Réflexions

Après la traversée de la grotte, ce fut enfin la sortie qui s'ouvre à vous. Un soulagement d'atterrir directement en ville. Mais avant de songer à visiter, vous fîtes un arrête au centre pokemon. A la fois pour reposer votre équipe, mais surtout pour soigner le vivaldaim. Un infirmier prit en charge le blessé, vous demandant de patienter un peu dans la salle d'attente. Tu étais soulagée d'avoir pu arriver là, avant la tombée de la nuit, et sans blesser plus le vivaldaim.

En particulier, tu remercias ton arcanin, qui l'avait porté tout le trajet. Puis tu le laissa se reposer dans sa ball. Alors qu'il aurait pu partir, Ventus attendit avec toi d'avoir des nouvelles du petit daim. Sûrement se sentait-il concerné, après avoir eu du mal à le défendre du groupe de brutes. Mais il avait déjà eu la gentillesse de t'accompagner jusque là, tu étais reconnaissante.

-Que penses-tu faire après ça ?

-Sûrement me rendre à la Tour des Cieux. Je n'ai aucun pokemon à aller pleurer là-bas, mais je peux quand même faire sonner la cloche.

Le nom ne te dit rien, tu n'as pas du entendre parler de cette tour. De ce que tu en comprends, ce serait l'équivalent de la tour de Lavanville à Kanto. Le genre d'endroit dans lequel tu n'as pas particulièrement envie de t'aventurer. Alors tu te contenta de hocher la tête. Cela restait un beau geste de sa part. Et puis, le temps de faire la route, un bon entraînement en perspective.

Enfin, l'infirmier revint vers vous. Vivaldaim prenait du repos dans une salle. Il en avait bien besoin, le temps que sa patte guérisse. Apparemment, d'ici demain, il pourrait de nouveau marcher. Pas combattre cependant, et éviter de forcer dessus. Tu remercias l'infirmier, jetant un œil à ton pokemon. Demain, il aurait de nouveau le choix de continuer à te suivre ou non. Tu espérais que oui. Laissant le daim au repos, tu sortis du centre avec Ven.

Ton compagnon te salua, pour prendre la route de la tour. De ton côté, tu entrepris de visiter la ville. Juste toi et Ellen. Cette dernière qui semblait ravie d'être enfin tranquille avec toi.

La ville avait une ambiance très agréable. Autant de part le climat que les habitants. Ils te semblaient tous sympathiques, à te saluer au passage. Salut que tu rendais d'un signe de la main accompagné d'un sourire. Ici il n'y avait aucune restriction sur les pokéball, donc tu pouvais visiter sans crainte d'être interpellée par la milice. Même si tu prenais tout de même garde à ne pas trop exhiber tes pokéballs. Par respect pour l'avis de la majorité.

Ellen faisait visiblement sensation auprès des habitants. Les évoli n'étaient pas très courant à Unys, alors tu comprenais qu'elle attire les regards. Ta boule de poils semblait fière de ça d'ailleurs. Tu avais toujours des questions à lui poser, sur sa relation avec Naktis. Dès la visite de la ville terminée, posées quelque part, vous auriez cette discussion. Pour l'heure, tu étais plus intéressée par les différents lieux.

Tes pas te conduisirent au final vers l'aéroport. Endroit symbolique de Parsemile, qui servait autant au commerce qu'aux touristes et citoyens. Une voix paniquée t'interpella alors que tu observais les avions. Tournant la tête, tu aperçus un crapustule foncer vers toi, l'air prêt à attaquer. Mais il semblait plus paniqué qu'agressif. Tu ne pouvais pas l'attaquer, si c'était le cas.

-Ellen, cherche ce qui le met dans cet état !

Et tandis que ton évoli quittait ton épaule pour observer les environs, tu envoya un pokemon juste pour te défendre.

La défense de méditika para de façon impeccable l'attaque du crapustule. Devant ce pokemon paniqué, tu ne pouvais pas te résoudre à riposter. Même si il était agressif, il devait y avoir une raison à cela. Alors, tant que tu n'avais pas trouvé cette raison, tu allais te contenter de défendre. En même temps, Ellen attira ton attention sur la personne t'ayant prévenu. Le dresseur du pokemon effrayé vu comment il l'appelait. Le crapaud réagit à la voix de son dresseur, te confortant dans ton idée de ne pas le combattre.

