Event Avril/Mai épisode 2: Oeil pour Oeil, Dent pour Dent

Evènement du 20-21 avril 2023.
Au Nord du Kantô.

Cela faisait une semaine maintenant que la guerre était vraiment présente au Kantô. Elle avait commencée par un simple refus de servir de la part de Mr Aristod souvenez-vous. Un simple commerçant avait mit en évidence la haine profonde du Kantô envers les Rocket.
Carmin Sur Mer était devenue le cœur d’une rébellion profondément encrée dans le continent et cela s’était étendue au reste du territoire rapidement, mais plus encore au nord. Argenta et Azuria étaient deux autres pôles de la résistance à présent. Au cours de la semaine, les Rocket avaient subis de nombreuses défaites dans ces villes, se voyant contraints de les quitter. Le peuple était en train de gagner la guerre contre les Rouge.

Le Sérum Trianon était bien sure mit en avant et de nombreuses doses avaient-étés distribuées au cours des derniers jours notamment. Bryan s’imposait en tant que Leader. Un choix préférable face à Giovani. Son sérum rendait les Pokémons plus forts, même plus fort que les Shitai !


Ouest d’Azuria, proximité Mont Sélénite.
3h12 du matin. Nouvelle Lune (sans lune), temps nuageux, humide.

Rien de tel que l’obscurité pour frapper vous ne croyez pas ? Les Rocket aussi pensaient ainsi. Perchée sur son énorme Corvaillus, une étrange femme contemplait en contrebas la ville endormie d’Azuria, calme et paisible sous les lumières artificielles. Ca ne durerait pas.

Astria, la Griffe de type Vol avait été envoyée sur les lieux pour mettre un terme à la rébellion  du peuple. Giovani envoyait sur le terrain l’un de ses éléments clef. La même Astria qui avait mit à feu et à sang la ville de Janusia quelques temps plus tôt, afin de faire diversion pour le coup d’état. Ce n’était pas n’importe qui ! Astria allait réduire en cendre Azuria, pour punir le peuple du Kantô de l’affront causé.

Cette nuit là, tout commença de façon étrange. Des bruits d’impacts sur les toits et les carrosseries des voitures, comme de la grêle, en plus intense. Les gens furent tirés de leur sommeil, regardant à la fenêtre ce qui se passait mais il faisait nuit, alors difficile à dire ! Certains passèrent la tête par la fenêtre alors que d’autres prirent le risque de sortir. Un cri, un autre, un chien qui aboie, des alarmes. En quelques minutes la folie était installée sur la ville.

Le ciel n’était pas que sombre à cause de la nuit ou de la météo capricieuse, il était noir comme l’ébène et amovible surtout. Des centaines, non des milliers d’oiseaux chahutaient au dessus de la tête des habitants d’Azuria. Une scène digne d’Alfred Hitchcock. Leurs cris étaient terrifiants. Ils étaient si nombreux que certains entraient en collision et tombaient jusqu’au sol, morts. Mais pour ceux restant … c’était horrible. Ils lâchaient des pierres de différentes tailles sur la ville. Ce n’était pas de la grêle non, c’était un déluge de pierre qui s‘abattait sur Azuria. Lorsqu’ils n’étaient plus chargés, certains allaient chercher d’autres munitions alors que d’autres descendaient en pic afin d’attaquer les quelques courageux dehors. Le but n’était pas simplement d’effrayer le peuple, mais bien de le punir, que ce soit par les blessures ou même la mort. Astria, Maîtresse du ciel abattait sa colère sur la ville.


Ouest d’Azuria, proximité Mont Sélénite.
10h53 du matin. Temps nuageux, humide, fine pluie.

Depuis plusieurs heures maintenant, l’offensive Rocket avait été déclenchée. Azuria était dans un sale état, la moitié de la ville était endommagée, les maisons détruites. Certains avaient fuis, d’autres combattaient encore. Le plus gros de la bataille se passait désormais sur la route à l’ouest de la ville. Le ciel était désormais dégagé, les oiseaux ayant été vaincus pour la plupart en tout cas. On voyait de nouveau les nuages, les vrais. Tous étaient épuisés, que ce soit Rocket ou peuple, la nuit avait été longue.

Bryan avait une fois encore rejoint le combat avec son Latios chromatique, faisant preuve de beaucoup de courage. Les habitants se défendaient et des civils de villes proches avaient fait le déplacement pour certains, comme notre cher Mr Aristod, héro de la 1ere heure. Il était arrivé 1h plus tôt sur le dos de son Galopa, avec d’autres amis à lui. Le peuple se montrait solidaire contre toute attente. Ceux qui le pouvaient allait aider Azuria, mais aussi Argenta, attaquée en moindre mesure par les Rocket. C’était tout le territoire du Mont Sélénite qui était sous l’emprise d’Astria et de ses oiseaux.

Astria parvenait toujours à renouveler son armée de volatils, bien qu’il lui faille du temps entre chaque salve afin de recharger son armée en oiseaux, des Pokémon sauvages pour la plupart. Mais il fallait se rendre compte à l’évidence, même les oiseaux domestiqués pouvaient se retourner contre leur dresseur à cause d’elle. Certains en avaient fait la mauvaise expérience. Un oeil arraché à coup de bec ça va vite.

Près du Mont Sélénite, Bryan et une dizaines de personnes affrontaient Astria, seule. Son Flambusard avait été difficile à vaincre au cours de la matinée, mais il était tombé peu après le levé du soleil, après avoir brûlé vif l’un des opposant, à quelques mètres à peine de Bryan. On sentait encore l’odeur de viande de porc grillé sur toute la route. C’était écœurant. Les Pokémons n’avaient pas eut forcément un meilleur sort. De nombreux Pokémon étaient morts au cours de la nuit, tout comme les humains. Des cadavres, il y en avait partout, tout comme ce fut le cas à Janusia et ailleurs.


Ouest d’Azuria, proximité Mont Sélénite.
14h11 de l’après-midi, 20 Avril. Temps nuageux, humide, éclaircie.

Du sang, ça oui il y en avait partout, même Bryan montrait plusieurs coupures. Il avait déjà perdu 2 Pokémon mais faisait encore bonne figure, insufflant son courage au reste du peuple. Au fil des heures, il avait pu comprendre et analyser mieux les choses, notamment la stratégie d’attaque d’Astria qui gardait ses distances. Mais elle n’était pas la seule. Le Leader des sauveurs avait bien remarqué le vol étrange du Corboss. Mais ce n’était qu’au cours de l’après-midi qu’il comprit réellement son rôle dans cette histoire. Il fonctionnait un peu comme une antenne relais pour les pouvoirs d’Astria. C’était lui qui appelait de nouveaux Pokémon sauvages de type vol pour attaquer les villes. Il fallait l’abattre. Monté sur le dos de Latios, il alla au combat contre le corbeau noir, accompagné de ses proches mais aussi d’autres habitants, à dos de Dracaufeu ou dragons. Il fallait éviter le type vol pur ! Corboss se défendit comme un diable, mettant à terre plusieurs personnes avant de chuter lui-même. Au sol le résultat faisait peine à voir, tomber d’aussi haut … les crânes et les membres se fracassaient dans une marre de sang.

Corboss avait également eut un défenseur, passé inaperçu jusque là. Un Archéduc, spécialiste du tir dans l’ombre. Il lui suffisait de tirer une flèche par exemple dans l’ombre d’un bras ou d’un torse pour que la personne soit touchée réellement. Une hécatombe on vous dit.

Mais de là haut, Bryan pouvait aussi voir les dégâts. Azuria était dévastée. Et s’il ne pouvait pas voir l’état d’Argenta de l’autre côté de la montagne, il se doutait que ce n’était pas non plus glorieux là bas. Bryan était blessé à l’épaule, le sang coulait encore mais il ne voulait pas renoncer. Astria faiblissait elle aussi. Déjà trois Pokémon à terre : Corboss, Archeduc et Flamblusard.


Ouest d’Azuria, proximité Mont Sélénite.
18h07 Fin de journée, 20 Avril. Soleil, léger vent.

