Une rencontre entre criminel (PV avec Trente)

On rencontre quelques fois son destin sur la route qu'on a pris pour l'éviter.
Mon Nom Est Personne

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Alola.

Le nom sonnait avec tout l’exotisme qui seyait à pareille destination : la mer sur laquelle le bateau naviguait depuis une semaine se parait de teintes merveilleuses, que seules les mers chaudes du sud pouvaient révéler. Malheureusement, peu des esprits rustres et fermés qui hantaient l’embarcation goûtaient au spectacle joyeux des couchés de soleil sur cet océan de dégradés azurs.

Ils auraient sans doute pu se passer d’une telle croisière. Et cela aurait sans nul doute été davantage au goût de Trente que cet interminable séjour maritime, reclus dans une chambre étriquée au beau milieu de l’eau. Pour passer le temps, l’agent Gemini avait décidé de redécorer sa maigre cabine avec quelques accessoires d’entrainement, afin de rentabiliser un temps qu’iel aurait pu considérer comme perdu. Apparement, l’actuelle situation était un prérequis pour la suite de la manœuvre – quelque chose qui requérait d’eux une discrétion absolue. Une opération dont le détail ne leur était pas connu – pas encore, espéraient-ils !

A bord, les trois membres de la Team Rocket incognito, s’impatientait devant tant de mystère. Ils avaient été expédiés loin de tout, loin de leurs récentes missions, pour accoster dans l’archipel d’Alola qu’aucun d’eux ne connaissait, pas même de nom. Un endroit magnifique, leur avait raconté le capitaine du bateau qu’ils avaient loué en toute légalité, sur les crédits et sur l’ordre de leurs supérieurs. Les Rockets avaient feint l’intérêt, mais que pouvait bien valoir la parole d’un marin désœuvré qui espère un peu d’argent ? Toujours était-il que Trente Xolotl s’était plié de bonne grâce à l’injonction de sa nouvelle « N+1 », exotisme ou pas, au détail près que la présence d’autres agents lui avait arraché un vague rictus méprisant.

Trente avait considéré cette mission comme une chance de disparaître des radars. Là-bas, sans doute le vacarme des récents exploits de la redoutable mafia aux uniformes noirs n’avait-il pas encore percé… Peut-être pouvaient-ils profiter de cette avance pour renforcer leurs propres équipes et dérober davantage de Pokémon pour leur armée. Et une fois n’était pas coutume, Xolotl n’avait pas l’intention de faire équipe autrement que par opportunité.

Dans l’éclat du jour, la silhouette d’une île apparut à l’horizon.

" Voici l’île d’Akala ! s’exclama le capitaine du petit navire,

-On est arrivé à Alola alors ? couina l’un des Rockets avec espoir,

-Un peu, oui ! Akala est la seconde île de l’archipel, après Mele-Mele. On va débarquer à Konikoni d’ici une petite heure. Vous verrez, c’t’un p’tit port ma foi bien charmant ! "

Trente leva un sourcil dubitatif. Un petit port charmant, hein ? Pourquoi pas. L’androgyne n’avait jamais trouvé de charme à aucun port. L’odeur de la pêche du jour, les pavés glissants et le vent collant chargé d’iode n’était pas une délicatesse à laquelle iel goûtait

Le jeune homme hésite devant la porte : derrière, un choc se fait entendre à intervalle régulier. Un coup porté sur la cloison ? Méfiant, le Rocket ne prend cependant pas la précaution de frapper avant de presser la poignée : la politesse, c’est pour la hiérarchie. Entre agent, on se rudoie : ainsi le lui a-t-on appris.

" Terre ! On arrive. " Lâche-t-il, avant de se figer avec surprise.

Dans l’étroite pièce, le corps de Trente Xolotl était à moitié étendu sur la couchette, replié dos au mur, la semelle de ses vieilles derbys plantées entre le matelas et le sommier, pointes en bas.
Sur le mur d’en face, dans le bois de la cabine, entre deux planches, étaient profondément fichées cinq pointes métalliques dont le tranchant brillant et facetté montrait leur affûtage récent.

" Fabuleux, grinça la voix trainante du diaphane, sans prêter attention à l’air étonné de son collègue.

-C’est quoi, ça ? Des dagues ? D’où ça sort ?

-Les dagues ? Ce sont les miennes. Pourquoi, un perquisition est prévue au port ?

-N-Non… J’espère bien pas ! Nan, j’comprends pas vraiment en quoi ça te sera utile ?

-T’as pas envie de savoir. " Siffla Trente sans se tourner – son yeux gauche se fixa dans celui du jeune homme, pernicieux.

