment pas être facile. Aucune certitude sur l’avenir, ni sur le fait d’avoir assez d’argent pour tenir jusqu’au lendemain. Les boulots qu’on proposait aux voyageurs étaient en général pénibles et peu gratifiants. Eva l’admirait en un sens. Etais-ce un choix personnel que de mener ce train de vie ou une conséquence ? Elle n’osa guère lui demander, cela ne se faisait pas, ça serait un manque de respect. En tout cas il ne déméritait pas cet homme là, c’était évident. Certaines personnes auraient surement eues pitié de sa condition et de son handicap, mais ce n’était pas le cas d’Eva. La pitié ce n’était pas son truc, tout au plus, la compassion pouvait l’être. Ainsi, elle était restée naturelle et souriante en écoutant son « compagnon ». Peut-on appeler seulement ainsi quelqu’un qui vous tient compagnie ? Bref, passons.

Archibald allait poursuivre son récit lorsqu’une ombre vint se porter à eux. C’était l’infirmière qui venait prendre des nouvelles. Plutôt sympathique de sa part, mais elle tombait au mauvais moment ! Dans sa tête, Eva s’imaginait en train de lui taper sur le crâne avec sa serviette pour la faire fuir. La brune répondit affirmativement à sa demande, mais quelque chose dans son sourire était ironique. L’infirmière ne s’en était en tout cas pas rendu compte et s’était tant mieux, car au fond sa démarche partait d’une bonne intention. En vérité, Eva voulait juste que la soigneuse de Pokémon reparte afin de les laisser de nouveau seuls. Cette pensée la fit « buguer » un instant. Mince alors, elle devenait comme Mentali maintenant. Elle voulait cet homme pour elle seule et pouvait grogner à l’approche d’une autre personne.
Mais contrairement à son chat, ce n’était pas de la jalousie qu’elle ressentait, mais juste une envie profonde d’éloigner les autres le temps de ce repas. Qui sait si elle reverrait Archibald une fois tout cela finit ? Au fond, cette idée l’effrayait, car elle craignait que le perdre la fasse retourner dans ses songes déprimants. Elle se sentait bien avec lui et même si elle était consciente qu’il faudrait le quitter tôt ou tard, elle voulait le revoir plus tard, partager de nouveaux moments avec lui, découvrir d’autres paysages. Qu’il était beau de rêver éveiller.

L’infirmière, elle, était toujours là en tout cas, s’imposant à leur table. Eva avait cessé de manger les observant tour à tour. Elle mettait son ami mal à l’aise, c’était évident. La demoiselle n’avait pas fait des années d’études et de test pour entrer dans la police pour rien, ce genre de détail ne lui échappait pas. C’était là un avantage qu’elle appréciait, contrairement à son travail lui-même. Qu’est ce que ça pouvait bien lui faire qu’il porte des gants à table ? Ca le regardait non ? Eva passait du monde Mentali au mode Caninos agressif. Oui, c’était étonnant, et alors ? Respirant profondément, elle garda le silence et fut soulagée de voir l’infirmière s’éloigner, enfin. Soulagée, Eva préféra poursuivre sur leur première lancée afin de le rassurer.

- C’est une sacrée vie que vous devez mener. Elle ne doit pas toujours vous faire de cadeaux. C’est tout à votre honneur, bien que vous êtes déjà un homme d’honneur me semble t-il.

Elle marqua une petite pause, le temps de boire une gorgée d’eau. C’était pénible de devoir tout faire d’une main pour empêcher une attaque subite de chat mauve.

- Je suis Ranger, bien qu’aujourd’hui je n’en ai plus vraiment l’air. Les temps sont durs.

Elle restait énigmatique, avouer ses faiblesses n’était pas si simple que cela au final. Il allait falloir piocher pour en savoir plus.

- Sinon je viens du Kantô, mais ça vous le savez déjà. Je ne connais pas Almia, peut-être un jour pourrez-vous me la faire découvrir.
Je suis sur les routes, tout comme vous, en fonction de là où les interventions ont-lieu. J’en profite pour défier les arènes. J’aimerais un jour posséder la mienne et y entrainer les Pokémons.


Sa vie était banale au final et elle s’en rendait compte.

- Vous êtes venus ici pour le travail ?

Et bien oui. Pourquoi n’était-il pas resté à Almia ? N’y avait-il pas de travail là bas ? Quelle qu’en fut la raison, Eva le remerciait d’avoir fait le voyage, sans quoi ils ne se seraient jamais rencontrés, n’auraient jamais partagés ce moment de complicité. Eva jeta un coup d’œil à son assiette, elle était à moitié vide. Peut-être que si elle ne la terminait pas, alors ce repas ne finirait jamais et que le temps s’arrêterait encore. Tout était bon pour prolonger ces moments.


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Message  Invité Lun 21 Mar - 18:46




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Elle avait retrouvé le sourire. Je voyais enfin ce visage gracieux s'illuminer sous le coup de la confiance revenue. C'était la plus belle récompense que je puisse obtenir. Et je l'obtenais. Archibald, tu ne peux plus te le nier. Tu es en train de tomber amoureux ! Arrête-toi immédiatement, c’est un ordre ! Si mon sur-moi avait eu une voix, elle aurait probablement eu les accents de celle de Seth. Ses yeux ne me quittaient pas et m'accusaient en silence. Je le soupçonnais de savoir très exactement ce qui m‘arrivait. Et de ne pas… mais vraiment pas… être d’accord avec cet état de fait. Tu es ridicule mon vieux, me disaient les yeux aux pupilles fendues. Un authentique crétin.

« C’est une sacrée vie que vous devez mener. Elle ne doit pas toujours vous faire de cadeaux. C’est tout à votre honneur, bien que vous êtes déjà un homme d’honneur me semble t-il. »

Je la remerciais mentalement de n’avoir posé aucune question, d’avoir accepté ce que d’autres n’acceptaient pas, et ce comme si mes excentricités étaient parfaitement naturelles. Elle faisait partie de ces rares personnes à vouloir voir les choses telles qu’elles sont et non telles que l'on voudrait qu'elles soient.