Mais les passants autour n'étaient pas du même avis. Effrayés eux aussi, ils voulaient que tu le mettes ko aussi vite que possible. Tu pouvais comprendre leur peur, mais ce n'était pas une raison pour attaquer.

-Désolée, mais ce pokemon est juste effrayé, comme vous.

Tandis que méditika se chargeait de défendre, tu fis signe au dresseur. Si quelqu'un avait une chance de calmer le pokemon, c'était bien lui.

-Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'il soit à ce point paniqué ? Tu penses pouvoir le calmer ?

Méditika encaissa les attaques jusqu'au bout, sans riposter. Tu te refusais à attaquer un pokemon paniqué. Surtout alors que son dresseur était à proximité, et qu'il faisait tout pour le calmer. La confrontation eut au moins le mérite de permettre à ton pokemon d'évoluer. Et petit à petit, le dresseur parvint à faire entendre raison au crapustule. Un combat rondement mené, sans autre blessé que ton charmina. Tu félicita ce dernier, avant de lui donner un repos bien mérité dans sa ball.

L'oreille attentive au débat qui se tenait à côté, tu compris vite où était le soucis. Le même sujet qui agitait la région depuis des mois. Utiliser ou non des pokéball. Ellen revenu sur ton épaule, tu resta à assister à la dispute qui régnait. Spectatrice silencieuse, à peser chaque argument. Tu comprenais les deux parti. Toi-même, jamais tu avais toujours ton évoli à tes côtés. Et maintenant vivaldaim. Mais les deux n'étaient pas foncièrement dangereux, contrairement au crapustule ici. Et les habitants, encore sous le coup de la peur, n'étaient pas forcément enclins à être tolérants.

En général, tu préférais te tenir à l'écart de ce genre de conflit. Mais après l'incident, et considérant le dressage de vivaldaim, tu te sentais plus que concernée. Tu vins donc te place entre les deux camps, pour ne pas te mettre en position de soutenir plus l'un que l'autre.

-Calmez vous s'il vous plaît ! Se battre n'amènera à rien, vous risquez encore d'effrayer le crapustule en plus.

Toi comme les habitants n'aviez probablement envie de l'affoler encore plus. Et puisque visiblement le dresseur n'avait pas de pokéball, il allait falloir faire avec sa présence. Pour commencer, tu te tourna vers les passants.

-Ce pokemon n'a blessé personne. Et il n'a aucune raison d'être dangereux si vous ne lui donnez pas une. Vous voyez bien qu'il s'est calmé par la simple parole.

Le débat était encore tendu à certains endroits visiblement. Parsemile faisait partie des lieux ayant refusé la mise en place des lois anti pokéball. Les habitants ici étaient-ils à ce point intolérants ?

-Essayez de comprendre un peu ce dresseur au lieu de le blâmer. La peur ne justifie pas l'intolérance. Et en tant que première victime de tout ça, je devrais être celle à m'emporter. J'entends votre point de vue, mais j'entends aussi celui de l'autre côté. Vous devriez essayer de l'écouter aussi.

Avec ta voix et celle du dresseur assurant qu'il n'y avait plus aucun danger, le calme revint doucement. Passée la peur première, les habitants étaient plus enclins à écouter. Ce fut un soulagement de les entendre accepter de passer l'éponge sur l'incident. Tu ne pus t'empêcher de sourire un peu. Ils lui laissaient une autre chance, mais c'était la dernière. Crapustule gardait sa liberté, ce qui lui laissait du temps pour apprendre à se faire à sa nouvelle forme. Pour avoir déjà vu un batracné, tu comprenais que la différence de corpulence soit perturbante.

Mais à les regarder tous les deux, tu voyais qu'ils n'étaient pas mauvais. Ils étaient réellement désolés de la situation. Alors les aider t'a paru logique. Puisque personne n'avait été blessé, tu n'avais aucune raison de leur en vouloir pour cet incident. Sans compter que ce petit incident avait permis à un de tes pokemon d'évoluer.

-Je m'appelle Eirin. Et avec plaisir pour ta proposition.

Le seul café du coin était le centre pokemon. Ça te donnait l'occasion de laisser ton charmina se reposer là-bas. Tandis que tu accompagnais Mathias jusqu'au centre, Ellen en profita pour faire connaissance avec le crapustule. Au centre, tu te posa à une table avec le jeune homme, ton évoli sur tes genoux. Puis tu commanda un chocolat chaud, avant de porter ton regard sur Mathias. Tu étais curieuse de le voir avec son pokemon en liberté.

