Les clauses du contrat

Le plan de Damian commença à se répandre parmi la nouvelle troupe. Une mutinerie ? C'en était là une bonne idée. L'un des individus proposa de s'en prendre au supérieur une fois sur la route. Qui sait combien d'agents se trouvaient dans la "caserne". Une fois en déplacement, il serait plus simple d'agir. Ce n'était pas bête. A croire que personne n'y avait pensé auparavant.

La nuit passa. Certains avaient retrouvé l'espoir. D'autres ne parvenaient pas à dormir, par peur de se réveiller à nouveau en prison. Le traumatisme était présent. Personne ne se remettait vraiment de ce qu'il s'était passé.

Le réveil se fut tôt, comme à l'accoutumée. Au réfectoire, un petit-déjeuner complet fut servi à chacun. Pain beurre confiture, lait, café, thé, et même des jus de fruit. Un vrai petit-déj de champion, pour une journée de servitude efficace ! Une fois achevé, tout le monde fut appelé à se présenter dans le garage. A chacun fut distribué le fameux fouet des Rocket. Une arme supplémentaire offerte à tous les sbires. "Vous en aurez besoin ..." fit le superviseur avant d'inviter tout le monde à entrer dans l'autocar. Toute la troupe pouvait y tenir. Chacun s'asseyant deux par deux dans les sièges du véhicule. Trois agents entrèrent dans le véhicule, tandis que le superviseur restait sur place. Aujourd'hui, il avait de nouvelles recrues à former. Si les mutins essayaient d'interroger un agent supérieur, ce ne serait certainement pas celui-là.

Le bus démarra et à travers les fenètres, les membres de la troupe Rocket nouvellement formées purent apercevoir les immeubles d'une ville. Certains reconnaîtraient la ville de Safrania. Derrière eux s'étendait une tour imposante. C'était là qu'ils se trouvaient. La tour de Combat. Cela expliquait les combats organisés. Le bus eut tôt fait de rejoindre la route 8. Bien qu'habitée par des rocheuses, la route laissait place à de nombreuses prairies. Le terrain était plat et le véhicule avançait à très vite. Il était facile de comprendre que la mission se déroulerait du coté de Lavanville. Les organisateurs n'expliquèrent rien durant la première moitié du trajet. Puis soudain, en plein milieu de la route, le bus s'arrêta.

"On fait une pause. Tout le monde descend."

Fit l'un des chefs d'équipe. Cela faisait une bonne heure et demie que le bus roulait. Il était trop tôt pour être fatigué. A croire que les Rockets aimaient choyés leur subordonnés. Les chefs s'assurèrent que tous descendirent du véhicule.

"Avant de vous expliquer la mission, on va faire une petite séance d'entraînement au fouet."

Tout le monde fut obligé de participer. Le chef n'exprimait aucune sympathie, mais il était clair. Il fallait simplement lever le bras, tourner légèrement le corps, puis agiter le fouet en avant d'un geste vif. Le bruit de claquage qui accompagnait le fouet faisait fuir les Pokemon sauvages aux alentours. L'exercice dura une bonne vingtaines de minutes. Personne ne devenait un pro du fouet en ce court laps de temps. Mais cela suffirait.

"Bon, maintenant, nous allons passer à un exercice plus pratique. Mais tout d'abord ..."

Le superviseur fit apparaître trois Pokemon. Un Machoc, un Machopeur et un Mackogneur. Tous les trois ne semblaient pas commodes. Un mauvais pressentiment se fit ressentir.

"Moi et mes collègues avons entendu une histoire très intéressante ce matin. Alors comme ça, votre nouveau statut ne vous conviendrait pas, et vous souhaiteriez nous ... "interroger ?""

Le Machoc s'approcha discrètement d'Hitashi tandis que le chef parlait. Il attrapa le poignée du garçon. Sa prise était ferme et violente. Un bruit de craquement se fit entendre. Le Pokemon venait de briser le poignet du jeune garçon. La douleur lui monta à la tête immédiatement. Personne ne l'avait prévenu, et ce geste choqua tout le monde.