« Peut-être, je ne sais pas. Je n’en ai mené aucune autre depuis longtemps. Je ne m’en plains pas. Je suis heureux de ma vie, de la liberté qu'elle a à m'offrir. »

Je ne lui avais livré qu’une infime partie de la vérité. Seulement, stoppé dans mon élan, je ne me sentais pas d’aller plus loin. Non pas que je souhaitasse lui cacher quoique ce soit. Peut-être, plus tard, dans d’autres circonstances, une intimité plus grande, je pourrais me confier plus avant sur qui j’étais, ce que j’étais, sans craindre de devoir encore me livrer aux regards moqueurs, à l’incompréhension ou à la peur. Je n’avais aucun moyen de prévoir ses réactions. Et je n’aurais pas supporté qu’elle me rejetât maintenant, là, devant tous. Je préférais encore me taire et garder mes secrets. Tout était mieux ainsi.

« Je suis Ranger, bien qu’aujourd’hui je n’en ai plus vraiment l’air. Les temps sont durs. »

Pourquoi cela ne m’étonnait-il qu’à moitié ? Rien ne se lisait sur son visage. Mais cette attitude, cet air et cette fierté donnaient à voir une personnalité entière et portée sur les choses bien faites.

« Oh. Vraiment ? Voilà une chose bigrement intéressante ! Et vous qui doutiez d’être une personne honorable. Qui a-t-il de plus honorable que de vouloir défendre l'Ordre et les plus faibles que soi ?»

Mes yeux riaient à cette pensée. Je ne savais pas ce qui se cachait derrière « les temps sont durs », mais j’imaginais aisément que les actualités n’y étaient pas étrangères. Je me contentais de hocher légèrement la tête, sans faire de commentaire.

« Sinon je viens du Kantô, mais ça vous le savez déjà. Je ne connais pas Almia, peut-être un jour pourrez-vous me la faire découvrir. »

Puisse le destin vous entendre Eva. Rien ne saurait me rendre plus heureux.

« Je suis sur les routes, tout comme vous, en fonction de là où les interventions ont-lieu. J’en profite pour défier les arènes. J’aimerais un jour posséder la mienne et y entrainer les Pokémons.

- C’est un beau projet, je vous souhaite de tout cœur d’y parvenir. J’ai toujours entendu dire que les arènes étaient de hauts lieux du savoir-faire des maîtres Pokémon, et ce de tous temps. J’en déduis que vous devez être une sommité en la matière ? Je me trompe ?
»

Je jetais un léger coup d’œil à Mentali, accompagné d’un discret clin d’œil. Oui maestro, je sais que tu ne m’aimes guère, mais je gage que ce n’est que par pure incompréhension. Je sais aussi rester à ma place. Je sais quelles sont tes craintes... Que je te la prenne ? Je crois que tu te trompes. Vous avez votre chemin à tracer, nous avons le nôtre. Eva n'appartient qu'à elle, et je n'ai point le droit de la retenir. Pas plus que je ne puis me permettre de m'attacher à elle. Un éclat douloureux troubla mes pupilles quand je les détournais de celles du félin jaloux. Je l'effaçais bien vite, ramené à ma contemplation éperdue de la jeune femme toujours assise face à moi, souriante.

« Vous êtes venus ici pour le travail ? »

Toujours cette petite note cristalline si typiquement féminine. Le mot travail en prenait subitement une toute autre allure, lui qui pourtant dérivait directement d’un ancien mot signifiant… torture.

« Oui, principalement. Je connais par ailleurs quelques amis à Hoenn, à qui je dois rendre visite. Je ne connais pas la région, mais c’est une occasion unique de pouvoir la découvrir ! »

Ni mensonge, ni vérité complète. Les chemins que j’empruntais m’étaient souvent dictés par les étoiles : elles étaient de formidables conseillères pour qui les connaissait. La vérité, je la lui confierai certainement un jour. Sans doute même, si nous nous revoyons – oui, nous nous reverrons. Alors je lui dirais, car nous nous connaîtrons tous deux.

Nous devisions gaiement tous deux depuis plusieurs minutes et le contenu de nos assiettes disparaissait avec une lenteur incroyable. Pourtant, c’était loin d’être mauvais. J’estimais alors qu’il était temps pour moi de sauter le pas, d’aller enfin vers cette question qui me brûlait les lèvres depuis qu’elle avait manqué de basculer dans le vide, là-bas sur le port. Je lui avais fait une promesse, je n'étais pas du genre à me défaire de ma parole. J'abordais donc le sujet avec prudence.

« Je souhaitais… vous poser une question, cette même question qui m’est venue tout à l’heure. Puis-je me permettre de vous demander... ce qui vous cause tant de tourment ? Au point de vous réfugier si près du bord d'un quai ? Au point de vous y laisser mourir de faim… ? »

Mon visage s’était fait grave, car en effet, la situation l’exigeait. Elle pouvait légitimement se méfier, vouloir tourner autour du pot peut-être. Mais pas me prendre pour un sot : je savais qu’elle souffrait. Car j’avais ce don – cette malédiction diraient certain – de sentir ces choses-là. A trop être connectés avec le monde, on finissait par se laisser envahir.







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Message  Invité Lun 21 Mar - 20:45



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Vagues de doute.

C’était une bonne image qu’Archibald gardait d’elle. Il se voulait plus rassurant que flatteur et cela faisait chaud au cœur. Elle espérait juste qu’il ne se faisait pas une trop haute estime de la dresseuse qui lui faisait face, il risquait d’être déçu si tel était le cas. Une sommité en la matière ? Elle ? Surement pas. Même si elle perdait rarement, cela lui était arrivé et lui arriverait encore. Certes, on apprends de ses erreurs, mais Eva savait qu’elle ne valait pas mieux qu’un autre en matière de dressage. Elle devait encore acquérir de l’expérience pour le prétendre un jour.

La discussion restait fluide, sautant sur les occupations de chacun. Contrairement à ce qu’elle croyait, Archibald n’était pas ici depuis longtemps, il venait même probablement d’arriver. Etrange coïncidence encore. Tout deux étaient sincères dans leurs réponses, ou du moins aucun mensonge n’était prononcé. Pourtant la jeune femme n’était pas dupe, elle savait que tôt ou tard, il finirait par lui demander comment elle en était arrivée à cette fatigue qui avait bien failli lui coûter la vie. Il était dans son droit, c’était normal. Ce n’était plus qu’une question de minutes voire de secondes maintenant.