-Cette ville n'a pas accepté les lois anti-poke ball... C'est étonnant de voir un dresseur se balader avec son pokemon. Pourquoi rester ici et ne pas déménager dans une ville qui prône ce genre de chose ?

Tu souffla sur ton chocolat, tout en écoutant Mathias. Il n'était pas question de juger son choix, mais de comprendre. Avec ces lois, la région était divisée en deux. Et des pro pokéball avaient certainement du déménager des villes anti. L'inverse était plus étonnant. Mais à entendre le jeune homme, les habitants ici semblaient d'autant plus ouverts. Prêts à accepter l'avis de chacun, chose impossible avec la milice dans les parages.

C'était intéressant de constater cette ouverture d'esprit. Et l'incident précédent le montrait bien, ils avaient su donner une autre chance. Les plus grandes villes n'avaient majoritairement pas acceptés les lois. Tu comprenais le côté pratique décrit par Mathias. Difficile de transporter tous les pokemon aidant au travail sans ball. Sans compter le côté potentiellement dangereux de certains. C'était un argument de poids pour les pokeball d'ailleurs.

Prenant une gorgée de ta boisson, tu réfléchis quelques secondes sur la question. Jetant un œil à Ellen, puis revenant sur le jeune homme. Quelque soit ton avis, il était évident qu'il n'allait pas te juger dessus.

-Je ne pense pas que les pokeball soient un mal, même si je n'ai rien contre les laisser en liberté. Certains pokemon sont dangereux, que ferait-on avec un tyranocif en liberté par exemple ? Un accès de colère pourrait facilement avoir de graves conséquences...

Il était question du dresseur maîtrisant son pokemon, mais des imprévus arrivaient toujours. Même crapustule tout à l'heure aurait pu faire quelques dégâts.

-Les lois imposées comme ça ont été trop soudaines, du moins je crois. Beaucoup de gens sont pour, mais on ne laisse aucun temps d'adaptation à ceux qui ont encore des pokeball. Sur ce point je te suis, ça devrait être une transition avec le temps.

Un instant, tu tenta de te remémorer les arguments mis en avant contre les pokeball. Ce qui te fit de nouveau poser ton regard sur ton évoli.

-Penses-tu que les pokemon "enfermés" soient vraiment malheureux ? Les anti pokeball mettant souvent ça en avant, le bien-être des pokemon. Mais je n'ai pas réellement l'impression que ça ait un impact. Si un pokemon reste avec nous, même dans un ball, c'est parce qu'il le veut non ?

Bien entendu, au sein même de la milice, il y avait différents avis. Certains plus extrémistes que d'autres, moins portés sur la diplomatie. Comme d'autres pouvaient être totalement ouverts à la discussion. Certains des pro pokeball devaient grossir le trait des interventions de la milice, pour la discréditer. Tu t'étais jusque là tenue à l'écart des villes avec la loi en place, impossible pour toi de te faire ton propre avis sur eux.

Tu déclina la proposition de reprendre quelque chose. Dans ta tête germait déjà l'idée d'aller à la rencontre de la milice. Cette question de la capture attise ta curiosité. Et tu es réellement préoccupée par les points soulevés pour justifier les lois. Le bien-être des pokemon, le lien entre la créature et le dresseur. Vas-tu voir une différence notable chez vivaldaim, que tu as juste convaincu de t'accompagner ? Tu es curieuse du phénomène.

Mais vivaldaim n'a rien de très dangereux. Du moins, comparé à d'autres créatures. Même évolué, il restera facile à laisser en liberté. Dans ton équipe, il y en a que tu ne laisserai pas dehors. Draby qui mort tout ce qui passe, Ignis et son caractère trop explosif. Cependant, Mathias a raison. Les aurais-tu pris avec toi si il n'y avait pas eu de pokeball ? Les aurais-tu élevés différemment ? Cette discussion t'amène à repenser de nombreux points.

-Tu as sûrement raison... Mais que faire alors des évolutions ? Certains pokemon sont inoffensif bébés, mais l'évolution peut les amener à représenter un danger. Faudrait-il donc les empêcher d'évoluer ? Repousser un pokemon voulant venir avec nous, sous prétexte qu'il peut être dangereux ? C'est une question compliquée...