"A la Team Rocket, nous apprécions les esprits stratégiques et prêts à la trahison. C'est une marque d'ambition. Sauf quand elle se retourne contre nous. Nous honorons ton initiative d'esprit et ton sens de l'équipe jeune homme. Tu feras bientôt un excellent leader. Je te nomme sous chef d'équipe."

Hitashi venait de recevoir une promotion dans la violence. La douleur devait être si vive qu'il ne devait entendre qu'à moitié les propos du chef. Ce dernier, ne sourcillant même pas à ce que son Machoc venait d'infliger à ce garçon, continua :

"Cependant tu donnes ta confiance trop généreusement. N'oublie jamais que les murs ont des oreilles, et que l'ambition personnelle est l'ennemi de l'équipe. Cela mérite une punition à toi, et à ta troupe. Cinq coup de fouets chacun. Mais je suis magnanime, et je laisse choisir. Tous les membres de ta troupe reçoivent la punition. Ou tu départages à ton souhait les coups de fouet selon les membres de ton équipe. Vous allez avoir l'occasion d'exercer sur tes cibles vivantes. Un bon entraînement avant la prise de terrain qui vous attend."

C'était comme ça que les Rockets formaient leur recrue. Trois agents de la troupe furent invités à se reculer.

"Vous trois, vous êtes exempté d'exercice."

Il n'était pas difficile de comprendre pourquoi. Ces trois agents, pourtant victimes, avaient été répété le plan aux supérieurs. A présent, ils ne regrettaient pas leur choix. Ils échappaient aux représailles. Et en vue des Pokemon imposants de leur superviseur, ils n'auraient eu aucune chance. A présent, c'était à Hitashi de décider.

Modération SVP :
Hitashi, à toi de choisir. Toute la troupe se prend cinq coups de fouet, ou tu départages les coups à ton aise. Disons que vous êtes sept personnes subissant la punition, cela fait 35 coups de fouet.
(Désolé de ne pas vous avoir donné l'opportunité de votre mutinerie. Je comptais aborder justement le coté de la rebellion des nouvelles troupes, Hitashi, tu m'en as donné l'occaz).

Sheiffy, tu peux faire parti du trio ayant révélé au superviseur le plan de mutinerie (et donc être exemptée de punition).

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Jon :


Sheiffy s'était approchée de Jon. Ce dernier ne l'avait pas vu approcher. Son esprit était vide de toute pensée. Il ne savait pas quoi dire, ni faire. Pour le moment, il n'avait pas d'autres choix que de suivre le mouvement. Il était désespéré. La jeune demoiselle semblait soucieuse de l'état de l'amnésique. Il ne la regarda pas. Mais il l'écoutait. Elle était dans la même situation que lui. Elle avait eu l'habilité de contenir ses émotions, et de mentir. Elle obéirait tant que cela serait nécessaire. C'était la seule solution. Et elle ne devait pas être la seule. La troupe avait été enlevée. Après ces longues heures d'enfermement, tous étaient conscients que le mensonge était la seule solution. Jon avait été trop stupide pour en faire autant.

Il finit par la regarder. L'un de ses yeux était à demi-fermé, boursouflé par la violence reçue. L'oeil vert encore ouvert dévisagea la jeune fille. Elle était plus jeune que lui. Elle aussi avait subie l'enfermement. Il finit par ouvrir la bouche :

"Garde ça pour toi. Sois prudente."

Il comprenait le besoin de la jeune fille de créer des amitiés. Mais Jon était méfiant. Tous ses collègues devaient avoir atteint un état de stress élevé. Qui sait ce dont l'être humain était capable arrivé à un tel niveau. Jon se retourna ensuite. Il s'éloigna, et alla s'allonger sur son lit. Il resta immobile. Il n'avait pas le coeur à s'amuser, ni à boire, ni à manger. Il ignorait où et comment il finirait. Sans passé et avec un tel avenir, il se sentait totalement perdu. Si encore Henry était à ses cotés.

*Où peut-il bien être ?*

Henry avait été jusqu'ici son seul lien au passé. Il avait été une présence réconfortante. Depuis, le jeune homme se sentait dénudé et sans protection. La soirée passa, sans encombre. Jon entendit parler du plan d'Hitashi. Un membre de la troupe lui en parla. Jon dévisagea celui ou celle qui évoqua le plan. Il n'en dit mot. Il n'avait pas la force de partager quoi que ce soit. Pourtant, il fit un léger signe de tête. Il acquiesça, en guise de compréhension et d'acceptation.