Sa pupille noire contrastait d’autant avec l’iris presque sans teinte sous la lumière criarde du néon. Difficile de savoir, avec un tel regard, la différence ténue entre provocation goguenarde et menace cryptique à peine ironique… Une nuance que le grand brun qui tenait la porte ne voulut pas s’amuser à jauger :

" Ouais… Range-les avant qu’on arrive. J’pense pas que l’autre type apprécie de voir ça dans tes poches quand on arrivera ! "

Les dents blanches du jeune bisexué claquèrent sous le coup du rire soudain dont il fut pris. La réaction inattendue fit sursauter l’agent sur le seuil de la chambre : où était censé être la blague ? Trente s’arrêta presque instantanément, et trancha, dangereux :

" Si je veux. "

Dans sa main droite apparut alors l’une des dagues, identique aux cinq déjà fichées dans le mur. Les doigts fins et pâles y glissèrent, à l’aise, à la manière de pattes d’araignée, jusqu’à ce que la pointe désigne l’intrus.

" Maintenant, dégage. "

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" Konikoni ? Bordel, ces noms sont tous plus ridicules les uns que les autres… "

Le trio débarquait du port, sacs à dos et besaces chargés pour l’expédition. Ils étaient à s’y méprendre un groupe de touristes excités à l’idée de découvrir une contrée accueillante. Les cris des Goélises, le parfum du large, l’adresse d’un bon restaurant donnée par le capitaine : rien ne manquait au cliché. Pas même le temps radieux et la musique traditionnelle jouée depuis l’une des rues principales de la ville.

" Et maintenant ? "

La voix du grand brun couvrit un instant le bruit des flots en contrebas. Trente détaillait l’endroit d’un regard scrutateur : plus vite ils auraient repéré les lieux, plus vite ils en deviendraient virtuellement maîtres. Mais sa propension à prendre tous les Rockets pour de fieffés crétins – non sans raison hélas – laissait planer le doute sur la possibilité d’un futur travail d’équipe. Hors de question de perdre son temps à dompter encore une piètre équipe de bras cassés.

" L’agent Kazan a pourtant été claire, glissa Xolotl à voix basse, un œil sur les quelques badauds qui défilaient sur les quais, notre contact devra nous rejoindre au motel "Duchemin". On doit donc trouver ce fichu motel et le moyen d’y aller sans attirer l’attention. Je pense que c’est dans vos moyens ? "

Et en disant cela, le doute perçait jusque dans sa voix. L’utilisation du pronom possessif n’échappa pas au Rocket chassé de sa chambre un peu plus tôt : lequel réagit avec une agressivité toute prévisible.

" Comment ça « dans VOS moyens » ? Tu ne t’inclues pas dans le lot ? "

Son air pris des teintes d’indignation qui eurent tôt fait de ravir Trente. Avec une moue presque désolée, l’ambigu personnage leur tira un ersatz de révérence :

" Non. Après tout, rien n’indiquait que nous devrions faire route ensemble, hm ? Partez devant. Je vais faire du tourisme. "

Et sans leur laisser le temps de répliquer, sangles du sac ajustées sur sa veste en daim, Xolotl bifurqua dans l’une des rues, mettant le plus de distance entre les deux jeunes gens et sa propre personne. De rues en rues, sa course improvisée finit par conduire l’agent Gemini sur la côte, au nord de la ville. Là, un phare trônait, encore éteint à cette heure du jour. Parfait pour faire une pause et éviter de retrouver ces deux boulets ambulants…

Lorsque la nuit tomberait, le Farfuret qu’iel était se ferait une joie de reprendre la route. Seul-e. Avec un soupir de soulagement, Trente marcha d’un pas dynamique mais calme vers le haut de la colline. Quelques autres touristes arpentaient les lieux, seuls ou accompagnés de Pokémon. Xolotl leur jeta un regard discret, attiré-e par ces espèces rares qui étaient inconnues de son côté de l’océan : une petite chasse aux Pokémon rares serait de bon ton pour monter en grade, sans doute ! L’idée était plaisante.

Mains dans les poches de sa veste, Trente intégra son rôle de touriste autant que faire se peut. Son pas rapide et souple lui permit d'atteindre la porte ouverte du phare en quelques minutes, d'y pénétrer sans s'attarder et de grimper la volée de marches qui menait au sommet.

Parvenu-e en haut des marches, Xolotl s’aperçut non sans plaisir que personne ne tenait encore la place : le toit du phare était vide. Désoeuvré-e mais déjà en pleine réflexion, l’androgyne gagna le rebord et s’y pencha, coudes sur le béton, regard tourné vers le large.