Question qui aurait du être traitée plus longtemps dans la région, au lieu de brutalement imposer des lois. Il y avait tant à réfléchir pour approuver ou non l'utilisation des pokéball. Pour commencer, tu vas surveiller comment sont les choses avec vivaldaim. Voir si des changements notables se font observer. Et peut-être, par la suite, utiliser d'autres méthodes que la pokéball. Voir enlever la ball de l'équation avec certains de tes pokemon.

En premier lieu la pokéball forçait. Tu restais persuadée qu'une partie de la capture venait d'une volonté du pokemon. Et que si il ne voulait vraiment pas, il pouvait s'enfuir. Mais tu commençais à penser qu'en effet le lien était plus fort en dressage. Peut-être que le réinstaurer dans la société aurait du bon. Même si tu restais pour laisser le choix à chacun sur la technique de capture. Les gens seraient plus tolérants et à même de changer, si on ne leur imposait pas.

-Un peu plus tôt dans la journée, j'ai sauvé un pokemon blessé. Je n'aurais pas eu le cœur à l'enfermer, alors je l'ai convaincu de m'accompagner pour le soigner. C'était un peu étrange d'utiliser cette méthode, mais j'ai l'impression d'avoir tissé quelque chose de spécial avec lui.

C'était très différent, de ne pas avoir lancé de pokéball. De se dire qu'il allait toujours rester à tes côtés. Mais après tout, tu avais bien toujours Ellen avec toi. Et elle, impossible de la rentrer dans sa ball. Tu n'en avais de toute façon aucune envie. Sa présence t'était bien trop indispensable.

-Merci pour cette conversation, tu m'as donné beaucoup à réfléchir. Et c'est agréable d'avoir quelqu'un de suffisamment ouvert sur le sujet.

Pour avoir déjà entendu des personnes un peu plus fermées, la discussion pouvait vite tourner au vinaigre. De la réflexion que tu venais d'avoir, tu pris une décision. Ellen avait-elle vraiment besoin de sa pokéball ? Probablement pas. Votre lien était devenu fort, depuis le temps. Mais tu avais envie de l'éprouver, et lui donner un choix qu'elle n'avait jamais eu jusque là. Sortant la ball de ton évoli, tu la fis rentrer quelques secondes, avant de la relâcher totalement.

Tu voulais avoir une preuve que votre relation ne tenait pas qu'à une pokéball.

La question était bien trop vaste et complexe pour être traitée en une seule conversation. Il y avait tant de choses à prendre en compte pour se faire un avis dessus. Mais parler avec Mathias t'avait déjà apporté de nombreuses pistes de réflexion. Pour essayer de comprendre et trouver ce qui serait le mieux pour toi et tes compagnons. Les deux méthodes de capture étaient-elles compatibles ? Est-ce qu'il n'y avaient pas certains membre de ton équipe qui nécessitait une pokeball ?

Des interrogations auxquelles tu allais trouver les réponses, plus tard. Tu salua Mathias une fois qu'il eut fini sa boisson. Te promettant de repasser un jour par Parsemile pour lui rendre visite. Sans le savoir, il t'avait aidé. Pour mieux appréhender la suite de ta relation avec vivaldaim. Ton premier pokemon obtenu sans l'aide d'une pokeball. C'était une sensation autrement différente de celle d'une capture classique. Une relation qui se rapprochait un peu, à ton sens, de celle avec Ellen.

Ton évoli ne rentrait jamais dans sa ball. Il n'y avait aucun intérêt à la garder. Votre lien ne tenait pas qu'à ça, et tu avais besoin de le constater. Ellen resta quelque secondes immobile, à fixer tantôt son ancienne ball, tantôt sa dresseuse. Puis elle sourit, de ce qui semblait être un sourire moqueur.

-On a vécu trop de choses ensemble pour que je parte maintenant. Comment ferais-tu sans moi hein ?

Fière, comme à son habitude. Le petit boîtier de translation brillant autour de son cou. Ton évoli restait fidèle à elle-même, pokeball ou pas.

-Tu as raison, je serais bien incapable de m'en sortir sans une petite peste pour veiller sur moi.

La boule de poils sauta dans tes bras, faussement vexée par l'appellation. Même si elle savait ô combien tu disais vrai. Quoique son caractère s'était amélioré ces derniers temps. Elle ne grognait plus sur les inconnus.

Maintenant que cette question était réglée, tu étais plus sereine. Il fallait prendre des nouvelles de vivaldaim. Et à se guérison, tu rejoindrai la base néo plasma. Tout en profitant de la ville en attendant.