La nuit passa. Elle fut terriblement longue. Malgré sa fatigue, l'amnésique ne trouva pas le sommeil. Son dos le brûlait, et la situation l’empêchait de dormir. Il avait perdu espoir et il ne se rattacha qu'à une chose, le plan d'Hitashi. C'était sa seule lueur d'espoir. Si cela échouait, il envisageait de mettre fin à ses jours. La pression devenait trop forte.

Au petit matin, il s'approcha de Sheiffy. C'était la seule personne avec qui il avait eu un échange réel. La présence de cette jeune fille innocente le réconfortait. Il lui demanda, gêné :

"Tu peux m'aider ... j'ai trop mal."

Il lui demanda, presque suppliant, si elle pouvait lui étaler une crème désinfectante sur le dos. Il avait essayé seul hier, et ce fut un calvaire. Les plaies étaient encore ouvertes sur le dos du jeune homme. Les marques étaient rouge sang. A la vue de ces blessures, quiconque pouvait craindre de subir le même sort que Jon.

Modération SVP :
J'interromps la partie Jon ici, je compléterais avec le prochain post. Sheiffy, à toi de voir si tu acceptes d'aider Jon ou non. La vue de ses cicatrices peut-être une raison qui induit ton désir de trahir Hitashi, ou non. Si tu aides le jeune homme, il te remercie sans sourire, mais son ton est sincère et rempli de gratitude.

Modération:
Hitashi épargne donc Noky et Jon.

Le choix fut fait. Hitashi épargnait donc deux membres de l'équipe. Sheiffy et Jon ne seraient pas fouettés. Au moment de lancer la punition, le superviseur reprit la parole :

"Bon, vous êtes cinq et cinq. Vous cinq, vous allez prendre votre fouet, les autres, retournez-vous."

Même si Sheiffy et Jon échappaient aux coups, ils venaient d'être désignés pour infliger la punition aux autres. Les trois traîtres devaient se joindre à eux pour asséner les frappes. Chacun devait fouetter un membre de l'équipe désignés par le superviseur.

"Toi, lui. Et double dose."

Bien entendu, Sheiffy fut désignée pour fouetter Hitashi. Il avait bien vu qu'un lien de confiance se créait entre les deux. Le superviseur tenait à leur rappeler sans cesse qu'il était vain. Tous évolueraient en se détestant les uns les autres.

"Et que je ne te prenne pas à minauder. Sinon je me charge de la punition, et il n'y aura pas de dispense cette fois."

Ce n'était pas la première fois qu'une telle punition était assénée dans une troupe. Et il savait que certains individus feignaient de donner les coups, par compassion. Depuis, il trouvait de nouveaux moyens pour "motiver" ses troupes. Bientôt, le fouet serait comme un nouveau bras pour ces recrues.

La punition commença. Les trois traîtres donnaient les coups. Mais deux d'entre eux semblaient amèrement regretter leur position. Ils avaient trahi parce qu'ils ne croyaient pas au plan. Ils ne voulaient pas mourir. Mais ils n'avaient jamais voulu en arriver là. Au fond d'eux, ils espéraient être loin lorsque la punition serait donnée. Ou pensaient naïvement que seul l'instigateur serait puni. Jamais ils n'auraient cru devoir violenter ces gens aussi victimes qu'eux même. Le troisième ne regrettait rien. Il échappait aux coups. S'il n'aimait pas devoir infliger ces coups, il se répétait qu'il avait été plus intelligent que les autres. Au final, il s'en sortait mieux que les autres. Tant pis pour eux de ne pas avoir été assez malin. C'était la loi de la jungle.

La punition s'acheva dans les cris et les larmes. Le superviseur, ignorant tout de ces douleurs, enchaîna.

"Bon, j'imagine que vous avez compris que la rébellion a un coût. Mutinerie et désertion sont deux mots que vous devez apprendre à repérer. N'hésitez pas à venir me voir si vous entendez quiconque évoquer ce mot. Autrement, vous paierez votre silence ou votre ignorance."