Les oiseaux n’étaient plus hostiles désormais, on y voyait plus clair. La Résistance portait bien son nom : elle résistait encore et toujours à l’envahisseur. Pardonnez-moi cette incartade.
Le combat était revenu au sol majoritairement. Les Rocket étaient moins nombreuses mais les combats continuaient. Airmure était l’un des derniers à faire des siennes. Il semait la zizanie dans la foule, coupant de ses ailes tranchantes d’acier tout ce qu’il pouvait et tant pis s’il s’agissait de votre tête ! Il eut malheureusement affaire à un Démolosse chromatique vacciné au Trianon et sublimé par sa Méga évolution : la totale quoi ! Le pauvre Airmure, qu’il soit Griffe ou non, fut fondu sur place par la terrible déflagration. Sa dernière victime ne fut autre que notre commerçant préféré, Star du Kantô, dont les intestins se déversaient désormais sur la route de l’ouest.

En cette fin de journée, on sentait clairement la victoire des Résistants pointer le bout de son nez. Bryan allait désormais affronter Astria et son Corvaillus, en haut de la montagne sur un petit plateau. Les hommes à terre, les Pokémon dans les cieux. Latios contre Corvaillus, un combat de titans. Un tel combat aurait suffit à lui seul à réduire le peu qu’il restait d’Azuria. Les attaques fusèrent ainsi pendant des heures. Plus tard à la télévision on en retrouverait quelques images, prisent par des téléphones à distance raisonnable, par des fous me direz-vous, car il fallait être fou pour oser s’approcher d’un tel combat. Que ce soit par des Ultralaser ou Luminocanon, rien n’était épargné aux combattants. Et tant pis si un malheureux « spectateur » se voyait frappé par une attaque esquivée. Puisse t-il reposer en paix.


Centre Azuria.
21h30 Début de soirée, 20 Avril. Soleil couchant.

C’était terminé, une fois encore. Astria était vaincue. A genoux, sur la place publique, mains attachés dans le dos, elle attendait qu’un fourgon vienne la chercher pour l’emmener à Safrania où elle serait interrogée. Mais vous avez déjà interrogé une muette, qui plus est, pas coopérative ? Non ? Bryan non plus…

Son dernier Pokémon, Un Dodrio bien en forme, avait été capturé par plusieurs câbles en acier à Argenta où il avait semé la pagaille dans les rangs. Il succomberait plus tard dans la soirée de ses blessures par l’acier.

Bryan avait une fois encore montré la puissance du Kantô, des Chromatiques, de sa politique et de son Vaccin le Trianon face à la menace Rocket. Vaincre une Griffe, qui plus est, Astria, c’était tout à fait remarquable ! Un prodige même. Giovani avait réellement de quoi s’inquiéter maintenant.

Il faudrait plusieurs jours pour dénombrer les blessés et morts, que ce soit Pokémon et humain. Mais d’ici une semaine, vous obtiendrez les chiffres suivants : Rocket tués : 86, Rocket Capturés : 346, civils tués : 238. Pokémons morts, tout camps confondus : 3.459 (des oiseaux notamment). L’une des plus grandes guerres depuis Céladopole ou Safrania. Décidément, on n’épargnait rien au Kantô.


Télévision du monde entier
JT du 20h, le 21 Avril 2023.

Le lendemain on ne parlait que de ça, de la nouvelle guerre qui avait touché le Kantô, détruisant Azuria et touchant gravement Argenta. On évoquait la résistance, sans pour autant prendre partie. Les médias restaient neutres pour une fois, pour ne pas s’attirer les foudres de Giovani. Certaines chaines en revanche n’hésitaient pas à dénigrer la folie de Bryan, montrant clairement leur affiliation aux Rocket, tout dépendant de la chaine sélectionnée en fait.

Mais ce qui fut rediffusée partout, ce fut la nouvelle déclaration de Bryan. Il se trouvait sur la grande place de Safrania. La place était vide, du moins en son centre. Il n’y avait que lui, Astria à genoux et Latios. Autour de lui, un cercle d’observateurs, très nombreux. Une seule caméra avait été autorisée à côté du Maire. Bryan fixait d’ailleurs droit l'obecjtif.

- Je m’adresse à vous, Mr Giovani. Une fois de plus vous avez voulu attaquer mon peuple, nos terres. Vos sbires se font fracassés contre notre puissance. Vous ne gagnerez pas contre nous. Le Kantô est et restera Libre. Et à ce titre, reprenant les propres gestes de vos hommes quelques mois plus tôt, je m’apprête à vous le faire comprendre de la seule manière que vous comprenez.

Il s’écarta, laissant place à Latios qui se retrouvait désormais à quelques mètres d’Astria qui le fixait, sans la moindre crainte. Folie ou résignation, impossible à dire. Mais elle n’avait pas peur face à la mort. La caméra resta braquée sur elle avant d’éloigner son champ pour la filmer avec Latios, lançant un terrible laser contre elle, la réduisant en cendre à jamais.

Le peuple applaudit, hurlant de joie. La mort de l’ennemi devenait fascination, tout comme elle l’avait été plus tôt par la mort de Grinwald. Oeil pour Oeil, Dent pour Dent, Coup pour coup, mort pour mort. Jusque où l’escalade grimperait-elle ?

Crédits: Une idée originale née de l'esprit malade d'Eva et Wallace

La situation dans le Kantô devenait de plus en plus explosive. Suite à l'affaire de Carmin-sur-Mer, de plus en plus d'habitants ôtaient le "R" de leur poitrine, se délivrant ainsi de l'autorité Rocket. Ils rejoignaient les "laissés pour compte", dont les rangs devenaient de plus en plus nombreux, soutenus par Brian. Grâce à son Trianon, la reprise du Kantô était un objectif atteignable. Là où les Plasma avaient échoué, les Sauveurs réussiraient. Ils prouveraient que les Rockets n'étaient pas intouchables, qu'ils pouvaient être vaincus, comme dans le passé. Ainsi, à travers les cités du Kantô, les rares défenseurs Rockets étaient chassés hors des villes, devenant les nouveaux "laissés pour compte". La région en avait assez de l'oppresseur. Libérée une fois, il était hors de question qu'elle se soumette à nouveau.

Cette nuit là, Alice s'était réveillée dans la nuit. La tempête faisait rage dehors, et le bruit des grelons sur la toiture était assourdissant. Braveheart était nerveux, tout comme Rocket qui piaillait sans s'arrêter. La rouquine, ne pouvant plus dormir, se rapprocha de la fenêtre de son salon pour constater l'ampleur de la tempête. Les carreaux n'étaient pas humides, un fait bien étrange. Dans la ruelle, faiblement éclairée par les lampadaires, le sang d'Alice se glaça en voyant un corps gésir, inanimé.

"Ne t'inquiète pas. Il est déjà mort."

Fit Timothée qui apparut dans l'ombre de la rouquine. Il ne semblait guère affecté par ce malheur. Il était un spectre après tout. Il fut tenter d'enrouler l'une de ses tiges autour de la jambe de l'humaine. Mais il se ravisa. Le plaisir serait trop intense, le rendant comme fou. Cela était interdit. Après tout, ce n'était qu'au prix d'un lourd entraînement qu'il avait appris à se tenir aux cotés d'Alice. Aujourd'hui, son rôle était de veiller sur elle. Un rôle tenu pendant des années par Henry. Malheureusement, il n'était plus.

Alice observa, tentant de voir ce qui tombait et s'amoncelait dans la rue. Des pierres ? Elle ne comprenait pas. Tout comme elle ne comprenait pas ce qu'était ce bruit incessant de battement qui se réverbérait jusque chez elle. Alice ne put aller se recoucher. Elle resta là, des heures durant, déstabilisées par le son des roches tombantes, ce bruit de battement et les piaillement de Rocket.

