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De profundis - Eva (keur)

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Message  Invité Mar 1 Nov - 22:23



De Profundis


Jadielle - Soir - Kanto





Le trajet dans les voitures banalisées se fait sans encombre, et dans un silence qui se veut pesant. Du moins, jusqu'à ce que Stanislas, laissé en compagnie d'Eva Mayer sur le siège arrière, quand le commissaire et l'un des officiers sont chargés de les conduire, décide de briser la chape de glace qui s'est soudainement abattue dans l'habitacle.

" Je suis content que nous vous ayons trouvé. Je suis troublé de savoir mon frère impliqué dans des enquêtes. Je dois avouer que vous êtes une personne courageuse, altruiste... et chanceuse. Échapper à ces gangsters... En compagnie de mon pauvre frère. Croyez-moi, c'est une chance inouïe. "

Les bras croisés sur les genoux, le vieil homme ne regarde pas Eva, mais plutôt la route, droit devant lui.

" Je ne sais trop si vous avez pu le constater. Mais c'est un fait : mon frère est une personne... dangereuse. Pas dans le sens commun où on l'entend. Il est fou. Il n'a pas vraiment conscience de ce qu'il fait. Mais il est malade, et nous devons le soigner... ou tout du moins faire en sorte qu'il ne puisse pas nuire. "

Cette fois, il se tourne vers elle et lui sourit à nouveau. De ce même sourire triste.

" Je suis certain que vous comprenez. J'ai confiance. J'ai toujours eu confiance en la police. "

La cours de la gendarmerie de Jadielle n'est pas bien grande. Ils ont tôt fait de la traverser, pour rentrer par la grande porte dans le bâtiment gardé. Toutes les fenêtres ont ici leurs barreaux, et les cellules sont en sous-sol, comme le veut la tradition. Les Pokémon, quant à eux, sont tolérés, uniquement dans leurs Pokéball. Précautions obliges, elles sont remises aux policiers à l'entrée. Pourtant, Drogan ne prend même pas la peine de le rappeler à la jeune femme. Il la sait Ranger, et cela lui suffit pour penser qu'elle n'a pas besoin d'un chaperon. Il se contente donc d'introduire Mayer, Lannysser et le docteur Chagel dans les bureaux. Même à cette heure tardive, on s'active encore ici. On ne prête pas vraiment attention aux nouveaux venus, sinon de brefs et polis "bonsoir" affairés.

" Bien. Tout d'abord, voici l'affaire qui nous concerne aujourd'hui. Monsieur Archibald Lannysser est suspecté d'avoir attaqué et blessé trois personnes, ainsi que monsieur Stanislas Lannysser ici présent, qui bien heureusement s'en est mieux sorti que les autres. Les faits se sont déroulés il y a moins d'une semaine à Céladopole, et le suspect a été arrêté ce matin-même ici, à Jadielle. Il serait hypocrite de dire que la chose fut aisée, car bien que notre forcené semble être handicapé, il s'est débattu avec la rage d'un Rhinoféros... Ce qui explique en partie l'état lamentable dans lequel il se trouve. Le Docteur Chagel a été chargé de sa prise en charge dès lors que monsieur Lannysser ici présent nous a confirmé l'état de déficience mentale dans lequel le suspect se trouve. Un élément qui pourrait s'avérer crucial dans cette enquête. C'est dans le cadre de cette enquête, et de la prise en charge d'Archibald Lannysser que nous vous avons convoqué, mademoiselle Mayer. Vous connaissez la procédure ? Inutile donc de vous ennuyer avec les rappels. C'est le sergent Bonvoisin qui va prendre votre déposition. Il vous posera les questions habituelles. Répondez-y le plus précisément possible. "

Un bonhomme bien rond, son carnet de note en main, sourit à Eva et lui présente le siège qui lui est destiné. Il fait fort bien son travail : il pose donc à Eva les questions relatives à ses enquêtes aux côtés du suspect, ce qu'elle sait de lui et où elle se trouvait au moment des faits. L'interrogatoire, pourtant, peut sembler bien long pour quelqu'un qui ne tient pas en place.

Le bureau de Bonvoisin, fort heureusement, n'est pas hermétique, et ses côtés laissent voir plusieurs choses qui, si elles peuvent intriguer, peuvent aussi bien déranger un esprit qui saurait les déchiffrer. Le bureau du commissaire, au travers d'un store mal rabattu, permet de voir quelques sachets disposés sur une longue table. Au beau milieu, de belle taille, le fût d'une canne en bois se distingue. Elle aurait pu n'être rien de plus alors, car rien ne la différencie tant qu'une certaine autre canne. Une coïncidence, si tant est qu'il en soit, mais celle-ci n'a plus son pommeau. Lequel est disposé tout à côté, d'une façon telle qu'il laisse maintenant dépasser une lame argentée, d'au moins quatre-vint-dix bons centimètres, trempée d'un vermillon déjà sec et dur.

Lorsqu'ils sortent, le commissaire discute avec le docteur à côté de son bureau. Lequel est situé à l'angle du couloir qui mène aux salles d'interrogatoire. Ils se déplacent, Lannysser avec eux, vers la petite pièce qui jouxte la première. Et, au travers d'une vitre sans teint, l'on peut voir un trio d'un genre au moins aussi particulier que celui de la canne.

" D'ici il ne peut pas vous voir, confirme le petit homme chauve, et c'est mieux ainsi. "

Son œil noir s'allume alors quand il lui jette un regard en biais.

" Je ne peux pas vous demander de me raconter votre vie, mais il y a une chose importante... Cet homme répétait votre prénom comme un possédé quand on l'a amené ici. J'ai vu beaucoup de choses attristantes dans ma vie de psychiatre, vous pouvez me croire. Autant que celle-ci ma foi, très peu. "

Sa tête ronde se tourne vers la scène. Deux hommes, qui portent les atours des gens de l'hôpital, tel qu'on peut se les figurer, encadrent un troisième hère, engoncé dans une camisole de force, assis sur une chaise. Le visage à moitié caché par des cheveux filasses et décoiffés où l'on devine quelques mèches grises, l'individu menace à tout instant de s'écrouler sur la table qu'il a sous le nez. Un nez qui dépasse encore de ces crins morts, et qui, quand on daigne le redresser un peu, se retrouve saillir d'un visage si décharné qu'on l'eut cru appartenir, en effet, à un macchabée.

Archibald Lannysser - car c'était bel et bien lui - n'avait plus de lui-même que son nom.


Peut-être y aurait-il un regard, qui seul ne peut s'oublier, même dans les plus noires ténèbres, et tu seras celui-là.

De profundis clamavi ad te,
Eva Mayer.






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Message  Invité Mer 2 Nov - 10:45

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De profundis

Assise à l’arrière de la voiture, Eva restait extrêmement silencieuse, le regard rivé sur l’extérieur, de l’autre côté de la vitre. Elle en avait complètement oublié ses amis, ses invités, tout cela n’avait plus la moindre importance, tout comme sa petite personne. Une seule chose occupait désormais son esprit, enfin disons plutôt quelqu’un : Archibald.

Elle lui en avait tellement voulu au cours de ces dernières semaines, elle s’était tant inquiétée pour lui … et maintenant elle se rendait compte que c’était à juste titre. Si seulement elle s’était donné plus de mal pour le retrouver, peut-être que tout ceci aurait pu être évité. Hélas, il était trop tard pour culpabiliser maintenant, d’autant plus qu’au fond, elle avait fait tout ce qu’elle pouvait, avec le peu d’informations qu’elle avait. Elle-même avait bien failli mourir en mer entre les mains de la Team Aqua au cours de l’été après tout. Archibald avait eut juste moins de chance qu’elle.

Eva était pressée d’arriver au commissariat afin d’en savoir plus sur toute cette affaire, visiblement grave. On n’envoi pas un convoi comme ça, juste pour un vol de petit pain. Elle avait juste envie de retrouver son bien aimé, de savoir ce qu’il lui était arrivé, de s’assurer de sa bonne santé. L’aîné des Lannysser prit la parole et aussitôt, Eva su qu’elle allait le détester. Quel image avait-il dont de son propre frère ? Il parlait de lui comme d’un pauvre handicapé, incapable de se réaliser quoi que ce soit par lui-même. Du moins, c’est ainsi qu’Eva le perçut. La brune ne manqua pas de lui lancer un regard noir, lourd de jugements, mais Stanislas l’ignorait. Il poursuivit son « discours » comme si de rien n’était et la brune se demandait s’il arriverait vivant au poste de police ou si elle l’étranglerait avant.

Enfin, Stanislas daigna se tourner vers elle, il souriait, tout le contraire de la brune à ses côtés.

- Je ne m’avancerais pas à votre place.

On entendait nettement un arrière fond de colère voire de brutalité dans sa voix. Archibald était sans aucun doute étrange, dans son monde, mais il n’était en rien un fou et encore moins une personne dangereuse. Rien que dans son regard on pouvait y lire la douceur même ainsi que l'amour. Il avait été là pour elle depuis ce fameux jour sur ce quai. Elle ne laisserait personne salir son image. Si quelqu’un avait le droit de le faire, c’était elle. Et là n’était pas son intention. Quelques heures auparavant, elle aurait été la première à blâmer Archibald, désormais elle était la première à le défendre.

Dans la voiture, Eva se sentait désespérément seule maintenant. Ces individus, quel qu’ils soient, n’étaient pas de son côté, ni de celui d’Archibald. Elle ne pouvait pas leur faire confiance. Si Archibald avait besoin d’elle, elle serait donc la seule sur qui il pourrait compter.

Remontée comme un coucou, la Ranger descendit de la voiture et fit revenir Mentali dans sa Pokeball. Le chat ne fit preuve d’aucune résistance, ressentant toute la tension chez sa maîtresse.
Moins coopérative que lors des premières minutes, la brune suivit en silence le groupe dans les couloirs. Drogan parlait d’un homme et Eva ne reconnaissait pas en lui Archibald. Comment aurait-il pu agir de la sorte ? C’était impossible. En tout cas, elle était maintenant convaincue qu’il se trouvait ici, sans doute enfermé dans une autre pièce.

La situation était plus grave qu’elle ne l’aurait crue. Prenant conscience de cet état de fait, Eva prit place sur le siège qu’on lui indiquait. Le sergent qui lui fit face fut d’un professionnalisme à toute épreuve. Répondre aux questions relatives aux missions ne fut guère compliqué. Elle ne manqua pas d’ailleurs de redorer le blason d’Archibald, en l’évoquant comme un parfait agent de terrain. Elle affirma sous serment qu’il était quelqu’un de bien, fiable, sincère et d'altruiste. Rien à voir avec la description qu’on lui avait donné. Elle ne comprenait pas comment Archibald aurait pu se montrer violent, du moins sans raison. Tout cela devait être un complot ou une manipulation. Quant-à parler de ce qu’elle savait d’Archibald et de son passé, ce fut autre chose. Eva préféra rester vague, de toute façon elle ne savait rien d’autre que ce qu’il avait bien voulu lui dire.

Au fil des minutes et des questions, l’attention d’Eva se fit plus faible. Son regard fut attiré par des objets sous emballage sur une table, dans la pièce d’à côté. A vu d’œil, Eva cru reconnaître la canne d’Archibald. Il y avait aussi un pommeau, dissimulant une lame tacheté. Merde alors ! La police aurait-elle dit vrai ? Impossible. Il devait y avoir une autre explication.

Répondant aux dernières questions, Eva fut enfin libérée et retrouva les autres dans le couloir. Elle commençait à douter de son propre jugement et détestait cela. Les suivant, elle se retrouva face à une vitre. De l’autre côté, trois individus, dont un assis et sous camisole : Archibald. Eva eut l’impression qu’on lui enfonçait un poing dans l’estomac. Il était à peine reconnaissable. Si seulement elle pouvait croiser son regard … elle saurait en une seule seconde s’il avait réellement perdu la raison et surtout son âme. Le regard ne trompe pas, il est le reflet de l’âme. Archibald était le premier à le dire d’ailleurs. Le psychiatre tenta une approche, plutôt bonne, pour faire parler Eva. Mais la brune resta de marbre.

- Laissez-moi lui parler.

Eva n’avait pas beaucoup d’espoir quant-au fait qu’on réponde favorablement à sa requête. Elle exigeait des choses sans être particulièrement coopérative de son côté. En même temps, le psy devait bien avoir conscience que si Archibald réclamait Eva, c’était sans doute qu’elle était la seule personne pouvant leur permettre de faire avancer l’affaire. A elle, il parlerait.  

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Message  Invité Mer 2 Nov - 19:47



De Profundis


Jadielle - Soir - Kanto





Ce regard pouvait aussi bien être celui d'une Kangourex à qui l'on vient de prendre son petit. Stanislas avait senti le tranchant de l'acier de ce regard-là, comme un couperet de plusieurs kilogrammes qui effleure la peau d'une nuque fragile. Drôle de sensation, pense-t-il en observant le dos de la jeune femme qui s'en va vers le bureau, mais pas désagréable.

Il ne la quitte pas du regard, persuadé qu'il y a quelque chose à attendre, à comprendre. Mais il sent toute l'inimitié qu'elle lui témoigne. C'est presque touchant. Il finit par se détourner et se dirige vers la salle d'observation, silencieux. De l'autre côté du miroir, il scrute le dos voûté et l'écran de cheveux qui cachent maintenant le visage qu'il connaît si bien. Son regard erre, se fixe. On ne saurait pas vraiment mettre d'adjectif sur un tel regard, mais il ne dure qu'un instant.

" Laissez-moi lui parler.

-Je ne pense pas que ce soit bien prudent. Ses dernières réactions ont été pour le moins agressives, et une nouvelle dose de calmant ne serait pas très bonne pour sa santé vacillante. J'appréhende sa réaction si...
"

La moue renfrognée du docteur est sincère et même inquiète. Mais il est interrompu par une autre voix, calme et posée. Réfléchie.

" S'il doit partir pour être soigné, docteur, c'est certainement mieux qu'elle puisse lui parler dès à présent. Mademoiselle Mayer pourra sans aucun doute faire avancer l'enquête. "

Le commissaire regarde Stanislas avec une pointe de surprise, puis, assuré, opine du chef avec gravité.

" Dans ce cas, une courte entrevue est envisageable. Souhaitable, même. Mademoiselle Mayer connaît son métier, elle saura sans doute s'en faire écouter. Docteur, entrez en premier par mesure de précaution. Nous restons à portée en cas de problème. "

Alors on ouvre, avec toute l'application due à une telle décision. Le lourd battant ne grince pas, se contente, comme un majordome s'effaçant, de laisser la silhouette claire succéder au petit homme chauve dans la pièce à l'atmosphère irréaliste.

"Hm-hm. Monsieur Lannysser ? Je vous amène une personne qui souhaite s'entretenir avec vous. Vous la connaissez, semble-t-il. "

Pas de réponse. Est-il mort ? Fait-il semblant de l'être ? Une figure pourtant bien réaliste. Seulement, après un temps infini, passé dans un silence trop cruel pour être anodin, l'intéressé semble émerger d'un horizon si lointain qu'il n'est connu que de lui seul. A sa tenue épouvantable s'ajoute un être ébahi, ébloui par le peu de luminosité qu'offre l'endroit. Il ne sait sans doute même plus où il se trouve, et même, cela ne l'intéresse plus.

" Mademoiselle Mayer." Souffle le docteur à la concernée.

Une mèche devenue presque cendre tombe, lâche et maigre, et le visage aux yeux caves se relève timidement vers celui de cette inconnue qui s'est aventurée dans l'au-delà, figé entre quatre murs. Avant que tous ne puissent envisager de devenir maître de la situation chacun à leur tour, l'ombre humaine les a devancé.

Combien de temps, combien d'éons nous séparent désormais ? Je ne sais pas, je ne l'ai jamais su. Mais est-ce seulement toi ? Ou n'est-ce encore qu'un tourment plus cru, plus vrai, plus terrible ? Ai-je le droit d'y croire ?

" Eha... "

Espoir. Peut-être, encore, dans la brume, indistinct. Comme l'on revient à la vie après avoir erré parmi les morts depuis les tréfonds glauques de catacombes sans issues. Un souffle, empli de triste mélancolie, de pâle grisaille. Puis, l'eau ruisselle, doucement, jusqu'à la raison qu'elle irrigue de nouveau, faisant reverdir une conscience qui n'existait plus qu'en songe.

" EVA ! "

C'est un cri, non, un hurlement, sauvage et dément, inespéré, d'un autre monde. C'est une voix, qui, même brisée, rauque et bancale, trompette comme mille lions rugissants. L'espoir fait vivre, diantre, mais il sait aussi vous animer comme un pantin désarticulé, même quand tout votre corps a jeté l'éponge. C'est ce qu'il advient, quand enfin son regard croise le sien. Les jambes raides et osseuses parviennent par on ne sait quel miracle à soutenir l'édifice précaire, qui se dresse d'un bond, surprenant derechef les deux soignants, pris de court par tant de soudaine réactivité.

" EVAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHR ! "

Il se rue en avant, mais il ne tient pas, bascule en trébuchant avec force maladresse, et les paires de bras, bien plus robustes que les siens, le rattrapent tantôt. Il faut pourtant bien deux hommes forts pour retenir le sac d'os déluré, dont le visage tient plus de l'animal pris au piège que du damoiseau émerveillé. La cage de bandes grises qui l’enserre comme un serpent affamé se tend avec violence sous l'assaut désespéré. L'on tente de lui faire entendre raison, mais sait-on, au fond, ce qu'il en est ? Non, et il n'entend rien, car seul là-bas, près des yeux d'eau pure, est son vrai salut, le seul qui vaille.

" S'il vous plaît, restez calme, d-DOUCEMENT... ! "

BAM. La tête vole dans le visage du pauvre larbin, qui recule en titubant, la mâchoire endolorie. On s'agite, la police s'en mêle et le médecin lance, ferme : " Sédatif ! " Ce que l'on apporte. L'aiguille est plantée comme l'on peut, jusqu'à la garde, tandis que l'Archibald, maîtrisé, gît à terre, agité de spasme - ou, peut-être bien, de sanglots, on ne sait plus. Il veut se battre encore, mais ne le peut pas.

" EVAAAA-HAaAAAaaAaAAAAAaAhrrrg...!!! "

Dans la prunelle étrécie par la rage et la peur, vient rayonner l'appel déchirant d'un loup qui hurle à sa Lune insaisissable. Ses épaules s’affaissent enfin, la drogue lui retire ses dernières forces, et on le lâche, car il n'est plus qu'une loque face contre terre, les yeux vitreux, tournés pourtant vers un autre qu'il veut revoir encore, toujours, jusqu'à la toute fin.

Ne me laisse pas, ange des cieux. J'ai revu la lumière. Je ne veux plus. Ne les laisse pas me prendre, ne les laisse pas m'emporter.


Je t'en supplie.