Le ton était donné. Tous les membres de la troupe étaient otages. Si un seul individu cherchait à fuir ou à se rebeller, il exposait tous ses camarades. Tous des victimes potentielles de la violence de la Rocket. Poussé par l'instinct de survie, les trois traîtres avaient compris comment s'en sortir. Obéir aux Rockets.

"A présent, voilà votre ordre de mission. Nous nous rendons à Lavanville où le gouvernement a décidé de moderniser la Tour. Fini le cimetière, l'architecture servira à la création d'une nouvelle tour radio. La culture du Kantô n'aura plus rien à envier à celle du Doublonville. Nos citoyens nous remercieront. Cependant, nous nous attendons à devoir faire preuve à des poches de résistance. C'est pourquoi vous êtes là. Vous allez devoir calmer tout ce petit monde."

HRP : Bon, vu que je pars en vacances dimanche en Alaska, je lancerai la mission à mon retour (sauf si vraiment j'ai des moments de creux, et une connexion internet. Dans ce cas, je lancerai la suite.) N'hésitez pas à profiter de ce laps de temps pour discuter sur la route menant à Lavanville.

Jon :

"Merci."

Fit Jon à Sheiffy après qu'elle l'ait soigné. Ca avait été un moment douloureux, mais à présent, il se sentait un peu mieux. Il avait le sentiment que ses blessures avaient été traité adroitement. Bien mieux que lorsqu'il avait voulu se soigner seul. A présent, le garçon était entouré de bandes et de pansements. Il ressemblait à une demi-momie.

Il s'étonna d'engloutir le petit-déjeuner proposé par les Rockets. Il était affamé. Jon était grand, et après ce qu'il avait vécu, son corps lui réclamait de l'énergie. Il en aurait besoin pour la suite. Dans le bus, le garçon se retrouva assis à coté d'un inconnu de la troupe. Ils ne se dirent mot, chacun préoccupé par sa propre situation. Pourtant, cette dernière était commune. Observant par la fenêtre, Jon vit des immeubles et des maisons. Depuis le début, il se trouvait dans une ville. Il devenait fou en sachant que tous ces citoyens vivaient, ignorant de ce qu'il se passait à deux pas de chez eux. Le garçon se surpris à les haïr de cette ignorance. Il était constamment habité par des sentiments négatifs.

Il s'endormit. Il était épuisé par sa nuit blanche et par tous ces événements d'une violence inouïe. Le transport le berça suffisamment pour lui offrir un léger temps de repos. Le réveil n'en fut que plus dur. C'était l'heure de prendre une pause, et de s'entraîner. Jon jeta un oeil vis-à-vis de ses camarades. Maintenant était l'heure de la rébellion. Un fouet avait été confié à chacun. Le même instrument qui lui avait causé de si vilaines blessures. Jon devait apprendre à manier cette arme. Un jour, il serait le tortionnaire. Et peut-être plus tôt qu'il ne le pensait. Il jeta de nouveau un oeil en direction d'Hitashi. Il n'attendait qu'un signal, et il lèverait la main en direction du superviseur. Mais était-ce le bon moment ? Il resta patient et exécuta l'exercice. Il se débrouillait plutôt bien. Mais chaque frappe lui faisait un mal de chien. Il était loin d'être guéri ou en état d'aller en mission. Mais cela, les Rocket s'en moquaient bien.

Puis, tout s'enchaîna. Le superviseur révéla que le plan de mutinerie avait fuité. Et cette prétendue pause était une excuse à la punition. Lorsqu'il révéla ses Pokemon, Jon ravala sa salive. La troupe n'auraient eu aucune chance contre ces Pokemon tout en muscles. Ils n'avaient sous la main que des Nosferapti et des Rattata. Le plus petit des Pokemon brisa le poignet d'Hitashi. Tous se retournèrent vers lui, surpris par le cri du garçon. Personne ne bougea, terrorisé par cette situation.

