des retrouvailles familiales

Durant tout le voyage, Maria s'était agitée dans tous les sens. Elle voyageait pour la première fois, n'avait jamais pris l'avion. Se voit aussi haut dans le ciel était impressionnant pour une enfant. Sachant qu'il y avait beaucoup à emmener, tu n'avais voulu imposer ça à tes pokemon. Ainsi le trajet s'était fait de façon classique, d'abord par avion puis taxis. Difficile de vraiment voir le paysage, mais mieux valait ne pas arriver trop tard.

Parmanie était une charmante petite ville, connue notamment pour son parc safari. De nombreux pokemon rares s'y cachaient, il attirait les collectionneurs. Ça pouvait également être dangereux, car moins habitués aux humains. Si Maria se montrait curieuse des lieux, elle n'irait certainement pas seule. Surtout pas sans pokemon. Meloetta veillait de loin, tu la préférais cachée.

Tu suivis Solange à travers les rues de la ville, c'était elle qui connaissait le mieux les lieux. Même si ils avaient un peu changé après le passage des rocket. Le parc notamment, mais aussi celui accueillant les shitai, était désormais fermé. Règle instauré par les sauveurs au pouvoir. Tu n'avais pas de réel avis dessus, mais ça ne te semblait pas une mauvaise chose. Du moins, leurs actions ne montraient pas de menace pour l'instant.

Solange finit par frapper à une porte, puis entrer, annonçant joyeusement son arrivée. Une vieille
dame vient l'accueillir, avec une chaleureuse embrassade. Sa mère sans doute.

-Bonjour madame, je m'appelle Eirin. Je suis la fiancée de votre fille.

Elle ouvrit de grands yeux à cette nouvelle. Une surprise visiblement. Vous alliez avoir beaucoup de choses à lui raconter, à elle et son père. De toute façon, vous étiez là pour au moins une semaine, le temps des fêtes.

Tu rencontrais pour la toute première fois les parents de Solange. Et tu savais exactement pourquoi. C'était un moment difficile pour tout le monde, une légère tension restait palpable. Ils vous firent cependant un bon accueil, la chambre d'amis préparée pour votre arrivée. Avec un matelas rajouté en urgence, en apprenant la venue d'une enfant également. Pour eux qui imaginaient une petite sœur ou du baby-sitting, la chute fut rude. Très rude. Cette tête blonde était la fille adoptive de leur progéniture.

Légèrement gênée, tu resta assez silencieuse lors du repas. Maria ne prononça pas un mot, sentant le malaise planer. A tel point que tu finis par la prendre hors de table, pour l'emmener dans votre chambre. La pauvre petite ne savait pas du tout réagir devant une telle situation, même Meloetta ne pouvait la guider.

-Dis maman, pourquoi ils ne nous aiment pas ?

-C'est un peu compliqué à expliquer, mais il y a des gens qui n'apprécient pas les couples de même sexe.

-Mais c'est idiot non ? Vous vous aimez quand même ?

-Bien sûr, j'aime Solange de tout mon coeur, et je sais que c'est réciproque. Malheureusement il y aura toujours des gens que ça dérangera.

Elle sembla réfléchir un instant à tes paroles.

-C'est vrai qu'à l'école certains se moquent, ils disent que ce n'est pas normal d'avoir deux mamans.

Malgré leur jeune âge, les enfants savaient très bien se montrer méchants entre eux. Tu n'étais pas étonnée d'apprendre que Maria subissait des moqueries. Impossible de changer la situation cependant tu n'allais certainement pas quitter Solange pour plaire à une minorité. Alors tu souris, en caressant la tête de ta fille.

-Si ça recommence, rappelle leur que au moins tu as les meilleurs mamans du monde !

Du moins, vous essayiez de l'être. Élever un enfant n'était pas facile, aucun guide n'existait pour ça. Chacun faisait à sa manière, celle qu'il pensait être la bonne.

-Si tu jouais un peu avec Meloetta et les autres en attendant que Solange arrive ?

La petite acquiesça avec joie. En dépit de son jeune âge, elle montrait un réel talent pour diriger des pokemon. Tu la voyais bien future dresseuse, éleveuse ou coordinatrice. Ou tout ce qu'elle voulait. Seule elle déciderait de son chemin.

Tandis que tu allais dans la chambre avec Maria, Solange resta seule avec ses parents. Ils avaient besoin d'un peu de temps pour discuter tous ensemble, rien d'étonnant. Surtout au vu des nouvelles apprises pour les parents. Leur fille déjà sur le point de se marier ? Quel choc. Notamment à cause de leur fermeture sur les couples de même sexe. Ils n'appréciaient pas la voir avec sa fiancée.

Mais que pouvaient-ils y faire ? Assis à la table, Solange parla la première. Faisant preuve d'une assurance nouvelle.

-Papa, maman, je sais que ça vous choque. Je sais que vous n'approuvez pas mon choix, mais mon cœur a parlé. C'est elle que j'aime, et avec qui je veux passer ma vie. Elle me fait sourire tous les jours, j'ai besoin d'entendre son rire, de la savoir heureuse. Je l'aime, tout simplement.

Rares étaient les fois où elle s'ouvrait autant. Ses parents le savaient, émus.

-Alors... S'il vous plaît, je ne vous demande pas d'accepter, je sais que c'est dur pour vous. Mais j'aimerais au moins avoir votre soutien, ça signifierait beaucoup pour moi.

Ils ne surent quoi dire. Bien sûr, jamais ils n'arriveraient vraiment à se faire à l'idée. A la voir dans un couple sans homme. Avec une fille non biologique. Mais son discours touchait les deux. Ainsi, la réponse coula sur le même ton.

-Solange, sache que tu nous rends tellement fiers. Tu es devenue une belle jeune femme et une éleveuse talentueuse, comme dans ton rêve. C'est vrai que nous désapprouvons votre mariage, cependant compte sur notre présence... Et notre bénédiction ce jour là.

Ses parents avaient des idées vieillottes, des traditions ancrées, mais ils étaient de bons parents. Pour rien, rien ne valait plus que le bonheur de leur fille. Si elle s'épanouissait ainsi, alors ils respectaient.

Le lendemain, l'ambiance était bien moins tendue. Les parents de Solange acceptaient enfin ta présence, et celle de Maria. La petite eut droit à des embrassades de ses grand parents, toute heureuse. Quand à toi, ils s'excusèrent de leur comportement, et tu ne leur en voulus pas. Tu comprenais que ce soit dur à voir pour des personnes aux mentalités différentes. Anciennes. La tension restait désormais du passé.

De leur part, tu reçu même un petit cadeau de noël en retard.

-On nous a dit que tu aimais les évoli.

C'était un livre de photos, d'évoli et sa famille. Les photos étaient d'artistes différentes mais tous reconnus, toutes magnifiques. Tu les remercia chaleureusement pour le cadeau, ça valait beaucoup pour toi.