Un coeur noble

Mew te conduisit jusqu'à la tourbière Flocombe, dont l'endroit était parsemé de grandes flaques d'eau plus ou moins profondes. Certaines demandaient de nager ou volet pour les traverser. Tu monta sur le dos de ton flambusard pour chercher le lieu depuis le ciel. Jusqu'à enfin repéré ton ami, visiblement coincé par des branches d'arbres.

Ton oiseau descendit aussitôt, et tu pus remarquer que la jambe de Ven présentait une belle contusion. Il devait être dans cette position inconfortable depuis un moment. D'un coup d'aile, l'oiseau de feu coupa les branches le retenant prisonnier.

-Est-ce que ça va ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

-Eirin ! Merci d'être venue m'aider. Il y a un nid qui menace de tomber là-haut, j'ai voulu faire quelque chose mais mon pied s'est coincé. Je dois avoir une sacrée entorse...

Tu leva la tête, pour en effet apercevoir un nid qui penchait dangereusement. Dans celui-ci piaillait des bébés poichigeon, attendant sûrement le retour de leurs parents. En tombant de cette  hauteur, nul doute que la chute allait leur être fatale. Sans réfléchir, tu te jeta au sol au moment où le nid basculait, pour le rattraper de justesse.

Le nid fit un atterrissage assez rude entre tes mains, mais au moins les petits allaient bien. Milu se chargea de le faire remonter entre les branches, veillant à bien le positionner pour qu'il n'y ait aucun risque de retomber. Tu étais désormais couverte de boue, mais ça n'avait pas grande importance. Tu avais sauvé la vie de ces oisillons, voilà qui comptait plus. Ils te rappelaient la période où tu t'étais occupée de passerouge. Dire que lui aussi avait été aussi petit...

Aujourd'hui fier flambusard, Ven venait avec difficulté de monter sur ton dos. Ce serait le moyen le plus rapide pour le ramener à Flocombe, sans compter la téléportation. Ton mew ne semblait pas d'humeur pour ça.

-Pars devant et vas te faire soigner. Je te rejoins bientôt.

-D'accord, à tout de suite, et merci encore !

L'oiseau de feu s'envola en direction de la ville, et tu t'apprêtais à reprendre toi aussi le chemin. Mais Milu te retint par la manche, tirant de toutes ses forces avec ses petites pattes. Il voulait que tu restes ici encore un peu.

*Toi qui as un cœur noble.*

Ce ne fut pas la voix du mew qui résonna dans ta tête, mais celle d'un autre pokemon. Un jeune pokemon visiblement. Celui-ci ne tarda pas à sauter d'une falaise pour te rejoindre, et tu pus reconnaître Keldeo. On le mentionnait dans les légendes comme l'apprenti des lames de la justice. A ta grande surprise, il s'inclina devant toi.

*Tu as agi sans arrière pensée pour sauver ces pokemon. C'est une personne semblable à toi qu'il me faut comme partenaire pour m'entraîner.*

-T'entraîner ?

*Je veux vaincre mes maîtres en combat un jour. Mais j'ai encore beaucoup à apprendre. Accepte moi à tes côtés pour que je puisse progresser.*

Une telle proposition était difficilement refusable. Sans compter qu'il allait beaucoup se plaire avec toi, dans le métier de ranger. Il était fait pour ça, si on en croyait les vieux contes.

Après cette rencontre avec Keldeo, Milu te laissa enfin retourner en ville. De là, tu pus rejoindre Ven, qui avait été pris en charge par un médecin. Une mauvaise entorse lui valait plusieurs semaines de repos, à bouger son pied le moins possible. Rien de vraiment grave heureusement. Tu ne lui parla pas du légendaire, sa pokeball soigneusement rangée. Ce qui t'intéressait, c'était d'entendre ses derniers exploits en concours.

Depuis le temps, Ventus progressait. Il te montra fièrement ses trois rubans durement gagnés au fil des concours. Trois victoires, quelques défaites, il faisait son propre parcours petit à petit. Toi-même tu avais perdu des concours, avant de devenir célèbre dans la coordination.

-N'oublie pas, le plus important c'est de savoir s'adapter.

S'adapter au terrain. Ça demandait d'avoir une équipe variée, ou au moins diverses attaques à disposition. Les coordinateurs monotypes avaient en général plus de mal à se faire une place, du fait de leur difficulté à ne pas pouvoir profiter pleinement de tous les terrains. Tu discuta longuement avec le jeune homme, des concours comme d'autres choses.