Alors qu’elle avalait une bouchée de plus, l’esprit d’Eva s’égara l’espace d’un instant loin d’ici. Son moyen de transport n’était autre que les prunelles dorés de son observateur. Elle s’imagina alors dans une grande plaine, totalement déserte ou presque. Elle était allongée dans l’herbe, profitant du grand air. Il faisait bon et pas trop chaud. A ses côtés, une silhouette était couchée près d’elle. C’était lui, avec son chapeau couvrant ses yeux pour ne pas être ébloui. Etre à ses côtés, profitant d’un moment unique pour se retrouver à nouveau. Étais-ce une illusion ou une prémonition ? Le tintement de sa fourchette qu’elle venait de lâcher malencontreusement contre son assiette, la ramena à la réalité. Elle était toujours bel et bien dans la cafétéria du centre Pokémon. Archibald n’avait pas bougé et la fixait de son doux regard. Oui, ce n’était qu’un rêve et son esprit s’amusait déjà à imaginer une histoire, une histoire d’amour. Les coups de foudre, Eva n’y avait jamais cru, c’était des foutaises pour elle. Comment pouvait-on tomber amoureux d’une personne d’un simple regard, sans rien savoir d’elle ? Maintenant, elle était moins bornée sur le sujet, le doute était permit. Sinon, comment expliquer cette attraction soudaine et incontrôlable ?

Pendant cette petite absence, Mentali n’avait pas manqué une seule miette des pensées de son concurrent, mais il ne le croyait pas. Pour le chat, en effet, Archibald n’avait pas à s’attacher à elle, il ne le laisserait pas faire aussi facilement de toute façon. Il n’y avait que lui qui pouvait être proche d’Eva. Depuis toujours il la protégeait du danger, lui consacrait sa vie, son énergie et son âme. Un homme n’allait surement pas prendre sa place avec un simple sourire charmeur. Mentali le flagellait intérieurement, même si cela n’avait aucune conséquence.

C’est alors que les yeux de son prince le trahirent. Le moment était arrivé, il allait lui poser la question. Elle ne comptait pas lui mentir. Il méritait de connaitre son histoire, du moins la partie qui l’avait conduite ici. Archibald se voulait un peu plus dur envers elle, mais c’était pour son bien, elle en était consciente et ne lui en voulait pas. Elle resta un instant silencieuse, réfléchissant aux mots qu’elle allait prononcer.

- Vous demandiez ce qu’il y a de plus honorable que quelqu’un qui défends les plus faibles ? Et bien la réponse est quelqu’un qui n’a pas peur de le faire.

Elle marqua un temps de pause et vérifia autour d’elle que personne à part Archibald ne pouvait entendre ce qu’elle allait dire. Les missions de Ranger étaient top secrètes, Eva savait qu’elle n’avait pas le droit d’en dire un seul mot, sous peine de lourdes sanctions. Il fallait protéger le public et donc lui cacher la vérité en un sens. Elle allait pourtant franchir cette limite, pour lui, car elle lui faisait confiance.

- Cela remonte à deux semaines. J’ai été contactée à Parmanie, le gardien à l’accueil avait appuyé sur la sonnette d’alarme silencieuse. Le central avait pensé à un cambriolage et m’a envoyé sur place comme je n’étais pas loin. Ce n’était pas ça.
Je n’entrerais pas dans les détails, mais c’était horrible. Quand je suis arrivée c’était déjà trop tard. Le type qui avait donné l’alerte était mort, je ne parle même pas de la dizaine de Pokémons qui ont subis le même sort. J’ai finis par trouver les responsables, des agents Rockets. Nous nous sommes affrontés et je crois que je n’ai jamais eut aussi peur de ma vie. Si je perdais, c’était mes Pokémons que je perdais, j’en étais consciente. J’ai réalisé que ma décision d’entrer dans la police ne mettait pas que moi en danger.


Elle marqua un temps de pause.

- Puis il y a eut ce pistolet, Mentali qui a bondit sur l’agent, le coup de feu. Je ne sais même pas comment on a fait pour s’en sortir. Mais maintenant je vis avec la boule au ventre à l’idée que mon téléphone sonne de nouveau. Depuis, je songe à quitter les Rangers, je ne me sens pas digne d’en faire partie. Cela me préoccupe tellement que j’en oublie parfois de m’alimenter. Désolé que vous en ayez à subir les conséquences d’ailleurs. J’ai été trop loin, je m’en rends compte.

Eva baissa la tête, reposant sa main droite sur la table. Le mal était sorti, mais ça ne soulageait pas sa conscience pour autant. Des mots balancés comme ça ne représentaient qu’une infime partie de sa douleur. Il était difficile de mettre des mots sur des événements tel que celui-ci, il fallait le vivre. Mentali avait été très attentif à ce discours et avait abandonné l’espace d’un moment sa crise de jalousie, posant désormais sa tête sur les genoux de la brune.


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Message  Invité Lun 21 Mar - 23:10




Vagues de doute


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L' atmosphère de joyeuse insouciance qui nous berçait jusque-là disparut, déposant sur nous une chape de plomb plus sombre que ce que j'avais pu imaginer. Toutes les attentions se tournèrent sur le discours d'Eva. Je restais parfaitement silencieux tout du long, ne m'apercevant qu'après coup que le bout de ma fourchette avait dessiné d'étranges rosaces dans la purée. Autant de traces de mes réflexions.

On avait intenté à sa vie. On avait menacé ses Pokémons. Des meurtres avaient été commis. Mon esprit me rejeta soudain près d'un an en arrière, dans cette même région qu'était Kanto. A Lavanville, lors d'une fête populaire pour laquelle nous nous étions déplacés. Ce que nous avions vécu là-bas ne pouvait pas s'oublier. Même en repartant, nous avions tous eu la terrible prémonition que ce n'était que le début d'un long, long cauchemar.

Ma voix changea et mon attitude de même. Je devins passionné, emporté, furieux contre on ne savait trop quoi :

" La peur est l'instrument du Mal. Elle est son arme la plus cruelle et la plus efficace, car elle s'auto-entretient sempiternellement une fois instillée dans les rangs de ses victimes. "

Je me penchais vers elle, mon discours prenant les accents du feu dangereux qui m'habitait à cet instant et qui brûlait dans le fond de mes yeux : jamais elle ne devrai reculer face à ceux qui tentaient de la briser ! Elle valait plus que cela.