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Message  Invité Ven 4 Nov - 14:14

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De profundis

Il n’y a rien de plus difficile et insupportable en ce monde que de se sentir impuissant. C’était justement le cas d’Eva à cet instant. Elle se sentait complètement démunie, du bon côté de la vitre. Archibald n’était plus que l’ombre de lui-même. Quelle épreuve avait-il donc bien pu traverser pour en arriver là ? Eva doutait que tout cela ait un rapport avec la Team Rocket ou les Shitai, ça ne collait pas. Ce n’était pas dans le style de l’organisation de rendre les gens fous. C’était comme si Archibald avait vécu un profond traumatisme plutôt.

Pendant ce temps, le psychiatre et le frère du détenu argumentaient en faveur, ou non, de la demande de la Ranger. Finalement, ce fut le commissaire qui trancha. La réponse fut positive, au plus grand étonnement de la jeune femme. C’était presque trop facile.

Maintenant qu’elle se trouvait derrière la porte, Eva se demanda si c’était réellement une bonne idée que d’entrer là dedans. Elle ne reconnaissait pas Archibald. Lui, la reconnaîtrait-il ? Rien n’était moins sure. Le docteur passa le premier, par mesure de sécurité. Il signifia au « patient » la présence de la demoiselle et son absence de réaction laissait Eva septique. Ça s’annonçait plus compliqué que prévu. La drogue qu’on lui avait administrée devait surement encore faire effet, ralentissant ses pensées et mouvements. Eva espérait que c’était juste cela. Enfin, il bougea.

Archibald releva la tête, péniblement, laissant découvrir son visage qui faisait penser à la mort elle-même. C’était terrifiant, dénaturé. Eva tenta aussitôt de croiser son regard, mais il se faisait désespérément vide. C’était comme si il n’y avait personne dans ce corps, plus de sentiments, plus rien.

Le calme qui régnait jusque là dans la pièce fut brisé en l’espace d’une seconde, brutalement. Eva prit peur, sans le vouloir, faisant un pas en arrière pour atterrir dos contre mur. Archibald, celui qu’elle aimait plus que tout, l’effrayait. Son bien aimé était comme possédé par le démon, se ruant comme une bête sauvage. Les médecins furent obligés d’intervenir. Les larmes montaient aux yeux de la belle, qui tourna volontairement le dos à la vitre pour que les autres ne la voient pas.

Archibald agressa l’un des médecins, avec une force qu’Eva ne lui connaissait pas. La scène était extrêmement pénible et douloureuse à regarder. La jeune femme ne savait pas comment réagir ni quoi faire pour l’apaiser. C’était un cauchemar. Archibald l’appelait à l’aide mais elle était incapable de lui porter secours. Tout cela sortait de la normale, de ce qu’elle maîtrisait. En quelques secondes, grâce à l'injection, le calme retomba.

- Laissez nous seuls un moment je vous pris.

Demande complètement folle, mais surement moins que le patient en face d’elle. Eva ne prêta aucune attention aux yeux ronds qui se tournaient vers elle. Pour appuyer encore un peu plus sa demande, elle reprit :

- Il ne me fera rien. Et si ça peut vous rassurer : je sais me défendre, il est sous contention et à la dose maximale de sédation. Sortez et fermez la porte.

Eva insista de son regard, principalement en direction du docteur, chef de l’équipe. Elle ne leur laissait pas le choix. Après de longues secondes qui parurent interminables, ils sortirent, laissant les deux amants à leur tourment.

Avec douceur et une certaine appréhension, Eva s’approcha de son compagnon afin de se mettre à sa hauteur, dans l’espoir de le retrouver. Même de si près, elle n’arrivait pas à le reconnaître, ça en était troublant et triste.

- Que vous est-il donc arrivé mon ami?

Doucement, Eva dirigea sa main droite vers le visage d’Archibald, pour repousser ses cheveux et découvrit plus attentivement son visage. Si Archibald se cachait là dedans, quelque part, elle se devait de le trouver.

Ps: je me permets une petite intervention, si soucis mp. ♥
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Message  Invité Lun 14 Nov - 23:04



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Jadielle - Soir - Kanto





Froid. Dur. Le sol lui avait meurtri la pommette, mais étrangement, cette sensation glaciale n'avait pas été bien plus pénible que de sentir les bras le retenir, l'éloigner même, de l'objet de son geste désespéré. Comment ? Pourquoi ? Tout cela, Archibald Lannysser s'en moque éperdument. Ce n'est que lorsqu'il se retrouve le nez contre le carrelage qu'il cesse enfin de se débattre. Quelque chose se trame. Il n'est pas en état de comprendre, réellement, la teneur de cette scène, mais on le lâche, on le laisse. C'est tout ce qu'il souhaitait.

" Laissez nous seuls un moment je vous prie. "

La voix paraît si lointaine qu'il l'entend à peine. La peur a gagné, l'espace d'un moment, a submergé les digues pourtant si patiemment érigées. On l'avait mis à terre, physiquement comme mentalement, et maintenant ? Va-on aussi lui enlever ce à quoi il tient le plus ? Le seul rayon d'amour qui avait percé sa solitude ?

" Que vous est-il donc arrivé mon ami ? "

Tout son corps avait tressailli sous cette providentielle caresse, comme un souffle, un soupir venu du Ciel et retombant lentement sur son monde meurtri. Le son de sa voix est si doux. Archibald ferme les yeux, laissant le contact envahir tout ce qui lui reste de vaillante pensée. Une larme silencieuse coule sur sa joue creuse, se perd sur le carrelage. Et, au même instant, une esquisse d'un frêle sourire, presque hésitant. Incrédule : est-elle réellement là ? Devant lui ? Si près ? C'est inespéré... Les miracles existent-ils ?

" Eva. "

Cette effort, surhumain, lui arrache plus un râle qu'un mot, qui vacille dans le silence, incertain, trop heureux et trop triste à la fois, pour n'être qu'un simple mot. C'est tout un monde, une espérance... Archibald tente de lutter contre la drogue et les élastiques, se redresse de quelques centimètres, tendu comme un arc contre toute cette maudite pression qui veut l'éloigner d'elle. Mais tandis qu'il cherche désespérément à garder près de lui cette main si douce, cette vision merveilleuse, le réel est le plus fort. Il retombe de toute sa masse contre le sol, vaincu. La respiration sifflante, ses yeux fixent avec désespoir celle qui le regarde avec tout autant de détresse. Il ne veut pas la voir ainsi, il enrage, mais qu'y peut-il ? Le piège s'est refermé avec une effroyable efficacité. A l'heure qu'il est, son auteur ricane tout seul devant tant de souffrance.

" Neb... Ne m... Je... Je... "

Les mains invisibles le malmènent, et la lutte devient physique, brutale. Non ! Non ! NON !

"Soixante !!! "

Ne panique pas. Essaye, encore ! Les yeux éperdus rencontrent enfin les prunelles opalines, et un rire nerveux, fêlé, désespéré, lui échappe. Elle est là. Elle est là ! Et lui ? Où est-il ? Qui est-il ? Rien, il n'est plus rien ! Jamais il ne pourra mériter son pardon.

"Il y en a soixante... Eva. Eva... "

Je voudrais. Seulement...

Me blottir contre cette lumière que j'ai si longtemps cherché. Sentir, de nouveau, cette présence inoubliable. Fermer les yeux. Dormir. Enfin... Pour l'éternité.


Des mots inaudibles se forment sur ses lèvres, avant que ses yeux ne roulent dans leurs orbites, emportant avec yeux l'esprit muselé, prisonnier de son propre corps.

Je. Vous. Aime.




De l'autre côté de la vitre sans teint, les paires d'yeux épient sans gêne ce drôle de couple, incapable d'entendre quoi que ce soit, tandis qu'Eva leur tourne le dos.

" Vous croyez que ça nous mènera quelque part ? "

Le docteur nie fermement.

" Non, bien sûr que non. Avec la dose de cheval qu'il s'est pris, il n'en a pas pour une minute.

-Alors pourquoi la laisser ? Est-ce bien raisonnable ?

-Ce n'est pas plus raisonnable qu'autre chose. Vous tenez à ce que cette histoire se termine ? Laissez-moi un peu faire mon travail. Nous parlons d'êtres humains, que diable, pas de cartons à empiler.
"

A l'arrière, l'aide soignant se fait poser un pansement sur le nez, et lorgne sur la porte avec un mélange de peur et de colère. Stanislas Lannysser, les bras croisés derrière le commissaire, reste parfaitement silencieux.

" Que fait-elle exactement ? Docteur, vous devriez aller vérifier qu'il va bien... "

Le petit homme consulte sa montre.

" Cinq minutes, nous avons dit. Nous en sommes à trois et dix secondes. "

Son regard inquiet se perd sur les plis des cheveux bruns, un peu plus loin en contrebas.





Dernière édition par Archibald Lannysser le Lun 14 Mai - 20:59, édité 1 fois
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Message  Invité Mar 15 Nov - 11:55

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De profundis

Archibald réagissait à son contact, c’était déjà bon signe. Tout espoir n’était pas perdu. Mais il était si lointain. Eva commençait réellement à douter du fait que sa simple présence serait suffisante pour ramener son bien aimé à la réalité. Ce n’était plus lui, était-il perdu définitivement ? Elle n’osait le croire, malgré ce tableau affligeant. Seul son nom résonna dans la pièce, dans un murmure, comme un appel au secours. Chaque mot qu’il prononçait enfonçait encore un peu plus profondément la lame dans le cœur de la brune. Si elle avait un jour douté de l’amour qu’Archibald lui portait, elle, n’avait aucun doute sur le sien. Cette souffrance ne serait pas sienne sinon.

Eva avait besoin de temps, hors il était limité. Cette fichue drogue risquait de tout foutre en l’air et de gaspiller la chance unique de cette rencontre. Mais que faire ? Désemparée, il n’y avait pas d’autre mot pour qualifier Eva. Dans un effort surhumain, Archibald bredouilla quelques mots, hélas incompréhensibles. Fronçant les sourcils dans un vain espoir de compréhension, Eva du se résoudre à abandonner. Tout cela ne voulait rien dire pour elle. Sans plus de détails, sa quête s’avouait perdue. Mais hors de question de se résigner plus longtemps. Mentalement, la jeune femme s’infligea une gifle pour se donner du courage et se sortir de là. Archibald tentait de communiquer avec elle, il fallait l’aider.

- Soixante quoi ? Aidez-moi à vous sortir d’ici.

Eva caressa doucement son visage pour tenter de le ramener à elle. Cela avait fonctionné la première fois. Une solution alternative s’imposa alors à elle. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt, bordel de merde ! Si seulement cela pouvait marcher …

Laissant à son cauchemar Archibald l’espace d’un instant, elle se tourna vers la vite et s’avança jusqu’à l’interphone pour communiquer avec le petit groupe de l’autre côté. Elle ne les voyait pas, mais elle savait qu’ils étaient là. Eva les considéraient un peu comme des abrutis, s’extasiant devant un spectacle. Il ne manquait plus que le popcorn. Heureusement, ses pensées restaient secrètes.

- Je tente une autre approche. Laissez-moi du temps, je vous en supplie. Je sais que ça peux fonctionner. N’entrez sous aucun prétexte.

Difficile de dire, vu d’ici, s’ils étaient d’accord ou non. Eva espérait que son petit charisme faisait toujours son effet. Retournant près d’Archibald, elle décida délibérément d’enfreindre une règle du poste. Prenant la Pokeball de Mentali, elle fit apparaître le chat du diable à ses cotés. Depuis qu’elle avait combattue Morgane à Safrania, Eva avait réussit à apprendre à son Pokémon à communiquer par télépathie. Tout cela restait bien sure encore très frais, par manque d’expérience … mais si Mentali pouvait entrer dans la tête d’Archibald pour communiquer avec lui, alors peut-être en saurait-elle plus.

D'abord perplexe, le Pokémon félin observa Archibald. Il n’eut aucun mal à le reconnaître, mais semblait contrarié voire méfiant. Il feula, comportement plutôt étrange chez ce Pokémon pacifiste. D’un regard, Eva l’incita à se calmer.

- J’ai besoin de toi mon ami. Concentre toi, entre dans sa tête, je veux savoir ce qui se passe, ce qui lui est arrivé pour qu’il se retrouve dans cet état. J’ai confiance en toi.


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Mentali, septique, finit par acquiescer et s’assit devant Archibald. La sphère sur sa tête se mit à briller d’un rouge éclatant. La télépathie entrait en action. Eva croisait les doigts pour que son plan fonctionne et que son Pokémon soit suffisamment fort pour réussir cet exercice périlleux, surtout dans ces conditions.


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Message  Invité Mer 16 Nov - 22:55



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La tête de l'homme part en arrière, ses traits se figent en une étrange grimace. Il est parti. Où ? On pourrait appeler cet endroit le plan mental, le royaume des rêves, ou comme l'on voudrait bien l'appeler. Cela ne changerait rien à sa nature : indicible, sinon à l'avoir comprise. Le Pokémon Psy, peut-être, le sait-il mieux que son humaine de gardienne. Il va essayer. Essayer ? Oh oui, il va le faire...

Noir.

Noir, tellement noir. Un brouillard infini et opaque, dont les volutes sont pareilles à des mains griffues, qui s'attachent, s'enroulent. Les doigts immatériels s'emparent des pattes de leur proie et ne la lâche plus. Elles rient, s'extasient de toute cette peur, car on ne rencontre pas un esprit voyageur tout les jours ! Et l'autre commence à fatiguer. Celui-ci, oh oui, est si frais et dispos ! Elles l'appellent, comme mille amantes langoureuses, et devant la résistance, griffent méchamment l'aura, la lacèrent sans pitié.

Viens, viens, viens, viens, viens...!

Combien sont-ils ? Un, dix, cent, des milliers ? Qui est là ? Sommes-nous seuls ? Dans les brumes qui obscurcissent totalement l'esprit perdu dans l'infinité de cette dimension tordue, une voix éclate par-dessus toutes les autres, et elle n'a rien d'humain.

" Qui est là ? "

" Je te sens. Qui ose ? Qui crois encore pouvoir entrer sur le Plan Mental sans y laisser sa raison ? "

" Montre-toi, misérable. Que je te déchire... Que je t'écorche... "

Une porte. Blanche. Unique. Et sur cette porte, aucune poignée. Seulement un battant sans aucun décor, dont les contours semblent changeants.

Puis, dans le tumulte de rage de l'esprit, quelque chose se réveille. Un œil, aussi unique que la porte, s'ouvre dans le dos du Mentali pris dans les ronces de brume, et le contemple, silencieux, avant de glisser, dans cet espace sans direction ni sens, à l'aise comme un Poissirène au fond d'un lac.

Tiens, tiens, tiens, tiens, tiens, tiens ! Un joli petit casse-croûte ! Viens par ici mon tout beau... Ton énergie m'a l'air absolument... délicieuse... Approche.

L'oeil disparaît, et son propriétaire glisse encore, renverse le haut le bas, la droite et la gauche, jusqu'à ce que l'on ne sache plus. Enfin, quelque chose - quelqu'un ? - se matérialise devant la porte, dont on ne sait plus si elle est au sol ou au plafond.

Que fais-tu donc ici ? Tu t'es perdu...? Hm ?
Bien sûr que non.
HAHAHAHAHAHAHAHAHA !




" Je tente une autre approche. Laissez-moi du temps, je vous en supplie. Je sais que ça peux fonctionner. N’entrez sous aucun prétexte. "

Les hommes à l'extérieur en restent coi. Que vient-elle de faire ? Leur donner un ordre ? Si les aides sont bien trop occupés pour s'en soucier, les policiers se retournent vers leur supérieur, incrédules. Que sont-ils sensés faire ? L'une des leur vient sciemment d'enfreindre les règles ! Les joues pâles de Drogan se piquent d'un fard soutenu. C'est bien la première fois de toute sa carrière qu'il se fait traiter ainsi, qui plus est au beau milieu d'un interrogatoire sur un dérangé qui leur en a fait voir toute la sainte journée.

" Que... Quoi ?! "

L'un des agents s'exclament, presque surpris par sa propre voix :

" Un Mentali en liberté, chef ! Elle envoie son Pokémon sur le suspect ! "

Tous sont presque trop stupéfait par la tournure de l'interrogatoire... Le seul à faire des bonds reste le commissaire, furieux.

" Sortez immédiatement, Mayer ! Ou je vous retire vos galons ! "

Le docteur s'interpose entre l'homme et la porte, les mains en l'air, nerveux.

" Attendez ! Ce n'est pas une mauvaise option ! Cette petite a de la suite dans les idées !

- L'usage des Pokémon est interdit, et c'est pour une bonne raison !

-Commissaire, vos hommes ne savent donc pas user des leurs convenablement ? Elle est seule ici, que voulez-vous donc qu'il advienne ? Laissez-lui une chance !
"

Drogan fusille le petit homme du regard, et laisse éclater sa colère, de façon bien inutile, dans la pièce insonorisée.

" Un agent avec un état de service aussi irréprochable ! Qu'est-ce que ça signifie, bon sang ?! "

La réponse à sa question rhétorique vient, pourtant, depuis l'ombre où le dernier homme se tient toujours silencieux.

" Elle est de mèche avec lui. "

Le regard du commissaire s'arrondit, dérive, lentement, vers celui de Stanislas, toujours fiché dans le dos d'Eva comme une flèche d'acier. La température vient-elle réellement de chuter de plusieurs degrés ?

" Qu'est-ce que vous dites ? "

Derrière la vitre, sur le sol, devant Mentali, Archibald remue soudain, agité d'un rire démentiel.





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Message  Invité Jeu 17 Nov - 9:22

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Pénétrer de force l’esprit de son cher et tendre ne plaisait pas du tout à la jeune femme. Hélas, sur le moment, elle ne voyait aucun autre moyen de communiquer avec lui de manière fiable. Elle espérait qu’il serait réceptif aux ondes psychiques de son Pokémon. En parlant de Pokémon d’ailleurs … Eva se demanda ce qu’il était advenu d’Absol. De mémoire, elle ne se souvenait pas de l’avoir vu un jour dans une Pokeball. En avait-il seulement une d’ailleurs ? La police avait certainement du l’arrêter lui aussi et l’enfermer quelque part. C’était cela, ou alors le grand blanc avait réussit à prendre la fuite à temps. Son aide aurait été précieuse pourtant, il devait être la deuxième personne, après Archibald lui-même, à savoir ce qui s’était passé. Il aurait été plus simple de lui demander à lui plutôt qu’à un Archibald drogué et … cinglé.