La plupart des gens changeaient irrémédiablement avec le temps : leur peau se creusait doucement, leurs cheveux grisonnaient, leur morphologie changeait. Trente Xolotl avait cette tendance étrange à rester identique à iel-même, en toute époque et toute saison… A peine pouvait-on voir quelques plis apparus discrètement au coin de ses yeux. Sa carnation d’une pâleur ridicule sous un tel soleil ne révélait pas grand-chose de son âge, sa taille tout à fait moyenne ne renseignait guère plus sur son âge que sur son sexe. Ses grands yeux vides aux iris à peine bleutés avaient été les mêmes depuis l’enfance, ce qui en avait fait soit un-e enfant né-e trop âgé-e, soit un-e adulte resté-e trop jeune. Sa coupe de cheveux s’était un peu rallongée, avec ces derniers mois passés à se négliger. Ce qui renforçait encore l’ambiguïté naturelle de ses traits ni tout à fait homme, ni tout à fait femme – ou l'un et l'autre à la fois.

Habitué-e des déguisements et des travestissements en tout genre, Xolotl n'avait pourtant guère eu le temps de se détailler dans un miroir, récemment. Sans quoi, sans doute, cette capacité à conserver une jeunesse apparente malgré les ans n'aurait peut-être pas manqué de soulever quelques interrogations.

Soudain, dans la moitié de rêverie qui occupait ses pensées, un bruit de pas fit se redresser : quelqu’un d’autre avait eu l’excellente idée de vouloir admirer le paysage.

Bien sûr, soupira mentalement Trente, la solitude est un luxe, pour un touriste.

Dos à la rembarde, les coudes repliés sur le béton et la pose de circonstance, l'agent incognito laissa le badaud s'extirper des dernières marches, immobile et silencieux-se. Jusqu'à ce que le regard de l'autre croise le sien.

" C’est deux Pokédollars, pour l'accès à la vue. " dit-iel, main tendue, avec un sourire de chat à l’adresse de l’inconnu – un adolescent d’un blond presque aussi soutenu que le sien, mais à l’air autrement plus patibulaire. Il avait l’un de ces coupes de cheveux que Trente avait vu aux mauvais garçons des rues, ceux qui revendiquaient leur attitude rebelle avec une fierté confinant au culte personnel. Bah, ça ou une mamie avec son Ponchiot, quelle différence ? L’amusement était le même.

► J'ai suffisamment avancé pour permettre de démarrer sur une scène d'interaction, j'ai également tenté de te laisser toute latitude pour faire réagir ton perso dans la direction que tu souhaites.
Si jamais le contexte est trop contraignant, n'hésite pas à me le dire, je réviserai la fin du post !

Après un instant, infime et éternel, d'hésitation incrédule, le jeune homme rebondit sur ses pattes, tel un chat jeté d'un haut d'un toit que l'aventure n'étonne guère.

" Désolé mais je suis a sec niveau argent."

Oh ? Comme par hasard, pensa Xolotl en riant intérieurement. Sa main tendue fit un geste fataliste, l'articulation du poignet pivotant avec souplesse, mais ses lèvres demeurèrent closes, énigmatiques.
Le jeune homme plaisantait-il, ou était-on déjà si docilement habitué aux habitudes consuméristes, sur ces îles ? Il y avait tant et tant de coutumes bizarres, de par le monde... Difficile de savoir lorsqu'on mettait les pieds quelque part pour la première fois. Mais Xolotl en prit mentalement note. L'autre crut d'ailleurs bon de donner davantage corps à son rôle, en ajoutant, sérieux :

" Je cherche du boulot d'ailleurs si vous savez ou je peut en trouver. "

Chercher du boulot en haut d'un phare ? L'idée était on ne peut plus originale, mais Gemini n'était pas très bien placé pour critiquer l'originalité : après tout, prendre un petit bateau de pêche pour traverser l'océan à la recherche d'un hypothétique agent infiltré dans un motel pouvait passer pour quelque snob excentrisme...

Mais le nouveau venu semblait surtout pressé de couper court à la conversation : payer pour admirer le paysage ne semblait pas être dans ses projets. L'inverse aurait exigé de Trente de maîtriser un fou rire qu'iel ne se sentait peut-être pas de retenir plus de deux secondes trente-six millièmes...

" Enfin bref, vous être le propriétaire du phare j'imagine ? "

En l’occurrence, son pardessus et son pantalon en toile pouvaient en faire à peu près n'importe qui - y compris un patron de bar. Ou une vendeuse de journaux. Ou encore...

Le patron du phare... ? Oh !

Quelque chose de naïf, de tout à fait adolescent. Trente pencha légèrement la tête, intrigué-e : quel âge pouvait-il bien avoir, celui-ci ? Difficile à évaluer. Aujourd'hui, les dresseurs partaient de chez eux dès l'âge de dix ans, parfois sans aucun accompagnement. Et malgré la dangerosité du monde actuel, il se trouvait toujours des parents pour croire que tout irait pour le mieux. Que son hôte du moment soit dresseur, touriste, scientifique ou juste chômeur, Trente avait suffisamment d'expérience en matière d'entourloupe pour parer à la plupart des éventualités. Et, au fond, c'était bien ce qui lui plaisait dans cette existence chaotique : la nouveauté, la surprise... le jeu.