" Vous ne devez pas vous laisser dominer par la peur Eva. Car c'est ainsi qu'elle vous paralyse et vous rend incapable de lutter. Elle n'a en vérité aucune autre vertu que celle de tétaniser ses proies pour les rendre vulnérables. "

Il y avait dans ces mots toute la force de ma conviction, tout le poids de ma détermination - et Seth savait si je pouvais parfois me montrer féroce. Je n'avais pas plus de pitié pour mes ennemis qu'ils n'en avaient pour moi. Je connaissais trop bien les arcanes de ce monde pour prendre sa peur à la légère. Mais la savoir victime de ces hérétiques me rendait soudain fou de rage. J'avais serré l'objet en métal dans ma paume, pour le planter avec violence sur la porcelaine de l'assiette à la fin de ma phrase. Mon regard s'était planté en même temps dans le sien, farouche. Non ! Elle ne devait pas se laisser faire. Je ne voulais pas... Je savais que ma réaction était disproportionnée. Mais enfin, nous parlions bien de vie ou de mort ! De sa vie... Arh, oui, que j'aille donc au diable : je me sentais bien trop concerné par son sort pour ne pas réagir vivement face à pareil danger.

" J'ai vu des choses, Eva. Des choses que d'autres osent à peine imaginer. Des êtres effroyables qui hantent habituellement les plans cauchemardesques, et qui jamais, ô grand jamais, n'auraient dû s'incarner ici bas. C'est pourtant ce qu'il est advenu. Le monde a besoin de combattants, mon amie. Le monde a besoin de héros tels que vous. Vous ne devez pas avoir peur ! C'est eux qui devront trembler face à votre colère et non l'inverse ! Par tout ce que ce monde compte de sacré, je vous en conjure, ne renoncez pas à ce combat. Des puissances maléfiques sont à l’œuvre, et nous devons lutter. Sinon... tout est perdu. "

Ma main se mit soudain à trembler. J'inspirai un grand coup en me redressant, mes traits perdant toute la hargne qu'ils avaient gagné. Je me sentais... las. Éreinté. Seth me regardait, mais cette fois, il n'y avait plus d'exaspération dans ses yeux de rubis. Simplement un silencieux assentiment. Avais-je trop laissé mes pensées franchir le seuil de mon esprit ? Je ne le croyais pas, mais je savais que souvent, ce que je pensais était très différent de la manière dont les autres le percevait. Morne et fatigué, je conclus par un simple :

" Pardonnez-moi. Je me suis emporté. "

Je réalisai alors que midi était passé depuis longtemps : autour de nous, la salle s'était vidée. Nous étions seuls à présent. Ma tête pivota de nouveau vers Eva et Mentali. Je voulais ne pas laisser une note sinistre s'immiscer par ma faute. Il me fallait quelque chose...

Les tables, en rangées, laissaient toutes de larges espaces qui dessinaient les allées de la cantine. Avec un peu d'imagination, on pouvait faire abstraction des détails et se représenter une salle drapée de rideaux pourpres et or, éclairée par des lustres en cristal : un vieux souvenir. Et soudain, Eva revêtait une robe d'un crème irisé, fluide et sensuellement drapée sur ses fines épaules d’albâtre. Le bal allait bientôt commencer et nous étions en retard ! Quel empoté je fais !

Mes paumes se posèrent contre le rebord de la table, et avec un grognement de douleur, je parvins à me lever, les deux pieds à plat au sol. Je testais ma jambe faible : ce n'était pas brillant, mais je devais y arriver. Je ne pouvais pas flancher devant ma cavalière ! Et faire d'elle la risée de toute la salle ? Cette honte ne serait pas mienne, par les ors des Lannysser ! Je m'inclinais vers Mentali :

" Monsieur ? Avec votre permission...? "

Passer outre sa présence m'aurait assuré de me faire là un ennemi mortel, ce qui n'était nullement dans mon intention. Ce Pokémon était d'une jalousie si féroce que je doutais de pouvoir seulement m'approcher sans prendre de risques. Seth, conscient du danger, s'était glisser derrière moi, son regard allant de mon profil à Mentali. Tout dans son attitude pouvait se résumer à quelque chose du genre...
Oui, mon Humain est stupide, je sais. Mais avise-toi de le mordre et tu n'auras pas assez de tes neuf vies pour t'en repentir.
Pour lui, je restais un enfant, sans doute. Les Absol étaient si imprévisibles. Je contournais la table en boitant avec maladresse, mais sans me départir de mon sourire. Arrivé devant leur banquette, je pliais mon bras devant ma poitrine en demandant humblement d'une voix pleine d'espoir :

" M'accorderiez-vous cette danse ? "

Ma main s'était tendue vers elle, telle une proposition laissée en suspend. Je faisais mon possible pour ne pas trembler malgré mon équilibre pénible à maintenir. Je voulais cette danse, quitte à souffrir pour l'obtenir. Cela faisait si longtemps ! Trop longtemps. Je n'allais pas laisser mon infirmité me gâcher de si belles occasions. Jamais.

Musique, maestro ! - Valse viennoise







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Message  Invité Mar 22 Mar - 9:40



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Vagues de doute.

Eva en avait terminé de son discours, elle n'avait jamais autant monopolisée la parole depuis leur rencontre quelques heures auparavant. Mais cela faisait du bien de se sentir à nouveau elle, et non le coton de fumée instable virevoltant près des eaux troubles. Elle retrouvait son intégrité, sa force, sa volonté. Lorsque son ami reprit la parole, elle releva la tête afin de croiser à nouveau son regard. Mais il avait changé quelque peu. Était-il en colère ? Contre elle ? Le doute était permis, même si cela l’aurait étonnée. Attentive, elle fit attention à chacun des mots qu’il prononça. A chaque seconde, il semblait être gagné par une énergie féroce presque incontrôlable. C’était un sentiment proche de la passion qui l’habitait. Peu importait au fond ce qui l’animait, ses mots touchaient Eva comme une flèche au milieu d’une cible.

La belle sursauta lorsqu’il planta sa fourchette. Quel diable prenait donc possession de son corps tout à coup ? Sa frayeur fut passagère, des excès de ce genre, elle en avait vu d’autres, bien que cela reste surprenant de la part de cet homme.