Assis docilement, Mentali concentra son regard vers celui d’Archibald. Pourquoi ça tombait encore sur lui ce genre de mission débile, mystère … mais ça avait l’air de tenir à cœur à Eva, alors …
Toujours peu convaincu, Mentali usa de son pouvoir pour entrer dans l’esprit de son rival du premier jour. Il lui était déjà arrivé de sonder l’esprit de cet homme, juste pour connaître ses intentions, mais pas aussi profondément. Très rapidement, le chat fut aspiré dans un trou noir pour se retrouver dans l’obscurité la plus totale. Mentali avait l’impression de flotter dans le vide, pourtant ses coussinets lui confirmaient bien qu’il marchait sur quelque chose de solide. Le chat du diable eut un vague souvenir d’un film qu’il avait autrefois regardé avec sa dresseuse. Comment ça s’appelait déjà ? … Ah oui, « Insidious », avec cette histoire de monde lointain, de démons, d’âmes prisonnières. Ça collait tout à fait au lieu ! Mauvais plan donc que de se trouver ici.

Mais il en fallait plus pour impressionner Mentali, maître de l’esprit et des prémonitions. Il était ici pour découvrir ce qui arrivait à Archibald et quelque chose lui disait qu’il tenait une piste ici. Tout cela ne ressemblait en rien à ce qu’il connaissait de l’infirme. Le chat doutait même du fait qu’il s’agisse de son esprit, ou alors il était possédé et ça confirmait les craintes de sa maîtresse.
Une voix résonna dans l’obscurité, se voulant effrayante, menaçante. N’importe qui aurait eut peur, mais Mentali savait que ces paroles n’étaient destinées qu’à l’impressionner. On voulait le faire renoncer, mais ça ce n’était pas possible, pas pour Eva. Néanmoins, Mentali eut l’intime conviction que même dans ce monde il pouvait être blessé réellement de l’autre côté de la barrière. Il se trompait rarement sur ses intuitions. Il faudrait donc être prudent et se tenir prêt au combat au besoin.

Une porte blanche fit son apparition, impossible à ouvrir. Cela aurait été étonnant. Sentant une présence derrière lui, le chat se retourna, hérissant son pelage. Un œil lui faisait face, jouant de son aspect fantomatique pour prendre le dessus. De tout son aplomb, Mentali s’adressa à l’être des ténèbres.

- Qui es-tu, quelles sont tes intentions ?

Aurait-il seulement une réponse ? Mentali espérait que cet être diabolique serait assez orgueilleux pour révéler ses plans. En attendant que le spectre se décide, le starter n’en oubliait pas son but premier : retrouver Archibald.

- Archibald Lannysser, où êtes-vous ?

Ces pensées étaient murmurées dans les ténèbres. Si l’homme à la canne était là, il les entendrait.

………………………

Dans la salle de détention, Eva livrait un véritable bras de fer contre les forces de l’ordre. Ce n’était pas sa place, elle qui était une Ranger fidèle aux lois. Hélas, on ne lui laissait pas le choix. Archibald était bien plus important à ses yeux qu’une carrière quelconque. A peine avait-elle laissée sortir Mentali, qu’elle entendit la voix du commissaire furieux. Il le menaçait. Si seulement il savait que ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Elle imaginait le chef se ruer sur l’interphone comme un sauvage pour l’enguirlander. Pfff, c’est beau l’espoir.
Se redressant, l’air complètement détachée, Eva fixa la vitre. Sans la quitter des yeux, elle attrapa son insigne de Ranger, la tendit en direction de la vitre pour finalement la laisser tomber lourdement au sol. Les menaces, elle n’en avait rien à foutre.
Elle savait que ce geste pouvait se retourner contre elle, hors elle avait toujours besoin de temps pour parler avec Archibald. Au besoin, elle n’hésiterait pas à se barricader à l’intérieur de la pièce pour laisser du temps à Mentali. Eva était prête à tout pour l’homme qu’elle aimait et tant pis pour le reste.


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Message  Invité Sam 19 Nov - 22:44



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A la colère froide et haineuse succède soudain la peine, immense et profonde. L'océan des larmes est si vaste qu'on y pourrait naviguer. Mais tout cela reste evanescent, changeant, comme un vent qui souffle dans l'invisible et le fait n'être jamais le même à chaque instant. Où va-t-on distinguer le vrai du faux ? Nulle part, pas tant qu'il n'y a pas de progression possible. La forteresse de l'esprit est encore debout.

" Qui es-tu, quelles sont tes intentions ? "

Silence. Rire. Le brouillard s'agite à nouveau, convulse, et une silhouette indistincte virevolte autour du Mentali. Il semble s'amuser de sa réticence. Le Pokémon profite du temps qui lui est laissé...

" Archibald Lannysser, où êtes-vous ? "

Silence. Les voix se sont tues : la présence noire les a-t-elle réellement fait taire ? Ou est-ce bien autre chose ? Une brise invisible agite le noir profond, et un soupir semble s'en échapper. Des murmures, aussi nombreux qu'incompréhensibles, brisent le silence. Le décors se meut de nouveau, change, se déforme et se replace, la porte à un autre endroit, toujours aussi blanche, toujours aussi close.

Je te retourne la question, boule de poils. Qu'espères-tu faire en venant ici ? Je suis le maître de ce monde. Ici, c'est moi qui fixe les règles.

Dit la voix depuis les ombres. Sa silhouette ne semble pas vouloir s'extraire du marasme ambiant.

Tu ne m'intéresses pas. Ta maîtresse, en revanche... Moui. Voilà mon marché : amènes-la moi. Qu'elle vienne, ici, avec nous, qu'elle pénètre à tes côtés dans mon domaine. Alors seulement vous aurez ce que vous êtes venus chercher.

Toujours posée et sinueuse, la voix solitaire a finalement fait taire toutes les autres. C'est un silence lourd et pesant, tel qu'il ne peut en exister dans le réel. Il n'y a plus rien, que le noir, le chat mauve, et l’œil turquoise, grand ouvert dans les ténèbres, qui le fixe.

Marché conclu ?

La paume ouverte lévite devant le museau du chat, enveloppée d'une aura aussi noire que le décors.




On aurait pu croire voir de la fumée sortir des oreilles de Drogan. Le vieux policier n'est pas né de la dernière pluie, mais il faut dire que, ces derniers temps, ses nerfs sont mis à rude épreuve. Si bien que lorsque la jeune Mayer décide de le défier ouvertement, laissant tomber à terre l'insigne rutilant jusque-là épinglé sur sa poitrine, le commissaire éclate. Littéralement.

" Non mais... Non mais... NON MAIS JE RÊVE... ! "

Toute cela est vain, et plus il en prend conscience, plus sa colère grandit. Toujours silencieux dans son dos, Stanislas Lannysser guette avec grand intérêt le manège de la brune. Il n'est pas certain de ce qui se trame, mais c'est pour sûr fort intriguant. Il jette un oeil au policier furieux, duquel même ses subalternes n'osent plus s'approcher, de peur de prendre un coup parti trop vite.

" Vous allez la laisser faire ? "

Devant la porte, en protection, le docteur les regarde tour à tour, de moins en moins ravi à l'idée de rester là.

" Nom d'un Wouatwouat, Commissaire, calmez-vous ! Vous...

-Assez ! Je suis le responsable de ce commissariat ! J'exige que vous sortiez immédiatement ! VOUS ÊTES EN ÉTAT D’ARRESTATION !
"

Tout autour, tous sont devenus bien blêmes : la situation leur échappe complètement. Le monde devient fou. Les policiers s'écartent précipitemment du chemin de Drogan, qui se rue sur la porte de la salle.

" Ouvrez cette fichue porte...-docteursortezdelàimmédiatement !! "






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Message  Invité Dim 20 Nov - 10:54

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Mentali se savait en mauvaise posture, mais tentait de faire bonne figure. Le spectre s’amusait de la situation et il était bien le seul. Le chat mauve tentait de ne pas prêter attention à ce numéro déstabilisant, cherchant du regard la forme d’Archibald dans le brouillard, ou juste l'écho de sa voix … mais rien. Tout cela devenait critique et Mentali commençait à se demander s’il n’était pas déjà trop tard pour Archibald. Pourquoi ne répondait-il pas ? Son esprit avait-il seulement survécu à la torture du spectre ? Il fallait l’espérer, sans quoi Eva ne s’en remettrait pas.

Alors qu’il était plus que dubitatif sur la suite des événements, le petit Pokémon sentit un infime changement dans l’atmosphère. La porte changea de place et des voix murmuraient, incompréhensibles. Archibald ? Difficile à dire, surtout qu’il y avait plusieurs voix, peut-être d’autres victimes du spectre.

Enfin décidé à répondre, le maître des lieux donna, peut-être sans le savoir, un indice à son interlocuteur quant-à son identité. Il se disait le maître de ce monde, hors très peu de Pokémon étaient capables de mettre en scène ce genre de spectacle. En fait, il n’en existait qu’un seul à sa connaissance. Mentali était un Pokémon très intelligent et cultivé, en plus d’être intuitif. Il garda pour lui sa réflexion, dont il ne manquerait pas de faire part à sa dresseuse dès son retour. En parlant d’elle d’ailleurs, le démon la voulait ici. Hors de question ! Mentali se mit aussitôt en posture d’attaque et feula de plus belle.

Hélas, avait-il seulement le choix ? Les secondes passèrent, alors qu’une main fantomatique se tendait vers le chat. Que faire ? Mettre Eva en danger le rendait malade, ça lui donnait envie de vomir, d’occire ce diable de Pokémon. Mentali connaissait déjà la réponse qu’aurait donnée Eva à sa place : elle aurait accepté de se sacrifier. Le starter avait toujours été son humble serviteur et ami. S’il lui cachait la vérité, en disant qu’ils ne pouvaient rien faire pour Archibald, alors sa culpabilité serait immense. Cruel dilemme.

….

Pour toute réponse, Mentali ferma les yeux et s’extirpa, non sans mal, de ce cauchemar.
Lorsque le chat ouvrit de nouveau les yeux, il fut de retour dans la salle d’interrogatoire. Eva se tourna immédiatement vers lui, inquiète et désespérante de curiosité. Contraint et forcé par sa conscience, Mentali lui raconta mentalement ce qu’il avait vécu là bas, ainsi que sa théorie sur l’identité sur Pokémon. Eva semblait très inquiète et s’éloigna de quelques pas pour réfléchir.

Dans l’interphone, la voix du commissaire résonnait de plus belle. Il devenait fou furieux, encore plus qu’auparavant. Eva avait réussit à l’énerver et ce n’était plus qu’une question de temps avec que l’équipe entre de force dans la pièce. Elle n’avait plus le choix. Se tournant vers Mentali, elle acquiesça.

- Emmène-moi.

Se sentant pris au piège du jeu du fantôme, Mentali conseilla à sa dresseuse de s’asseoir au sol avant de commencer, ce qu’elle fit. Jamais Mentali ne s’était livré à un tel exercice. Ses pouvoirs étaient-ils suffisamment grands pour y parvenir ? Fermant les yeux, il se concentra sur l’âme elle-même de sa dresseuse, son esprit, ses pensées, avant de se diriger à nouveau vers le monde noir.

Au même instant, la porte s’ouvrit à la volée, alors que la tête d’Eva retombait mollement vers le sol. Elle ne murmura qu’un dernier mot : Darkrai. Son corps était à présent inanimé, elle n’y était plus.

….

La brune ouvrit les yeux et fut surprise de se retrouver dans cette obscurité et ce brouillard. Tout était comme son Pokémon lui avait décrit. Elle s’assura d’ailleurs qu’il était bien à ses côtés pour affronter cette épreuve. Le but n’était pas de rester coincé ici, mais de libérer Archibald. Peu rassurée, mais déterminée, Eva alla à la rencontre du maître.

- Tu m’as demandé, me voici. Maintenant relâche le.

Eva n’était pas ici pour plaisanter. Elle ne connaissait que de réputation les terrifiants pouvoirs de ce Pokémon, s’il s’agissait bien de lui. Elle faisait confiance à Mentali pour son identification. Si elle devait se perdre pour le sauver lui, alors qu’il en soit ainsi.


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Message  Invité Dim 20 Nov - 23:12



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I l accepte. Un nouveau frisson agite l'abîme. On pourrait peut-être apercevoir ce qui s'apparente à un sourire, lorsque le Pokémon Psy réapparaît dans le néant qui entoure l'esprit invisible, accompagné. La silhouette éthérée de la jeune femme que l'esprit voit encore en rêve est bien là. Elle marche sans marcher. Elle parler sans parler. L'oeil se manifeste de nouveau dans ses draps de nuit opaque, darde un regard inexpressif sur les deux compagnons.

Excellent !

Il semble que l'expression de ce visage féminin, néanmoins, ne partage pas cet avis.

" Tu m’as demandé, me voici. Maintenant relâche le. "

Un soupir, parti en échos dissonants, répond à l'invective, presque menaçante, de l'humaine.

Hhhh... Les mortels. Tous les mêmes. Fussent-ils d'hier, d'aujourd'hui ou de demain... Jamais ils n’apprennent de leurs erreurs. Toujours à se croire au-dessus, à exiger, à commander. Pauvres idiots !

Nouveau rire.

Tu es venue, comme je l'avais demandé, soit. Tu auras donc ce que tu es venue chercher. Mais tout d'abord, tu vas m'écouter très attentivement. Car tu es loin, très loin, de savoir de quoi tu parles, Eva fille de Mayer. Le relâcher ? Ne sais-tu donc pas qu'il n'y a aucune chaîne ? Les fers, nous les portons de notre plein gré depuis que nous sommes liés. Et quand je dis nous, je gage que nous parlons bien des mêmes choses.

Sans vouloir éclaircir son phrasé abscons, l'être invisible navigue, s'amuse à chambouler de nouveau les repères, pour revenir les hanter en rodant tout autour.

Ce que je sais de toi, c'est d'abord mon vieil ami qui me l'a appris... Oh, bien malgré lui. On ne peut pas lui reprocher de ne pas avoir jalousement gardé tout cela. Mais vois-tu, lui et moi sommes liés... Depuis longtemps. Trop longtemps pour qu'il puisse me cacher à quel point... il tient à toi, " Étoile du Matin. "

Et il part d'un fou rire extraordinaire, comme si ce seul constat puisse être la chose la plus drôle du monde.

Sa faiblesse, sa plus grande faiblesse. Et voilà, mes chers invités, que vous avez commis à votre tour l'irrémédiable erreur. Tu veux savoir pourquoi je suis ici, n'est-ce pas ? Oui, je le vois - ou plutôt je le lis ! - dans tes yeux. Tu veux savoir ! Tu veux savoir !

Un tourbillon s'élève des abysses sans haut ni bas, les enveloppe tous deux avant de disparaître à nouveau comme il est venu.

Lui aussi, voulait savoir. Tout savoir. Alors je lui ai proposé mon aide. Nous avons conclu un accord. Rien que lui et moi.

Le ton en devient presque tendre, câlin, trop ému pour être honnête.

Au détail près qu'il pensait être plus rusé que moi à ce petit jeu, et qu'il pourrait m'avoir. Mauvais calcul.

Une vague silhouette se dessine autour du regard borgne. On croit pouvoir voir une paire de jambes qui ne se terminent nulle part, et un brouillard qui pourrait tenir lieu de tunique.

Maintenant, Eva Mayer, tu vas toi aussi payer ton dû. A l'instar de ton cher ami le mage, tu vas me servir. En échange, tu n'auras pas à te plaindre... J'offre toujours au moins autant que je ne prends ! Vous pourrez être heureux comme les deux sots que vous êtes. Bien au chaud dans votre coin.

Les volutes s'agitent, se tortillent d'une curieuse manière, et bientôt, elles prennent une forme distincte, solide. Une, puis deux, puis trois. D'abord, un homme, dont la tête et les bras s'exirpent du néant en maintes contorsions impossibles, puis une femme, un jeune garçon. Ils arrivent, par dizaines. Et tous, tous, sont connus. Leurs visages, leurs habits et leurs sourires, sont familiers. Bryan Mayer. Mya Mayer. Michal... Hitomi ?

Attrapez-les ! Ils sont à moi !

L'univers tout entier semble fondre comme un seul homme sur les deux malheureux esprits restés là, près à défendre chèrement leur peau immatérielle. Et ils ont du travail. Car les apparitions s'empressent de leur barrer un quelconque chemin, et il ne leur faudra qu'une poignée de secondes - ou ce pourrait être aussi bien l'éternité, qu'en sait-on - pour les maîtriser, les plaquer sur un sol invisible et les mettre en pièces. Le silence vole en éclat, se tord entre les râles pleins de rage des sbires sombres et un murmure émis par le ciel lui-même.

" Non ! Non ! Non ! Non ! "

Soudain, une détonation retenti - est-ce un rugissement monumental, un coup de cannon, un séisme ? Ici, ce peut bien tout être à la fois... Les lambeaux de noir se déchirent en bandes, et la porte, passée en haut, en bas, à droite, à gauche et partout, s'ouvre soudain, sans que nul ne l'actionne, ne laissant rien voir de l'autre côté qu'un néant aussi impalpable que tout le reste. Et les voix, de retour, scandent comme une litanie, martèlent comme un hymne de guerre furieux :

" PAR ICI ! PAR ICI ! "





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Message  Invité Lun 21 Nov - 13:00

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Eva commençait à se demander si son idée d’affronter le spectre était si bonne que cela au final. Elle n’avait pas l’avantage ici et pouvait rester piégée dans ce monde pour toujours. Mais bon, c’était prendre ce risque ou abandonner Archibald à son sort … et ça ce n’était même pas envisageable. De toute façon le commissaire lui avait forcé la main en voulant l’arrêter. D’ailleurs, qu’adviendrait-il d’elle si jamais elle arrivait à sortir d’ici un jour ? Elle perdrait sans doute toutes ses accréditations à Kantô et devrait s’exiler dans une autre région pour exercer son métier. Super. Enfin ça, c’était si elle s’en sortait vivante. Vu le tableau, Eva se voyait plutôt enfermée dans un hôpital psychiatrique, dans la pièce voisine d’Archibald, sous camisole et son esprit ayant quitté son corps. Rien qu’à imaginer la scène, cela lui donna un frisson. Darkrai était vraiment capable de réaliser toutes ces versions de l’avenir et pire encore.

En parlant du spectre, il avait l’air de prendre sérieusement son pied. Il était bien le seul. Eva n’avait qu’une hâte, c’était de sortir d’ici avec sa moitié. Le démon, se voulant philosophique à ses heures perdues, commençait sérieusement à agacer la Ranger. Hélas, elle ne pouvait rien faire contre lui, pas ici en tout cas. Prenant sur elle, la jeune femme garda son calme et le laissa déblatérer, n’écoutant qu’un mot sur deux. L’espoir revint d’ailleurs en elle à ces quelques paroles «Tu auras donc ce que tu es venue chercher. ». Étrange en même temps qu’il accepte de tenir parole. Qu’avait-il donc en tête ? Ça ne pouvait pas être aussi simple, il y avait anguille sous roche.