" Le ménage ne se fait pas tout seul, hein.  "

Toujours aussi énigmatique, Trente ne confirma ni n'infirma cette possibilité : en descendant du bateau un peu plus tôt, iel n'avait pas pensé une seconde tomber sur un tel spécimen. L'androgyne se fendit de son plus charmant sourire, ses iris cristallins brillants d'une malice amusée. Après des heures enfermé-e dans une cabine avec trois cloches creuses pour seule compagnie, le jeune blond paraissait tout droit sorti d'un autre monde. Alola s'annonçait peut-être plus divertissante qu'on ne l'avait espéré !

" Soit dit en passant, vous devriez plutôt poser cette question à monsieur. "

Une nouvelle paire de pieds avaient terminé de gravir les marches du phare, mais cette fois, c'était une petite silhouette trapue qui paraissait difficilement. Un chapeau en travers du crâne, son visage à la peau tanée par le soleil respirait la joie de vivre et le vent iodé.

" B'jour donc les jeunes ! Fais plaisir d'avoir d'la visite ! Z'avez d'la chance, fait beau, on y voit comme en avion ! "

Trente ne s'était pas départi-e de son éclatant sourire. Quelque part, iel regrettait presque que le petit bonhomme ne les ait pas laissé seul suffisamment longtemps pour jouer un peu. Mais soit : à l'origine, cette escapade n'avait pas pour but de l'éloigner de son objectif premier. Seulement de prendre l'air et de remettre un peu d'ordre dans ses priorités. Devant la chaleureuse invitation du vieil homme, Xolotl acquiesça sans mot dire, son visage pâle et pointu rayonnant d'une joie à peine feinte. Cette situation ridicule l'amusait pour une raison qu'iel n'identifiait pas complètement... L'air du large, sans doute.

Le dos de l'ambigüe jeune personne quitta le rebord de la rembarde et avec un signe de tête équivoque, sa silhouette en aiguille les contourna tous les deux pour quitter la terrasse. Xolotl s'apprêtait à descendre et - d'un œil tendu presque dans son angle mort, un détail anodin attira soudain toute son attention. Sur le côté du blouson du blond, quelques Pokéball dépassaient du retour du vêtement, laissée à portée de regard.

Mais il était trop tard : l'espace d'un instant, son masque avenant et banal s'était fissuré, laissant paraître dans son regard blanc l'éclat surpris et dangereux de celui-qui-sait. Son sourire s'était figé, tordu - assez pour paraître étrange, même aux yeux du vieux gardien qui sourcilla. Ah, les jeunes : peut-être avait-il par erreur interrompu un rendez-vous galant ?

Un Rocket ? Ici ?

L'hésitation laissa son pied trop longtemps en l'air. Lorsqu'il s'abattit enfin sur la marche de l'escalier, le bruit fut trop fort pour ne pas trahir son empressement. Tiens donc... Étrange. Bizarre. Coïncidence ?
Le jour où je serais végétarien.

" Pardiou, j'vous dérangeais, hein ? Il veut pas rester un peu, vot' copain...? Copine... ? Ah, ça m'regarde pas, savez, eh. Dommage de partir si vite !" déclara la voix du gardien depuis le haut de l'escalier.

Alors qu'il dévalait le colimaçon en sens inverse pour regagner le bas du phare, Trente sentait les questions se bousculer. Il était tentant d'attendre le jeune visiteur quelque part dans un coin sombre pour en avoir le cœur net. Mais se dévoiler si vite était une erreur à ne jamais commettre. A terrain inconnu, prudence maximale, disait sa tête. Et Xolotl n'était pas du genre à laisser un climat tropical et quelques jolies vues lui embrouiller les sens.

Le vautour qu'il était ne mangeait pas de ce pain là.

Non. Il allait plutôt inverser la situation : l'autre devrait tôt où tard regagner la ville en passant par la colline. Le mieux était donc de trouver un point de vue à l’abri des regards pour pouvoir le suivre lorsqu'il réapparaîtrait. Dès lors, sa destination éclairerait peut-être sur ses raisons d'être ici. Peut-être même une occasion de le coincer tranquillement en tête à tête se présenterait-elle, et la discussion pourrait avoir le mérite d'éclaircir leurs statuts respectifs.

Si cette coïncidence n'en était pas une, soit il prendrait de l'avance sur sa mission... soit il en apprendrait davantage sur les plans de leurs chères têtes pensantes sur cette île paradisiaque. L'idée qu'iel puisse perdre son temps avec un imposteur n'était pas négligeable, cela dit. Mais l'occasion était trop belle. Elle méritait qu'on essayât !

Les mains dans les poches, Trente s'éloigna du phare comme si de rien n'était. Rien n'était, après tout : un touriste ne peut faire que du tourisme, pas vrai ?