Lui aussi avait été confronté à des choses atroces à l’entendre. Il était évident qu’il parlait de Shitai. Un flash parcouru alors sa mémoire. Archibald Lannysser ! Mais bien sure … qu’elle idiote elle faisait. Ce nom elle l’avait déjà entendu, et même lu. Il lui était juste sorti de la tête, ne jugeant pas que ce fût important. Lui l’ignorait, mais Eva savait ce qu’il avait vécu à la Samain. Le rapport de police avait été transmit à tous les centres de contrôles. Eva se voyait encore à cette réunion à Azuria, avec des centaines de ses collègues. Le chef de la police leur avait rapporté les événements de Lavanville, l’attaque de la tour, l’intervention de quatre civils puis de Mortimer, ce qui avait conduit à la fuite de la Team Rocket. Chaque élément du rapport avait été soigneusement partagé avec tous les membres des forces de l’ordre, dans toute la région et probablement ailleurs, afin de permettre de mieux appréhender ce qui les attendait. L’état d’alerte était au maximum depuis des mois à cause de cela. Maintenant qu’elle se souvenait de ce détail, elle comprenait mieux pourquoi il parlait ainsi, mais ça elle le garda pour elle. Il avait vu le mal en face lui aussi et savait de quoi il parlait. Ça n’en donnait que plus de poids à ses paroles.

Il avait raison. Si la police commençait à prendre peur, alors le monde basculerait dans le chaos le plus total. Il deviendrait l’image effroyable que l’on retrouve seulement dans la nuit noire et les films interdits aux mineurs. Elle faisait partie du dernier rempart avant la destruction du monde. Elle devait tenir bon. Hélas, si c’était si facile…

- Ce n’est rien. Mais il y a un détail que vous oubliez. Ce n’est pas autant pour moi que pour mes Pokémons que j’ai peur. Je peux répondre de moi-même, mais qui suis-je pour les embarquer malgré eux dans cette folie ? Je ne peux garantir leur sécurité. Si l’un d’eux devait périr par ma faute, je ne me le pardonnerais jamais.

A s’entendre prononcer ces mots, Eva se rendit compte que la réponse était finalement toute bête : leur demander leur avis. Ses Pokémons n’étaient pas des idiots, loin de là. Ils étaient assez grands pour comprendre de quoi il retournait et décider eux-mêmes s’ils acceptaient de suivre leur dresseuse dans son combat, ou non. Maintenant qu’elle avait Archibald en face d’elle, tout lui paraissait clair. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt. L'ardeur défenseur n’avait rien dit, et pourtant elle reprit.

- Je suis bête, c’est à eux de décider .... Merci.

Secouant légèrement la tête de droite à gauche et se sentant toujours un peu stupide de ne pas avoir trouvé la conclusion plus tôt, elle parvint à retrouver le sourire. En face d’elle, Archibald était en train de se lever. Mince, il allait partir ? Déjà ? A son tour, Eva se rendit compte que la cafétéria c’était vidée sans qu’elle s’en aperçoive. Non, pas déjà, par pitié. Elle ne voulait pas le voir s’éloigner d’elle.

Que manigançait-il encore … elle n’allait pas tarder à le savoir. Après quelques efforts pénibles, il parvint à sa hauteur. Eva, toujours assise, levait vers lui des yeux remplis d’inquiétudes et de curiosité. Il s’était d’abord adressé à Mentali. Le chat l’avait fixé un moment et avait finit par reculer au fond su siège, libérant le poids sur les genoux de sa propriétaire. Il cédait, pour le moment. Ce Pokémon aimait tellement sa dresseuse qu’il se rendait compte que la compagnie de cet homme lui faisait du bien. Et son bonheur était tout ce qui comptait pour lui. Néanmoins le chat restait prudent, pensant que si un jour, il en venait à faire du mal à Eva, alors il le paierait et très cher, peu importaient les menaces de son grand blanc.

Droit devant elle, Archibald l’invitait à danser. A ça effectivement, elle ne l’avait pas vu venir. « Il est fou » se dit-elle. Mais là tout de suite, c’était SON fou à elle. Son cœur battit plus fort dans sa poitrine, intimidée par tant de prestance. Était-elle seulement à la hauteur en comparaison ? Ça ne semblait pas le préoccuper. Et puis, en avait-il oublié sa jambe ? Eva ne se voyait pas en tout cas refuser une telle proposition. Si tel devait être son destin, auprès de cet homme, alors elle serait le renfort sur lequel il pourrait s’appuyer. La demoiselle savait que si elle donnait sa main, son cœur s’y perdrait, sans doute à jamais, peut-être pour rien. Se sentait-elle seulement prête à sauter le pas ? Elle avait beau approcher doucement de la trentaine, parfois l’amour lui faisait peur. Pourtant elle ne pouvait plus nier que c’était ce qu’elle ressentait. Lui accordant sa main, elle se leva avec délicatesse, prenant le bras de son hôte. Le sourire aux lèvres, elle ne pu s’empêcher de le taquiner.

- Vous êtes conscient qu’il n’y a pas de musique ?

Et oui, ils étaient toujours dans ce bon vieux centre Pokémons, dans une salle vide! Si l’infirmière venait à repasser par là, elle se dirait probablement qu’elle avait affaire à deux personnes instables mentalement. Qu’importe ! Eva était prête à entrer dans ce monde qu’habitait celui que cupidon avait touché pour elle. Un peu fébrile à cause de l’émotion, elle savait qu’une fois dans les bras d’Archibald, elle ne voudrait plus jamais le lâcher, désirant rester contre lui, pour toujours.

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Message  Invité Mar 22 Mar - 13:13




Vagues de doute


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Nous étions deux adolescents, vifs et joyeux, qui ne mettaient aucune malice dans leurs jeux. Moi-même j'étais un peu naïf, à penser qu'il suffisait de demander une danse pour l'obtenir...
Pourtant, la jeune femme me tendit sa main. Je n'osais y croire ! Elle m'acceptait comme cavalier. J'étais aux anges et aussi, je devais l'avouer, un peu nerveux. J'avais bien tout le protocole en tête, mais avais-je réellement envie de tout ce formalisme ? Pardi non. Je voulais seulement l'amuser, lui faire oublier mes paroles précédentes. Lui faire plaisir, la distraire. Je savais l'opération risquée, et qu'une chute ne serait pas nécessairement la meilleure façon de conclure cette rencontre. Mais mon idée me hantait maintenant avec tant d'insistance que je n'envisageais même plus d'y renoncer.