Le fantôme se voulait toujours aussi impressionnant. Eva ne fut guère étonnée du fait qu’il connaisse tout d’elle ou presque. Sonder un esprit, beaucoup de Pokémon psy et ténèbres pouvaient le faire, tout comme les spectres. En revanche, la brune resta septique quant-au reste de ses paroles. Insinuait-il qu’Archibald restait piégé là de son plein gré ? Impossible, pas lui. Plus le temps passait et plus Eva avait l’impression qu’Archibald avait jadis signé un pacte avec le diable en personne et qu’à présent il en payait le prix. Mais qu’est ce que ce démon avait-il bien pu lui promettre en échange ? Qu’est ce qui pouvait avoir autant de valeur pour sacrifier son âme ? Archibald et ses secrets, Archibald et ses mystères … voila où tout cela avait mené!

Eva fut surprise et sursauta lorsqu’un tourbillon s’empara d’elle et de son Pokémon l’espace d’un instant. Le ton était donné, les choses allaient rapidement basculer à présent. Le spectre continuait de jouer, mais il ne savait pas à qui il avait affaire.
Prenant sans doute confiance, bien que niveau égo il était déjà pas mal, le diable commença à révéler sa véritable forme, confirmant les craintes de la Ranger. Comme elle s’y attendait, il lui proposa à elle aussi un sorte de pacte. Sa soumission absolue, en échange du retour de son amoureux. Du moins c’est ainsi qu’elle le comprit. L’expression « vendre son âme au diable » ne pouvait pas avoir meilleur sens. Elle savait qu'Archibald aurait refusé ce sacrifice. Mais la décision ne le revenait pas.

- Tu me connais mal alors. Je gagnerais, je le récupérerais, mais tu ne gagneras rien.

Pour le coup, Eva hésitait réellement. Evidemment, elle voulait tout faire pour récupérer Archibald et franchirait le pas s’il n’y avait pas d’autres moyens. Mais pour l’heure, elle gardait l’espoir de trouver une autre alternative et de se jouer du spectre.

Sans doute sa réflexion fut-elle trop longue, car, des ténèbres, sortirent plusieurs êtres en peine : sa famille : vivants comme morts. Ce n’était qu’une illusion, Eva en était persuadée, mais Mentali lui confirmait mentalement le fait que ce cauchemar pouvait bel et bien la tuer, ici et ailleurs. La peur s’insinua aussitôt en elle, lui faisant faire un pas en arrière.

- Saloperie.

Sa famille et ses amis fondirent sur elle, sans lui laisser la moindre chance. Ce fut son père qui prit le dessus sur elle, sans le moindre problème. C’était comme si elle n’avait aucune force ici. Tombant en arrière, elle sentit les mains de Bryan se refermer sur sa gorge. Elle suffoquait et le cauchemar devenait réalité.

C’est alors qu’en détonation retenti, accompagné d’un cri déchirant. Archibald ? Difficile à dire, si ce n’est impossible. Toussotant, Eva se redressa et Mentali en profita pour lancer une rafale d’ondes psy sur les spectres pour les repousser. Au loin, la porte blanche s’était ouverte, l’appelant. Étais-ce une si bonne idée que d’y aller, sans savoir quoi trouver de l’autre côté ? Sans doute pas plus que d’avoir accepté l’invitation dans ce monde de toute façon. Une fois de plus poussée dans ses retranchements, Eva se releva et prit la direction de la porte avec son chat mauve, sans demander son reste. Quoi qu’il y ait de l’autre côté, elle s’y rendait.


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Message  Invité Lun 21 Nov - 20:39



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L'onde de choc avait fait vaciller l'ensemble de la trame et de ses occupants. Elle avait offert une porte de sortie - au sens propre - plus qu'opportune - trop ? - aux deux voyageurs spirituels.

Tskchhhhhh...

Le regard vide suit les deux ombres qui disparaissent derrière la barrière infranchissable.

Imbécile. Tu perds ton temps.

Rire.



A peine le battant immaculé s'est-il refermé sur une horde de visages écumants de rage que le sol cesse d'exister. C'est une chute vertigineuse dans le noir, sans rien qui ne semble pouvoir l'arrêter. Ainsi, on voit un royaume sans couleur et sans lumière défiler, avant que les esprits ne choient violemment contre quelque chose, d'infiniment dur et étendu. Un sol, tout du moins, ce qui ici s'y rapporte : on a matérialisé un lieu, un espace, et il faut encore ouvrir sa conscience pour pouvoir le découvrir davantage.

C'est un lieu colossal et étrange, dont le sol est soigneusement pavé de petits carrés luisants : on y pourrait loger un Wailord. Des pilonnes, droits et de guingois tout à la fois, soutiennent une voûte faite d'un polyèdre qui ne porte aucun nom et est, en nature comme en réalité, parfaitement impossible. Le verre de ses faces reflète un cosmos tout aussi impossible, où se côtoient les étoiles et les montagnes, les trous noirs et les nuages, le tout dans une lumière de crépuscule doré d'un chaud été. Les murs racontent mille et trente-deux histoires, de bas-reliefs et de tapisseries faites en on ne sait quelle matière inventée - mais si l'on tentait de s'en approcher, il faudrait peut-être des heures pour en lire le détail. L'ombre dissimule encore trop de choses pour que l'on puisse s'y appesantir avant qu'une voix, sortie sans doute de la multitude silencieuse, ne s'écrie, glaciale :

" HALTE ! PLUS UN GESTE ! "

De l'invisible jaillit alors Archibald, ses deux jambes valides, une lame effilées dans la main droite, pointée droit sur eux. La démarche raide et agressive, il fouette violemment l'air devant lui, peu disposé à les laisser s'avancer davantage.

" Si c'est l'Âme que vous voulez, intrus, vous devrez nous passer sur l'essence. EN GARDE ! "

L'homme ne plaisante pas le moins du monde, et son geste est plein d'une mortelle assurance. Précis, rapide. C'est le combat pour une vie. Résonne alors une autre des voix, identique en étant dissemblable, car apaisée et inflexible. Archibald sort à son tour du néant.

" S'ils sont venus, voyons, c'est qu'ils devaient venir. Nous le savons. "

Le regard du second n'est point aussi dur, mais non pas moins méfiant envers les étrangers. Il les regarde, l'un, plus l'autre, avec un calme transcendant. Celui-ci semble plus mesuré. Et paraît aussi faire autorité :

" Abaissons notre lame, elle est inutile. "

L'autre recule, et tente encore :

" Ce pourrait tout aussi bien être encore un piège. "

La lame ne dévie pas, pas plus que le regard aussi tranchant que l'acier. Mais le juge maintient :

" Aucun piège ne passe le crible de l'âme, c'est absolu.

-Est-ce l'âme qui les a laissé entrer ?
"

Alors, du fond de l'immense hall, d'une dalle grise que l'on aurait sinon confondue avec un pinacle désert, un corps nu et crucifié des mains et des pieds, laissé en proie à sa souffrance dans la solitude, répond :

" Oui, je les ai laissés entrer. Il n'y a pas de danger. Pas aujourd'hui. "

Après avoir considéré leur protégé avec inquiétude, Archibald et Archibald se retournent vers leurs nouveaux invités. Alors, d'autres silhouettes sortent timidement de l'ombre. Le juge demande :

" Du calme. Prenons les choses calmement. "

Le gardien recule encore et laisse venir les hôtes. Archibald vient. Ah, et Archibald aussi. Et là, il y a aussi Archibald et Archibald, suivis de Archibald. Ils sont dix, non, douze au total. Archibald, avec une courte révérence, présente les lieux à sa douce amie et son gardien Pokémon.

" C'est un honneur pour nous de vous accueillir en ce Temple qui est le nôtre, Eva et Mentali, et le plus sacré qui soit : celui de l'Esprit. D'ordinaire, nul n'y entre jamais. Mais aujourd'hui n'est pas un jour ordinaire. La porte s'est ouverte. "

Archibald sourit. C'est dès lors une assemblée de sourires polis et de révérences. Aucun ne s'est approché plus loin qu'une longueur de lame, se contenant d'encercler à moitié les deux âmes curieuses avec prudence.

" Diantre, c'est inespéré.

-C'est bien l'Esprit d'Eva, sans aucun doute possible.

-Quelle chance que cela ait fonctionné !

-Une chance ? Peu de foi, c'était tout choisi.

-Va-t-elle bien ?

-Elle veut sans doute une part de tarte.

-Quelqu'un aurait-il vu mon papillon ? Je crois l'avoir perdu quand nous avons ouvert la porte...
"

Sous la lumière radieuse du verre étoilé, on ne distingue pas grand chose que les immenses pilonnes qui soutiennent l'improbable construction, seul édifice de sens à l'horizon. Loin du groupe, l'Âme soupire, et laissant aller son visage martyrisé, sourit au plafond en fermant les yeux. Archibald agite une main embarrassée :

" Je ne saurais trop vous dire à quel point il n'est pas raisonnable - plutôt même fichtrement insensé - d'avoir fait cela. Mais, oh, j'imagine que cela, vous le savez déjà. "





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Message  Invité Mar 22 Nov - 8:44

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Le pari était risqué et sans doute un peu fou. Un peu seulement ? Bon d’accord, totalement ! En même temps, les possibilités et chances de survie n’étaient guère nombreuses. Il fallait automatiquement prendre des risques pour s’en sortir.
D’une oreille, Eva perçue le mécontentement du démon. La porte devait surement être la bonne option alors, à moins qu’il ne soit bon comédien. La jeune femme était persuadée qu’il ne s’adressait pas à elle d’ailleurs, mais plutôt à celui ou celle qui avait ouvert la porte. Plutôt il. Le combat final n’était que partie remise.

Sautant de tout son long à travers le passage, Eva regretta presque aussitôt son geste. Qu’y avait-il de l’autre côté ? Rien, absolument rien ! Sa chute fut interminable, dans un cri de terreur. Mentali tenta de ralentir leur chute en les enveloppant de ses ondes, mais il ne savait même pas contre quoi il luttait. Étais-ce seulement la gravité ? Rien ici n’était régit par les règles du monde mortel. Cette sensation lui rappelait étrangement celle qui intervenait parfois avant son sommeil : ce vide, la chute et les palpitations de son cœur. Sauf que là ça ne durait pas une seconde, mais une éternité.

Enfin, la lumière au bout du tunnel, enfin presque. Eva s’écrasa lourdement sur le sol, suivit de Mentali qui eut la chance de retomber sur elle, pour amortir sa chute. Comment était-elle encore vivante, par quelle magie ? En tout cas la chute avait été rude. Se relevant péniblement, Eva jeta un coup d’œil autour d’elle. Elle avait basculée dans un autre univers, pour la deuxième fois. Le lieu était immense, magnifique, voûté et brillant. Il y avait ici un côté mystérieux et magique. Quel ce soit cet endroit, Eva doutait du fait que Darkrai ait réussit à y fourrer ses sales pattes.

A peine fut-elle debout, que la Ranger fut menacée d’une fine lame, tenue par Archibald en personne. Stupéfaite, Eva le dévisagea, même si cela n’était pas poli. Il lui ressemblait, mais il n’avait pas de canne, ses jambes semblaient intactes et il ne la reconnaissait pas. Ce n’était pas « lui ».
Eva recula d’un pas, l’air dubitatif. C’est alors qu’un autre Archibald fit son apparition, différent du premier. elle en était bouche bée. C’était quoi ce délire ??!! L’esprit, le vrai, d’Archibald, ressemblait-il donc à cela ? Si c’était le cas, alors elle comprenait un peu mieux son côté « bizarre ». N’importe qui aurait dit de lui qu’il était fou, et là tout de suite, Eva ne pouvait leur donner que raison.

Alors que le sort de la brune était en train de se décider pour elle et devant elle, Eva se demanda si tout cela était encore une illusion du démon. Elle en doutait fortement, tout cela ne ressemblait pas aux pratiques d’un spectre. Fallait-il parler ou les laisser se décider entre eux ? Difficile à dire.
Une troisième voix se fit alors entendre depuis le fin fond de la salle. Se penchant sur le côté, Eva aperçu au loin un homme crucifié. Encore un Archibald ? Dur à dire vu d’ici, mais probablement. Mais de tous ces Archibald, qui était le vrai ? Tous peut-être. Il est bien connu que chaque être possède plusieurs personnalités. Mais les rencontrer ainsi individuellement, c’était vraiment flippant.

En quelques secondes, Eva se retrouva encerclée par une armée d’Archibald. Sentant le regard soutenu de son Pokémon sur elle, la brune se tourna vers lui et haussa les épaules. Elle non plus ne savait pas ce qu’il fallait faire. L’accueil se fit en tout cas plus chaleureux et plus « Archibaldien ».

"Mais aujourd'hui n'est pas un jour ordinaire. La porte s'est ouverte. "

Eva ne pu retenir un rire nerveux.

- J’vous le fait pas dire.

Un monde de fous oui. Si Eva avait un jour doutée de sa propre santé mentale, peut-être serait-il judicieux maintenant d’aller voir un professionnel et de lui poser la question. Tous ces Archibald n’avaient pas l’air très sains d’esprits eux non plus, surtout à les entendre. La brune n’était toujours pas rassurée quant-à son sort. Ces gens là lui faisaient limite peur. Lorsqu’ Archibald reprit la parole, la jeune femme ne su quoi lui répondre. Fallait-il réellement dire quelque chose ? Elle se contenta d’acquiescer, toujours méfiante.

- Où suis-je ? Pourquoi m’avoir emmenée ici alors que l’ennemi est de l’autre côté ?

Beaucoup de questions lui traversaient l’esprit, trop pour qu’elle ne puisse faire le tri. Elle ne savait toujours pas si elle pouvait faire confiance ou non à ce groupe de clones. Sa pensée se dirigea alors vers elle-même, du moins vers la Eva inconsciente dans le monde réelle. Elle espérait qu’il n’arrivait rien à son corps mortel pendant qu’elle se trouvait ici.


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Message  Invité Mer 23 Nov - 0:28



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La petite assemblée d'êtres immatériels est en effervescence : l'esprit a ri. Eva rit ! Il n'en faut pas plus à Archibald pour que le Temple s'éclaire soudain, gagnant une myriade de couleurs chatoyantes d'un zénith flamboyant. Entendez tous, elle rit !

" Peut-être est-elle timide ?

-Avec nous ? Eva n'a rien de timide voyons.

-Nous lui avons fait du tort. Elle nous le fait savoir, c'est tout.

-Bien dit. Ayons l'éternité pour nous repentir de l'avoir perdue.

-J'aimerai bien savoir s'il y a du bleu, en fin de compte.

-Taisons-nous donc, rien ne vaut le silence.
"

Le brouhaha des conversations sans suite couvre les mots de la jeune femme, et les hôtes ne semblent pas s’apercevoir de sa gêne.

Où suis-je ? Pourquoi m’avoir emmenée ici alors que l’ennemi est de l’autre côté ? "

Le court silence très attentif a laissé sa question résonner magistralement dans l'immense salle. Instantanément, Archibald se fend de douze réponses simultanées - et donc intraduisibles pour aucune oreille, matérielle ou pas... Agacé, celui qui aurait dû pouvoir parler tente à grand peine de se faire au moins entendre.

" Un peu de discipline, par Arceus ! Elle a demandé quelque chose, il me semble. "

Les autres râles ou se taisent, commentent, mais il finit par pouvoir formuler très calmement une réponse :

" La première question a déjà été résolue, ma chère Eva : c'est bien dans le Temple de l'Esprit que nous sommes, notre seule construction ayant survécu à la bataille. Mais étant ce qu'elle est, elle ne peut être détruite - pas sans que nous nous rendions, en tout cas. Ici siège donc l'Esprit, qui est une chose merveilleuse. D'ordinaire, je préside à l'Assemblée du Je. Mais fort est de constater que je n'ai plus grand chose de mes attributions. Ici, nous avons également l'Assemblée du Moi. Et si nous nous intriquons d'une manière parfaite - ce qui est resté très rare, hélas, ce n'est pas faut d'avoir tenter - nous pouvons faire naître le Soi. C'est à Soi qu'il revient de veiller sur l'Âme. Même - et souvent ! contre elle-même..."

Archibald tout entier acquiesce, chacun à sa façon.

" Quand à la seconde réponse... elle découle logiquement de la première ! Rien ni personne ne rentre ici sans notre accord plein et complet. Rien donc, de ce qui est "dehors", ne peut être "dedans" si nous ne lui en reconnaissons pas le droit. Car l'Esprit crée la Réalité, Eva. Et rien n'est réel que ce que l'Esprit autorise à être ! Il n'y a aucun ennemi ici, et il n'y en aura jamais, tant que nous serons en état de nous battre. C'est l'axiome de la Conscience. "

Archibald se taille soudain un chemin entre Archibald et Archibald, et tente de franchir le no-Archibald's land qui entoure Eva et Mentali, bras grands ouverts, extatique :

" Eva, chère Eva ! Nous sommes si heureux de vous revoir, chère Eva ! "

Le juge attrape l'enthousiaste par le collet avant qu'il ne puisse seulement la toucher, et le tire en arrière, la mine sévère.

" Que croyais-tu faire, malotrus ?! Un peu de tenue, donc !

-Mais...

-Je ne suis peut-être plus bon à grand chose, mais moi vaillant, on ne s'asseoira pas ainsi sur la bienséance !

-Mais je l'aime !

-Baliverne, excuse minable. Tenons-nous droit, et cessons cette mine pathétique ! Il n'y a que le cœur pour croire que ses passions lui autorisent tout !
"

La mine légèrement défaite, coupé dans son élan, Archibald se tient, dépité, entre le gardien à la lame et Archibald amusé.

" Excusez-le. Il a toujours été comme ça. "

Le cœur rougit, rayonnant, heureux. Il se tourne vers celui l'ayant attrapé, et lance, narquois :

"Pour cela que le cœur a ses raisons, que la raison refusera toujours d'entendre. "

Le concerné hausse un sourcil amusé.

" C'est à voir. "

Toujours aussi hardi malgré son échaudage, Archibald s'avance à nouveau, posément cette fois, un sourire lui montant jusqu'aux oreilles, radieux. Il tend les mains vers celles

" Venez, vous allez comprendre. Ne cherchez pas à intellectualiser. Pensez avec tout votre être, le plus simplement du monde... "

Doucement, le cœur lui prend les mains. Les deux entités impalpables se touchent, c'est là une divine dichotomie. La sensation est à nulle autre pareille, car jamais les pensées ne peuvent être aussi proches qu'alors. Archibald tire Eva vers lui, et Eva déploie ses dimensions sans même le savoir : la voilà, l'unité-multiple. Eva-coeur est avec et hors d'Eva, révélée par Archibald-cœur. Les regardent la nouvelle Eva avec un mélange de joie, de doute, d'impassibilité, d'amusement, de philosophie, d'amour, de curiosité, d'envie, de margarine sur des tartines.

Eva, Eva et Eva. Elles y sont toutes. Ne manque que le corps, mais hélas, celui-là n'est point de ce monde-ci.