Les heures passèrent, et pourtant, à sept heures passés, Alice constata ce fait étrange. Il continuait de faire sombre, bien trop sombre, pour cette heure. Se rapprochant de nouveau du carreau, elle vit enfin, ce qui causait ce bruit de battement. Le ciel était assombri par une volée de centaines et de centaines d'oiseaux : Roucools, Piafabec, Roucoups et Rapasdécpics. Les oiseaux de la région semblaient être devenus comme fous, menés à la baguette pour ensevelir Azuria sous une pluie battante de cailloux et de roches. Alice vit le corps de l'homme dans la ruelle, broyé par cette pluie incessante et mortelle. Azuria était isolée sous un piège volatile. Inutile de chercher qui avait signé ce mauvais coup : la Team Rocket.

Alice se demandait si son propre appartement tiendrait. Jusqu'à tard, elle resta calfeutrée. Parfois, des cris retentissaient, à quelques rues d'ici. Des malheureux qui tentaient de fuir la ville, sous-estimant les dégâts et les blessures que les pierres infligeaient à leurs victimes. Il était également possible d'entendre des explosions. Soudainement, la pluie changea. Ce ne furent plus des roches, mais les oiseaux mêmes qui chutaient. Pas tous, non, mais parfois, c'étaient dix à vingt spécimens qui heurtaient le sol. Ceux qui n'étaient pas déjà morts avant le devenaient une fois qu'ils finissaient leur chute. Les Sauveurs contre-attaquaient. Azuria ne tomberait pas.

"Tu ne bouges pas."

Alice se disputa avec Timothée. Elle voulait aider. Mais le Pitrouille savait se montrer autoritaire quand il le fallait. Usant de ses pouvoirs, il empécha la porte de s'ouvrir. Il défia quiconque de le défier parmi les Pokemon présents, certains de pouvoir écraser tous ses adversaires. Il défendrait Alice, l’empêchant de courir à sa perte. Elle était trop faible. Et surtout, elle ne devait pas se faire remarquer. Eva l'avait cachée ici pour une raison. Hélas, la policière n'avait jamais cru qu'une petite ville tranquille comme Azuria deviendrait le théâtre même d'une guerre civile.

Vers quinze heures, quelqu'un vint tambouriner à la porte. Alice en fut surprise. Qui cela pouvait-il être ? Des survivants cherchant une cachette encore solide pour s'abriter ? La rouquine avait la chance de vivre aux limites de la ville, épargnée par les ravages des combats. Cela pouvait être des Rockets, voir des pillards, profitant du chaos pour faire n'importe quoi avec le bien ou les vies des survivants. Pour une rare fois, la rouquine fut rassurée d'avoir Timothée à ses cotés. Il saurait la défendre. Il n'en avait pas l'air, mais il pouvait être terrible avec ses ennemis. Lui aussi avait survécu au monde futur, gouverné par le Roi.

Mais aussi étrange que cela puisse paraître, il relâcha la prise qu'il avait sur la porte. L'individu derrière put l'ouvrir.

"Timothée, mais qu'est-ce que tu fais ?"

"Alice ..."

Elle se tut, oubliant totalement l'existence même du Pitrouille. Elle oublia les Pokemon à ses cotés. Elle oublia même les combats qui faisaient rage dehors et le fait même que sa vie était en danger. Il n'y avait plus de Rockets, plus de sauveurs. Tout passait au second plan. Elle n'osa pas répondre. Elle pensait avoir rêvé. Ça ne pouvait être vrai. La porte s'ouvrit doucement. Et elle le vit. Alice en avait vu beaucoup dans sa vie, des choses incroyables, surtout effrayantes; Mais aujourd'hui, elle sut l'effet que pouvait faire de voir un fantôme : un vrai.

C'était Jonathan. Il était là, dans l'encadrement de la porte. Elle reconnut ses yeux et son visage attendri, le seul qu'il montrait devant sa jumelle. Il la regardait, hésitant. Lui aussi ignorait comment il réagirait en la voyant. Il avait l'impression d'avoir attendu ce moment toute sa vie. Et en quelque sorte, c'était le cas. Depuis qu'il avait ressuscité, il n'avait pas revu sa sœur. Enfin, le seul but de son existence se réalisait. Eva ne lui avait pas menti. Et intérieurement, il la remerciait du fond du cœur de lui avoir offert l'opportunité de retrouver sa sœur.

"J'ai su ... je t'ai vu ... mais je ne pouvais y croire. Je ... ne voulais pas y croire. Car si c'était faux, je n'aurais pas supporter. Mais ... c'est bien toi. Jonathan ?"

Elle pleurait déjà et n'arrivait pas à bouger. Plaquant ses mains contre sa bouche, elle fut dévorée par l'émotion la plus forte. Même la mort de ses frêres, même la mort de ses parents n'égalaient pas ce qu'elle ressentait aujourd'hui. Alice comprenait pour la première fois de sa vie ce qu'était l'allégresse. Les miracles pouvaient exister.

Jonathan pleurait aussi, il ne pouvait s'en empêcher. Lui non plus ne bougeait pas. Comme si entrer dans cette pièce pouvait tout faire disparaitre. Il avait cherché à voir Alice tout ce temps. Il avait réalisé combien il la mettrait en danger s'il renouait contact avec elle. Que ferait les Rockets s'ils la trouvaient ? Ainsi, il avait sacrifié ses retrouvailles pour la protéger. Mais alors que la guerre civile éclatait, et sachant qu'Alice était à Azuria, il s'était mis en route. Il avait bravé le danger pour la retrouver et la mettre à l'abri. Et à présent qu'il était là, il ne savait plus quoi faire. Les deux jumeaux, trop émus pour pouvoir même se rapprocher.

Mais après un certain temps, ils reprirent le contrôle d'eux-même. Enfin, Jonathan entra dans l'appartement tandis qu'Alice se rapprochait, pour constater que c'était bien lui. Ils étaient côte-à-côte, et elle examinait chacun de ses traits. Jonathan était pâle, comme malade, fatigué, épuisé même. Il était blessé et à l'épaule. Elle lui demanda ce qu'il s'était passé.

"C'est dangereux, dehors. Trop dangereux."

Il avait bravé le danger, traversant Azuria, dissimulant au mieux son identité de peur d'être reconnu par les Sauveurs. Il était un membre confirmé des Rockets, il ne donnait pas cher de sa peau s'il était capturé.

"On peut s'abriter ici. Le temps que ça se calme ... si vraiment ça dégénère, on fera comme à Atalanapolis."

"Atalanapolis ... oui."

Une vieille histoire, et seuls eux se comprenaient, ainsi que Timothée. Une histoire de survivants et la meilleure illustration d'aujourd'hui. Profiter d'un lieu sur jusqu'à ce que cela ne soit trop dangereux. Puis fuir. Peut-être était-ce le mieux.

"Est-ce que ... Henry, est avec toi ? Comment ... ? Je savais que ton corps avait été dérobé, et Eva m'a dit que tu avais été ressuscité ... et ce qu'il t'est arrivé, à Alola."

"Il n'a pas ressuscité. La Team Rocket n'a pu ranimer que mon corps. Ils ont un vaccin ... mais celui-ci ne marche probablement pas sur les spectres. C'est même un miracle que je sois revenu. Avec nos corps, ..."

Il s'interrompit. En vérité, peut-être souffrait-il réellement d'effets secondaires. Il savait que quelque chose clochait depuis qu'il était revenu. Et malheureusement, le médecin qui l'avait suivi tout ce temps ne pouvait savoir si c'était à cause de son corps spécial, ou une généralité. Après tout, il n'était que le deuxième individu à avoir bénéficié d'une résurrection. La première s'était suicidé quelques temps après. Et les Rockets refusaient catégoriquement à utiliser le vaccin une nouvelle fois. Selon eux, les risques étaient trop grands. Ainsi, Jonathan était le seul être réanimé qui permettait un suivi sur la durée.

Il s'installèrent, décidant d'ignorer les combats à l'extérieur. Ils se retrouvaient, et il était temps de savoir. Alice ne put s'empécher d'aborder le sujet. Il était son frêre, et elle savait qu'elle pouvait tout demander.