" Archibald, pour l'amour du ciel, puis-je savoir ce que vous faites ?! "

Deux jeunes gens tournoient comme deux toupies folles au milieu des convives, indifférent à leurs fous rires. Ils étaient les rois, libres et innocents, de la salle de danse.

" On s'amuse mère ! lance alors le jeune garçon, surpris par la question.

- Oui, renchérit sa cavalière avec un sourire, nous dansions."

Devant eux, une immense femme en robe de soirée les toise d'un air sévère.

" Ce genre de danse n'a rien à faire là, et je vous prierai de mieux vous tenir. Vous allez finir par vous tordre une cheville et renverser les invités ! Ce n'est pas convenable. "

Ce n'est pas convenable. Ce n'est pas... MAIS JE M'EN MOQUE A LA FIN ! LAISSEZ-MOI TRANQUILLE !





" Vous êtes conscient qu’il n’y a pas de musique ? "

Mon regard se troubla et mes bras se raidirent.

" Hm?! "

Je ne compris pas sur l'instant. Que voulait-elle dire ? Il fallut son sourire pour saisir le ton plaisantin de sa remarque. Rasséréné, je l'attirai doucement à moi en me tenant toujours contre notre table. Mes mains guidèrent les sienne tandis que je lui murmurai, complice :

" La musique est celle de votre âme, elle vous appartient. "

La musique est une chose fabuleuse, qui transcende les âmes et les êtres, les lie, les fait vibrer comme une seule entité. Se laisser entrainer par elle, s'y baigner comme dans le courant d'un fleuve, oui... j'aimais cela. Je voulais partager cette sensation avec elle. Placé pour une valse à trois temps, je refermai ma paume sur la sienne et me lançai.

C'était comme une première fois à la patinoire : je chancelai d'abord, ma hanche refusant de me porter. Puis un pas. Un autre. Avec son aide je parvins à me tenir droit sans pencher de droite ou de gauche. Ma main gauche dans son dos, sa main droite sur mon épaule gauche, nos deux mains libres unies, la piste s'animait enfin. Mes pas maladroits furent retenus par ceux, légers et gracieux, de ma partenaire, à qui je devais de ne pas choir comme un pantin désarticulé. Je faisais mon possible pour ne pas peser contre mes prises et la déséquilibrer, mais l'exercice était, je m'en rendais compte, d'une rudesse extrême. J'étais trop habitué à mon équilibre tripode pour m'adapter si vite à autre chose. Je serrais les dents, reléguant la souffrance physique bien derrière tout les sentiments joyeux que m'inspiraient cette présence à mes côtés. Nous tournions trop lentement par rapport au tempo, mais je lui étais gré d'être si attentionnée envers moi. Profitant de la proximité, je lui glissais à la volée alors que nous repassions devant la fenêtre :

" Cette robe vous va à ravir, vous savez.... Elle s'accorde parfaitement au bleu de vos yeux. "

Ah, ces yeux. J'en ferais des poèmes entiers ! On disait bien que les compliments n'avaient jamais fait de mal à personne. Je voulais le croire. En cet instant, j'étais heureux. Infiniment heureux.






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Message  Invité Mar 22 Mar - 14:05



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Vagues de doute.

Tout était oublié. C’était comme si ces deux semaines obscures et de souffrances n’étaient plus qu’un lointain souvenir. Eva se sentait plus légère, mais cela c’était peut-être dû au fait qu’elle avait l’impression que ses jambes étaient en coton. Alala, passion quand tu nous tiens. Archibald avait l’air complètement ailleurs, du moins son esprit l’était. C’était soit ça ou alors il n’avait pas compris un traître mot de ce qu’elle venait de dire. Peut-être n’avait-il pas saisie la plaisanterie. Oups, Eva s’inquiéta un instant qu’il ne le prenne mal et ne s’offusque. Heureusement ce ne fut pas le cas et la réalité le rappela près d’elle, pour le moment.

Archibald l’attira près de lui et la jeune femme se concentrait de toutes ses forces pour ne pas craquer et se mettre à trembler. Oui, elle était réellement intimidée. Certes, pour venir ici elle avait été proche de lui, mais ce n’était pas pareil, le contexte était alors différent, faisant appel à la nécessité et non au désir. « Aller Eva tu tiens sur tes jambes, tu ne t’écroule pas, tiens bon, tiens bon, ne tremble pas ». Se parler à elle-même, c’était une chose banale de sa part, ça l’aidait à garder le bon cap. Debout face à son valseur, une réalité s’imposa à elle, lui faisant marquer un temps d’arrêt. « Je crois que tu as oublié que tu ne sais absolument pas danser toi. Te voila  coincée maintenant. Il ne va pas prendre 10 secondes avant de comprendre que t’es un manchot sur une piste de danse, d’ailleurs c’est simple tu n’y fou jamais les pieds, ce n’est pas pour rien ! ». Trop tard pour rebrousser chemin de toute façon. Heureusement, l’homme en costume était un bon professeur et entreprit de la placer correctement. Eva se sentait un peu gauche, une fois de plus, elle commençait à en avoir l’habitude. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour comprendre comment elle devait se positionner. Rien de bien sorcier, comme à la télé quoi. C’était autant romantique qu’amusant de tenter cette nouvelle expérience. Un moment privilégier rien qu’avec lui, afin de le découvrir un peu plus. Autant dire qu’elle était servie car Archibald laissait apercevoir de nouvelles facettes de sa personnalité déjà bien fournie.

Sa réponse était énigmatique voire philosophique. Eva n’en attendait pas moins de lui, ça collait bien au personnage. La demoiselle était très concentrée sur ce qu’elle devait faire, la priorité était de ne pas marcher sur le pied de son partenaire qui était déjà en équilibre précaire. Quelle folie lui était d’ailleurs bien passée par la tête pour se lancer dans cette danse improvisée. Avait-il quelque chose à lui prouver ? A moins que ce ne soit à lui-même. Eva regarda le sol, les premières secondes, pour s’assurer qu’elle ne faisait pas de bêtises. Heureusement le rythme était lent et ça l’arrangeait plutôt bien. Une fois le rythme prit et calé sur celui de son compagnon, elle releva la tête, le regarda à nouveau dans les yeux, sereine. La chaleur emplissait son cœur, c’était magique.