" M'accorderiez-vous cette danse ? "

Archibald contemple Archibald inviter Eva à l'écart, comme au bon vieux temps. Avec un soupir nostalgique, Archibald sort du rang et demande à Eva resté avec Mentali :

" Un registre entier d'excuses ne suffirait jamais à tarir celles que nous avons à formuler, et quand bien même, nous savons à quel point elles sont inutiles et imméritées. Rien ne nous rachètera jamais, et nous avons fait le deuil de cela. Seulement, Eva, si quoi que ce soit peu ôter de vous cette noirceur qui nous meurtri, nous le ferons. Demandez, et vous obtiendrez. "

Le gardien secoue la tête.

" Seule l'Âme peut proférer un tel serment ! "

La concernée, du haut de sa prison, regarde encore les coeurs se regarder l'un l'autre avec un regard indéchiffrable.

" Elle le profère, alors, répond l'Âme, et le profèrera aussi longtemps qu'elle en sera capable. "

Visiblement pris de court, le gardien se fige. Il hésite. Son regard fait quelques va et viens, puis, d'un geste lent, il laisse sa lame tomber au sol. Il recule d'un pas, et met un genou à terre.

" Demandez, et vous obtiendrez. "





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Message  Invité Mer 23 Nov - 9:56

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Maintenant qu’elle se trouvait ici, Eva commençait à regretter d’avoir franchit la porte. Elle avait l’impression de perdre son temps ici, à déblatérer avec non pas un fou mais des dizaines. Pendant ce temps là, le champ était laissé libre à Darkrai pour faire ce qu’il voulait, tendre de nouveaux pièges pour eux trois, et oui n’oublions pas le petit chat. Ce n’était certainement pas en restant ici à écouter ces délires qu’elle allait réussir à sauver l’âme d’Archibald, enfin ce qu’il en restait à priori.

La situation l’agaçait. Eva n’avait jamais été du genre patiente et encore moins réceptive à ce genre de chose. Ce monde lui était étranger, inconnu, mais surtout elle refusait toujours de croire que tout ceci pouvait être réel. Et pourtant … elle était bien là, en dehors de son corps. C’était là sa première expérience extra-sensorielle et la dernière l’espérait-elle. Ce n’était vraiment pas son truc. Archibald et elle vivaient des deux mondes complètements différents, mais ils s’aiment malgré tout, d’un amour pur et probablement fou lui aussi.

Eva était une terre à terre, ne croyant qu’en la science, la fois et en ce qu’elle voyait de ses yeux. Tout le contraire de son amant. Il l’entraînait dans des tumultes dont seul lui avait le secret. La brune n’était pas à sa place ici et elle n’avait qu’une hâte, c’était d’en sortir. Hélas, son désespoir passait inaperçu auprès des Archibald qui l’entouraient, trop occupés à piailler entre eux. Et après ça on dira que les femmes sont de vraies pipelettes ! Sérieux ? Comment mettre un terme à cette débandade et progresser dans le sauvetage ? Eva était dos au mur mais il lui fallait trouver une issue et vite !

Le juge fut sans doute le seul à la comprendre, car il eut vite fait de calmer tout ce beau monde, avant que la Ranger ne pète définitivement les plombs. Eva l’écouta attentivement, mais plus les secondes passaient et plus elle se sentait décontenancée. C’était quoi ce charabia ? Mon dieu, elle allait rester ici pour toujours et devenir cinglée elle aussi!! Pourquoi avait-elle acceptée d’entrer dans la tête d’Archibald ? Elle aurait du s’attendre à un tel chaos pourtant ! Quelle idiote elle faisait ! Découragée par un vocabulaire auquel elle ne comprenait définitivement rien, la brune se laissa tombée à genoux. A cet instant, elle n’y croyait plus.

Abattue, elle les laissa une nouvelle fois se disputer entre eux, probablement à son sujet, elle n’écoutait plus qu’une phrase sur deux à présent. L’un des Archibald, le plus enjoué visiblement, vint lui demander une danse. Alors là, elle touchait le fond. Ce n’était vraiment pas le moment de danser et tout cela n’avait rien à voir avec la première rencontre avec Archibald. Ce moment là avait été magique, unique et n’aurait jamais la même intensité ni maintenant ni plus tard. Pas réceptive le moins du monde à cet univers, Eva eut tôt fait de lui signifier sa décision en reprenant ses mains pour les poser sur ses genoux. Toujours au sol, elle les regarda tour à tour. Il(s) voulai(ent) savoir ce qu’elle voulait vraiment ? Soit, il en serait ainsi.

- Battez-vous.

Même si elle restait à genoux, son regard se fit plus déterminé, presque défiant.

- Il est hors de question que cette situation perdure. Il faut retourner à la réalité et je ne reviendrais pas seule. Il temps de reprendre le contrôle et de chasser Drakrai une bonne fois pour toute.

S’ils venaient à refuser, alors Eva n’aurait pas d’autre choix que de s’y rendre seule. Il n’était pas admissible pour elle de rester là à ne rien faire. Si la belle avait fait le voyage, c’était pour sauver l’âme d’Archibald des griffes du démon, et elle le ferait, seule ou avec lui/eux.


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Message  Invité Jeu 9 Fév - 13:36



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Un constat glaçant s'impose peu à peu à la petite assemblée enthousiaste : Elle ne comprend pas... Les visages se ferment, les paroles cessent et les regards se tournent, perplexes, tristes ou réprobateurs, vers celle qui est le centre de toute l'attention. Elle ne comprend pas. Où est la faute ? que se passe-t-il ? Les ténèbres ont-elles finalement gagné ? Il semblerait.

" Battez-vous. "

Le Cœur s'est évanoui. Avec lui semble alors dépérir l'Esprit tout entier, et doucement, en silence, comme la mer se retire, le décors perd ses couleurs, sa chaleur. Il ne reste bientôt plus qu'un infini dégradé de gris. Alors, encore, les meubles s'effritent, prennent mille ans, le verre de la voûte étoilée se dépolit, l'éclat céleste se mue en brume opaque et terne. Le souffle d'enthousiasme n'est plus, c'est un froid hiver qui s'annonce. Quelque chose s'est brisé. On ne sait pas encore si l'on parviendra à en réunir les morceaux épars, mais pour l'heure, on tente seulement de les rassembler.

" Il est hors de question que cette situation perdure. Il faut retourner à la réalité et je ne reviendrais pas seule. Il temps de reprendre le contrôle et de chasser Drakrai une bonne fois pour toute. "

Le juge soupire. A tout considérer, aucune décision n'est jamais la bonne. Seulement une issue moins désastreuse que les autres. Son regard s'égare au loin, accablé. Où a-t-on commis une erreur ? Plusieurs fois, peut-être bien. La Mémoire n'aurait pas assez de jours pour compter les fois où l'on avait eu cette désagréable impression d'avoir été sot. Puis il revient vers Eva, l'or de ses yeux chargés d'une lassitude lourde et sans indulgence. Ses traits ont beau ne pas être aussi tirés que ceux de son corps malade, la fatigue est visible à chacun de ses angles, et cet habituel sourire qu'on lui connaît n'est plus qu'un trait neutre aux commissures figées.

" Cela fait des semaines que nous nous battons. Croyez-vous réellement que ce sanctuaire serait encore inviolé si tel n'était pas le cas ? La porte que vous avez franchi, vous ne l'avez franchi qu'avec son Accord. Dans le cas contraire, vous vous seriez désintégré en autant de personnalités qu'il vous en ait donné dans l'univers. Vous auriez tout simplement cessé d'exister en tant qu'Esprit, et votre corps, étendu ici, serait resté vide. "

Il semble autant en colère qu'épuisé. A côté, le gardien n'a rien dit. Il ne bouge pas d'un cil, changé en statue étrange, comme si sa volonté attendait quelque ordre pour s'animer à nouveau. Archibald se tourne vers lui-même, cette part vaillante et téméraire - suicidaire, peut-être, plus justement - qui attend encore sagement - trop sagement - que le reste se décide. Il est évident qu'ils n'ont pas à échanger quoi que ce soit, car ce que l'un évoque, l'autre le sait déjà. Mais pour la forme, parce que tout est fond ET forme, il lui dit :

" Alors va. Tiens notre parole. Nous nous battrons encore. "

Sans répondre, l'automate salue en s'inclinant, fait volte-face sur les talons et disparaît dans l'ombre qui couvre l'entrée. Il semble se dissoudre dans le néant, et le bruit de ses pas meurent dans la nuit. Ils sont désormais seuls, restés sous les yeux de l'Âme et de son éternel sourire désabusé. Archibal, après avoir attendu que l'autre soit bien sorti - le sol trembla sous les battants invisibles de la porte scellée -

" Vous vous méprenez seulement sur sa véritable nature. Ce que vous avez vu n'était pas très exactement un Pokémon. Celui qui nous a poursuivi jusqu'ici est en réalité l'âme d'un ancien humain. Nous ignorons comment ou pourquoi il s'est incarné sous cette forme, mais ce Darkrai est en réalité Keldrira le Huitième, le premier roi d'Almia. Notre tradition parle d'une vieille légende datant de l'unification du royaume : un roi et ses trois fils, qui formèrent alors les premières dynasties stables et pérennes de la région. C'est une histoire assez sordide, et beaucoup d'historiens ont tentés de démêler le vrai du faux. En vain. La lignée des Lannysser descendrait du Prince Sharl, si nous en croyons les rêveries de notre père : l'aîné des trois princes dont parle le mythe. "

Raconter l'histoire entière pourrait prendre des heures - des mois peut-être, ici le temps n'existe plus vraiment.

" Le roi Keldrira a été maudit semble-t-il, par un ancien Pokémon et condamné à ne jamais trouver la paix. Sa rancune et sa haine envers les hommes et les Pokémon sont immenses. Même si nous n'en connaissons pas exactement l'origine, nous soupçonnons depuis longtemps que cela ait à voir avec quelque vérité se dissimulant sous cette poussiéreuse légende. "

D'autant plus envers lui, à présent. Mais là n'est plus la question : les choses ont pris une telle tournure qu'une goutte dans l'océan ne changera rien. Il convient sans doute d'informer la demoiselle de certains détails. D'autres, en revanche, ne sont pas pour ses oreilles. Cela, Archibald en reste convaincu, et Archibald sait s'il peut s'avérer têtu.

" Nous pensions qu'il était lié à l'apparition des Shitaï. Nous avons eu tort, mais cela n'a rien changé au fait que Keldrira se nourrit pleinement de la terreur générée par ces morts-vivants. Les cauchemars qu'ils donnent aux être humains sont une aubaine pour lui, et le rendent plus puissant que jamais... "

Avait-il besoin de préciser qu'ils l'avaient tous sous-estimé ? La défaite a toujours un goût amer, mais Archibald ne place pas son orgueil dans ce genre de chose. Le vieux Darkrai et lui se connaissent, mais si Keldrira est parvenu à le piéger, l'homme sait qu'il ne gagnera pas éternellement. Pas en affrontant deux esprits à la fois. Cette issue constitue un bien maigre espoir, mais un espoir malgré tout ! Comme Eva avait été l'espoir à chacune de ses apparitions. Étrange comme les rôles s'inversent. Désormais, c'est à elle de rester quand les autres tombent. De garder la tête haute quand tous l'ont baissée. La douleur et la morosité refluent un peu, tels quelques animaux apeurés, devant cette détermination nouvelle, timidement retrouvée. Peut-être est-ce cela, la complémentarité. Là où l'un manque à l'appel, l'autre, toujours, sait répondre présent. Le juge s'égare, revient, demande, comme à lui-même :

" Cela n'est-il donc pas entièrement de notre faute ?

- Bien sûr que ça l'est ! C'est la raison pour laquelle jamais Eva n'aurait dû y être mêlée. A présent, il est trop tard, et ce qui est fait ne peut être défait. Allons de l'avant.
"

Le juge regarde Eva. C'est un regard ambivalent. Tristesse ? Colère ? On ne sait pas, lui-même semble hésiter. Jamais il ne lui serait venu l'idée de la mêler à cette histoire - son histoire. Mais il la connaît. Il sait.

" Nous avons lutté pour vous tenir à l'écart, pour vous préserver. Et finalement, c'est vous qui venez vous jeter dans le piège... "

Soupir.

" Tant de chose à comprendre, à dire. Si peu de temps. "

Du Temps en a toujours assez celui qui en connaît le prix. Ce prix-là, aucun Archibald au monde n'aurait voulu le payer. Mais le juge sent aussitôt le regard implacable et puissant de cette autre partie de lui, posé sur lui, inquisiteur.

" Vous savez ce qu'il vous reste à faire. "

Il le sait, oui. Mais c'est bien à contrecœur, le pas lourd, qu'il le fait.

" Une fois hors de l'Esprit, Eva, vous ne serez plus protégée. Je doute qu'il soit aisé de repousser une entité ayant pris place depuis si longtemps mais, si vous acceptez d'essayer quelque chose, soyez prête à le faire jusqu'au bout. "

Il se détourne des deux visiteurs et marche, marche sans se retourner vers le voile d'ombre qui masque le fond des lieux. Dans le silence, il s'évapore, comme l'a fait avant lui le gardien. Seule l'Âme demeure à présent, le regard fixé sur les épaules délicates de la jeune femme. Ses contours flous et lumineux ne laissent pas entrevoir avec précision l'expression de son visage. Seuls ses yeux, perçant comme ceux d'un aigle, dardent des faisceaux d'intentions étranges au-delà de sa prison immatérielle.

" J'ai foi en toi. Tu es la Guerrière, je te l'ai déjà dit, je crois. La Reine sur l'échiquier, celle qui va où elle veut et triomphe. Celle qui peut, seule quand ses pions sont tombés, traverser le champ de bataille et s'écrirer..."



Échec et mat.



Il ne reste plus que le silence, et la noire réalité au dehors, dans laquelle déjà se préfigure le Chaos.







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Message  Invité Jeu 9 Fév - 18:07

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Jamais Eva ne s’était sentie aussi abattue, presque désespérée. Elle n’y croyait plus et c’était peu de le dire. Elle avait surestimé ses capacités en franchissant la barrière de l’invisible. La situation n’était plus du tout sous contrôle. D’ailleurs, l’avait-elle réellement été un jour ? Inconsciemment, la brune revit défiler sous ses yeux chaque moment passé avec Archibald, alors que le monde virtuel s’écroulait autour d’elle. Elle revoyait sa rencontre sur le quai, leur danse, leur combat, leur voyage en mer, leur première fois, l’enterrement de son père, leur mission … tout. Tout cela, elle l’avait vécu profondément, intensément, sans jamais parvenir à maîtriser la moindre de ces situations. Aujourd’hui encore, elle atteignait des sommets dans le monde de l’imprévisible. Sauf que cette fois-ci, elle avait peur d’avoir franchit la limite. Elle était entrée trop loin dans son monde et au sens propre cette fois-ci. Archibald n’était pas comme elle et tôt ou tard, il finirait par la consumer.

La jeune femme ne le comprenait décidément plus. Il était bien trop complexe pour elle, pourtant elle l’aimait toujours, de chaque fibre de son corps et de son être. Cet amour devenait souffrance. Un amour mortel, qui finirait peut-être aujourd’hui même, avec sa propre mort. L’esprit d’Archibald était au bord de la destruction et par conséquent, eux aussi. Eva était désormais persuadée qu’elle ne s’en sortirait pas et était prête à renvoyer Mentali de l’autre côté, du moins s’il en était encore temps. Elle avait fait une erreur de débutante, une fois encore. Son cœur avait prit le dessus sur sa raison et maintenant elle allait perdre. C’est à peine si Eva remarqua le départ des autres. Repliée sur elle-même, la demoiselle tentait de trouver ses dernières forces pour au moins se sortir d’ici. Mais comment faire ? Elle est tombée du ciel, enfin façon de parler. Ce n’était pas comme si il y avait une jolie porte où il serait écrit « issue de secours ». Bordel ! La colère vint se mêler au reste de ses sentiments. Eva était en colère oui, mais uniquement contre sa propre personne. Elle s’était jetée dans la gueule du loup sans un plan viable et par sa faute Mentali était en danger maintenant. Quant-à Archibald, elle commençait à croire qu’il était définitivement perdu et ce depuis longtemps, bien avant son arrivée dans sa tête.

Archibald reprit alors la parole et son discours parvint à intriguer la belle. Il lui parla de faits historiques et de la véritable identité du spectre qui les retenait ici prisonniers. D’après lui, Archibald serait un descendant direct du premier roi d’Almia, du moins c’est ce que comprit Eva dans son état du moment. Il fallait avouer que la concentration était difficile à trouver dans cette situation. Le pseudo fantôme se nourrissait donc de la peur elle-même. C’était bon à savoir, même si Eva ne voyait pas comment utiliser cela contre lui, là tout de suite.

Le juge s’adressa à Eva, regrettant visiblement qu’elle soit mêlée à tout cela. Cette histoire avait prit une telle ampleur que le pauvre Archibald ne devait pas avoir la moindre idée de ce qui se passait réellement dans le monde réel. Sinon, il aurait comprit le geste désespéré de sa compagne. Lui-même en aurait fait autant, elle en était convaincue.

" Nous avons lutté pour vous tenir à l'écart, pour vous préserver. Et finalement, c'est vous qui venez vous jeter dans le piège... "

- Moi qui me jette dans le piège ? Vous êtes drôle-vous. Petit rire nerveux.

- Votre frère m’embarque de force au poste de police pour me dire que l’homme que j’aime a pété les plombs et est devenu violent …. Et là je suis sensée rester indifférente devant l’homme que j’aime, qui n’a visiblement plus toute sa tête ? Tsss.

Il fallait que ça sorte, maintenant c’était fait et Eva se sentait un peu mieux. En tout cas, la situation était débloquée. Eva ne savait pas dans quoi elle s’engageait encore, mais c’était là une voie à sens unique de toute façon. C’était cela où rester prisonnière jusqu’à la fin des temps. C’était le moment de la tentative désespérée. Se redressant, elle reprit confiance en elle, se flagellant intérieurement.
Désormais seule avec l’âme de son aimé, Eva acquiesça en silence. C’était la première fois qu’Archibald la tutoyait et cela lui donna l’effet d’un coup de fouet. Reboostée à bloc, Eva serra les poings.

- Que le jeu commence.

Les ténèbres l’attendaient. Il n’y avait plus qu’à s’y engouffrer et espérer revoir un jour la lumière du jour, dans ce monde, ou un autre.


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Message  Invité Mer 15 Fév - 18:20



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Jadielle - Soir - Kanto





Derrière la porte blanche de l'Esprit, le Chaos a remplacé le placide Néant. Le tumulte est enragé, il se convulse comme une masse impalpable, un animal à l'agonie. Le rayon de lumière qui jaillit depuis la porte tranche le noir comme une lame. C'est celle du gardien, parti en éclaireur - ainsi, il fait du figuré un sens propre.