"Jonathan ... est-ce que tu as vraiment tué cet homme ? A la télévision ? Mr Grimwald ?"

Jonathan la regarda. Elle le connaissait. Il l'ignorait. Son regard s'assombrit, et il eut grand mal à garder sa constance. Il lui suffisait de fermer les yeux pour voir l'exécution que Mastermind l'avait amené à faire sous la contrainte.

"Il n'y a pas que lui."

Avoua t'il. Alice le regarda, puis elle comprit, du moins, elle fut effrayée de comprendre. Mais les yeux de Jonathan était de ceux qu'il portait lorsqu'il avait été amené à faire quelque chose d'horrible. Comme dans le passé, où la survie forçait à accomplir des actes ignobles.

"Ne me dis pas ..."

"Si. J'ai tué Eva Mayers."

Alice ne sut quoi dire, mais elle posa sa main sur sa bouche, affreusement émue. Eva, leur cible à sauver. Pour Jonathan, c'était devenue une femme qu'il avait appris à respecter, jusqu'à mourir, se sacrifiant pour la sauver. Mais pour Alice, Eva avait été un soutien. La policière avait beaucoup fait pour lui venir en aide suite au décès de son jumeau. Elles avaient eu quelques frictions, mais Alice la considérait comme une trop rare amie. Aujourd'hui, elle apprenait que c'était son propre frère qui avait tué son amie.

"J'ai ... je voulais te retrouver. J'ai fait n'importe quoi pour te retrouver. Ils m'ont dit, ils m'ont dit, qu'ils te gardaient prisonnière, qu'ils faisaient des expériences sur toi, que tu ne sortirais pas vivante. C'est pour ça ... et puis, plus rien ne m'importait. Tout ce que je voulais, c'était te sauver. Donc c'est ce que j'ai fait. Je me suis allié à eux, à la Team Rocket. Ils m'ont donné de quoi me battre, d'utiliser mes pouvoirs, même sans Henri. Et m'ont dit que si nous faisions tomber leur gouvernement, ils te délivreraient.
Mais ..."

Sa voix se cassait à mesure qu'il se confessait.

"Ce qu'ils ont fait à ces gens ... à la tour Union. ce qu'ils font maintenant ... ce que j'ai fait à Eva, à cet homme ... est-ce qu'il le fallait ? Est-ce que je devais vraiment faire ça ? Pour te retrouver ? Est-ce que ça valait le coup ? Dis-moi ? Je ne sais pas ? Je ne sais plus ? Plus rien n'a de sens depuis que je suis revenu Alice ? Plus rien ne sonne vrai, tout me semble faux, tout, tout, tout."

Elle le prit dans ses bras, comme si pour la première fois, et depuis le temps, elle le voyait craquer. Il tremblait, il avait peur. Il avait tenu tout ce temps pour retrouver sa sœur. Et à présent, il pouvait arrêter d'être fort. Il pouvait admettre qu'il était profondément perdu. Jonathan n'avait plus aucun repère. La vie après la mort, c'était une hérésie, il le savait. Il avait fait le choix de continuer de vivre, convaincu par ce médecin qui l'avait ramené. Il n'avait pas été seul, et la Team Rocket avait réussi à lui donner un but, une raison de continuer à vivre. Retrouver Alice était un désir plus fort encore que de retourner dans l'obscurité, quitter ce monde qui ne faisait aucun sens. Mais à présent qu'il avait accompli sa mission, son objectif, il réalisait que cela ne le protégeait pas. A présent, il faisait face à l'hérésie de son existence. Il n'avait pas sa place dans le monde. Et cela lui faisait peur, terriblement peur. Car à ses yeux, cela serait logique qu'il disparaisse.

Quelques heures après, la bataille était finie. Jonathan s'était calmé, Alice avait pris le temps de soigner ses blessures avec son matériel de premier secours. Il dormait, mais elle n'osait le quitter. Après tout, ils venaient de se retrouver. Mais surtout, elle craignait que dans son état, il puisse être amené à faire une bêtise. Elle resta à ses cotés, et s'endormit avec lui, comme lorsqu'ils étaient petits, et que le monde semblait prêt à les dévorer.

Le lendemain, ils se mirent d'accord sur le fait qu'il faudrait probablement quitter Azuria. Certes, la bataille était finie, mais pas la guerre. Jon et Alice avaient l'expérience de ces choses-là. Ils savaient quand le vent allait tourner et qu'il était temps de tout plaquer. Combien de fois avaient-ils fait cela ? Giovanni n'était pas le Roi, mais il était le même genre de despote. Il ne laisserait pas un tel affront impuni.

Alice se chargerait de trouver de quoi s'équiper pour un nouveau voyage, profitant pour se montrer, et que ceux qui la connaissaient ici, voient qu'elle avait survécu. Cela lui permit aussi de constater les dégâts. Et ce qu'il restait d'Azuria faisait peine à voir. Débris, cadavres d'humains comme de Pokemon, sauvages, domestiqués, Sauveurs, civils ou Rockets. Un spectacle qu'elle n'avait que trop vu, mais elle regrettait amèrement de le voir se reproduire à cette époque. A croire que la paix ne pouvait exister, malgré leurs efforts. Définitivement, Alice savait qu'il fallait fuir.

Et dire que malgré tout ça, cela valait toujours mieux que l'alternative.

Elle avait demandé à Jonathan de ne pas bouger de l'appartement, et de se montrer discret. Il leur faudrait des réserves de nourriture, une tente, de quoi randonner de longues heures. Leur plan était de quitter la région. Peut-être se réfugier à Sinnoh, ou Johto, voir Hoenn. Tout, sauf cette région maudite. Le Kantô ne semblait jamais connaitre la paix.

Le soir, ils faisaient l'inventaire. Le choix des jumeaux était de partir pour Carmin-sur-Mer. Là-bas, ils prendraient le premier bateau pour la première destination inconnue. Ils suivirent les informations à la télévision, espérant que la victoire était bien réelle. C'est à ce moment qu'ils virent l'exécution d'Astria, la Griffe de type Vol. Une mise à mort servant de représailles et d'avertissement à Giovanni. Alice et Jon observèrent la scène, désabusés. La violence de l'homme n'avait guère d'effet sur eux. Mais ils survivraient à tout, maintenant qu'ils étaient ensemble. Ils dormirent de nouveau ensemble, décidant que le lendemain serait le jour de leur départ.

Ils décidèrent de partir comme des fleurs. Ils avaient appris à éviter le voyage en pleine obscurité. A leur époque, c'était synonyme de mort assurée. Le voyage de jour était moins risqué. Il suffisait de ne pas faire de vagues. De plus, une fois la bataille finie, nombre de survivants quitteraient Azuria pour trouver un nouveau lieu de vie. La ville était en piteux état et ne pouvaient guère subvenir aux besoins. Alice regarda une dernière fois derrière elle. Ce lieu de vie qui avait été le sien. Une période brève, mais où elle avait eu le droit et le privilège de vivre une vie "normale". Elle refermait cette parenthèse, se surprenant guère d'être déjà prête. Bien sur que cette période finirait. Elle mentirait si elle disait qu'elle n'avait pas cru un moment ou deux, que cela durerait. Mais aujourd'hui, elle savait. Elle referma la porte de l'appartement, laissant les clés sur la porte. Qui sait si le lieu servirait à un autre être en recherche d'un abri.

Ils sortirent dans la rue. Il leur faudrait traverser la ville pour rejoindre la sortie qui menait à Carmin-sur-Mer. Les rues étaient encore jonchés de cadavres et de débris. Les Sauveurs faisaient au mieux pour réunir les corps, mais cela demandait un temps fou. Alice eut une émotion, reconnaissant l'une des personnes, le cou à demi-tranché par l'Airmure d'Astria. Jonathan posa sa main sur son épaule. Lui, ne ressentait rien pour tous ces gens. Des morts, toujours des morts. Puissent-ils le rester. Ressusciter était une épreuve trop lourde pour être surmontée. Il savait au fond de lui qu'il n'y arriverait pas. Mais il continuerait d'essayer jusqu'à ce que l'appel du Néant ne soit trop fort. La seule chose qui le tirait était son unique objectif, son nouvel objectif. Protéger sa sœur, s'assurer qu'elle soit en sécurité. Dans la nature, elle devenait une cible. Seule, les spectres se jetteraient sur elle et à nouveau, elle deviendrait leur esclave.