Il reprit la parole, alors qu’ils continuaient de danser, laissant Eva perplexe. « Euuuh. Quelle robe ? Confondait-il avec une jupe ? Maiiiis, elle était noire, pas bleu ». Un instant plus tard, elle comprenait qu’Archibald s’était de nouveau égaré dans ses pensées. Il était mignon. « Un peu rêveur comme prince, mais c’est comme ça que je l’aime je crois ». Les joues rougissantes, Eva gardait le sourire. Si tel devait être ce moment, alors elle acceptait volontiers de plonger dans cet univers fantasmagorique.

- Merci, c’est adorable. Mais je ne suis guère du niveau de votre prestance.

Un nouveau pas, puis un autre. Au loin, comme par hasard, un cuisinier passait derrière le comptoir de la cafétéria, s’arrêtant presque choqué en voyant la scène qui se déroulait en salle. Les yeux ronds, il s’empressa de prendre le plateau qui traînait et retourna en cuisine, d’une démarche robotique. On en voyait tous les jours !

- Je voudrais que ce moment ne s’arrête jamais. Etre à vos côtés, empli mon cœur de joie et sérénité.

Elle le pensait sincèrement, serrant juste un peu plus sans s’en rendre compte son emprise. Ses pas restaient fluides et léger. Contrairement à ce qu’elle aurait cru, elle ne faisait pas tâche dans ce décors, c’était plutôt l’inverse en fait.


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Message  Invité Mar 22 Mar - 21:58




Vagues de doute


Flashback - Hoenn - Midi - Poivresel





Chaque pas que nous faisions me laissait plus transi, plus attaché, et hélas plus affaibli. Je m'accrochais désespérément à mon rêve, cette idylle impromptue que je trouvais chaque seconde plus merveilleuse encore. J'étais devenu imperméable à tout le reste : il n'y avait qu'Eva et moi. Eva et ses yeux de turquoise azurée, Eva et ses cheveux de chocolat intense, Eva et son sourire d'ange. Eva et ses mains, si fines et si douces. Les miennes me paraissaient soudain bien laides, osseuses et rêches, comparées à cette œuvre d'art. Ses doigts se refermèrent davantage, comme une cage de coton... ou de nuages, allez savoir !

" Merci, c’est adorable. Mais je ne suis guère du niveau de votre prestance. "

Ma... prestance ? Je n'étais plus qu'un piètre pis-aller, un déchu qui n'avait plus que pour lui ses valeurs et ses manières peut-être. Et encore... Je lui offris un regard empreint de toute la tendresse qu'elle m'évoquait. Je laissais la danse nous conduire peu à peu à travers la pièce.

" Vous êtes, à bien des égards, plus digne de ces honneurs que moi. "

Je me sentais triste à cette idée. Le naturel d'un homme était sans doute de vouloir se montrer sous son meilleur jour à celle qui occupe ses pensées. Mais je n'avais plus de prince ni le titre ni les terres. Et quand bien même, je n'en aurais pas voulu.

" Je voudrais que ce moment ne s’arrête jamais. Être à vos côtés, empli mon cœur de joie et sérénité. "

Mes joues s'empourprèrent plus que raison, alors que mon sourire se délitait. Pensait-elle réellement...? Mon cœur rata un battement et le temps disparut, stoppé, figé. Depuis si longtemps, j'étais seul. Oh, bien sûr il y avait Seth ! Le plus fidèle et le plus compréhensif des amis. Mais Seth n'était en rien comparable à Eva : je ne pouvais simplement pas les mettre sur le même plan. Ce que j'avais cru reconnaître s'avérait-il finalement vrai ? Mon instinct me trompait rarement. Pouvait-il avoir raison à ce point ? Mes sentiments trouvaient-ils un écho en elle ? Ressentait-elle en cet instant ce sentiment à la fois merveilleux et terrifiant de fascination pour autrui ? Je fus paralysé. Si bien que, de tout ce que j'aurais souhaité dire alors, de toutes les pensées que j'aurais voulu lui transmettre, ne demeura au final que celle que je fus en mesure de prononcer, la gorge sèche :

" Moi aussi. "

Elle me parut plus proche que jamais. Je n'avais qu'à tendre les doigts pour effleurer sa joue. Je n'avais qu'à me pencher pour que mes lèvres rencontrent les siennes. Faire glisser mon bras pour la prendre contre moi. L'espace d'un souffle, tous ces projets fous défilèrent. Non, je ne pouvais pas. Je n'osais pas, terrifié à l'idée de franchir la barrière trop présente des convenances. Qui étais-je bon sang, pour m'arroger ce droit ? Je ne devais pas me laisser aller. Mais un doute terrible avait germé en moi : mes sentiments étaient-ils réciproques ? Si oui, où tout cela allait-il mener ? Le piège s'était refermé si vite et avec une telle efficacité que j'errais en pleine confusion.

Je donnais un léger mouvement de rotation à mon poignet et, doucement, la fit tourner sur elle-même, avant de la reprendre sur le rythme de notre valse. Plus je la regardais, plus il me venais de compliments à lui faire, mais je n'osais pas. Peur de paraître idiot ou trop insistant, certainement. Mais je n'en pensais pas moins : elle m'avait conquis comme un général gagne sa bataille. Avec brio. Si je voulais être à ses côtés ? Je me serais damner pour n'être que son serviteur. Ainsi oui, je me souvenais à présent : l'amour fait perdre la raison. Et ce n'était que le début.

" Je suis heureux de vous savoir heureuse. Ce sourire est pour moi le plus beau des présents. "

Si près. Je pouvais voir les étoiles de ses iris, sentir le discret parfum qui flottait autour d'elle. Mon trouble ne dura qu'un instant, et je voulus m'éloigner, laissant nos bras nous séparer pour me soustraire à mes propres démons.

J'en perdis l'équilibre.