" Faites attention !" crie-t-il à tous ceux qui jaillissent du seuil. " Nous sommes en territoire ennemi ! Ici, tout n'est qu'illusion ! Ne vous fiez à rien ! "

Pas même à moi, a-t-il envie d'ajouter, mais une main se précipite sur lui et il doit se détourner pour la découper net. Autour de lui, c'est tout le prisme des personnalités éparses et chaotiques d'Archibald Lannysser qui se déploient, devenue une véritable armée, suivie d'Eva Mayer et de son Mentali. Dans leur dos, le lourd battant se scelle de nouveau, préservant encore ce qui peut l'être de la furie du combat.


Ainsi donc... Vous voulez malgré tout réessayer ? Je te savais têtu, l'alchimiste, mais à ce stade, ce n'est que pure bêtise ! Allons-y donc ! Venez, misérables ! Je vous attends.

Les illusions jaillissent par millier, par million. Même à eux tous, ils seront submergés par le nombre. De toutes les tailles, de toutes les formes. D'abord indistinctes, elles prennent corps en se rapprochant de leur cible. Chacun peu sentir le pouvoir sombre tenter de s'insinuer jusque dans les entrailles pour y piocher peurs, fantasmes, phobies, lubies, souvenirs, désirs, pleurs et paniques. Des Pokémon, des humains, des choses qui n'ont aucun nom. Les créations immatérielles agissent en miroir déformant, hideuses révélations des turpitudes de l'Inconscient. Leurs assauts sont à l'image de ces pulsions : meurtriers.

" Il nous faut un plan. Allons ! Un peu d'intelligence, voulez-vous ?! Cessez d'être si impulsif ! "

Le juge est à son tour assailli et forcé d'esquiver.

" Tout a déjà été tenté ! "

C'est un merveilleux bazar. Il est flagrant qu'ils ne pourront pas gagner de cette manière, mais hélas, progresser est pour l'heure impossible. Chaque illusion détruite en génère dix autres : c'est un puits sans fond.

" Oh que non ! "

D'un geste, Archibald enflamme la griffe d'un reptile qui se décompose en une nuée de puces gigotantes. Seul contre un mur, il continue inlassablement d'effectuer les mêmes gestes absurdes, jusqu'à ce que jaillisse de ses mains une flamme qui attaque sans merci la prochaine apparition. De l'autre côté, Archibald tente de se défaire de l'étreinte d'un tentacule.

" Il ne faut pas donner prise aux illusions. Il nous faut... de l'espoir. Cette énergie qu'il nous manque, puisons-la à sa source ! "

Aux côtés d'Eva, le gardien taille dans le vif. La lame argentée siffle avec fureur et zèbre sans relâche tout ce qui approche. Son regard est aussi accédé que son arme et le marbre de son visage ne laisse apparaître qu'une froide colère.

La lame fend l'espace. Mais ce n'est pas la tête d'un monstre qu'elle tranche. Le visage, horrifié, figé de stupeur : c'est celui d'Eva. La grimace de fureur fond en une lamentation inhumaine.

" Je... N-Non...! "

Archibald recule. Son bras tremble. Comment a-t-il pu ? Non, c'est un piège... Mais...?

" N-non, pas ça... "

Tétanisé, il ne réagit pas à temps pour éviter la bourrasque noire qui le propulse loin dans le néant, au milieu de la foule d'insectes grouillants qui s'en font un repas de choix.

Tu es si prévisible, mon pauvre ami... Tes armes se retournent contre toi !

Le corps décapité se délite, puis se reconstitue, plus loin dans le brouillard. Mortimer, un sourire dément aux lèvres, brandit une hallebarde en direction de sa cible. Sa voix désincarnée résonne aux alentours, pleine de mortelles menaces. Autour, telle une couronne affreuse, des mains sans corps s'agitent, s'élancent dans le vide vers la silhouette claire en contrebas.

A nous deux, jeune impertinente. Les petits pouvoirs de ton minet mauve ne pourront rien pour toi, ici. Je suis le Maître. Je vais te faire regretter pour toujours de t'être crue au-dessus de moi.

A table !






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Message  Invité Jeu 16 Fév - 10:47

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Eva avait beau être déterminée, elle devait avouer qu’elle était quand même morte de trouille. C’était à son tour désormais de franchir le seuil de sécurité et elle se demandait si c’était réellement une bonne idée au final. Pourtant, c’était elle qui avait poussé les « autres » à faire le pas, elle ne pouvait pas les abandonner, pas maintenant. Respirant profondément, la joie brune s’engouffra dans les ténèbres.

Les conseils du gardien étaient prudents. Oui, faire attention … ça Eva aurait pu le deviner toute seule. La Ranger avait une folle envie de se battre, de détruire de spectre. Mais comment toucher une chose qui n’existe pas réellement sur le même plan astral ?  Si seulement cette chose avait eut forme physique, Eva lui aurait fait sa fête au corps à corps. Au moins pour ça elle était entrainée.

Un peu à la traine derrière l’armée d’Archibald déjà au combat, Eva prenait le temps de réfléchir. Malheureusement, aucune idée brillante ne jaillissait de son cerveau. Elle n’avait pas la moindre idée de comment vaincre cette chose. Les monstres de la nuit se reconstituaient aussi vite qu’ils étaient détruits. Un véritable cauchemar, je ne vous le fait pas dire. Mais comment faire ?

- Bordel…

Ces mots étaient juste murmurés alors que plusieurs terreurs fonçaient dans sa direction. Parmi eux, son défunt père, au tin livide, mais aussi ce garçon qui lui avait autrefois volé son Roucool, le Rocket qui l’avait un jour menacé d’un flingue au parc Safari. La chose savait frapper là où ça fait mal. Comme les autres, Eva se lança dans la bataille, s’attaquant à ses propres démons. Ils étaient là pour les ralentir, rien de plus. Le vrai mal se cachait encore. Avait-il peur ? Cette pensée donna de l’espoir à Eva.

A sa droite, le gardien attira son attention. Il venait de … la décapiter. Drôle de vision, ça lui retournait l’estomac. Ce spectre lui ressemblait vraiment comme deux gouttes d’eau. Pauvre Archibald. Eva faisait parti de ses faiblesses et elle s’en rendait compte maintenant. Elle ne pouvait que le comprendre car elle aussi avait souvent peur pour lui, comme lors de cette mission au laboratoire de Céladopole. S’il venait lui arriver quelque chose … NON, il ne fallait pas penser ainsi, c’était nourrir la bête inutilement. Voulant rassurer le gardien, Eva posa une main sur son épaule.

- Ne lui donnez pas ce qu’il veut, tenez bon.

Au loin, Mortimer fit son apparition. Pourquoi lui ? C’était étrange, d’autant plus qu’il était un ami d’Eva, quelqu’un en qui elle avait confiance, quelqu’un qui lui donnait de l’espoir en ce monde d’ailleurs. Si le démon voulait lui faire peur avec ça, c’était raté. En tout cas le mal voulait frapper un grand coup et il fallait réagir. Les paroles du juge résonnaient encore en elle. La peur nourrissait cette créature. Qu’est ce qui était le contraire de la peur ? Le courage, l’espérance ? Ca Eva en avait à revendre, son métier l’exigeait. Plein d’une assurance folle, Eva défia le monstre de la nuit.

- Tu te cache derrière tes illusions. Pfff, minable. Tu crois me faire peur … à moi ? Je crois plutôt que c’est toi qui as peur. Allez, sort de ta tanière, montre ton VRAI visage … si tu l’ose. Lâche.

Le monstre se trompait lourdement sur elle. Jamais elle ne s’était crue supérieure à une telle force ténébreuse. Ce qui faisait sa force, c’était le fait d’aller au combat, sans même savoir si elle avait une chance de gagner. Eva se battait pour le bien, les faibles, les opprimés, les Pokémon. C’était son devoir et non un sentiment de toute puissance.
Feulant, Mentali lança une vague de Psyko en direction des ombres. Peut-être la créature bluffait-elle. Le chat n’allait pas abandonner sa dresseuse oh ça non. C’était là aussi un élément qui faisait la force de la Ranger. Peu importait les conditions, elle n’était jamais seule. Eva pouvait toujours compter sur ses Pokémon, sur ses amis, sur Archibald. Instinctivement, elle serra le médaillon qu’elle portait au cou, médaillon que lui avait autrefois offert Archibald lui-même. Il lui avait sauvé la vie ce jour là. Aujourd’hui elle sauverait la sienne.

- Viens, je suis prête.

Eva souriait, son regard lançait des éclairs défiant l’inimaginable. On aurait pu croire qu’elle aussi avait sombrée dans la folie. La vérité, c’était que jamais elle ne s’était sentie aussi bien. Son existence trouvait une raison d’être dans le combat contre le mal. En elle, Eva sentait résonner l’âme de ses Pokémon, comme si chacune de leurs pensées l’accompagnait ici. Ils étaient avec elle.

- Nous sommes UN.

De lumière naît l'obscurité et l'obscurité, la lumière!

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Message  Invité Dim 12 Mar - 21:49



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" Ne lui donnez pas ce qu’il veut, tenez bon. "

Espoir. Quel meilleur espoir que celui-ci ? Le raclement de la lame sur un sol inexistant. Un assentiment silencieux.

" Si on ne parvient pas à le faire fuir, ce sommeil sera éternel. "

Rien de bien réjouissant. Mortimer pointe son arme en leur direction. Eva se dresse, fière, implacable. Le regard d'Archibald la suit, alors que l'homme à la halebarde n'est plus qu'à un jet de pierre d'elle.

" Tu te cache derrière tes illusions. Pfff, minable. Tu crois me faire peur … à moi ? Je crois plutôt que c’est toi qui as peur. Allez, sort de ta tanière, montre ton VRAI visage … si tu l’ose. Lâche. "

Le visage du blond se déforme en un horrible sourire.

Moi, lâche ? Ahahahahahahaha ! Dit-elle, alors qu'elle ignore tout de ma vraie nature. Je suis partout, je suis nulle part ! Ta chair est faible, pauvre mortelle, au moins autant que ton esprit et tes petits chiens de garde Pokémon. Rien de tout cela n'est effrayant. Pitoyable, tout au plus !

La tête de la hallebarde devient une faux, s'allongeant silencieusement. Mentali passe à l'offensive, plus rapide, et décroche un Psycho : la silhouette de Mortimer se floute. Quelque part au-dessus d'eux, la voix du damné éclate.

PAH ! Stupide. Vous n'êtes que de sombres idiots !

La vocifération est converte par une autre voix, claire comme un cristal, forte comme un coup de clairon.

" Nous sommes UN. "


La voix claire explose dans le vide. Les ombres frémissent : tant de détermination en un seul être. Ou est-ce parce qu'une telle vérité ne peut être assénée sans risque ? La jeune femme paraît irradier. A ses côtés, son Pokémon aussi, rayonne tel un soleil. Peut-être n'est-ce que par contraste avec la noirceur qui les enveloppe... Ou bien, irradie-t-elle effectivement ? Impossible à dire. Le gardien s'est reconstitué, les morceaux épars de sa silhouette remis en ordre, silencieux dans l'ombre des combattants ayant pris la relève. D'Eva, il ne voit plus que le dos. Son attention s'y perd en une étrange méditation, fasciné par la douce lumière qui s'en échappe, prédatrice du noir qui cherche encore à lutter contre.

" Revenir au centre. "

Archibald peine à se relever. Il vacille. Mais, dans sa faiblesse, pas d'hésitation, pas d'égarement ni d'arrêt. L'épuisement se lit, vient aussi se mêler, soudain, à un sourire fugace. Radieux.

" Comment ai-je fait pour oublier ! C'est incroyable. Je crois bien... que je m'étais perdu moi-même. "

L'instant d'après, il n'est plus là. Un Tranche-Nuit jaillit de nouveau du tumulte noir et balaye le carré d'espace comme une tornade. Les nuées noires convulsent et changent de forme, devenant de gigantesques pointes acérées.

Vous êtes CHEZ MOI, ici !

Des dizaines de voix répondent en écho, amusées.

" Hm. Rectification : nous nous trouvons actuellement dans MON inconscient. Simple détail. "

Tu as perdu. Tu le sais.

C'est un balais de pointes noires qui tentent d'empaler tout ce qui bouge. Une force s'y oppose, ralentissant ici la progression d'un pic, là tranchant d'un trait un autre.

" Tu as bien failli parvenir à m'en persuader, j'en conviens. Mais tu as omis un détail au sein de ton parfait calcul, Keldrira. "

Archibald réapparaît ici, puis là. Une résignation teintée de sombres pensées lui font contempler les formes agressives nées des pouvoirs de son opposant.

" Je ne suis pas seul, je ne l'ai jamais été. Pas plus hier qu'aujourd'hui ! "

Impossible de dire ce qu'il s'est passé : l'effet est trop rapide, même pour l'esprit. Ils sont désormais soixante-douze. Un arc-en-ciel, ou plutôt un arc-en-chibald, qui, l'instant d'après, ne sont plus qu'une seule et unique entité. Multicolore, il ne le reste qu'un bref instant, le temps de traverser cet espace qui n'en est pas un, pour rejoindre le centre de leur lutte, aux côtés d'Eva Mayer et de son Mentali. Autour d'eux, se matérialise lentement d'autres taches lumineuses, de toutes tailles.

Un Absol blanc, planté au milieu des deux camps, les regarde. Il serait sans doute identique à Seth si une paires d'ailes tout aussi diaphanes ne saillait pas de son dos. Le Pokémon, dont le pelage hérissé est griffé d'un frisson, jette un regard flamboyant à ses nouveaux partenaires : un souvenir heureux, tenace, qui ne se rendra pas plus qu'eux. Progressivement arrive à sa suite une foule hétéroclite de Pokémon. Tous les visages sont connus ! C'est une assemblée hargneuse et déterminée à reprendre possession des lieux. D'un seul mouvement, l'ensemble des esprits se rue en avant. Désormais, les humains ne sont plus seuls à devoir lutter contre l'infinitude !


Le combat s'équilibre enfin. Pourtant, la défense du Darkrai est à la hauteur des répliques des esprits furibonds. Keldrira ne renonce pas. Les cauchemars se font moins nombreux, sa forme se précise. Il parvient toujours à se déplacer où bon lui semble avec une facilité odieuse,  il continue de lutter à coups de Tranche Nuit et d'assauts noirs qui taillent les Pokémons en pièces.

Tu espères avoir mes félicitations pour ce tour de force ? Profites bien de tes petites minutes de liberté. Je n'en ai pas fini avec vous, tous... Tu me dois toujours ton âme, ne l'oublie jamais ! Je reviendrais chercher ce qui me revient de droit. Et cette fois... Je te le jure, tu me paieras cet afront.

L'Absol rugit en réponse, et avec lui la meute déchaînée des Pokémon. Les facettes réunies d'Archibald, agissant enfin de concert, prennent le bras rayonnant d'Eva et l'entraine avec la bande : l'assaut final est donné. Il faut passer... ou mourir en essayant. Les esprits galopent dans le vide, imaginant ce qu'est le sol sous leurs pieds, et le sol devient sol. De même, maintenant, ils imaginent un au-dessus et un au-dessous, un haut et un bas. Puis une droite et une gauche. Leurs corps animés et rayonnant de la volonté qui est la leur se mettent à luire alors que leur détermination grandit, à la manière d'un feu alimenté en permanence. Deux paires d'ailes aussi luisantes qu'eux se déploient depuis leurs échines. Archibald jette alors un oeil à sa compagne et son chat mauve :

" Vous ai-je déjà dit à quel point vous me donniez des ailes ? "

Et il bondit, le sol sous ses pieds l'y aidant, le haut comme but, le bas comme appui. Tous bondissent, assurés de nouveau par l'emprise sur leur monde. Ils déploient les ailes enflammées qui repoussent leurs agresseurs, brûlent ceux qui tentent encore de les écorcher. Tous les Pokémon à leur suite, ils poursuivent leur route dans le néant qui se scinde, se distord et finalement, se remodèle, doucement, en une suite infinie de formes géométriques ordonnées et brillantes. Les stries noires hurlent et vocifèrent, le Darkrai lâche prise. Il ne peut plus : ils sont finalement trop nombreux. Mais il le promet, en milles langues, en tous temps et en tous lieux :

Vous n'avez pas gagné la guerre ! Je triomphe toujours ! TOUJOURS !

L'espace explose, tel un miroir, ses facettes transparentes voltigeant autour d'eux. Les corps spirituels deviennent moins brillants, se fondant dans la pâleur d'une aube unique, étrange.

" Je crois... "

Je. Oui, JE ! JE SUIS !

" Je crois qu'il est l'heure de se réveiller. N'est-ce pas ? "

Je crois qu'il est l'heure de se réveiller. N'est-ce pas ?
Je crois qu'il est l'heure de se réveiller. N'est-ce pas ?
Je crois qu'il est l'heure de se réveiller. N'est-ce pas ?
Je crois qu'il est l'heure de se réveiller. N'est-ce pas ?
Je crois qu'il est l'heure de se réveiller. N'est-ce pas ?
Je crois qu'il est l'heure de se réveiller. N'est-ce pas ?




Et il fut soir. Et il fut matin.




Combien de temps ai-je erré dans ces rêves étranges ? Je m'étais tant perdu dans les tréfonds de mon âme que jamais je ne songeai en sortir. Trop de choses y sont entassées. On dirait l'une de ces vieilles bibliothèques que j'aimais à fréquenter autrefois : des rangées de livres, si longtemps serrés sous les couches de poussière que leurs couvertures tombent en lambeaux. Tellement de souvenirs qui ne me quittent pas, même lorsqu'ils sont au fin fond de ces rangées oubliées. Peut-être faudra-t-il un jour tout brûler, passer par le Feu toutes cette poussière pour renaître à nouveau.

Ma tête est si lourde. Je suis en plomb. Chaque parcelle de ce corps a dû être passé au pilon pour m'être aussi douloureux ! J'ai la moitié du visage encore figée. C'est atroce. Je ne peux ouvrir qu'un seul œil : une lumière rare filtre au travers d'un vasistas poussiéreux. Des murs. Ils sont blancs, de ce que je parviens à en voir. Mais mon crâne me fait trop souffrir... Ne plus penser. C'est impossible. La seule main que je parviens à lever arrive sur ma joue un peu trop vite. Mais pas de douleur. Tout est engourdi, tout est trop lent. Je suis en totale désynchronisation avec le monde.

Des barreaux. Ils sont glacés. Je frémis : je comprends. Une image, unique, me reviens soudain. Eva ! Ma nuque craque quand je la tourne sur le côté pour voir au travers des barreaux. Sur un lit semblable au mien, elle est là. Sans penser à rien d'autre, je la regarde, en silence. Etrange, comme le silence peut être lourd de sens, parfois.

Eva et ses cheveux de chocolat fondu. Eva et ses lèvres de corail. Eva les paupières closes. Eva.