Ce fut à ce moment, alors qu'ils évoluaient dans Azuria, qu'un garçon put reconnaitre l'un des deux jumeaux. Hitashi était là, et lui, connaissait assurément le visage de Jonathan. Un hasard absurde, mais qui pouvait devenir le premier obstacle des jumeaux. Ou tout autre chose.

Modération SVP :
Hitashi, dis-moi si tu veux qu'on ouvre un autre RP en parallèle pour continuer à deux ?

Modération:
Vu que Soka s'est dirigé vers un autre rp, je te propose de continuer ici pour l'instant (sauf si vraiment tu veux faire un rp a part)

Désolé d'avance pour ce que Latias fait a Jon ^^" Bien entendu, Latias n'ira pas jusqu'au bout de ses envies (sauf si c'est ce que tu veux). Je pensait au début a juste qu'Hitashi lui balance un poing dans la gueule ou dans le ventre afin de faire un running gag a toutes les fois ou Jon aura cogner Gladio. Mais au final même sans qu'Hitashi soit au niveau de Damian (par rapport a ce que ce dernier a fait a Jon), je me dit que Jon pouvait pas s'attendre a pouvoir repartir comme une fleur (surtout quand tu fait comprendre qu'il en a rien a foutre des personnes qui souffrent aujourd'hui en partie a cause de lui).

Hitashi aperçut Jon, Jon ne vit pas Hitashi. Hitashi ne connaissait pas Alice, et elle ne le connaissait pas. La balle était dans le camp de l'ancien dragonnier. Aussi improbable que cela fut, l'ancien rouquin, une personne qui avait son ami, un partenaire dans une épreuve très lourde, se trouvait à quelques pas de lui. Mais les choses avaient changé. Hitashi et Noky avaient tous les deux vu Jonathan exécuter Grimwald à la télévision. A leurs yeux, et aussi incroyable et impossible que cela pouvait être, Jonathan avait fini par changer de bord. Du moins, cette conclusion semblait certaine pour Hitashi. L'était-elle tout autant pour Noky ? Probablement ne comprenait-elle pas, et était horrifiée de ce qu'elle avait vu. Mais Jon et elle avaient eu un lien particulier à une époque. Quelque part au fond d'elle, pouvait-elle vraiment croire que ce jeune homme, Jonathan, pouvait réellement être de mèche avec la Team Rocket ? Surtout après tout ce qu'ils avaient fait ? Les dragonniers avaient vécu l'enlèvement des Rockets, comment ces derniers pouvaient torturer et briser mentalement leurs prisonniers pour qu'ils obéissent. Et s'il y avait une explication.

Mais Noky n'était pas là aujourd'hui. Hitashi, lui, bien qu'il n'agissa pas dans l'immédiat, semblait remonter contre Jonathan. Après tout, forcé ou non, ce qu'il s'était passé, à ses yeux, était en parti la responsabilité de Jonathan. Il avait œuvré à la chute du gouvernement. Aujourd'hui, les conséquences étaient atroces. Et au final, ce fut Latias qui craqua. Il y avait eu trop de souffrance, trop de morts. Vori Latios exécuter Astria ainsi, c'était également un choc profond. Et la trahison apparente de Jonathan était un coup supplémentaire pour la dragonne. Si quelqu'un devait payer, c'était lui, et elle lui ferait savoir.

"AH !"

Fit Jon tout d'un coup, s'arrêtant de marcher et posant sa main sur son crâne. Une douleur horrible venait de s'emparer de lui. Comme si quelque chose avait attrapé son cerveau, et commençait à serrer. Ce n'était pas physique, bien sur, mais Latias exerçait son pouvoir pour attaquer ses pensées et son esprit. Elle le ferait plier, le ferait souffrir, pour qu'il comprenne enfin la douleur qu'il avait causé. Lui, qui semblait se moquer totalement de ce qu'il venait de se passer.

"Jonathan ? Jonathan qu'est-ce que tu as ?"

Alice s'agenouilla, ne comprenant pas pourquoi son jumeau fut soudainement pris de telles douleurs. Il était replié sur lui-même, à genoux, les deux mains sur le crâne. Il souffrait, parfois en silence, parfois laissant un râle s'échapper. Ce qui lui infligeait Latias était ce qui était : de la torture. Sa soeur releva la tête, désemparée par la situation, regardant autour d'elle. Ce fut là qu'elle les vit : Hitashi, et sa dragonne. Ils étaient les deux seuls dans les environs, et la rouquine sut qu'il y avait un lien.

"Qu'est-ce que vous faites à mon frère ? Arrêtez !"

Elle se releva, et sortit deux Pokeballs, libérant Braveheart le Ponyta, et Rocket le Nosferapti.

"Je vous ai dit de le laisser !"

Ordonna t'elle, envoyant déjà ses deux Pokemon à l'assaut. Bien entendu, ils n'avaient aucune chance. Mais Alice voulait libérer son frère de sa souffrance. Encore une fois, l'on s'en prenait à eux. En ce jour d'un nouveau départ, quelqu'un se dressait face à eux.

Latias, elle, connectée à l'esprit de Jonathan, pouvait percevoir ses émotions, son état mental. Elle était après tout terriblement empathique, faisant d'elle un Pokemon psy capable de percevoir aisément les émotions des êtres vivants. Et ce qu'elle perçut ne pouvait être que profondément déprimant. Elle avait connu plusieurs versions de Jonathan. L'amnésique, perdu, renfermé, mais profondément gentil. Celui que Noky et Hitashi avaient connu. Il avait subi des épreuves rudes, et elle avait perçu sa souffrance également, sa colère, notamment contre les Rockets. Mais il n'avait jamais cessé de voir devant lui, de garder la tête haute.
Il y avait eu ensuite le Jonathan sur de lui, celui qui savait ce qu'il faisait là, et pourquoi il était là. Il avait ses blessures certes, celles d'un passé très dur, celui du survivant. Mais il n'avait cessé d'agir et de garder un profond optimisme. Il agissait pour sa soeur, et pour le monde entier. Il était valeureux, et quelqu'un que beaucoup aurait aimé connaitre, et suivre.

Mais aujourd'hui, l'être qu'elle avait sous ses yeux n'était plus qu'une ruine de ce qu'il avait été. Il semblait totalement détaché du reste du monde, non pas désintéressé de ce qui l'entourait, mais dans l'incapacité d'y accorder un réel intérêt. Parce que cela lui semblait vain, et inutile. Un sentiment de détachement, la certitude de ne pas avoir sa place dans le monde, l'impression constante que sa présence était une gêne, une erreur pour le monde. Ce qui persistait seulement était l'amour qu'il avait pour sa sœur. C'était la seule émotion forte qu'il avait, et encore, celle-ci semblait avoir du mal à repousser toutes les idées noires qui le traversait. Et cet amour paraissait être devenu une obsession, le seul sens qui l'amenait à vivre encore. Rien n'avait d'intérêt, si ce n'était sa sœur, le seul être qui pouvait le convaincre de renier cette certitude qu'il ne devait pas vivre. Mais c'était un combat constant. Voilà ce que Latias percevait de Jonathan. Si un jour, elle pouvait expliquer à Lucifer ou à Damian l'état d'esprit dans lequel se trouvait un ressuscité, peut-être comprendraient-ils enfin pourquoi Malhika avait décidé d'en finir. Le trauma du retour à la vie était une épreuve trop lourde à porter. Ils ne revenaient que pour souffrir constamment, se sentir en décalage avec le reste du monde. Ils ne se voyaient que comme une chose : une erreur de la nature, et c'était plus fort qu'eux.