Jon écoutait le superviseur. Son discours était effrayant. C'était l'ambition poussée à son paroxysme. La compassion n'avait pas lieu d'être chez les Rocket. Et ils allaient le prouver. Hitashi était nommé chef d'équipe. Pour avoir mené une rébellion, tous les membres de la troupe seraient punis. Tous, même deux individus qui n'avaient rien entendu de cette histoire. Seuls trois recrues furent invitées à se reculer. Jon les dévisagea, emplis de colère et de haine. Il ne devait être le seul. Ils avaient été trahi. Ces trois recrues avaient usé de lâcheté afin d'échapper aux représailles, quitte à sacrifier le reste de la troupe. La tête de l'amnésique commença à tourner. Il se souvenait de la douleur des coups qu'il avait reçu. Il ne voulait pas revivre cela. Il ne s'en relèverait pas, c'était certain. Il eut de la chance.

Si les Rocket avaient décidé de tuer la compassion, ils avaient échoué. SHeiffy prit la défense de Jon. Elle parvint à convaincre Hitashi de l'épargner. Elle était plus jeune que lui, pourtant, le jeune homme était décontenancé par le courage de la jeune fille. Personne n'avait osé dire mot. Mais elle avait osé prendre la parole pour le défendre. Un instant, Jon crut se laisser débordé par ses émotions. Le geste de Sheiffy l'avait ému aux larmes. Elles ne coulèrent pas, mais il les retint. Hitashi accepta. Jon et Sheiffy étaient épargnés.

*Elle n'aurait pas dû.*

Il le pensait vraiment. Il n'avait rien de spécial. Il avait juste été trop stupide pour tenir tête aux Rocket. Pourtant, il ne pouvait s’empêcher d'être reconnaissant. Il la regarda et ne dit mot, encore une fois. Mais son oeil valide était à nouveau empli de cette gratitude. Les Rocket mirent vite fin à cet échange. L'heure était à la punition. Le superviseur profita du fait que la moitié de la troupe ne recevait pas de coup. Ils étaient désignés pour infliger les coups. Jon échangea un regard avec Sheiffy, et regarda Jon. Il était médusé par la cruauté de ces agents. Sheiffy devait fouetter Hitashi. Dix fois, et non pas cinq. Jon se rapprocha d'elle et du superviseur :

"Je vais le fouetter ... elle n'a pas à..."

"A ta place toi !"

L'agent le repoussa du bras. Il était un peu plus petit que Jon, mais ce dernier était trop faible pour lutter contre l'agressivité du superviseur. Il manqua de trébucher en arrière.

"Ne force pas ta chance toi. Encore un coup comme ça et on t'achève."

"...Dés...olé."

Ces mots sortirent de la bouche de l'amnésique. Il se sentit écorché par ce mot, mais ce fut plus fort que lui. Il se sentait réellement en danger. Son instinct de survie avait parlé à sa place. Il se releva, et suivit les consignes, sagement. Lui aussi devait asséner dix coups à sa victime désignée. Jon leva le bras, et frappa. C'était un garçon plus jeune que lui qu'il frappait. Ce garçon avait également été enfermé et enrôlé de force. Il cria et pleura à chacune des frappes. C'était horrible. L'amnésique se détestait de devoir agir de la sorte. Il se demandait ce qu'il était en train de faire. Il souhaitait se réveiller de ce cauchemar. Mais c'était la réalité. Au huitième coup, sa victime était à genoux, épuisée par la douleur. Jon voulait s’arrêter et jeta un œil vers le superviseur. Son regard lui ordonna de finir la punition. Il frappa encore deux fois. Il avait envie de vomir de dégoût et était à deux doigts de craquer. S'écrouler et pleurer aurait été une solution, une réaction de défense, et un abandon. Mais il continua. L'instinct de survie était plus fort. Les enseignements rentraient. C'était chacun pour soi.

Une fois la punition achevée, Jon baissa son bras. Il était exténué. Le pauvre garçon resta immobile un instant, assommé par la douleur. Puis Jon le vit. Sa victime le regarda, et l'assassina du regard. L'amnésique avait été le tortionnaire et aux yeux du fouetté, Jon ne valait pas mieux que tous les autres membres de la Team Rocket. L'amnésique n'osa pas s'excuser. A nouveau, son regard en disait long.