Bon sang, de quoi était-il question, déjà ? De faire cuire des tartes ? Mais... j'ai oublié les fraises.

" Hmpf...? "

Ah, des menottes. Qu'est-ce encore que ces histoires ? Oh ! Attendez... Je crois me souvenir.




Hrp:


Dernière édition par Archibald Lannysser le Lun 14 Mai - 21:05, édité 1 fois
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Message  Invité Lun 13 Mar - 13:31

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De la lumière naît l’obscurité et de l’obscurité, la lumière. Cette citation prenait tout son sens en cet instant dramatique. Eva en comprenait chaque mot et plus encore : elle le ressentait. Un frisson parcouru son corps alors que ses paroles résonnaient dans ce monde ténébreux, tranchant l’air comme une lame étincelante. Eva se sentait dépassée par sa propre conviction, comme si une force s’emparait d’elle pour la porter encore plus haut. C’était impossible, cela ne pouvait pas exister. D’un autre côté, rien de tout ce qu’elle avait vu depuis ces dernières minutes … heures … jours ? ... ne devait exister.

- Qu’est-ce que ? …

Ces mots à peine murmurés prouvaient la surprise de la brune quant-à ce qu’elle ressentait. C’était désormais tout son corps qui frissonnait alors qu’une sensation de chaleur intense s’emparait d’elle : totalement paradoxale. Regardant ses mains, Eva vit une étrange lumière les entourer, mais pas que. C’était tout son corps qui brillait de la sorte, idem pour Mentali. Que se passait-il ? L’inquiétude et la surprise laissèrent vite leurs places à un sentiment de toute puissance. Eva se sentait invincible, comme guidée, non pas par une, mais par une multitude d’âmes.
Pendant ce temps, le combat continuait de plus belle et Eva voyait avec surprise, mais soulagement, qu’Archibald prenait le dessus. Une pluie multicolore d’Archibald s’abattait sur la bête à vaincre, avant de se re-matérialisé en un unique individu, fidèle à l’original. Eva était désormais convaincue que c’était l’espoir et l’amour la source de cette énergie brillante. Autour d’eux, leur armée se faisait plus nombreuse : des humains, mais aussi des Pokémon se matérialisaient. Ceux d’Archibald tout d’abord, Eva aurait reconnue Seth parmi des milliers d’autres. Puis ce fut ses Pokémon, Dracaufeu, Galopa et bien d’autres encore, même ceux qui avaient regagnés leur état sauvage depuis des mois déjà. Ils étaient tous là, prêt à se battre, répondant à un appel mystique. L’assaut final allait être donné. Plus de questions à présent. C’était vaincre ou périr, rien d’autre.

Les menaces du spectre perdaient de leur impact, il faiblissait. Seth et les autres rugissaient à l’unisson. Tous étaient désormais en proie à la même vigueur folle, leur donnant littéralement des ailes, à eux comme à Eva et les Archibald. De cette transformation, la belle ne s’était rendue compte de rien, mais elle savait désormais ce qu’elle devait faire : foncer dans le tas. Entraînée par les autres, Eva enfourcha d’un bond agile son Galopa, se mêlant ainsi aux autres dans la bataille. D’une puissante impulsion, Galopa quitta le sol, tout comme le reste du groupe. Impossible de décrire la sensation d’Eva à ce moment précis, sur le dos de son cheval pégase. Le néant cédait sur leur passage. Ils allaient s’en sortir … n’est-ce pas ? Eva fermait désormais les yeux, agrippée à la crinière de Spirit, transmettant involontairement ou non toute l’énergie qui lui restait.


Je crois qu'il est l'heure de se réveiller. N'est-ce pas ?
Je crois qu'il est l'heure de se réveiller. N'est-ce pas ?
Je crois qu'il est l'heure de se réveiller. N'est-ce pas ?
Je crois qu'il est l'heure de se réveiller. N'est-ce pas ?
Je crois qu'il est l'heure de se réveiller. N'est-ce pas ?
Je crois qu'il est l'heure de se réveiller. N'est-ce pas ?

_________________________________


Il faisait froid désormais. Eva avait l'impression de flotter dans un nuage de coton en hiver et peinait à émerger. Ses yeux mirent de longues minutes à s'ouvrir, s'habituant à l'obscurité des lieux. Elle y était restée? Elle était morte n'est-ce pas?
Une vague douleur à l'épaule lui signifia que non. Elle était toujours de ce monde.
Un regard aux alentours lui confirma ses craintes, elle était en cellule de détention, probablement au poste de Jadielle. Ses souvenirs lui revenaient en mémoire comme des flashs douloureux. Elle s'en était sortie. Une palpation à ses côtés lui assura que Mentali aussi. Mais qu'en était-il d'Archibald? La brune n'eut pas à le chercher très loin, il était dans la cellule d'en face, étourdi tout comme elle, mais vivant. Eva n'avait pas besoin de lui demander, elle savait qu'il avait retrouvé sa raison. Ils avaient gagnés, elle en était convaincue. Néanmoins, elle voulait s'assurer qu'il allait bien.

- Archibald ..., ça va?

Eva se redressa, restant assise le temps de retrouver complètement ses esprits. Contrairement à son amoureux, elle était libre de ses mouvements. Un avantage que lui devait surement son statut de Ranger. Mais en attendant on l'avait enfermée quand même! Eva ne pouvait guère en vouloir à ses collègues, elle l'avait bien cherché.
Des pas résonnèrent alors dans le couloir et une silhouette se dessina devant elle, de l’autre côté des barreaux. La Ranger mit plusieurs secondes à reconnaître cet homme aux cheveux grisonnant. C’était son chef de service à Azuria, visiblement très fâché et inquiet.

- Agent Mayers !! Je peux savoir ce qui vous est ENCORE passé par la tête ? Je vous ai toujours accordé plus ou moins de liberté au vu de vos bons résultats, mais cette fois vous avez dépassez les bornes !

Reprenant son souffle et la fusillant du regard, il continua de plus belle.

- Qu’est ce que j’apprends hier soir au téléphone ?! Que mon meilleur agent a désobéit au règlement, aidé un criminel fou furieux, défié l’autorité du policier en chef et que vous étiez même prête à l'agresser au besoin ?  Non mais je rêve !! Qu’est ce qui vous est passé par la tête ?

Eva grimaça. Le ton de sa voix au réveil était vraiment très désagréable et elle n’avait pas vraiment envie de lui répondre. Elle savait qu’il se comportait ainsi car au fond il appréciait beaucoup Eva, ce qui ne faisait que renforcer sa colère d’ailleurs. Il fallu de longues secondes avant que son chef ne parvienne à se calmer.

- J’imagine que vous avez vos raisons et je ferais mon possible pour vous sortir d’ici au plus vite. Mais attendez-vous à des représailles. Non pas de ma part, mais de celle du commissaire Drogan. Il veut votre peau et croyez moi, il l’aura, je le connais bien. Nous avons fait nos classes ensemble.

Le vieil homme paternaliste jeta un coup d’œil en arrière, en direction d’Archibald, avant de se tourner vers sa petite protégée.

- Je vous conseille de vous tenir à carreau maintenant, le temps que cette affaire soit réglée. Je vais prendre les choses en mains et appuyer votre dossier de mon mieux. Je vous revois très vite et nous nous expliquerons à ce moment là.

Eva n’avait pas lâché le moindre mot et regardait à présent son chef s’éloigner dans le couloir, avant de disparaître. S’il était là, c’était vraiment qu’elle s’était mis dans de beaux draps. Mais au moins Archibald était saint et sauf. Elle n’avait pas fait tout cela pour rien. Restait maintenant à les sortir d’ici et ça, c’était une autre paire de mains.


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Message  Invité Mar 14 Mar - 22:59



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Jadielle - Soir - Kanto





Tout résonne comme dans une salle de bain trop propre. Je n'arrive pas à garder mes pensées alignées bien longtemps : réfléchir est un effort surhumain. Qui donc s'amuse à me cogner la tête contre les murs ? Ah, ma tête. Encore et toujours ma tête...

Cette guerre n'est pas terminée.

" Archibald ..., ça va ? "

Le son de cette voix suffit à interrompre le fil de mes mornes errances. Je tourne doucement la tête - maudite soit-elle - et aperçois Eva, assise sur sa banquette, de l'autre côté. Elle me regarde. Je la regarde. Nous nous regardons... Que dire ? "Oui ?" Alors que je n'en pense pas un mot ? Comment mentir à cette âme là ? Le destin vient à mon aide d'une étrange façon : un agent fait irruption dans le couloir.

" Agent Mayers !! Je peux savoir ce qui vous est ENCORE passé par la tête ? Je vous ai toujours accordé plus ou moins de liberté au vu de vos bons résultats, mais cette fois vous avez dépassez les bornes ! "

Agent Mayer. J'en aurais presque oublié qui elle était. Pourquoi diable l'avait-on mise en cellule avec le forcené que j'étais ? Je pense qu'une explication s'impose. Mais hélas, le nouveau venu n'est pas là pour me la fournir. Il me tourne déjà le dos.

" Qu’est ce que j’apprends hier soir au téléphone ?! Que mon meilleur agent a désobéit au règlement, aidé un criminel fou furieux, défié l’autorité du policier en chef et que vous étiez même prête à l'agresser au besoin ?  Non mais je rêve !! Qu’est ce qui vous est passé par la tête ? "

Mes yeux s'arrondissent en silence. Un criminel ? Moi ? Par l' Difficile de décrire le coup que me porte une telle appellation. L'ai-je méritée ? L'ai-je véritablement méritée ? Ô Arceus, quel châtiment est le mien. Avais-je un jour cru savoir quel prix me serait demandé ? J'ai été bien sot. Me voilà trainé dans la boue, jusque sous les yeux de la personne que j'aime. Vie, cruauté incarnée.

Il va s'en aller. Je vois cette porte s'ouvrir, et je sais que ma chance s'envolera si tôt qu'elle sera fermée. Je me cambre, m’arque-boute contre mes liens pour lancer, aussi fort que ma gorge le peut. C'est un son étrangement rauque et éraillé qui résonne au travers de la pièce.

" Il lui est passé par la tête trop de choses que vous ne puissiez entendre, je le crains. Vous ne devez pas l'en blâmer : elle se bat pour une cause juste. Jamais elle ne vous a déçu, jamais elle ne vous décevra, et vous le savez ! Sa place n'est certainement pas derrière ces barreaux ! Libérez-là ! Elle n'a commis aucune autre faute que celle de me protéger comme son devoir l'y obligeait. Libérez-là et vous aurez encore à mes yeux le respect que d'autres ont d'ores et déjà perdu. "

Libérez-la ! Je n'ai que faire de votre orgueil et de vos craintes. Eva n'est pas oiseau que l'on peut mettre en cage. Jamais.

Je ne reconnais pas ma propre voix. Suis-je tombé si bas ? Je suis forcé de l'admettre. L'homme qui jadis se vantait de marcher, libre comme le vent, malgré sa patte folle, aujourd'hui cassé en morceaux, tout juste bon à ramper si encore on l'y autorise. Et les deux anneaux d'acier glissés entre d'immenses barres noires me rappellent bien que non, précisément, on ne me l'autorise pas. On m'a tout pris, jusqu'à mes habits et ma dignité. Alors qu'au moins, au moins ! On me laisse la parole !

La main se suspend au dessus de la poignée. La seconde reste suspendue avec elle... Enfin, il consent à me montrer autre chose que son dos. Le policier s'étonne presque de me voir m'exprimer. Il faut dire que le peu que je sens de moi n'est pas dans un état brillant. Je sens la pitié dans son regard, et je me raidis : rien ne me fait plus horreur.

" Et que croyez-vous que je souhaite ? La regarder croupir ici avec vous alors qu'elle pourrait être sur le terrain ?! Vous enfoncez des portes ouvertes ! Et pourquoi ? Pour avoir la chance de vous faire entendre ? Gardez plutôt votre souffle pour quand il vous sera nécessaire : bientôt. "

Diable que ma position est inconfortable... Jusque-là endolori, j'ai à présent le sang hors des mains et qui me fuit les bras. Je sens le frottement du drap et de la chemise contre mes vieilles plaies encore mal cicatrisées. C'est un feu abominable qui me fait grimacer.

" Si fait monsieur : donnez-moi donc un procès équitable et un bon avocat, et je jure par ce qu'il me reste de sang que justice sera rendue. C'est ce que vous représentez, n'est-ce pas ? La Justice ! Alors vous devez œuvrer pour elle ! "

Ma vindicte nouvelle et - se pourrait-il - ma soudaine lucidité semblent le surprendre. Il considère ma parole un instant, avant de hausser les épaules.

" Malheureusement, je crains qu'il soit un peu trop tard pour le bon avocat. Il vous en sera commis un d'office, peut-être, mais votre mise sous tutelle vient d'être signée il n'y a pas une heure. Votre frère avait apparemment une affaire d'héritage à régler : ne vous leurrez pas, votre état et vos actes ne vous font plus apte à prendre en charge grand chose à l'heure actuelle. C'est une chance que l'on vous ait retrouvé de la famille : d'habitude tout va à l’État, dans ces cas-là. "

Une chance. Et voici comment s'achève ici, maintenant, le maigre espoir qui me maintenait dans la lutte. Mon nez vient presque toucher ma poitrine tant le coup m'atteint à l'instant. Il me faut toute ma force mentale pour ne pas céder encore une fois au désespoir, à la fureur. Je sais désormais où mènent ces voies-là. Je sens le poids des regards sur moi : il faut tenir. Je soupire, prenant dans le fiel de mes mots la puissance nécessaire au rebond.

" Ainsi, il a finalement eu ce qu'il voulait. "

Rien, pas même mes blessures et ma faiblesse ne me feront renoncer, cette fois. Tout est allé trop loin, bien trop loin ! Confusément, je sens à quel point  nous nous sommes engagés l'un envers l'autre. Elle attend une preuve de moi, elle veut voir que je n'ai pas baissé les bras. Je ne la décevrai pas une deuxième fois.

" Eh bien monsieur, s'il vous reste ne serait-ce qu'une once de droiture, je vous le demande : laissez à l'homme intègre que je suis la chance de prouver qu'il n'est ni un demeuré, ni un criminel ! Si je dois être jeté dans une cage pour la fin de mes jours, que ce soit au terme d'une défense réelle et menée d'une main impartiale. "

S'il faut jouer le tout pour le tout, eh bien, soit. Je jouerai donc. Je ne peux pas me lever, à peine me redresser avant que mes liens ne me retiennent, lié aux barreaux. Mais mon regard parle pour moi : je ne suis pas encore mort.






Dernière édition par Archibald Lannysser le Lun 14 Mai - 21:06, édité 1 fois
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Message  Invité Ven 17 Mar - 15:05

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Le lendemain matin, Eva se retrouva à l’arrière d’une voiture de police, direction Azuria. De toute évidence, son chef était arrivé à ses fins pour la sortir de prison, du moins elle l’espérait. La brune devait avouer que le commissaire Drogan n’avait pas donné beaucoup de détails en venant lui ouvrir la porte de sa cellule. Il l’avait juste fusillé du regard, la méprisant pour le favoritisme dont elle bénéficiait. Il ne manqua pas non plus de la menacer des avenirs les plus horribles qu’il soit. Heureusement, la Ranger ne devait plus le revoir, en tout cas elle l’espérait.

Quant-à Archibald, elle devait bien avouer qu’elle ignorait ce que le destin lui réservait. Hélas, elle n’était plus en position d’agir pour lui et devait désormais penser à sauver sa propre peau des griffes de Drogan et Stanislas. Comment deux frères pouvaient-ils être si différents ? Eva espérait qu’il lui restait un peu d’humanité à cet homme, pour aider son frère à se sortir de là, mais honnêtement elle en doutait. Il n’avait aucun cœur et semblait cupide. Il ne restait que son chef pour faire un petit effort pour l’homme à la canne, mais Eva ne prendrait pas le risque de le pousser à agir, elle était déjà suffisamment sur la sellette comme cela.

Lorsqu’elle arriva au poste de police d’Azuria, Eva fut conduite jusqu’au bureau de son chef. Il avait l’air plus calme que la veille, mais toujours contrarié. La jeune femme resta silencieuse, ignorant si elle devait remercier ou non cet homme pour son intervention. Peut-être lui réservait-il un sort pire que la prison.

- Vous voila enfin libre. Ce ne fut pas une mince affaire.
Eva …


C’était la première fois qu’il l’appelait par son prénom et non par son grade.

- Je ne suis peut-être plus tout jeune mais je ne suis pas dupe. Je crois savoir quelle relation il existe entre vous et Monsieur Lannysser. Je serais franc, ça ne me réjouis pas, mais je respecte votre choix, bien que je ne le comprends pas.

Eva se permit d’enfoncer la porte ouverte.

- Il va s’en sortir ?

L’officier soupira.

- Je l’ignore. Je crois savoir qu’il va être transféré dans un autre service, peut-être psychiatrique. Je ne peux rien assurer.
J’ai lu votre rapport où vous évoquez une possession. Vous avez été très vague sur le sujet et moi-même j’ai bien du mal à croire à une telle histoire, dieu sait pourtant quelle confiance je vous porte. Son avenir n’est en tout cas plus entre nos mains. Pour votre propre bien vous feriez mieux de rester à l’écart à présent. Si votre histoire est vraie, vous avez déjà fait ce que vous pouviez.

Il recula sa chaise, ouvrit le tiroir sous son bureau et en sorti le dossier professionnel de la brune.

- Autant vous mettre au parfum tout de suite. Le commissaire Drogan a réussit à obtenir votre destitution du titre de Ranger dans la région. Vous ne pourrez plus exercer au Kantô je le crains. J’ai pu néanmoins vous éviter un procès et la prison par conséquent.

Eva voulait le remercier pour son travail, hélas sa gorge restait serrée.

- Je comprends. Que vais-je devenir ?

- Je ne peux que vous conseiller de quitter la région au plus tôt, l’histoire finira par se tasser. Je me suis permis de prendre pour vous un rendez-vous avec le chef de service de la police de Mauville à Johto. Il vous y attend dans deux semaines. Ça vous laisse du temps pour mettre en ordre vos affaires et faire le voyage. Vous pourrez débuter une nouvelle vie au calme là bas. C’est tout ce que je peux vous offrir. Je vous regretterais au sein de mon service.

L’officier était visiblement très touché par toute cette histoire et Eva en avait les larmes aux yeux. Elle respectait beaucoup cet homme, autant que son défunt père. Elle lui obéirait, elle n’avait pas le choix de toute façon. Archibald était en vie, c’était le principal, à lui maintenant de se sortir de ce mauvais pas. Peut-être ne le reverrait-elle jamais … si cela devait en être ainsi, elle l’accepterait et errerait comme une âme en peine, se donnant corps et âme dans son travail.