Modération SVP :
Aucun souci Hitashi, au contraire, j'aime beaucoup. (Et de toutes façons, Jon, c'est une victime).
Je me suis permis de temporiser comment Noky se sent réellement vis-à-vis de Jonathan pour les raisons que j'ai listé dans mon RP. Si Eva veut nous en dire plus à ce sujet, je serais ouvert.
D'ailleurs, Abby, tu peux très bien te joindre à nous, après tout, ce qui se passe n'est pas très discret.

Hitashi, pas besoin de combat aux stats pour écarter de ton chemin Ponyta et Nosferapti. Ils sont ridiculement faibles les pauvres.

Enfin, j'ai donné à Latias tout un paragraphe sur ce qu'elle perçoit réellement de Jonathan maintenant qu'elle est connectée à lui.

Alice allait de la totale incompréhension à la colère. Hitashi n'avait certes pas donné l'ordre à Latias de s'en prendre à Jonathan, mais en aucun cas, il ne semblait vouloir l'empécher de torturer le rouquin. Au contraire, il approuvait. A ses yeux, Jonathan était le démon. Il méritait de souffrir. Il semblait être le catalyseur de toute la haine qu'Hitashi avait pour les Rockets, ainsi que Latias. Ils lui jetaient la responsabilité de tout le mal qu'avaient pu faire l'organisation. Ils l'avaient en leur pouvoir, et avaient bien décidé à ce qu'il paie pour tous.

"MON FRERE N'A RIEN FAIT AUX HABITANTS D'AZURIA !"

Clama Alice, contredisant totalement ce que disait Hitashi. Elle ne le connaissait pas, mais il semblait parler, ou accuser sans savoir. Jonathan était arrivé avec la plus grande discrétion, pour protéger sa soeur. Les Rockets ignoraient sa présence dans la ville. Il savait que s'il était découvert, il risquait le sort que lui infligeait Latias. Les habitants le lyncheraient en représailles. Mais lui n'avait en rien attaqué les habitants durant cette bataille. Il n'avait plus rien à faire de ces batailles. Il considérait qu'elles ne le concernaient plus.

La puissance que déployait Latias fit hésiter un instant Braveheart, tandis que les sens de Rocket en furent brouillés. Alice s'approcha de son Ponyta qui hennit de crainte et le consola. Le cheval ne voulait pas fuir, il voulait être vaillant et défiait l'adversaire du regard. Mais il savait qu'il ne pouvait rien. Hitashi en profitait pour avertir Alice que si elle continuait, ses Pokemon en paieraient le prix.

"Vous ne savez rien ! Vous jugez sans rien savoir !"

Lui lança t'elle. Oui, il ne savait rien, il ne connaissait pas son frêre, ni les raisons de ses actes. Bien sur, elle admettait, tout comme il admettait qu'il avait mal agi, profondément. Il avait commis des crimes. Et peut-être oui devait-il payer pour cela. Mais la torture que ce Latias infligeait lui semblait totalement hors de propos. C'était une vendetta aveugle, dénuée de véritable justice. Le sang pour le sang. Et à mesure qu'elle écoutait le jugement de ce garçon, elle comprenait qu'il ne savait rien. Il imaginait tout savoir, et donnait raison à la torture cruelle de sa Latias en considérant qu'il avait raison.

"Les Rockets ignorent même qu'il est là et il ignorait leurs plans ! Il est venu après avoir su ce qu'ils faisaient à Azuria ! Vous ne savez rien !"

Braveheart, poussée par la colère et la bravoure d'Alice, créa une flammèche qu'il expédia à distance sur Hitashi. Une petite flamme qu'il n'aurait guère de difficultés à faire disparaitre à l'aide de l'un de ses Pokemon. Pourtant, le cheval aiderait sa maitresse à soutenir son ancien dresseur.

"Vous êtes cruel, d'une cruauté sans nom ! Et surtout ..."

Alice se releva.

"Vous êtes des hypocrites, l'un comme l'autre."

Elle reprit son souffle, sachant que la haine et la colère la parcourait. Elle en avait assez, de ces êtres qui osaient infliger la souffrance et clamaient détenir la justice.

"Etiez-vous là ? Pendant la bataille d'Azuria ? Avez-vous mon frère attaquer ces gens ? Non. Tout ce que vous cherchez, c'est infliger la souffrance. Vous vous cachez derrière des raisons nobles, mais non, je vois que vous prenez plaisir du mal que vous infligez. Ce que vous reprochez à Jonathan, vous pourriez le reprocher aux maitres de la Team Rocket. Pourtant, je parie que vous n'êtes jamais allés les défier, allez les punir pour les crimes que vous lui reprochez. Parce que vous êtes trop faibles ! Parce que vous avez trop peur ! Vous vous attaquez à lui car vous savez que vous le pouvez. Vous êtes cruels, et vous n'êtes que des lâches.

Mon frère a mal agi, mais pourtant, il a tout risqué pour vous, pour votre monde, et pour moi. Il a tout sacrifié, même son honneur et sa dignité. Il est bien plus courageux que vous. Jamais il ne s'est montré cruel gratuitement, ou lâche, comme vous l'êtes. Un jour viendra où vous vous souviendrez de ce jour, et vous comprendrez, et je vous le souhaite, que vous n'êtes pas mieux que les monstres que vous dénoncez !"

Elle en avait les larmes aux yeux, de rage. Ils avaient tout risqué pour ces gens. Ce monde continuait de vaciller, quoi qu'ils fassent. Et ces gens gâchaient tout, et s'en prenaient à présent à eux. Méritaient-ils d'être sauvés ? Peut-être aurait-il mieux valu Eva périr ce jour-là, et laisser le Roi accomplir son plan initial. Aujourd'hui, le prix que Jon et Alice payaient était trop lourd.

"BRAVEHEART ! ROCKET ! NIAK ! RAPI !"

Ponyta, Nosferapti, Rattatac, Rapion, tous les quatre se dirigeaient à présent vers Latias pour interrompre l'emprise qu'elle avait sur Jonathan.

Elle, ne comprenait pas, car elle ne pouvait pas comprendre ce qu'était la dépression d'un tel être. Elle ne comprenait pas que le sort des ressuscités ne dépendaient pas de savoir s'ils avaient été ressuscité ou non. Elle ne comprenait pas que même si un shitaï semblait réussir à vivre, cela ne l'excemptait probablement pas d'une souffrance continue, et que si certains y parvenaient, ce n'était pas le cas de tous. Et surtout, les shitaïs étaient des Pokemon, ils n'étaient pas des humains comme Jonathan et Malhika.

Dès leur retour, chacun d'eux savait que quelque chose clochait. Même si Malhika avait vécu dans l'ignorance de sa résurrection, elle aurait su, quelque part, que quelque chose n'allait pas. Et elle aurait harcelé Lucifer de question, elle aurait fini par en faire son obsession, jusqu'à ce qu'il craque. Ou serait devenue folle de se douter de quelque chose et de ne pas savoir. Cela aurait plus long, mais elle aurait fini par mettre fin à sa vie. Cela aurait été d'autant plus moche car Lucifer aurait vu, impuissant, son état se détériorer. Il aurait pu tenter de lui remonter le moral. Il serait arrivé un jour, où dans un moment d'inattention, quand il aurait cru que tout allait bien, que Malhika, dans un moment de faiblesse véritable, aurait réussi. Et ce jour-là, le spectre n'aurait eu à personne d'autre qu'à lui-même de reprocher ce moment d'inattention. Et le plus dur encore, c'est que cela n'aurait pas été sa faute. Il avait choisi de forcer la seconde vie de son aimée. Mais elle avait choisi sa mort. Victime de sa propre souffrance.