Une exclamation franchit mes lèvres en même temps que mon pied glissait, que ma main lâchait subitement celle d'Eva. Je partis sur le côté et m’étalait de tout mon long dans l'allée. Ma jambe heurta le sol en premier, m'arrachant un gémissement étouffé. Malédiction ! Je tentais de dissimuler ma douleur sous un rire honteux :

" Eh bien... Voilà ce qui arrive aux gens trop présomptueux j'imagine... Ah... Misère, je suis coincé. C'était renversant...ahah !"

En vérité, je n'en menais pas large. D'autant plus que, sans aide extérieure et rien pour me raccrocher, j'étais dans de beaux draps. Non, vraiment, je m'étais montré pitoyable. Mon poing se sera contre le carrelage. Incapable de me relever seul : quel plaie. Je me détestais, je haïssais ma faiblesse. Je tremblais, autant de fatigue que de dépit et de rage. Ou comment se ridiculiser en quelques secondes montre en main.

" Je suis... je suis désolé. "

Je n'étais vraiment que le dernier des imbéciles, doublé d'un incapable !






Dernière édition par Archibald Lannysser le Lun 14 Mai - 18:40, édité 3 fois
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Message  Invité Mer 23 Mar - 11:35



PV Archibald


Vagues de doute.

Parfait moment de détente, loin du monde qui les entourait. Plus rien n’existait autour de la bulle que le couple de danseurs s’était créé. Il n’y avait qu’eux, tournoyant lentement au milieu des tables, dans un silence presque religieux. Peu de gens étaient capables de s’abandonner ainsi, de ne pas avoir peur du ridicule. Eva y arrivait parfaitement, se basant sur son modèle. L’avis des gens lui importait peu, depuis toujours. Son sentiment de bonheur était partagé, il venait de lui confirmer. C’était trop beau pour être vrai, il allait forcément se passer quelque chose qui viendrait éclater cette bulle. Qu’est ce qui lui faisait penser cela ? Une phrase qu’elle avait entendue depuis toute petite «on reconnait le bonheur et le plaisir car il a une durée de vie limitée et qu’il faut savoir en profiter ». C’était donc ce qu’elle faisait : elle profitait simplement, sans se poser de questions. Ses yeux ne quittaient plus celui de son valseur. La tentation était immense de se rapprocher de lui, bien que ce ne fut point raisonnable. Elle mourait littéralement d’envie de caresser ses cheveux, de placer sa main juste au niveau de sa nuque pour l’inciter à se rapprocher encore jusqu’à ce que …

« Arrête Eva, tu perds la boule! ».

Un désir ardent, presque animal, affrontait désormais une force morale bien encrée dans son caractère. Céder à ce genre de pulsion ne lui ressemblait pas, elle ne le ferait pas, ou du moins elle ferrait en sorte de résister de son mieux. Depuis quand se mettait-on à embrasser un homme rencontré juste deux heures auparavant ? Si son père était là, elle aurait le droit à une belle volée de sa part, même à son âge ! Cette idée parvint à la refroidir suffisamment pour que sa main reste sur l’épaule de son partenaire et non plus haut. Non, Eva n’était décidément pas ce genre de fille, qu’on pourrait qualifier de facile. Elle n’en restait en tout cas pas moins convaincue que quelque chose était en train de naître entre eux, même de l’amour surement. Mais cela demandait du temps pour en arriver à de tels rapprochements. La raison avait gagné de duel, non sans mal, de justesse même. La petite voix du diable n’avait pas disparue pour autant, elle était toujours là, bien enfuis, prête à bondir à la moindre ouverture. Eva en était consciente, elle devait rester prudente et maîtresse d’elle-même.

A quelques mètres de là, Mentali était couché sur la banquette, observant de loin ce manège. Ça ne lui plaisait pas, mais Eva avait l’air d’aller mieux, c’était le principal. Le chat n’avait plus qu’à rester de marbre devant tant de démonstrations de sentiments humain, attendre qu’elle revienne vers lui. Beurk.

Eva tournait sur elle-même à présent, s’étonnant de ses propres capacités. Elle n’était pas si nulle que cela au final, la preuve en était faite. Un pas puis un autre. Retournant près de lui, elle surprit un léger malaise en lui. Cela se confirma lorsqu’il s’éloigna légèrement. Pourquoi ?! Elle n’eut pas vraiment l’occasion de lui demander car il perdit l’équilibre. C’était comme dans les films, Eva le vit basculer lentement, pouvant voire le moindre mouvement jusqu’au sol ... mais hélas trop vite pour qu’elle puisse intervenir. Un bruit sourd retentit dans la salle, sans compté l’exclamation de surprise et de peur de la demoiselle. Ne pensant à rien d’autre, elle se dépêcha de le rejoindre, s’agenouillant à ses côtés.

- Vous avez de la chance de ne pas vous cogner la tête contre une table surtout.

Elle ne plaisantait pas, un accident de ce genre était vite arrivé et faisait bien plus mal que cela. Eva n’avait rien et pourtant elle avait mal pour lui, ce qui expliquait surement son ton plus dur. C'était ainsi lorsqu'elle avait peur pour quelqu'un à qui elle tenait.
Elle se rendait compte à présent du handicap dont souffrait Archibald. Danser n’était vraiment pas raisonnable au vu de sa condition et elle s'en voulait d'avoir accepté. Inquiète, elle lui répondit au tac au tac.

- Vous n’avez pas à l’être. Mais plus de prudence serait de rigueur à l’avenir. Allez, appuyer vous sur moi, on va vous remettre sur pieds. N’ayez pas peur, je suis plus solide que je n’en ai l’air.

Levant les yeux vers son chat, elle l’appela.

- Mentali, canne.

Le félin n’avait pas bougé d’un millimètre et une petite souris aurait pu vous dire qu’au moment de la chute, l’esquisse d’un sourire était apparue chez lui. Style de rien, et sans doute à contre cœur, Mentali se redressa, descendit du canapé et attrapa la canne entre ses dents afin de l’amener jusqu’à son propriétaire, ignorant totalement Absol.

Eva se tenait prête à mettre toutes ses forces en action pour soutenir le poids de son compagnon. Elle en avait vu d’autres pendant les entrainements de Ranger, du genre courir avec des sacs sur le dos, sans compté les parcours d’obstacles. Bref, elle avait de la ressource. Se rapprochant de lui, elle l’invita pas prendre appuis sur elle et passait déjà son propre bras sous lui pour l’aider à se sortir de ce malencontreux faux pas.


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