- Merci beaucoup pour tout ce que vous avez fait pour moi. Cela a été un réel plaisir de travailler pour vous au cours de ces dernières années. Vous me manquerez. Je suis réellement désolé de vous avoir déçu. Je n’avais juste pas le choix.

L’échange se termina par une accolade paternelle. La vie d’Eva allait changer à présent et il lui restait encore à informer sa mère des conséquences de son arrestation. Il y a deux jours encore, elle fêtait sa victoire … aujourd’hui elle devait renaître de ses cendres tel un phénix.

Fin for me ♥

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Message  Invité Dim 7 Mai - 14:48



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Jadielle - Soir - Kanto





Derrière le reflet de ses verres impeccables, Stanislas relit patiemment le document qu'il tient : tout est là. Excellent. Un soupir infime soulève sa poitrine et il laisse s'échapper quelques notes de rire dans le froid du soir. Dans le silence morne d'une nuit sans lune, seuls ses pas sur le gravier témoigne d'une activité humaine en bordure de campagne.

" Tout vient à point à qui sait attendre. Bien ! Voilà, Père. Malgré votre vaine tentative, j'ai finalement triomphé de votre stupidité. Eleanor me disputera, mais c'est un prix bien faible en comparaison. Quant à mon demeuré de frère, il ne risque plus de poser problème, à présent ! "

Tout en souriant largement, il plie le papier avec soin et le glisse dans la poche de sa veste.

" Maintenant, les Lannysser ont l'héritier qu'ils méritent. Allez en paix. "

Le ciel reste muet à son discours, les étoiles se gardant bien de répondre à la place du mort. Dans la nuit qui s'anonce encore longue et froide, Stanislas Lannysser regagne la voiture qui l'attend sur le bas-côté, tous feux éteint. Il sera bientôt très long de ce triste pays et de ce passé qui l'encombre.




Tout résonne comme dans une salle de bain trop propre. Je n'arrive pas à garder mes pensées alignées bien longtemps : réfléchir est un effort surhumain. Qui donc s'amuse à me cogner la tête contre les murs ? Ah, ma tête. Encore et toujours ma tête... Je vais finir par m'en séparer, je pense.

Cette guerre n'est pas terminée.

Cette nuit fut sans nul doute l'une des plus longues de mon existence. Qu'en dire, sinon que malgré que je perçoive bien l'épreuve qu'il m'ait été donné de vivre, je ne puis m'empêcher de la trouver superflue ? Ma position est des plus inconfortables, le silence d'Eva encore plus écrasant que le silence tout court, et l'absence de cette présence à mes côtés, que j'avais fini par intégré à mon être, ne font qu'achever un tableau déjà fort macabre. Si les ombres dansent devant mes yeux quand passent les torches des veilleurs, ce sont sous le couvert de mon crâne qu'elles sont les plus traîtres. Ah ! Je suis comme un loup encerclé, j'ai beau montrer les crocs, je sais que l'ennemi rôde. Il attend son heure pour sortir du couvert du bois. Je saurais l'attendre aussi. Lorsque l'aube vient me tirer de la demi-somnolence dans laquelle j'étais à peu près parvenu à sombrer avec un certain soulagement, ce n'est que pour m'écorcher davantage. On vient chercher l'agent Eva Mayer. Elle sera bientôt libre, bientôt loin. Et moi ? Cela n'a plus d'importance.

Un mot ? Un regard ? Je n'en ai pas le courage. Les mots sont désormais bien pire que les poignards ou l'acide, et mes lèvres refusent de se desceller lorsqu'on pousse la silhouette aux cheveux bruns vers la sortie. Les grilles grincent, comme gémissent en moi tous mes sentiments écorchés vifs sans la moindre pitié. Toute ton existence réduite à cela, imbécile ? Oui, imbécile ! C'est ce que tu es, as été, et restera. Tant que tu n'auras pas compris. Amertume, tu es si rude.

" Archibald Lannysser, par ordonnance du parquet de Jadielle, vous êtes aujourd'hui transféré au centre de détention médicalisé de Cramois'île, en attente de votre procès. "

Attendre ? Pourquoi, attendre ?

" Je peux être entendu immédiatement.

-Navré, mais ce n'est pas la procédure. Vous devez d'abord être jugé apte à comparaître.
"

Mes lèvres se pincent. Ne le suis-je donc pas, doux imbécile ? Qui donc préside à cette machine infernale ? Qui ?! C'est une trahison, un complot, et tu en es le rouage docile ! Comment peux-tu encore nommer cela "la Justice", et ne pas frémir de ta propre naïveté meurtrière ?! Mais je suis las. Bien trop las et trop faible désormais pour perdre mes dernières onces de vie dans un combat aussi inégal.

" Très bien. "




La nuit suivante n'est guère plus reposante que la précédente. Cette fois néanmoins, je suis seul. Infiniment et définitivement seul. Trop habitué, sans doute, à cette invariable compagnie de mon vieux Pokémon, trop émotif encore pour avoir été indifférent à la présence féminine de celle vers qui mon coeur m'élance, je me retrouve à dormir de nouveau sur cette paillasse, enchaîné comme une bête dangereuse, le cou tordu pour ne serait-ce qu'entrevoir la lueur de l'aube par le vasistas grillagé. Les heures s'égrennent et je me sens emmuré, impuissant et vide de toute forme d'émotion un tant soit peu humaine. Ma salive prend le goût de la cendre et les larmes ne viennent pas. Elles auraient pourtant pu me soulager, car telle est leur fonction. Mais rien. Rien que le néant le plus sec et le plus dur. Le sommeil se trouve être bien peu de chose face à une vie heureuse qui s'écroule.

" Debout là dedans ! Allez ! "

Des bruits de botte et de métal. Une clef qui fait grincer la porte. Une main me saisit sans douceur et me force à me lever. Je me sens plus léger et plus cotonneux encore qu'à mon arrivée. Je réalise, encore dans ma demi-conscience, que je n'ai plus rien avalé depuis plus de cinq jours. Mes dernières baies se font loin, et l'eau que l'on m'a donnée ne suffit plus à me garder alerte. Sans mes blessures, je veux croire que ce jeûne forcé aurait pu m'être profitable, or il n'en est rien. Je ne tiens plus sur mes pieds, et les hommes d'arme prennent cela pour une inutile provocation. Je renonce à répondre à leur vaines invectives, je n'en ai ni la force, ni l'envie. Alors je me laisse bousculer, frapper encore une fois, mener comme un animal réticent à l'abattoir. Dans la cour, une fourgonnette attend. Elle m'est destinée, cela, je n'en doute pas une seconde.

La route est longue. Sévèrement encadré, on ne me laisse pas m'assoupir : les discussions vont bon train, ignorante de ma détresse et à des années lumières de mes préoccupations dramatiques. Chacun sa vie.


Quelques heures plus tard, parvenu à la hauteur d'un patelin que je pense avoir connu un jour, on me fait descendre, toujours tenu. J'avance sans vraiment savoir ni où je suis, ni où je vais. Le soleil brille fort entre les nuages, et mes yeux maintenant habitués à l'obscurité souffrent de ce traitement. Le chemin est à peine goudronné, j'aperçois derrière les bosquets et les arbres la ligne bleue de la mer. Un embarcadère ? Nous n'avons croisé personne, pour l'instant. La fourgonnette manœuvre plus loin, tandis qu'on me conduit vers l'un des bâtiments. Quelque chose pourtant, dans l'air tout juste chauffé du midi, m'indique qu'un évènement inattendu est sur le point de se produire. Mon vieil instinct, cette lame si affûtée avec le temps, m'aiguillonne avec force.

Un souffle de vent, une bourrasque brusque et violente s'abat sur nos crânes. Les képis volent, et l'un des agents lève les yeux.

" Attention ! "

Je me sens plaqué à terre tandis que les deux hommes s'y jettent d'un même mouvement. Au-dessus de nos tête, un rugissement éclate comme un coup de clairon.

" C'était quoi ?!

-Il revient ! ATTENTION !!
"

Un énorme Pokémon volant nous a visiblement pris pour cible. Quand il apparaît évident que le groupe fait une cible facile au milieu du chemin, les policiers m'abandonnent pour se dégager d'une nouvelle attaque, me laissant  à la merci du Pokémon enragé. Mes yeux remontent, mon visage se tend un peu au-dessus de la ligne d'horizon : la silhouette fond encore sur nous en un formidable piqué. Mais ce n'est pas la forme fine d'un oiseau, comme je m'y attendais : c'est un corps massif et impressionnant, porté par une paire d'ailes de cuir tendu. Un Dracolosse !

" GRRROOOOOOOOOOOAAAAAAAAAAAAAARR !!! "

Le sol tremble sous l'assaut. Le ciel et la terre pourraient bien eux-même trembler devant autant de rage ! Je suis cloué au sol et obligé de me couvrir la tête pour résister aux bourrasques. Voilà ce que l'on appelle une Colère, par le Feu !

" Appelez la base, punaise ! J'ai pas de Pokémon !

-A couvert ! A couvert !
"

La poussière soulevée par la terre fracassée est épaisse et me cache à la vue des policiers. Un deuxième rayon foudroyant s'abat sur le macadam, et c'est le Chaos. Une Pokéball fuse dans ce brouillard : un Caninos en jaillit, aboyant vers l'énorme silhouette inaccessible dans les airs. Le dragon se rit d'eux, et ses attaques se font mortellement précises. Les flammes du chien de garde n'atteignent pas la cuirrasse du reptile géant. Je tente de rouler de côté, quand soudain, un craquement me fait me retourner vers la végétation du bas-côté. Quelque chose attaque depuis le couvert des arbres, prenant la police à revers !

Le Blizzard s'abat sur eux sans crier garde, et hommes comme Pokémon panique sous cette incongrue prise en tenaille. Le nuage retombe, et je fais d'un coup face à l'un des gaillards m'ayant sorti de ma geôle quelques heures plus tôt. Le coeur dans la gorge, l'air pitoyable mais farouche de celui qui sent son heure venir, je lui ris au nez, pris d'une hystérie joyeuse et désordonnée. Me voici aidé par les cieux au sens propre ! A vous, chiens serviles, je dis adieu ! La mort plutôt que les fers !

" Vous pensiez sérieusement que je serais seul ? " m'écris-je en ultime bravade, galvanisé par cette aide providentielle, " Vous voilà fort mal avertis, messieurs ! "

Le dragon charge une nouvelle fois depuis les cieux, traçant une véritable tranchée entre moi et mes geôliers à l'aide de son souffle. A son tour, le deuxième assaillant invisible fait s'abattre une pluie de feu d'une rare violence. Quant à moi, je devine sans peine l'identité de cet obscur sauveur, et cette information m'emplit d'un courage que je ne me connaissais plus.

" Je savais que ton heure viendrait. Merci, ami. "

Mon gardien griffus rugit et bondit en travers du chemin : son poil luit à nouveau comme jamais, bien loin de la terne apparence qu'il me laissait lorsque je lui avais ordonné de fuir. Un sourire, le premier depuis des heures, découpe mon visage anguleux et sale, ravi de pouvoir enfin sentir son aura bouillonnante sans laquelle je me sentais amputé jusque dans l'âme ! Pour autant, c'est à mon mystérieux sauveur que je réserve mes premiers mots. Le Dracolosse paraît encore tout frémissant de sa rage récente, et je me demande bien d'où lui vient son amitié pour mon Pokémon - je me doute bien que mes beaux yeux n'y sont pour rien, enfin. J'ai encore les mains liées et ne puis tenir droit sur ma jambe infirme. Je n'en oublie pas moins la politesse, à laquelle confine l'humilité face à un tel être.

" A qui ai-je l'honneur ? Je ne vous dois rien de moins que la vie ! "

Le dragon pousse un cri rauque et grave semblable à un grand rire. Ses yeux immenses sont baignés d'un savant mélange d'ire mal retenue et de joie. Quelque chose de puissant et de sauvage, propre à ces espèces-ci, que l'on dit à bien des égards être la couronne du règne Pokémonesque.

" Je ne saurais trouver les mots pour vous remercier assez de ce que vous venez de faire, vraiment ! J'ignore bien ce qui a pu pousser à l'action un Pokémon d'habitude si discret, mais je n'aurais jamais l'audace de juger... "

Son attitude se détend un peu, tandis que son regard, d'abord méfiant et alerte, se pose sur moi. Le temps a cette aptitude spendide à s'allonger ou bien s'étrécir selon ce que nos âmes lui dictent. Suspendus sur sa ligne, nous nous regardons avec tantôt une sorte d'interrogation réciproque, tantôt l'étincelle de surprise amusée de celui qui réalise qu'il n'a pas besoin de poser une question pour trouver la réponse. Je devrais le connaître ? Nos regards s’auscultent, se détaillent l'un l'autre. Oui, c'est une certitude : je connais ce Pokémon. Ce ne peut être que la raison qui l'ait poussé à attendre cette opportunité pour me venir en aide ! Ma raison se refuse à chercher d'autres explications plus improbables. Où ai-je bien pu connaître un Dracolosse ? Ces Pokémon sont si rares qu'ils font figure de mirages... Et si ? Et si ce splendide spécimen n'avait été qu'à l'époque un jeune Pokémon ? Un souvenir, solitaire, pointe en mon esprit comme une pièce déplacée à la surface d'un échiquier.

" C'est toi...? ...Kether ?"

Le Dracolosse hoche le museau, ravi. Mon visage s'éclaire. Je n'en reviens pas ! Le petit Minidraco que j'avais sauvé jadis des brigands, je m'en souviens, à présent. Combien d'années, depuis cette histoire ? Au moins quinze, si ce n'est plus... Que dire ? L'émotion me coupe la voix. Ô, Kether, si ceux qui t'ont jadis voulu du mal te voyaient aujourd'hui ! Qu'ils trembleraient de leur sottise. Voilà qu'ils feraient face à la colère que jadis tu ne pouvais encore leur confronter. Je suis heureux de te savoir en si belle forme, et libre ! Tu rayonnes, en ce jour qui s'annonçait si gris !

" Bon sang, ce que tu as grandi ! Je savais que vos évolutions étaient impressionnantes, mais j'avoue être soufflé... Cela fait bien longtemps. "

Ma vieille connaissance cligne des yeux. Derrière moi, j'entends les buissons qui s'écartent. Un frisson me griffe l'échine quand il apparaît  à mes côtés. Ses yeux de sang portent en eux cet espoir que je partage. Mon ami, mon confident. Mon daïmon, lié pour toujours par les forces du monde, qui partagea, partage et partagera jusqu'à la fin toutes mes joies et toutes mes peines.
L'Absol s'asseoit.

* Je devrais te tancer pour les dangers que tu nous fais courir. Mais dire que je suis malheureux de te savoir en vie me paraît déplacé.*

Je cligne des yeux.

" Seth ? "

L'Absol me fixe et remue la queue. Ai-je rêvé ? Ai-je bien entendu sa voix ? Ou bien n'est-ce encore qu'un prémice de ce que ma descente dans les tréfonds de l'être me réserve ?

" Bssol. "

Je ne cache pas ma perplexité.

" Diantre, je crois que mes sens sont sans-dessus-dessous. Je vais bientôt me mettre à marcher sur la tête au sens propre. Bien, soit ! "

Je replie un genoux sous mes jambes. Seth se colle à moi, familié de cette manœuvre étrange qui me sert à tenter de me redresser. Je tends mes bras derrière mon dos, révélant les anneaux métalliques qui enserrent mes poignets. Usant d'un Tranche-Nuit d'une précision salutaire, l'Absol me libère enfin de ces liens blessant. J'ai la peau en sang d'avoir autant frotté contre ce métal dentelé. Aidé de mes deux sauveurs, j'accède à la station verticale, chancelant encore quelque peu sur mes pattes d'échassier, mais si heureux que je n'en fais pas un cas. Après quelques pas hasardeux, de nouvelles pensées m'assaillent, lorsque je réalise à présent la situation absolument déplorable qui est la mienne.

" Plus rien. Ces chiens ne m'ont rien laissé, pas même de quoi me déplacer autrement qu'en rampant à quatre pattes ! Mes livres, mes élixirs, mes notes... Bon sang, quel gâchi. "

Ma déception ne dure que le temps de reprendre mon souffle, la tête tournée vers le ciel.

" Mais qui sommes-nous pour nous attacher à ces balivernes ?! La connaissance n'est pas dans les livres, ah ! Faut-il que je l'ai bien oublié. Tu as raison Seth, tu devrais bien me tancer davantage. "

Le Dracolosse s'avance et semble discourir d'une fort virulente manière. Sa patte griffue pointe au-delà des fourrés qui encadrent la route. Nul doute que mes geôliers sont déjà en route pour me rattraper avec une troupe autrement plus aguerrie que celle chargée de m'emmener. Je m'incline.

" Il est vrai que nous ne pouvons demeurer plus longtemps en ce pays. Lorsque nos poursuivants parviendront à envoyer du renfort, je crains que vos talents ne suffisent point, messire dragon.

-Grrompf.

-Tes ailes peuvent certainement nous porter ? Nous sommes je crois, à vol d'oiseau, près de la frontière qui sépare le Kanto du Johto. Si ton vol est preste, nous auront rejoint les contreforts des montagnes avant le crépuscule. Le Mont Argenté est une contrée sauvage où bien peu d'humain s’aventurent, tant les Pokémon qui y vivent y sont puissants et revêches. Avec ton aide, je pourrais trouver un refuge sûr là-bas, le temps de disparaitre définitivement à la vue de ces traqueurs imbéciles.
"

L'idée semble beaucoup plaire à Seth.

" Après ? Ma foi, j'aviserai. Retrouver ma liberté vaut bien tous les sacrifices. Ce n'est pas comme si j'avais le choix, d'ailleurs ! Me voici criminel recherché ! Ah, bravo Archibald ! "

Cela doit bien faire plus de vingt ans que je n'ai pas eu l'occasion d'arpenter les terres sacrées du Johto. L'idée me plaît, et semble satisfaire mes deux compagnons. D'un coup de queue, le Dracolosse dégage le terrain des débris de goudrons et de pierre, en m'invitant à m'accrocher à son dos. Me hisser là-haut n'est pas une mince affaire, mais avec le cœur et l'aide d'amis, rien n'est impossible.

Dans le ciel d'un azur insolant, Kether m'enlève sans le moindre effort, et moi, je tiens fermement dans les bras un Seth qui paraît tout à fait à l'aise dans les airs. Je le soupçonne d'avoir eu des ailes, autrefois...

Kanto disparaît bientôt derrière les nuages, et mes alliés m'emportent loin de la tourmente et de la fange où je m'étais abîmé. Enfin, les larmes viennent ! C'est elle, la délivrance ! Vais-je sentir la Mort m'embrasser, pour avoir vécu un tel songe ? Non, je sens bien les dures écailles sous mes doigts et le souffle puissant qui fait vibrer ce corps titanesque.

*Merci*

Un vrombissement accueille ma félicité : j'étends les bras. Je vole. Je suis libre !

Liberté !



--

Fin ♥



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