Croire que cela ne dépendait que des ressuscités de choisir de leur sort, c'était ne pas savoir. Et ils ne pouvaient pas comprendre, car ils ne vivaient pas à leur place. Ils ne pouvaient pas imaginer le mal-être constant, celui qui, malgré tous les efforts du monde, restait persuadé que vivre n'était plus sa place. La distance que le trauma infligeait à la victime avec le monde qui l'entourait. Rien qu'une personne victime d'une simple agression de rue pouvait subir cette distance avec le monde et ses propres émotions. C'était ainsi que le cerveau protégeait la victime. Il distanciait l'individu pour lui permettre d'échapper à la violence d'un épisode insupportable. Le stress post-traumatique. Une douleur, mais surtout un sentiment vide que seuls ceux ayant vécu un tel trauma pouvaient comprendre. Un trauma qui pouvait prendre différentes formes, et pouvait évoluer en dépression selon la cause.

Comment même pouvait-on imaginer le trauma d'un individu ayant subi la mort ? C'était inimaginable. Quiconque prétendait pouvoir juger, ou donner des leçons à ce propos était à coté de la plaque. En rien cela n'excusait les actes de Jonathan à la Tour Union, bien sur.

Mais ses sentiments, ou même l'absence de sentiments, sa manière de percevoir le monde aujourd'hui, ne pouvait en aucun cas subir le jugement d'un autre. Cela n'était que pure ignorance, pire encore, c'était de la pure condescendance. C'était prendre de haut, et une lourde erreur, de croire avoir la science infuse, de croire que ce que vivait quelqu'un dans sa tête était son choix et qu'en quelque sorte, il acceptait de souffrir.
Ce ne l'était pas.
Et reprocher à quelqu'un de souffrir, ce n'était que de la cruauté.

Modération SVP :
Tu es libre de faire ce que tu veux aux Pokemons d'Alice et de Jonathan.

"C'est ce que je dis, tu reproches tous les crimes de la Team Rocket sur un seul homme, pour te donner raison, pour valider ta propre cruauté. S'il est un monstre, lui, AU MOINS, N'EST PAS UN HYPOCRITE !"

Lança t'elle, ayant perdu son calme. Jonathan n'avait été que là, aujourd'hui, bravant le danger, et le risque d'être reconnu, pour aider sa sœur. Si Hitashi ou même Latias ne pouvaient pas comprendre pourquoi le jeune homme n'accordait aucun intérêt à aider les habitants d'Azuria, elle considérait qu'il ne méritait pas d'être ainsi torturé à cause de son manque de compassion. C'était un simple acte gratuit, un moyen pour Latias de se vider de sa frustration, en visant la première cible qui lui avait été donné.

Ce garçon l’écœurait, paraissant valider la barbarie de Brian, comparant ses méthodes comme étant plus efficaces à celle de l'ancien gouvernement. Un meurtre était un meurtre. Astria était coupable de beaucoup de choses, mais malgré tout, elle avait été tué alors qu'elle était dans l'incapacité de se défendre. De plus, Alice était écœuré de ses raccourcis. Jon avait certes aidé la Team Rocket, mais c'était lui donner trop d'importance de croire qu'il avait été la pièce maitresse de leur plan. Non, il ne se cherchait que des excuses pour valider sa cruauté. Une cruauté qu'il assumait.

Alice resta calme un instant, lorsque Hitashi évoqua ne plus avoir confiance en Jonathan. Elle répondit d'un ton calme, mais qui retenait toute la colère et le dégoût envers ce garçon et son partenaire Pokemon.

"J'ignore ce que t'as fait mon frère, mais ça a dû être dur pour que tu le détestes autant. Mais il est mon frère, et je crois en lui. Je lui fais confiance et je me battrais pour lui."

Hitashi prit l'attaque de Braveheart pour un ordre venu d'Alice. Le premier ordre et le prochain aurait été le cas. Mais à cet instant, le poney avait attaqué par fierté personnelle, protégeant Jonathan qui l'avait élevé et protégé étant bébé. Il traita Alice d'hypocrite. Mais en vérité, dans un monde où humains et Pokemon agissaient ensemble, tous étaient des hypocrites en suivant son raisonnement.

"Tu admets donc être une personne cruel ... tu n'es donc pas mieux que mon frère ... non. Car Jon, lui, n'est pas cruel. Il ne l'a jamais été. Il n'a jamais pris le moindre plaisir dans la souffrance d'autrui."

Fit-elle, plus calme. Elle pensait pouvoir faire réagir et Latias sur leur comportement. Elle voulait leur faire comprendre qu'agir ainsi, torturer de la sorte Jonathan était un acte de cruauté, et non pas de justice. Mais Hitashi l'assumait. Le monde était cruel, et il approuvait le fait qu'il ne faisait que rendre ce qu'il considérait comme une juste cruauté. Comment raisonner avec un tel être ? Comment le convaincre qu'il avait tout faux ? Il agissait, conscient de ses actes. Il était aux yeux d'Alice aussi effrayant que pouvaient l'être Giovanni ou Mastermind, voir Bryan, ou tous ces hommes et femmes qu'elle avait pu rencontrer dans son monde. Elle était perdue, observant Jonathan qui ne hurlait pas, mais ne bougeait plus. Il ne tiendrait plus longtemps. Elle devait le sauver. Et devant des êtres cruels, la seule manière était d'user de la manière forte, de les obliger à arrêter.

Hitashi la traitait d'hypocrite, pour avoir envoyé son Ponyta contre lui. Il traitait Jonathan de lâche, voir de menteur, peut-être même de profiteur, pour être venu dans leur monde pour ne sauver qu'elle et sa sœur. Tout était bon pour se convaincre qu'il avait raison, et que Latias pouvait se défouler sur lui librement. Que répondre à cela ? A quelqu'un qui s'enfonçait dans des convictions fausses, à des théories auquel il n'avait jamais pris le temps de discuter avec le principal intéressé ? Il s'était fait ses idées, c'était tout. Alice aurait pu répondre, mais à quoi bon ? Pourquoi tenter de convaincre un tel individu qui ne faisait que profiter de sa position supérieure ? Il était bête, et cruel, c'était tout. Non, il fallait utiliser la force, dépendre de ses Pokemon, user de la même lacheté que celle de cet individu, pour le faire plier.

Latias relâcha sa prise un instant pour blesser Braveheart. Le cheval hennit de douleur, s'écroulant au sol. Ce fut le seul moment où Hitashi relâcha sa garde, préoccupé par le Pokemon de la jeune femme et discutant avec Latias. Il sentit quelqu'un lui tomber dessus. Alice avait couru vers lui. Elle n'en avait pas l'air, mais elle était athlétique, elle possédait un corps qui avait appris à survivre à l'apocalypse. Il fallait réagir vite, bien, et savoir surprendre son ennemi. Elle usa de sa charge pour se faire tomber avec Hitashi. S'il voulait qu'elle se batte, elle se battrait, et lui collerait la rouste de sa vie s'il le fallait. Déjà, il sentit le poing de la jeune femme sur sa figure. De quoi occuper Hitashi et Latias le temps que Jonathan récupère.

"JONATHAN ! VA T'EN !"

Jon, lui, se remettait à peine. Hitashi et Alice avaient discuté, parfois monologuant pour expliquer ses raisons. Combien de minutes étaient passées ? Deux, trois ? Peut-être même plus ? Aussi étrange étaient les capacités de Jonathan, il restait un humain. Le traitement de Latias l'avait terriblement affaibli et assommé. Il ne bougeait plus.

"Jon ?"

Le ton d'Alice se creusa, pris d'un soudain désespoir. Elle en oublia Hitashi à cet instant qui avait liberté de la repousser.

Attaquer, ou disparaitre, profitant d'un simple moment d'inattention de l'ennemi. Jon et Alice étaient passés maitre dans cet art. Pour survivre, il fallait avoir ce savoir-faire. Le monde actuel, aussi dangereux était-il aujourd'hui, n'était rien à coté de celui dans lequel ils avaient grandi. Il y avait les spectres qui se nourrissaient des humains librement et selon leurs désirs, les Pokemon possédés, ou devenus fous face à un monde redevenu chaotique, et pareil pour les humains, les possédés, ou ceux qui étaient redevenus des bêtes en survivant. Charger sur un gars pendant qu'il regardait ailleurs n'était rien pour Alice. Elle avait fait pire, bien pire, avant même sa majorité. Et elle avait vu plus terrible encore.

Alice et Hitashi luttèrent un moment, un coup de poing dans la figure de l'un, et un coup bien douloureux dans l'estomac de la rouquine. Elle en cracha de la bile, mais ne s'arrêta pas. Elle endurerait mille épreuves pour son frêre. Malheureusement, ce dernier ne bougea pas. L'erreur absolue, elle relâcha sa garde. Heureusement, Hitashi ne cherchait pas à la tuer, il ne fit que la repousser. Lui et Latias ne comprenaient pas pourquoi le rouquin restait allongé, sans bouger. Déjà, la Pokemon légendaire se demandait si dans sa rage, elle n'y serait pas allé trop fort, si en cherchant à défendre son maitre, le Ponyta n'aurait pas reçu à la perturber et à lui faire perdre le contrôle, entrainant une blessure mentale fatale. Elle doutait déjà, car c'était là la vérité, elle était un Pokemon puissant, trop puissant. Ses grands pouvoirs entrainaient une lourde responsabilité. Si elle les utilisait, elle devait s'assurer que rien, ni personne ne pouvaient brusquer sa concentration et sa maitrise. Autrement, un accident pouvait vite arriver.

Alice se releva, la main sur le ventre, subissant encore le coup d'Hitashi dans l'estomac. Elle avait envie de vomir et cela perturbait un peu son équilibre, mais elle arriva à se retourner vers son frêre. De son coté, Braveheart, qui parvenait à se relever difficilement, hennit sauvagement en direction d'Hitashi. Si le garçon osait seulement tendra la main vers lui, celle-ci serait calcinée immédiatement. Il ne pouvait pas s'en prendre à eux et penser montrer de la compassion ensuite. Pour le cheval au feu bleu, il était un ennemi, et sa Pokemon aussi.

Alice releva la tête de son frère et écouta sa respiration. Hitashi voulait savoir s'il était vivant, la rouquine ne lui répondit pas. Lui qui donnait mille et une raisons à sa Latias pour lui donner droit de torturer le rouquin, n'avait pas à savoir. Il ne le méritait pas. Elle commença à le relever. Jon était encore vivant, mais il semblait hagard. C'était au prix de lourds efforts, et épaulé par sa sœur qu'il se tenait debout. Mais sa tête titubait d'avant en arrière, et à plusieurs reprises, il faillit retomber à la renverse, emportant la rouquine dans sa chute.

Enfin, Alice jeta un regard noir à Hitashi et Latias.

"Nous allons nous en aller. Si toi ou ton amie osez encore vous approcher de nous, vous en subirez les conséquences."

Elle semblait sérieuse et malgré ses piètres performances en tant que dresseuse, Alice ne semblait pas du genre à faire ce type de menaces en l'air.

Pour Latias, la faute n'était pas sienne, ou pas totalement. Plutôt que de constater qu'elle ne maitrisait pas ses pouvoirs telle qu'elle le pouvait, elle préférait rattacher son erreur à l'intervention de Ponyta. Un moyen de se dédouaner et de diminuer sa responsabilité dans cette affaire. Rien ne serait arrivée si elle n'avait pu être maitre de ses émotions, si elle s'était abstenue de se lâcher comme elle l'avait fait sur Jonathan. Le garçon ne lui avait pourtant rien fait, ignorant même sa présence. Latias l'avait attaqué sans sommation, sans avertissement, le punissant en représailles de tout le mal qu'avait pu faire la Team Rocket. Mais encore, ici, la faute revenait à Ponyta, la faute revenait à un autre. Si Latias fermait les yeux sur ses responsabilités, il valait mieux prier pour que plus jamais elle ne reperde son calme. Combien de personnes encore devrait-elle blessée pour comprendre qu'elle était visiblement dangereuse ? Combien de fois encore pourrait-elle prétendre que c'était la faute d'un autre ? Qu'il le méritait, ou qu'elle avait perdu le contrôle à cause d'un autre.
Que se passerait-il si, un jour, elle réagissait ainsi, attaquant sans dialoguer, sans chercher à savoir, et qu'elle blessait un innocent, car elle aurait préféré infliger la douleur plutôt que de chercher à connaitre le fond de l'histoire.

Car du coté d'Hitashi, c'était ainsi. Il avait tourné son histoire dans sa tête, mais de ses propres mots, jamais il n'avait contacté Jonathan pour avoir sa version. Il se prétendait son ami, mais jamais il n'avait été là. Pire encore, son premier acte fut de le juger, allant jusqu'à s'approprier son histoire et se l'écrire. A ses yeux, Jon n'était pas un héros, il s'était moqué d'eux, les avait manipulé. C'était la version qu'Hitashi avait écrit, et c'était celle-ci qui lui permettait d'accepter la souffrance que lui et Latias infligeaient aux jumeaux. Que se passerait-il le jour où il jugerait encore sans savoir, et punirait un innocent ? Car un tel comportement ne pouvait qu'amener à présumer une personne coupable, sans preuve, ou sans dialogue. Probablement qu'Hitashi ne se remettrait jamais en question. Car à ses yeux, sa version était la bonne, l'histoire légitime. Et ainsi, il pouvait, à l'aide de ses Pokemon, être le bourreau. Il avait agi ainsi aujourd'hui, pourquoi cela ne se réitérerait pas ? Peut-être avait-il pris goût au sang, à punir les coupables, depuis qu'il avait exécuté Mars. Ou peut-être encore, était-ce la faute d'un autre ? Car après tout, c'était ainsi qu'Hitashi et Latias semblaient se complaire à raisonner. C'était toujours un autre qui les amenait à blesser. Pas eux, un autre. Un jour Sandra, un autre Jonathan, puis Braveheart le Ponyta, puis Alice. Encore aujourd'hui, il se demandait pourquoi Eva Mayers l'avait éjecté de la police.

Il se présenta comme magnanime, n'appelant pas les Sauveurs bien que ce fut sa pensée première. Apparemment, Jon avait suffisamment souffert. Alice ne le regarda pas, ne lui répondit pas, tout comme elle ignora sa menace. Elle n'avait rien à faire de lui. Pourquoi irait-elle le trouver ? C'était lui et sa Pokemon qui lui étaient tombés dessus, pas eux. Aux yeux d'Alice, ils étaient la menace, le danger envers qui il fallait se méfier. Un rude avertissement. Hitashi était la preuve que même d'anciens alliés, des amis, pouvaient leur tourner le dos. Jon était devenu un ennemi public, avait déçu beaucoup de monde depuis que Mastermind l'avait fait exécuter Grimwald à la télévision. Alice savait que Jonathan portait des crimes, avait tué pour pouvoir la retrouver, la libérer. Hitashi leur montrait le coût de cette trahison. Des tortures et des condamnations immédiates. Il ne fallait plus faire confiance, si ce n'est envers eux.

Elle faillit répondre quand Hitashi évoqua sa famille, mais il ne la méritait pas. Ils vivaient leurs histoires et surtout, cela n'était en rien ses affaires. Il n'était pas leur ami, pire, il était un ennemi à présent. Il n'avait pas même le droit de parler d'eux. Que croyait-il ? Qu'Alice et Jonathan avaient le pouvoir de protéger leurs parents et frêres et soeurs ? Ils étaient en fuite. Autant ne pas les mettre en danger en les contactant. Après tout, même auprès des Triogm, ils restaient une anomalie. Wallace avait beau penser le contraire, eux, savaient qu'ils n'avaient pas leur place à leurs cotés.

Ainsi, Alice, aidant au mieux son frêre à ne pas tomber, s'éloigna, suivit de son Ponyta et des autres Pokemon, affaiblis et courbés, marchant difficilement après avoir été quelque peu malmené par Latias. Les jumeaux feraient en sorte de disparaitre, du mieux qu'ils le pouvaient. Aux yeux des Sauveurs, ou de la Team Rocket. Quand bien même, ils n'avaient plus personne sur qui compter.

Modération SVP :
Fin pour moi.